- Mar Oct 29, 2013 1:23 pm
#139928
Ah, les psys, ces personnes qui ont passé cinq années (ou bien plus, s'ils ont vraiment ça dans le sang) à étudier le fonctionnement interne de l'âme humaine. Mais pourquoi diable se prennent-ils la tête sur ces futilités ?
Les personnes très actives dans le monde extérieur (qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes) ont tendance à coller un sentiment de honte sur le fait d'en fréquenter un, comme si elles considéraient que :
- fréquenter un psy induit un besoin égoïste de s'acharner sur sa propre personne alors que le monde nous attend
- la vie est vraiment très simple : pour résoudre tous nos problèmes, il suffit d'avancer
- on passe pour quelqu'un qui s'apitoie sur ses petites misères alors que tout le monde a ses problèmes
- et enfin, et c'est le point le plus important, les problèmes de l'âme n'existent pas, ce ne sont que des excuses
[quote="Mon lieutenant chef de section, durant le temps où j'étais bidasse"]Les excuses, c'est comme le trou du c*l : tout le monde en a
Oui, mais. Sauf que.
=> Le monde nous attend, en effet, mais attend-il une personne avançant avec des béquilles ou une personne stable ?
=> Avancer, c'est un peu facile. Avancer vers où est une question un peu plus délicate. Et si on ne sait pas où, il vaut mieux se poser un peu et se creuser le ciboulot plutôt que de foncer débilement vers ce qui ne fera qu'accentuer des problèmes existants
=> Fréquenter un professionnel pour résoudre un blocage n'est pas une démarche honteuse, mais logique et rationnelle
=> Allez visiter un hopital psychiatrique ou un asile de fous pour voir si les problèmes de l'âme n'existent donc pas
Aussi, on peut lister un certain nombre d'avantages d'un psy par rapport à un ami :
- Le psy est payé, il fait son job. L'ami, on ne fait que le saouler car lui aussi a ses problèmes et ses priorités
- L'ami projette sur vous les solutions qu'il aurait appliquées devant ce qu'il s'imagine être vos problèmes à vous. Mais vos problèmes à vous, il ne les a pas, il ne les perçoit donc pas dans leur subtilité. En bref, il vous oriente vers une mauvaise direction, quasi systématiquement
- Enfin, l'ami peut parfois vous donner l'objectif final, ce dont vous avez réellement besoin. En revanche, ne comptez pas sur lui pour vous donner les étapes pour y parvenir
Oui mais faut-il aller voir le psy en lui demandant de résoudre toute notre misère ?
Un psy n'est pas à voir que comme une oreille attentive, bienveillante, et accessoirement allégeante pour le porte-monnaie. Il n'est pas non plus à voir comme un palliatif à un refus de s'exposer aux choses de la vie. A mon sens, il faut le voir comme un professionel qui opère ponctuellement (j'insiste sur le ponctuellement) un tri, une remise en ordre, dans vos propres priorités de vie. Celles que vous avez ignorées jusque là, ce qui vous a amené dans le mur devant lequel vous vous trouvez probablement s'il vous passe l'envie d'en consulter un.
Attention toutefois au danger de s'enfermer et d'en faire une béquille de plus
Une de mes connaissances a passé trois ans à fréquenter un psy sans bouger d'une once dans sa vie, se posant d'éternelles questions sur quoi et quoi et quoi. Parce qu'il considérait ce psy comme une sorte de lait maternel, une nouvelle amie qui écoute ses problèmes et ses misères.
Après, c'est comme tout, il faut aller voir un psychologue avec un pré-diagnostic (ce qui implique d'avoir déjà réfléchi un peu) et des objectifs. Presque un "contrat de performance", à la limite. Si vous allez voir un prof de chant en lui disant "j'ai envie d'apprendre à chanter", bof. Si vous lui dites "pour l'instant je ne sais pas chanter, mais j'ai l'objectif de donner un concert de chant devant une petite assemblée d'ici un an", alors là on peut mettre en place un plan d'action, des étapes, etc. Et c'est motivant (pour l'élève comme pour le prof). Un psy ne doit être vu que comme une boussole qui vous donne une direction. Si vous regardez la boussole sans vous bouger le fion et que vous restez là, assis, effectivement ça ne sert à rien.
Mais si on n'en ressent pas le besoin ?
Ben, dans ce cas... N'y allez pas, tout simplement. Mais ne pensez pas nécessairement que vous n'en aurez jamais besoin, ou qu'il est stupide et signe de faiblesse de faire cette démarche. Cette démarche est stupide et faible seulement dans le cas où, comme pour tout le reste, elle est faite de façon passive et attentiste.
Les personnes très actives dans le monde extérieur (qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes) ont tendance à coller un sentiment de honte sur le fait d'en fréquenter un, comme si elles considéraient que :
- fréquenter un psy induit un besoin égoïste de s'acharner sur sa propre personne alors que le monde nous attend
- la vie est vraiment très simple : pour résoudre tous nos problèmes, il suffit d'avancer
- on passe pour quelqu'un qui s'apitoie sur ses petites misères alors que tout le monde a ses problèmes
- et enfin, et c'est le point le plus important, les problèmes de l'âme n'existent pas, ce ne sont que des excuses
[quote="Mon lieutenant chef de section, durant le temps où j'étais bidasse"]Les excuses, c'est comme le trou du c*l : tout le monde en a
Oui, mais. Sauf que.
=> Le monde nous attend, en effet, mais attend-il une personne avançant avec des béquilles ou une personne stable ?
=> Avancer, c'est un peu facile. Avancer vers où est une question un peu plus délicate. Et si on ne sait pas où, il vaut mieux se poser un peu et se creuser le ciboulot plutôt que de foncer débilement vers ce qui ne fera qu'accentuer des problèmes existants
=> Fréquenter un professionnel pour résoudre un blocage n'est pas une démarche honteuse, mais logique et rationnelle
=> Allez visiter un hopital psychiatrique ou un asile de fous pour voir si les problèmes de l'âme n'existent donc pas
Aussi, on peut lister un certain nombre d'avantages d'un psy par rapport à un ami :
- Le psy est payé, il fait son job. L'ami, on ne fait que le saouler car lui aussi a ses problèmes et ses priorités
- L'ami projette sur vous les solutions qu'il aurait appliquées devant ce qu'il s'imagine être vos problèmes à vous. Mais vos problèmes à vous, il ne les a pas, il ne les perçoit donc pas dans leur subtilité. En bref, il vous oriente vers une mauvaise direction, quasi systématiquement
- Enfin, l'ami peut parfois vous donner l'objectif final, ce dont vous avez réellement besoin. En revanche, ne comptez pas sur lui pour vous donner les étapes pour y parvenir
Oui mais faut-il aller voir le psy en lui demandant de résoudre toute notre misère ?
Un psy n'est pas à voir que comme une oreille attentive, bienveillante, et accessoirement allégeante pour le porte-monnaie. Il n'est pas non plus à voir comme un palliatif à un refus de s'exposer aux choses de la vie. A mon sens, il faut le voir comme un professionel qui opère ponctuellement (j'insiste sur le ponctuellement) un tri, une remise en ordre, dans vos propres priorités de vie. Celles que vous avez ignorées jusque là, ce qui vous a amené dans le mur devant lequel vous vous trouvez probablement s'il vous passe l'envie d'en consulter un.
Attention toutefois au danger de s'enfermer et d'en faire une béquille de plus
Une de mes connaissances a passé trois ans à fréquenter un psy sans bouger d'une once dans sa vie, se posant d'éternelles questions sur quoi et quoi et quoi. Parce qu'il considérait ce psy comme une sorte de lait maternel, une nouvelle amie qui écoute ses problèmes et ses misères.
Après, c'est comme tout, il faut aller voir un psychologue avec un pré-diagnostic (ce qui implique d'avoir déjà réfléchi un peu) et des objectifs. Presque un "contrat de performance", à la limite. Si vous allez voir un prof de chant en lui disant "j'ai envie d'apprendre à chanter", bof. Si vous lui dites "pour l'instant je ne sais pas chanter, mais j'ai l'objectif de donner un concert de chant devant une petite assemblée d'ici un an", alors là on peut mettre en place un plan d'action, des étapes, etc. Et c'est motivant (pour l'élève comme pour le prof). Un psy ne doit être vu que comme une boussole qui vous donne une direction. Si vous regardez la boussole sans vous bouger le fion et que vous restez là, assis, effectivement ça ne sert à rien.
Mais si on n'en ressent pas le besoin ?
Ben, dans ce cas... N'y allez pas, tout simplement. Mais ne pensez pas nécessairement que vous n'en aurez jamais besoin, ou qu'il est stupide et signe de faiblesse de faire cette démarche. Cette démarche est stupide et faible seulement dans le cas où, comme pour tout le reste, elle est faite de façon passive et attentiste.
[size=85]“Knowing your own darkness is the best method for dealing with the darknesses of other people.”
“If one does not understand a person, one tends to regard him as a fool.”
- Carl Jung[/size]
“If one does not understand a person, one tends to regard him as a fool.”
- Carl Jung[/size]