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Modérateurs: animal, Léo

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By lolalola
#136742 [indication temporelle]
Pour des considérations de calendrier, cette aventure se déroule entre Léa et Artémis
[/indication temporelle]
Agnieszka et moi n'avions plus eu de contacts depuis une bonne année.
Nous avions été amants à une époque et en des lieux lointains, lorsque, fraichement largué par la mère de mes enfants, je n'avais pour but que de me refaire un égo. Je l'avais séduite au culot, elle, sa blondeur, son mètre quatre-vingt et sa descente que je n'aimerais pas remonter à vélo. Elle aurait du satisfaire mes vanités mais j'étais perdu et j'avais entretenu pendant plusieurs mois une autre relation avec Elisa, tout aussi blonde, grande et belle, et le hasard m'avait fait découvrir que toutes deux avaient le même cycle et partageaient la même date d'anniversaire. On dit que le hasard, c'est dieu qui voyage incognito, je suppose qu'il devait bien se marrer en me voyant me dépêtrer avec la logistique.
Quoiqu'il en soit, j'avais tout de même été très clair sur la non-exclusivité de mes relations à cette époque. Cette honnêteté sur mon exclusivité me valut, comme à chaque fois, plus de respect que de reproche, mais notre histoire s'arrêta fatalement au bout de quelques mois. Nous restâmes très bon amis et à en juger par l'intimité des détails qu'elle me donne sur sa vie privée, je pense pouvoir dire que je suis une sorte de confident. Après avoir changé d'hémisphère, nous sommes resté en contact épisodique via les ondes électriques, de loin en loin.

Lorsque je reçu un sibyllin "on skype ?", j'eus une sorte d'intuition. La conversation la révéla un peu triste, ayant perdu du poids, et me demandant ce que je faisais la semaine suivante. Je sortais à peine de la débacle post-Léa que j'avais prévu d'emmener à une remise de décoration à laquelle j'étais invité. Cette cérémonie étant très codée, j'étais très embarrassé d'avoir déclaré un "+1" et de devoir le décommander, aussi je proposais à Agnieszka de m'y accompagner. Du tac au tac, elle accepta. J'expliquai que sous les dorures de la République, nous aurions à être bien vêtus, ce qui ne la gênait pas. Je lui précisai également que ma famille serait la ainsi que de nombreux amis, mais cela ne semblait pas la gêner non plus. Pour faire bon poids, j'ajoutai "Et si tu es sage, je t'emmènerai dîner."
"OK" fût sa réponse. Je commençais à trouver que pour une jeune femme que je n'avais pas vue depuis deux ans, et avec qui je n'avais pas parlé depuis un an, les choses se présentaient correctement. Pour en avoir le coeur net, je continuai :
"Et le weekend suivant, je pars en weekend dans la maison classée de mon meilleur ami, sur la plage, je pense que je peux t'emmener, je m'arrangerai avec lui, ça t'intéresse ?"
"OK"
"..."

Naturellement, à ce stade de la conversation, je n'avais plus beaucoup de doute sur l'issue horizontale de ce coup de fil, et je lui fis remarquer sa perte de poids en lui mentant sur le fait que j'espérais qu'elle n'avait pas de soucis sentimentaux.
"J'ai pas envie d'en parler, on se voit la semaine prochaine"

Le jeudi suivant, en sortant de la bouche de métro, une surprise m'attendait...
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By lolalola
#136831 En sortant du métro, j'étais ébloui. Nous nous étions connu sous des latitudes qui ne permettent pas l'élégance et limitent le vestiaire à des vêtements légers et clairs, la plupart du temps. Aussi, si Agnieszka était coquette, je n'avais jamais eu l'occasion de la voir si bien mise - un jeu de mot graveleux est caché dans cette phrase, sauras-tu le retrouver ?
Perchée sur des stiletto noirs aussi simples que hauts, ses jambes étaient serties dans le plus surprenant des nylons opaque et gris souris. Sa robe portefeuille noire et son manteau achevaient le tout, et si j'ai généralement peu d'intérêt pour le noir, je dois avouer que cette combinaison étonnante pour ce mois de mai était réussie. Ses cheveux avaient poussé, et si j'avais jadis raillé son utilisation du fer à lisser, le résultat était à couper le souffler. Sa frange blonde cachait mal son regard de glace. Accompagné que j'étais de mon frère et sa compagne, je fis les présentations.

Arrivé à la cérémonie, elle joua le jeu sans se faire prier et fut présentée à mes parents, puis aux amis de la famille.
J'avais beau avoir conscience de la vanité de présenter cette femme sublime en jouant le malentendu délibérément, elle avait été mienne et j'espérais bien reconduire l'expérience le soir même, et je profitai de l'occasion pour lire les regards envieux ou admiratifs et les mettre à mon crédit.

Une fois seuls, nous dinâmes et elle se livra enfin. Voire même un peu trop pour être réellement en situation de séduction en ce qui me concernait. Je me dis que nos retrouvailles après deux ans sans se voir méritaient une période d'acclimatation, et je la raccompagnai chez elle, beau joueur, ce qu'elle apprécia sans doute puisqu'elle me demanda :

"On remet ça demain ?"
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By lolalola
#136917 Le lendemain, aussi coquette que la veille, je la retrouvai pour diner chez Chartier, où le fait d'être deux permet de se faufiler entre les hordes de touristes qui attendent jusqu'à une heure pour pouvoir avoir une table pour quatre. La conversation fut charmante, le repas aussi, elle piquait dans mon assiette et moi dans la sienne. Je ne parvenais pas à me départir de cette sensation qui me disait "c'est pas gagné".
Sur le papier, tout cela semblait très bien parti, mais je ne comprenais pas ce qui me gênait, un énième gut-feeling qui me disait que ça n'allait pas le faire.
Comme, somme toute, il n'y avait pas de gros enjeu, et même si l'idée de retrouver une intimité qui me laissait de bons souvenirs avec elle me plaisait, sa compagnie me suffisait et je finis par me dire qu'on verrait bien à quelle sauce j'étais mangé.
Ce soir là, elle se livra complètement. De son passé récent avec son mec qui l'avait trompée jusqu'au fait qu'ils étaient venus en France ensemble mais pour passer leurs vacances chacun de leur côté, j'eus tous les détails car elle estimait mon avis et savait qu'aucune jalousie ni rivalité ne viendrait altérer mon jugement et la formulation que je pourrais en faire.
En cela, elle avait parfaitement raison, n'étant pas homme à mentir, je lui donnais mon avis sur sa situation qui ne paraissait pas si désespérée.
Bras dessus bras dessous, je la raccompagnai chez sa soeur et me contentai d'une chaste bise, sentant malgré tout qu'elle se réjouissait de passer le weekend avec moi.
Rendez vous fut donc pris pour le lendemain afin de partir pour la Normandie. Plutôt confiant, j'avais demandé à mon pote de ne préparer qu'une chambre, en me disant qu'au pire, ça me permettrait de voir sa réaction.
Ainsi donc, en arrivant dans la chambre, elle déposa ses affaires avec les miennes sans faire aucun commentaire ni exprimer aucune surprise.
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By lolalola
#137206 Le weekend fut exquis. Balade sous le ciel de plomb, repas de fruits de mer, nouvelles amitiés, le seul point de déception relatif portait sur cette incertitude, ou plutôt sur la certitude qu'il ne se passerait rien d'autre qu'un excellent weekend.
Au détour d'une conversation, je finis par comprendre.
Son ex avec qui elle avait vécu quelques années auparavant se fiançait ce weekend là et tous ses amis étaient de la fête. Ne voulant pas passer ce weekend seule, j'avais, moi qui ne connaissais pas son cercle d'amis parisiens, été le parfait candidat pour un weekend de détente pendant lequel ce sujet brûlant n'aurait eu aucun chance d'être évoqué.
Naturellement, l'apprenant, j'éprouvais une déception certaine ainsi qu'un peu d'amertume, mais au final, les remerciements auxquels j'eu droit plusieurs fois depuis cette aventure me rassure sur le fait que je n'aurais pas pu avoir de meilleure attitude - ni de meilleur résultat, d'ailleurs.
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By coug
#137218 Tu as su saisir l'instant présent. Et c'est ce qui compte.

Même si ce sentiment d'avoir été utilisé peut laisser une certaine amertume, le week-end valait manifestement la peine d'être vécu. Après tout, elle a fait en sorte d'être à la hauteur.

Sans doute qu'elle reviendra et en redemandera, un jour.