- Mar Mai 29, 2012 3:26 pm
#122516
Bonjour messieurs !
Je profite du beau temps qui revient et de la crise en cours pour vous souhaiter un été rempli de plaisirs, quelle qu’en soit leur nature, sait-on jamais, c’est peut être le dernier avant longtemps.
Je préviens, comme d’habitude : c’est long.
Donc.
Ayant commencé une petite chronique sur mes aventures adopteunmeciennes, (faisant donc référence au site du même nom), j’allais vous livrer quelques pensées d’une certaine profondeur lorsqu’une situation m’interpella. Je dis situation parce qu’au final, c’est souvent dans nos interactions avec la personne désirée que nous pêchons, et peu dans notre nature. Je ne mettrais donc pas ça sur le dos de la dame, en tout cas pas tout de suite.
Il se trouve qu’après quelques histoires drôles, beaucoup de rencontres pathétiques et un peu de nuits bestiales (ratio standard des rencontres sur internet, en province en tout cas), je suis tombé sur une demoiselle qui méritait, à mes yeux, un peu mieux que du mépris, de l’indifférence, ou l’excitation dorcelienne d’une femme au corps de rêve n’évoquant pas le moindre sentiment amoureux. Appelons la Marie.
Marie a 26 ans, travaille en libéral avec son papounet, habite la même région que moi, et se retrouve comme moi souvent dans sa capitale. Marie est la dernière personne que j’ai rencontrée sur adopte. Pour info, voici son profil :
Toujours de bonne humeur, j'apprécie les choses simples de la vie. Ca n'est pas par niaiserie, mais c'est plutôt un choix ou une philosophie de vie =) En plus de mon métier, j'aime assez le sport, les jeux vidéos (je suis sur le point d'être sevrée) et rigoler pour un rien (cela ne se soigne pas ^^). En vrac, j'aime la salsa, tester de nouvelles recettes de cuisine (pas toujours une réussite, il faut l'avouer), découvrir de nouveaux restos (lorsque j'ai loupé ma recette ^^), les voyages, le ping pong, le nutella, partir à l'aventure, etc.
Je suis un brin naïve, mais pas au point d'imaginer que mon prince charmant pourrait se trouver sur un tel site. Alors je suis ici avant tout pour le fun, mais voici tout de même ma mini-shopping liste, parce qu'on ne sait jamais (et parce que je suis un brin naïve ^^) : - de la complicité - de la sincérité (le plus important) - de l'orthographe -"un corps sain dans un esprit sain" - de l'humour (si vraiment j'y croyais, j'ajouterais grand, beau, fort, compréhensif, doux, sensible, fidèle, intelligent, ect, ect.) Si tu n'es pas mon prince charmant, ça n'est pas grave. Il suffit que tu ne sois pas menteur et sympa pour que je sois d'accord de communiquer avec toi
Rassurons nous sur ma santé mentale : elle parle bien mieux qu’elle n’écrit. Et puis oui, vous m’avez eu : elle a aussi un physique à réveiller les os de Saint-Louis.
Bref, comme on dit.
Premier rendez vous : vendredi soir, chacun prend le train pour retrouver l’autre. On boit une bière ensemble, le niveau d’énergie est là, du jeu, un certain échange. Elle a une jupe sexy qu’elle remet souvent en place, comme si elle redoutait d’en dévoiler trop. Premiers contacts physiques, une main sur un bras, etc, etc. L’heure tourne, elle doit reprendre son train, et moi aussi, d’ailleurs. La bière l’a tuée, je la raccompagne en lui tenant la main, ce qu’elle accepte fort volontiers. On s’arrête un instant pour regarder un appart dont la façade est ornée de ces inénarrables vignes peintes qui pendent le long de l’étage (et récentes, en plus, peut être un crépisseur qui rêvait trop de la région Bourgogne).
On rigole, je me rapproche d’elle, mais elle casse la bulle avant que j’aie pu l’embrasser : c’est trop tôt. Nous filons donc vers la gare, toujours main dans la main, et une fois devant son train, qu’elle allait rater à deux minutes prêt, d’ailleurs, (le dernier de la soirée…), je lui fais la bise, de manière ostensible, histoire de. On se quitte.
sms de fin de soirée : « merci pour la soirée je suis bien rentrée, bla bla bla, c’était vraiment une rencontre originale, bla bla, tu es vraiment un ange sans toi je ratait mon train, bla bla. »
Pour l’Ange, la private joke c’est que c’est mon deuxième prénom. Voilà voilà.
Echanges de sms assez bateaux, le lendemain, on se fixe assez rapidement un second rendez vous, pour le samedi suivant.
Dans la semaine, on se capte quelques soirs sur le sommet de la pyramide des péchés de l’homme qui a une vie, msn. Enfin, par tranches de vingt minutes. La désocialisation et le bannissement ne sont pas encore tout proches. On parle de tout et de rien, de livres, d’histoires anciennes, de film et de psychologie des personnages dans les séries télé. Tout va bien, jusqu’ici.
Et samedi. Ah, samedi, mes enfants.
Capitale de province. Temps : magnifique, un ciel bleu qui s’étend vers l’été. Les berges d’une rivière qui ceinture le centre ville. Une étendue d’herbe propre (quelle rareté !) sur ces berges, des saules qui bruissent un peu avec le vent tiède. Le soleil dans les flots, les badauds, bateaux mouches et couple autour de nous.
Marie est donc là, à mes côtés, dans une jupe légère, ses sandales de côté, prenant le soleil tandis qu’on papote. Elle sourit et caresse ses longs cheveux blonds légèrement ondulés. J’étais en train de lire le Paradis Perdu avant qu’elle n’arrive. Curieuse, elle me demande de quoi ça parle. En rigolant, je me mets à lui susurrer le premier paragraphe à l’oreille, d’une voix outrageusement suave.
(Aparté : le Paradis Perdu de Milton, malgré son titre, n’est absolument pas un bouquin pour draguer. C’est une fresque baroque sur l’ange déchu qui découvre le monde des hommes, avec un milliard de références littéraires, historiques et religieuses, mais si vous souhaitez faire les malins avec ça, bon courage. Je l’avais sur moi par intérêt personnel, et pas spécialement pour appâter la chalande.)
A force de susurrer, je finis par l’embrasser doucement, puis… Elle se colle à moi et… Ne décolle plus sa langue de mon palais dans les deux heures et demie qui suivent. C’est à peine si on échange deux mots, mais, pris dans cette délirante montée d’endorphine, je laisse faire, accompagnant la dame dans nos explorations buccales. On ne s’ennuie jamais à ce jeu-là. Je ne vais pas tomber dans l’évocation érotique non plus, mais les mains de chacun n’étaient pas en reste. A moitié cachés par des bosquets, nous fûmes proches de l’acte en lui-même, si quelques restes de morale (et la peur de voir les flics débarquer) ne m’arrêtèrent. Oui, parce que la dame elle était partie pour se laisser faire quoiqu’il se passe. Joies.
Le soleil passant à travers les cheveux blonds d’une femme qu’on embrasse pour la première fois est une vision qui dure, le contact de sa peau sous sa jupe est une sensation qui se grave dans le marbre.
Tout ça pour dire que, dans la joie du moment, et pris par la fougue de ma partenaire, je lui proposais donc d’aller finir les choses chez moi. Ce qu’elle refusa avec le sourire, ayant une soirée de prévue avec une amie a elle.
Dont acte.
Nous nous relevons, nous nous époussetons, nous quittons ce tableau ma foi fort idyllique, qui même s’il n’est suivi que par une disparition (j’y arrive), me restera sans doute pour longtemps. Il y a des situations qui marquent, comme on dit.
Erreur première, (enfin selon moi, vous en avez peut être déjà repérée quatorze) : Je repars avec elle. J’avais deux soirées de prévues le soir même (qu’en bon mec j’aurais volontiers laissée de côté pour m’occuper de Marie), je pouvais très bien prétexter une direction opposée et la laisser là. Et ben non.
Je me suis déjà fait la réflexion par le passé, mais mon plus grand ennemi est trop souvent cette endorphine qui endort ma vigilance quand je me pensais déjà vainqueur alors qu’en définitive, rien n’était joué. Je veux dire, avouez-le, ça vous est déjà arrivé aussi : rencontre faite, premier rendez vous réussi, on se dit qu’on a fait le pire, on s’est jeté à l’eau et on a gagné, un échange de profonds baisers, corps collés l’un à l’autre, et hop on croit que la dame elle est trop accro.
Et non.
C’est moi, évidemment, l’accro. Passé de prix à celui de demandeur pantelant par la grâce de mes hormones. Elle, dix minutes plus tard, alors même qu’elle m’aurait laissé la pénétrer , pour le dire crûment, sur cette berge, au risque de se faire ramasser par la maréchaussée, elle me parle de la soirée en vue comme si de rien n’était.
Ca, messieurs, c’est le pouvoir féminin dans sa plus éclatante victoire.
Elle, sa jupe légère et ses sandales, rayonnante, attirant les regards envieux de ces messieurs, moi, mon jeans et ma chemise, marchant à ses côtés, peinant à retrouver mes esprits, embrumé dans un malstroms de pensées dans lequel je tente tant bien que mal de tenir la barre. Que dire. Que faire. Casse-toi, mec (c’est une figure, je ne me parle pas encore à la troisième personne), tu as déjà beaucoup trop trainé.
Ce que je fais donc, au bout de dix minutes qui m’ont sans doute plombé. Parce qu’évidemment, sans la même réactivité, ça se remarque. « Tu as l’air ailleurs ! » « non non je réflechis juste au choix à faire sur ma soirée ». Perdu, elle sait déjà que mon choix était tout trouvé.
Je la laisse enfin pour ne pas m’émasculer complètement, et voici qu’elle me tend la joue pour faire la bise.
Sur le coup, ma réaction a été de rire et de dire : la bise après tout ça ! Puis de la saisir (sans qu’elle n’oppose aucune résistance, au contraire) pour l’embrasser. Et là, c’est elle qui ne décolle plus. Donc c’est moi qui mets fin aux ébats, non sans être encore plus décontenancé. Si elle m’avait laissé sur un baiser volé à la va-vite, ma conclusion eut été faite. Là…
Elle propose même qu’on se capte plus tard dans la soirée, avec ses copines. Je reste plus calme et ne lui donne pas satisfaction. Pas tout de suite. Peut être, je ne sais pas, tu sais moi les gens avec qui je sors ne dansent pas beaucoup. Bla bla bla.
Et la suite ? Evidemment, plus de nouvelles. Envolée. La dame a dû danser toute la nuit. Peut être finir ce qu’on avait commencé avec un autre, hein ? ah ah. Et me voilà penaud, ressassant ce que j’aurais dû faire en mieux. J’attend un jour. Deux jours. J’envoie un message, un court extrait du Paradis Perdu (sic) suivi d’une demande de nouvelle : alors Marie, on a enflammé la piste ?
Pas de news. Bon. Je renvoie un second sms, pour dire : « je suppose que l’ange sur la pente herbue t’a déplu. Dommage tu me plaisais bien, et je ne parle pas que de la texture de ta langue. Bon courage pour la suite ».
Un peu dépité, et oui. Bref. Sauf que là (et on parle de hier soir, pour ceux qui ont suivi), elle me répond :
« Ce n’est pas l’ange qui a déplu, mais la dévote qui est tiraillée dans sa petite tête. Oui, le … a été enflammé, et toi, passé une bonne soirée ? »
Ce a quoi j’ai répondu que oui, évidemment. Que pour les histoires de dévote, on verrait plus tard, et que j’avais pensé à un innocent musée pour notre prochaine rencontre (rebondissant sur un sujet de discussion antérieur), bonsoir la dévote, signé l’ange tentateur.
Voilà voilà. Pas de réponse aujourd’hui, en même temps c’est une habitude chez elle de laisser du temps entre deux sms.
Toute pensée et réflexion sur cette aventure est bien entendue souhaitée. Merci en tout cas d’avoir pris la peine de lire ma prose…
Je profite du beau temps qui revient et de la crise en cours pour vous souhaiter un été rempli de plaisirs, quelle qu’en soit leur nature, sait-on jamais, c’est peut être le dernier avant longtemps.
Je préviens, comme d’habitude : c’est long.
Donc.
Ayant commencé une petite chronique sur mes aventures adopteunmeciennes, (faisant donc référence au site du même nom), j’allais vous livrer quelques pensées d’une certaine profondeur lorsqu’une situation m’interpella. Je dis situation parce qu’au final, c’est souvent dans nos interactions avec la personne désirée que nous pêchons, et peu dans notre nature. Je ne mettrais donc pas ça sur le dos de la dame, en tout cas pas tout de suite.
Il se trouve qu’après quelques histoires drôles, beaucoup de rencontres pathétiques et un peu de nuits bestiales (ratio standard des rencontres sur internet, en province en tout cas), je suis tombé sur une demoiselle qui méritait, à mes yeux, un peu mieux que du mépris, de l’indifférence, ou l’excitation dorcelienne d’une femme au corps de rêve n’évoquant pas le moindre sentiment amoureux. Appelons la Marie.
Marie a 26 ans, travaille en libéral avec son papounet, habite la même région que moi, et se retrouve comme moi souvent dans sa capitale. Marie est la dernière personne que j’ai rencontrée sur adopte. Pour info, voici son profil :
Toujours de bonne humeur, j'apprécie les choses simples de la vie. Ca n'est pas par niaiserie, mais c'est plutôt un choix ou une philosophie de vie =) En plus de mon métier, j'aime assez le sport, les jeux vidéos (je suis sur le point d'être sevrée) et rigoler pour un rien (cela ne se soigne pas ^^). En vrac, j'aime la salsa, tester de nouvelles recettes de cuisine (pas toujours une réussite, il faut l'avouer), découvrir de nouveaux restos (lorsque j'ai loupé ma recette ^^), les voyages, le ping pong, le nutella, partir à l'aventure, etc.
Je suis un brin naïve, mais pas au point d'imaginer que mon prince charmant pourrait se trouver sur un tel site. Alors je suis ici avant tout pour le fun, mais voici tout de même ma mini-shopping liste, parce qu'on ne sait jamais (et parce que je suis un brin naïve ^^) : - de la complicité - de la sincérité (le plus important) - de l'orthographe -"un corps sain dans un esprit sain" - de l'humour (si vraiment j'y croyais, j'ajouterais grand, beau, fort, compréhensif, doux, sensible, fidèle, intelligent, ect, ect.) Si tu n'es pas mon prince charmant, ça n'est pas grave. Il suffit que tu ne sois pas menteur et sympa pour que je sois d'accord de communiquer avec toi
Rassurons nous sur ma santé mentale : elle parle bien mieux qu’elle n’écrit. Et puis oui, vous m’avez eu : elle a aussi un physique à réveiller les os de Saint-Louis.
Bref, comme on dit.
Premier rendez vous : vendredi soir, chacun prend le train pour retrouver l’autre. On boit une bière ensemble, le niveau d’énergie est là, du jeu, un certain échange. Elle a une jupe sexy qu’elle remet souvent en place, comme si elle redoutait d’en dévoiler trop. Premiers contacts physiques, une main sur un bras, etc, etc. L’heure tourne, elle doit reprendre son train, et moi aussi, d’ailleurs. La bière l’a tuée, je la raccompagne en lui tenant la main, ce qu’elle accepte fort volontiers. On s’arrête un instant pour regarder un appart dont la façade est ornée de ces inénarrables vignes peintes qui pendent le long de l’étage (et récentes, en plus, peut être un crépisseur qui rêvait trop de la région Bourgogne).
On rigole, je me rapproche d’elle, mais elle casse la bulle avant que j’aie pu l’embrasser : c’est trop tôt. Nous filons donc vers la gare, toujours main dans la main, et une fois devant son train, qu’elle allait rater à deux minutes prêt, d’ailleurs, (le dernier de la soirée…), je lui fais la bise, de manière ostensible, histoire de. On se quitte.
sms de fin de soirée : « merci pour la soirée je suis bien rentrée, bla bla bla, c’était vraiment une rencontre originale, bla bla, tu es vraiment un ange sans toi je ratait mon train, bla bla. »
Pour l’Ange, la private joke c’est que c’est mon deuxième prénom. Voilà voilà.
Echanges de sms assez bateaux, le lendemain, on se fixe assez rapidement un second rendez vous, pour le samedi suivant.
Dans la semaine, on se capte quelques soirs sur le sommet de la pyramide des péchés de l’homme qui a une vie, msn. Enfin, par tranches de vingt minutes. La désocialisation et le bannissement ne sont pas encore tout proches. On parle de tout et de rien, de livres, d’histoires anciennes, de film et de psychologie des personnages dans les séries télé. Tout va bien, jusqu’ici.
Et samedi. Ah, samedi, mes enfants.
Capitale de province. Temps : magnifique, un ciel bleu qui s’étend vers l’été. Les berges d’une rivière qui ceinture le centre ville. Une étendue d’herbe propre (quelle rareté !) sur ces berges, des saules qui bruissent un peu avec le vent tiède. Le soleil dans les flots, les badauds, bateaux mouches et couple autour de nous.
Marie est donc là, à mes côtés, dans une jupe légère, ses sandales de côté, prenant le soleil tandis qu’on papote. Elle sourit et caresse ses longs cheveux blonds légèrement ondulés. J’étais en train de lire le Paradis Perdu avant qu’elle n’arrive. Curieuse, elle me demande de quoi ça parle. En rigolant, je me mets à lui susurrer le premier paragraphe à l’oreille, d’une voix outrageusement suave.
(Aparté : le Paradis Perdu de Milton, malgré son titre, n’est absolument pas un bouquin pour draguer. C’est une fresque baroque sur l’ange déchu qui découvre le monde des hommes, avec un milliard de références littéraires, historiques et religieuses, mais si vous souhaitez faire les malins avec ça, bon courage. Je l’avais sur moi par intérêt personnel, et pas spécialement pour appâter la chalande.)
A force de susurrer, je finis par l’embrasser doucement, puis… Elle se colle à moi et… Ne décolle plus sa langue de mon palais dans les deux heures et demie qui suivent. C’est à peine si on échange deux mots, mais, pris dans cette délirante montée d’endorphine, je laisse faire, accompagnant la dame dans nos explorations buccales. On ne s’ennuie jamais à ce jeu-là. Je ne vais pas tomber dans l’évocation érotique non plus, mais les mains de chacun n’étaient pas en reste. A moitié cachés par des bosquets, nous fûmes proches de l’acte en lui-même, si quelques restes de morale (et la peur de voir les flics débarquer) ne m’arrêtèrent. Oui, parce que la dame elle était partie pour se laisser faire quoiqu’il se passe. Joies.
Le soleil passant à travers les cheveux blonds d’une femme qu’on embrasse pour la première fois est une vision qui dure, le contact de sa peau sous sa jupe est une sensation qui se grave dans le marbre.
Tout ça pour dire que, dans la joie du moment, et pris par la fougue de ma partenaire, je lui proposais donc d’aller finir les choses chez moi. Ce qu’elle refusa avec le sourire, ayant une soirée de prévue avec une amie a elle.
Dont acte.
Nous nous relevons, nous nous époussetons, nous quittons ce tableau ma foi fort idyllique, qui même s’il n’est suivi que par une disparition (j’y arrive), me restera sans doute pour longtemps. Il y a des situations qui marquent, comme on dit.
Erreur première, (enfin selon moi, vous en avez peut être déjà repérée quatorze) : Je repars avec elle. J’avais deux soirées de prévues le soir même (qu’en bon mec j’aurais volontiers laissée de côté pour m’occuper de Marie), je pouvais très bien prétexter une direction opposée et la laisser là. Et ben non.
Je me suis déjà fait la réflexion par le passé, mais mon plus grand ennemi est trop souvent cette endorphine qui endort ma vigilance quand je me pensais déjà vainqueur alors qu’en définitive, rien n’était joué. Je veux dire, avouez-le, ça vous est déjà arrivé aussi : rencontre faite, premier rendez vous réussi, on se dit qu’on a fait le pire, on s’est jeté à l’eau et on a gagné, un échange de profonds baisers, corps collés l’un à l’autre, et hop on croit que la dame elle est trop accro.
Et non.
C’est moi, évidemment, l’accro. Passé de prix à celui de demandeur pantelant par la grâce de mes hormones. Elle, dix minutes plus tard, alors même qu’elle m’aurait laissé la pénétrer , pour le dire crûment, sur cette berge, au risque de se faire ramasser par la maréchaussée, elle me parle de la soirée en vue comme si de rien n’était.
Ca, messieurs, c’est le pouvoir féminin dans sa plus éclatante victoire.
Elle, sa jupe légère et ses sandales, rayonnante, attirant les regards envieux de ces messieurs, moi, mon jeans et ma chemise, marchant à ses côtés, peinant à retrouver mes esprits, embrumé dans un malstroms de pensées dans lequel je tente tant bien que mal de tenir la barre. Que dire. Que faire. Casse-toi, mec (c’est une figure, je ne me parle pas encore à la troisième personne), tu as déjà beaucoup trop trainé.
Ce que je fais donc, au bout de dix minutes qui m’ont sans doute plombé. Parce qu’évidemment, sans la même réactivité, ça se remarque. « Tu as l’air ailleurs ! » « non non je réflechis juste au choix à faire sur ma soirée ». Perdu, elle sait déjà que mon choix était tout trouvé.
Je la laisse enfin pour ne pas m’émasculer complètement, et voici qu’elle me tend la joue pour faire la bise.
Sur le coup, ma réaction a été de rire et de dire : la bise après tout ça ! Puis de la saisir (sans qu’elle n’oppose aucune résistance, au contraire) pour l’embrasser. Et là, c’est elle qui ne décolle plus. Donc c’est moi qui mets fin aux ébats, non sans être encore plus décontenancé. Si elle m’avait laissé sur un baiser volé à la va-vite, ma conclusion eut été faite. Là…
Elle propose même qu’on se capte plus tard dans la soirée, avec ses copines. Je reste plus calme et ne lui donne pas satisfaction. Pas tout de suite. Peut être, je ne sais pas, tu sais moi les gens avec qui je sors ne dansent pas beaucoup. Bla bla bla.
Et la suite ? Evidemment, plus de nouvelles. Envolée. La dame a dû danser toute la nuit. Peut être finir ce qu’on avait commencé avec un autre, hein ? ah ah. Et me voilà penaud, ressassant ce que j’aurais dû faire en mieux. J’attend un jour. Deux jours. J’envoie un message, un court extrait du Paradis Perdu (sic) suivi d’une demande de nouvelle : alors Marie, on a enflammé la piste ?
Pas de news. Bon. Je renvoie un second sms, pour dire : « je suppose que l’ange sur la pente herbue t’a déplu. Dommage tu me plaisais bien, et je ne parle pas que de la texture de ta langue. Bon courage pour la suite ».
Un peu dépité, et oui. Bref. Sauf que là (et on parle de hier soir, pour ceux qui ont suivi), elle me répond :
« Ce n’est pas l’ange qui a déplu, mais la dévote qui est tiraillée dans sa petite tête. Oui, le … a été enflammé, et toi, passé une bonne soirée ? »
Ce a quoi j’ai répondu que oui, évidemment. Que pour les histoires de dévote, on verrait plus tard, et que j’avais pensé à un innocent musée pour notre prochaine rencontre (rebondissant sur un sujet de discussion antérieur), bonsoir la dévote, signé l’ange tentateur.
Voilà voilà. Pas de réponse aujourd’hui, en même temps c’est une habitude chez elle de laisser du temps entre deux sms.
Toute pensée et réflexion sur cette aventure est bien entendue souhaitée. Merci en tout cas d’avoir pris la peine de lire ma prose…