- Sam Avr 11, 2015 12:47 pm
#168059
[size=150]Prologue[/size]
La neige fraîche étincelait, et nous, nous transpirions à grosses gouttes. A mesure que j'avançais sur le chemin qui serpentait à présent entre quelques épicéas, la distance qui me séparait de Sylvie augmentait rapidement. Elle ne l'avait certainement même pas remarqué et se moquait d'ailleurs fort bien d'avancer à pas de fourmis. La connaissant depuis quelques semaines, je l'imaginait, le visage souriant, bien plus occupée à capter, avec un soin extrême, chacun des rayons de soleil, qu'à se demander quand j'allais me décider à l'attendre.
Finalement je fis une petite pause pour me désaltérer lorsque, soudainement, tous mes sens s'évanouirent. Tous sauf un. Perdu dans les montagnes, là où poussent les derniers arbres, un parfum particulier, envoûtant mélange sucré de jasmin et de santal, avait pris, par effraction, possession de mon âme. Je connaissais intimement la sensation qu'il me procurait. Il m'évoquait le corps de cette femme qui avait partagé quelques jours de ma vie, l'odeur de son oreiller au réveil et celle de cette écharpe en laine bariolée qu'elle emmenait partout avec elle.
[img]https://41.media.tumblr.com/d927b03b899ef5d268c518e16eb213cd/tumblr_n23wvwsD461r1xa89o1_500.jpg[/img]
Lorsque finalement Sylvie me rejoignit, je lui fis part de la sensation que j'éprouvais, dissertant longuement sur les rapports entre l'odorat et la mémoire, tout en omettant de lui parler de celle dont j'avais oublié le nom, mais non le parfum. Je finis par me convaincre que mon esprit s'était rappelé de cette fille, et que j'avais cru ressentir cette odeur si caractéristique.par un procédé psychosomatique inconnu.
Arrivés à quelques mètres de la cabane marquant la fin de notre étape du jour, nous jouissions pleinement du panorama silencieux et de la chaleur prodiguée par l'astre diurne. Alors que nos papilles frémissaient déjà à l'idée partager un ou deux verres de ce délicieux vin blanc dont les producteurs de la région ont le secret , je la vis. C'était la femme-au-parfum. Oui, c'était elle, cela ne faisait maintenant plus aucun doute. Elle approchait à grand pas dans notre direction. Que faisait-elle là, si haut, si loin de chez elle, accompagnée de son copain ?
Nous échangeâmes poliment un sourire discret et deux syllabes. Sylvie ne dit rien, mais je sus instantanément qu'elle avait tout compris. Les femmes ont du flair pour ces choses là, c'est certain . La femme-au-parfum s'en alla, disséminant ses exhalaisons en direction de la vallée, au bon souvenir des hommes qui l'avaient connue.
------------------------------
Cela fait quelque temps déjà que l'idée d'écrire un journal m'était apparue, mais j'ignorais alors le but, et la manière. Le souvenir de cette petite anecdote m'a donner envie, à moi aussi, de laisser une trace vivante de mon cheminement pour pouvoir au détour d'un sentier la retrouver, la suivre, et prendre de la hauteur.
La neige fraîche étincelait, et nous, nous transpirions à grosses gouttes. A mesure que j'avançais sur le chemin qui serpentait à présent entre quelques épicéas, la distance qui me séparait de Sylvie augmentait rapidement. Elle ne l'avait certainement même pas remarqué et se moquait d'ailleurs fort bien d'avancer à pas de fourmis. La connaissant depuis quelques semaines, je l'imaginait, le visage souriant, bien plus occupée à capter, avec un soin extrême, chacun des rayons de soleil, qu'à se demander quand j'allais me décider à l'attendre.
Finalement je fis une petite pause pour me désaltérer lorsque, soudainement, tous mes sens s'évanouirent. Tous sauf un. Perdu dans les montagnes, là où poussent les derniers arbres, un parfum particulier, envoûtant mélange sucré de jasmin et de santal, avait pris, par effraction, possession de mon âme. Je connaissais intimement la sensation qu'il me procurait. Il m'évoquait le corps de cette femme qui avait partagé quelques jours de ma vie, l'odeur de son oreiller au réveil et celle de cette écharpe en laine bariolée qu'elle emmenait partout avec elle.
[img]https://41.media.tumblr.com/d927b03b899ef5d268c518e16eb213cd/tumblr_n23wvwsD461r1xa89o1_500.jpg[/img]
Lorsque finalement Sylvie me rejoignit, je lui fis part de la sensation que j'éprouvais, dissertant longuement sur les rapports entre l'odorat et la mémoire, tout en omettant de lui parler de celle dont j'avais oublié le nom, mais non le parfum. Je finis par me convaincre que mon esprit s'était rappelé de cette fille, et que j'avais cru ressentir cette odeur si caractéristique.par un procédé psychosomatique inconnu.
Arrivés à quelques mètres de la cabane marquant la fin de notre étape du jour, nous jouissions pleinement du panorama silencieux et de la chaleur prodiguée par l'astre diurne. Alors que nos papilles frémissaient déjà à l'idée partager un ou deux verres de ce délicieux vin blanc dont les producteurs de la région ont le secret , je la vis. C'était la femme-au-parfum. Oui, c'était elle, cela ne faisait maintenant plus aucun doute. Elle approchait à grand pas dans notre direction. Que faisait-elle là, si haut, si loin de chez elle, accompagnée de son copain ?
Nous échangeâmes poliment un sourire discret et deux syllabes. Sylvie ne dit rien, mais je sus instantanément qu'elle avait tout compris. Les femmes ont du flair pour ces choses là, c'est certain . La femme-au-parfum s'en alla, disséminant ses exhalaisons en direction de la vallée, au bon souvenir des hommes qui l'avaient connue.
------------------------------
Cela fait quelque temps déjà que l'idée d'écrire un journal m'était apparue, mais j'ignorais alors le but, et la manière. Le souvenir de cette petite anecdote m'a donner envie, à moi aussi, de laisser une trace vivante de mon cheminement pour pouvoir au détour d'un sentier la retrouver, la suivre, et prendre de la hauteur.