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Modérateurs: animal, Léo

By Fladrif
#52592 La plupart d’entre vous ne connaissent sans doute pas Eric Baret.

Et c’est normal, cet homme fait preuve d’une grande discrétion, et il est difficile de trouver sur lui des indications biographiques précises.

Je souhaite aujourd’hui vous présenter un ouvrage de sa main qui, s’il n’a pas de rapport avec la séduction, pourra beaucoup vous apporter sur le plan de l’épanouissement personnel et du lâcher prise.

Le titre en interloquera plus d’un : il s’agit de « Le seul désir dans la nudité des tantra ».

Et avant de continuer plus avant, je voudrais préciser certaines choses. Eric Baret est considéré comme un maître du tantrisme cachemirien ; ce que d’aucuns appellent un éveillé, à savoir une personne qui a réalisé de son vivant la perfection spirituelle et se trouve donc l’égal de Bouddha.

Vous me direz, que diable vient faire un livre écrit par un illuminé issu d’une école vaguement bouddhiste sur Spikeseduction ?

C’est très simple : les enseignements délivrés dans son livre n’ont rien à voir avec de quelconque leçons de morale, ni même des enseignements religieux.

Il s’agit de la retranscription d’entretiens que l’auteur a eu avec une amie journaliste ainsi qu’avec les participants de quelques uns des séminaires qu’il anime.

Lors de ces conversations, bien des sujets sont abordés, de la violence à l’égoïsme en passant par la fidélité et la richesse.

Sur chacun de ces sujets, Eric Baret propose une approche singulière, qui permet de prendre du recul par rapport à nos propres représentations de la vie, mais aussi dans notre rapport aux autres, aux émotions, et dans notre façon de vivre notre corps.

Si vous faites abstraction des quelques références à la pensée du tantrisme shivaïte du Cachemire, cet ouvrage vous sera aussi utile que n’importe quel livre de développement personnel pour peu que vous tentiez d’appliquer les conseils de l’auteur dans votre vie quotidienne.

Quelques extraits :

« La lâcheté existe aussi peu que le courage. Être lâche ou courageux est une illusion. Certains sont paralysés à la vue du sang qui coule : leur corps se tétanise. Ils ne sont pas lâches pour autant ! D’autres ont un choc d’adrénaline à la vue de ce même sang : ils se mettent à bouger plus vite. Ils ne sont pas courageux ! C’est purement hormonal.
Lâcheté et courage n’existent pas. Il y a ceux qui ne peuvent s’empêcher d’intervenir et ceux qui sont figés sur place ».

« On ne veut pas avoir peur, on ne veut pas être triste, on ne veut pas être angoissé, on ne veut pas être malade, on ne veut pas que les enfants meurent (…), on ne veut pas être en prison… parce qu’on a un projet. Chaque fois qu’un événement arrive, on dit « Non, non, ce n’est pas ça, ce n’est pas ça. La vie c’est autre chose ».
A un moment donné, je me rends compte que je dis constamment non à la vie. La vie, c’est ce qui m’arrive maintenant. Ca ne peut pas être autre chose. Ma vie n’est pas demain.
[…]
Généralement, on pense : « Je ne devrais pas avoir peur, je ne devrais pas être angoissé, je ne devrais pas être jaloux, je ne devrais plus jamais faire ça ; quand je serais comme ça… » On n’est jamais présent : comprendre le mécanisme. Ce n’est pas une critique ; on se rend compte du fonctionnement. Vous voyez ce mécanisme en activité : « Quand je serai comme ça, quand je serai marié, quand j’aurai des enfants, quand j’aurai divorcé, quand j’aurai adopté tel enfant, quand je serai devenu riche, devenu un sage, quand j’aurai une troisième maison, deux maîtresses, deux chevaux de course… » Chacun selon son fantasme ! Vous réalisez cela et, à un certain moment, vous vous rendez compte que tout ce que vous voulez, vous l’avez déjà. Tout ce que vous aurez demain est présent. Vous êtes disponible. »

« Il n’y a rien à demander dans la vie. Je ne demande rien : je demande ce qui est là. L’harmonie n’est pas le résultat d’une réflexion. Il n’y a rien à comprendre. Il s’agit de vivre avec ce ressenti, se familiariser avec lui, être disponible ».

« Votre responsabilité dans la vie est d’arrêter de vous plaindre, d’arrêter de prétendre être misérable, d’arrêter de prétendre que vous avez besoin d’un crapaud pour être heureux. Quand vous arrêtez de prétendre, vous êtes heureux, vous êtes ouvert et vous rendez votre entourage heureux.
Votre entourage n’a pas besoin de votre responsabilité : il a besoin de votre joie, de votre ouverture. Vous n’avez rien à enseigner à vos enfants, vous n’avez rien à faire ou non pour votre femme, vous n’avez pas à la rendre heureuse, pas plus que vos enfants. Si vous essayez, vous les insultez et vous les privez de leur capacité à trouver leur véritable bonheur ».

« Être homme d’affaires est une fonction parmi d’autres, avec ses caractéristiques propres qui impliquent d’agir comme un homme d’affaires – autrement dit, différemment d’un prêtre ou d’un soldat.
Prêtre, soldat ou musicien, cela demande de connaître et de pratiquer les règles correspondant à ces activités. Les affaires aussi ont leurs règles. Certaines activités incluent la malhonnêteté parmi leurs règles ; si l’on participe à ces activités on doit être malhonnête. Il y a également quelques activités où l’honnêteté fait partie des règles. Il faut savoir dans quelle activité on se trouve. En politique, par exemple, la malhonnêteté est indispensable. Si vous en êtes incapable, vous ne devez pas participer à cette activité.
On choisit un travail comme on choisit une veste. Quand vous allez acheter une veste, vous n’achetez pas la veste qui ressemble à ceci ou à cela. Vous achetez une veste que vous ne sentez pas. Si vous sentez que vous portez une veste, vous ne devez pas l’acheter. Quand vous achetez une veste et qu’après l’avoir enfilée vous ne la sentez toujours pas, c’est une bonne veste ».

« On ne devient vraiment actif que lorsqu’on cesse de se prendre pour le centre des choses ».

« Pratiquement parlant, plus vous êtes libre d’une quelconque idée d’être quelque chose, plus il y aura facilité d’adaptation à une situation particulière ».

« Le questionnement est l’expression de la réponse ».

« L’agitation ne vous agite pas. L’agitation est un constat. Ce qui vous agite, c’est de ne pas vouloir être agité. C’est cela qui colle à l’agitation. Soyez disponible à l’agitation. Vous êtes agité parce que vous avez un projet, parce que vous savez mieux que Dieu ce qui doit être. Sinon, vous êtes tranquille.
Se rendre compte de sa prétention, clairement, sans vouloir en finir avec la prétention. Vivre en fonction de la réalité de l’instant, rien d’autre. Quand je n’ai pas la prétention d’être tranquille, quand je suis disponible à l’agitation, au désir, à la peur, à la prétention, ces états ne collent plus. Autrement dit : vous sentez l’agitation, mais vous n’êtes plus agité ».

« La plupart des gens sont trop lâches pour être criminels et c’est pour ça qu’ils sont d’honnêtes gens, ce qui est la moralité de notre société. S’ils étaient sûrs de pouvoir commettre une agression sans se faire attraper, la plupart des gens s’y livreraient. Mais comme ils vivent dans la peur, ils deviennent moraux. Et quand quelqu’un a le courage de commettre une agression il est réputé immoral ».

« La violence que l’on rencontre est la violence dont on a besoin. Tant qu’on est violent avec soi-même, on ne peut pas se plaindre de la violence. […]
Ne pas supporter la violence est une forme de violence, une preuve d’agressivité. Les gens qui n’aiment pas la violence sont toujours des gens agressifs. Parce que la violence, c’est la vie. A chaque instant, il n’y a que violence. Il n’y a pas de drame psychologique, mais la violence physiologique, c’est la vie. Si l’on reste en vie, on massacre des tas d’animaux, entre autres. Donc, la violence, c’est la vie. Quelqu’un qui ne peut pas voir le sang couler est quelqu’un qui porte en lui beaucoup de malheur ».
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By U-turn
#52596 Merci d'avoir pris le temps de retranscrire autant d'extraits, c'est très intéressant je trouve, et assez clair.