Itou

Modérateurs: animal, Léo

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By Sixkiller
#55731 [color=orange][size=150]Europa.[/size]
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Dans ce roman étrange et fascinant, chaque personnage est peut-être le fruit du délire des autres. Mais qui rêve qui ? Il y a Jean Danthès, ambassadeur de France à Rome, inconsolable de la disparition et de l'avilissement de l'Europe, la vraie, celle du XVIIIe siècle, que l'on appelait l'Europe des Lumières. Il y a Malwina von Leyden, aventurière de classe et magicienne, qui promène à travers les siècles sa distinction de maquerelle viennoise. Malwina prétend avoir connu les Médicis, Louis II de Bavière, Nostradamus, Leibniz et Choderlos de Laclos. Il y a le comte d'Alvilla, vieux bandit, le baron von Putz zu Sterne, un peu fantôme, image dérisoire du Destin. Quelles machinations ces personnages surgis de quelque palais baroque où l'Histoire les tenait en réserve vont-ils perpétrer contre le trop idéaliste et romantique ambassadeur Jean Danthès ? Jusqu'à la dernière ligne, ce roman envoûtant comme un sortilège nous pose ses énigmes et nous invite - à travers sa fable brillante - à méditer sur le passé, le présent et l'avenir de l'Europe, c'est-à-dire les nôtres.

(Quatrième de couverture, Folio)


Ecrit en 1972, livre magnifique, poétique et envoûtant. Envoûtant, c'est ce qui convient le mieux, le mot est bien choisi dans la quatrième de couverture. C'est un de mes préférés de l'auteur (sur lequel je compte bien crée un topic) avec Les Racines du Ciel et Le Grand Vestiaire, que je vous conseille également. Qualifié de livre « difficile » car ayant une structure labyrinthique il n'en reste pas moins très prenant et agréable à lire . N'hésitez pas, plongez vous dedans.


Morceaux choisis


[quote]"- Le blanc vous va à ravir, parce que c'est ce qui se rapproche le plus de la nudité. Les couleurs habillent, donc détournent l'attention."(amorce ?)

[quote]"On ne pouvait plus être sauvé par le style. Les courtisanes étaient devenues des putains, les aventuriers étaient devenus des truands, le demi-monde, le milieu. C'était une époque où Don Juan se serait logé une balle dans la tête: les femmes ne se "donnaient" plus, mais se tapaient un homme et il n'y avait plus de "conquêtes". Le péché ne se déshabillait même plus. Le mal existait encore, mais il avait rompu ses rapports avec Baudelaire"

[quote]"Le bonheur est passé maître dans l'art de passer, mais l'insouciance le prive de son arme principale, qui est la menace de finir."



Critiques de l'époque

" La prouesse de Romain Gary tient à ce qu'il captive l'attention pour une action et des personnages si manifestement truqués : son extraordinaire don de romancier peut animer n'importe quelle marionette. » « Y eut-il jamais écrivain se prenant au sérieux qui use de tant d'écrans, filtres, trompe-l'oeil, pièges, chausse-trapes, pour ne pas avoir l'air d'être sérieux ? Dans cette optique, je tiens Europa pour un très bon livre de Romain Gary. "
Jacqueline Piatier, Le Monde

"Europa n'aboutit qu'à la caricature de ces romans de Giraudoux, où des diplomates à l'âme exquise échangent des paradoxes bien astiqués, entendent le rossignol au lointain, mais pas le vrombissement des Stukas tout proches. »

Angelo Rinaldi, Le Figaro




Source: http://www.romaingary.org/