Parce qu'il est impossible d'être heureux en faisant ce qu'on n'aime pas

Modérateurs: animal, Léo

Avatar de l’utilisateur
By Luchino
#132108 Bonjour à tous,

Une nouvelle question d'ordre professionnel se pose à moi.

Estimant d'une part que j'étais sous-payé par rapport à mon expérience et à mes aptitudes, et ayant par ailleurs l'impression de m'enliser dans une certaine facilité au niveau professionnel, j'ai décidé de changer d'employeur. Mon manager (je suis dans une SSII), avec qui j'ai eu mon entretien annuel la semaine dernière, a lui-même reconnu que je n'étais pas rétribué à ma juste valeur mais qu'il y avait peu de chances qu'il puisse répondre favorablement à mes attentes. Par ailleurs, contribuer à mon épanouissement professionnel n'est clairement pas dans ses prérogatives.

Je me suis donc remis à l'écoute du marché et suis entré en contact avec une société qui me propose un poste équivalent à mon job actuel avec un salaire quant à lui... bien supérieur.

Seul problème: la société qui souhaite me débaucher a besoin de quelqu'un au plus vite et le fait que j'ai un préavis de 3 mois constitue pour l'instant un obstacle à mon embauche. Cette société m'a demandé si j'avais possibilité de réduire la durée de ce préavis. Ma mission venant d'être renouvelée pour 3 mois, je vois mal mon employeur me laisser partir comme ça.

Quelqu'un est-il au fait des leviers à actionner pour réduire la durée du préavis dans ce type de cas? Idéalement je souhaiterais ramener cette durée idéalement à 1 mois...

Merci d'avance

Avez
Avatar de l’utilisateur
By Elan
#132109 Salut, déjà bravo pour avoir décidé de bouger de ton poste actuel, certaines personnes même sous-payées et avec un boulot un peu chiant, n'ont pas ce cran.

Pour le préavis, il me semble que ça dépend de ton ancienneté - et bien sûr des conventions collectives de ton milieu.
Tu peux également réduire ton préavis en négociant, mais rien n'oblige l'employeur à être plus sympa que ce que stipule la loi.
By ILM
#132110 A part l'abandon de poste et l'entente avec ton employeur, tu n'as pas vraiment le choix (le préavis ne dépend de l'ancienneté qu'en cas de licenciement). C'est le prix à payer pour avoir aussi un préavis de 3 mois quand c'est l'entreprise qui veut se débarrasser de toi et non l'inverse...

En revanche, ce que tu peux tenter c'est de faire valoir ta démotivation totale. L'employeur, aussi charrette soit-il sur les missions, a rarement intérêt à garder un élément (surtout chez un client) qui n'en a manifestement plus rien à foutre et qui fait les horaires qu'il veut... Tente de les raisonner avant de le mettre en pratique par contre, parce que ça laisse une image de toi pas terrible.
By Synchronn
#132111 Abandon de poste, oublie tout de suite.

Te reste pas des congés à prendre ? Négociation avec ton manager.

Au pire du pire, propose de passer dans ta nouvelle boite en fin de soirée pour montrer ta motivation et commencer à intégrer ton nouveau poste. Un gars dans mon ancienne boite passait le midi et à 18h, ça a duré 3 semaines avant qu'il pose ses bagages.

Le hic ça habitue la boite a ta "très" grande flexibilité, qui te suivra.
Avatar de l’utilisateur
By Elan
#132112 De façon générale je trouve moins risqué de partir en bons termes, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Perso je suis en train de réfléchir à une stratégie inverse de celle proposée par Synchronn : négocier un départ anticipé mais filer un coup de main à mon employeur actuel le temps qu'il me trouve un remplaçant. Mais je suis dans le public et les deux universités travaillent régulièrement ensemble.
Dans le privé je pense que celle de Synchronn est plus adaptée car l'employeur actuel est sûr de ne pas se faire arnaquer.
Avatar de l’utilisateur
By Dje
#132117 À première vue, ton employeur va avoir du mal à te laisser partir plus tôt.

Selon la taille de ta société, selon ton domaine de compétence, selon ton implantation géographique, ta boîte peut rencontrer des difficultés à te trouver un remplaçant. Si aucun collaborateur en intercontrat ne convient, ton employeur doit embaucher quelqu'un. Après ça, il faudra encore qu'il convienne au client. Ensuite, il y aura vraisemblablement une période de recouvrement durant laquelle tu transféreras tes connaissances. Autant dire qu'il y a bien peu de chances que tout ça rentre dans le délai que tu te donnes.

Au sens juridique, la convention Syntec te permet de cumuler jusqu'à 6 jours d'absence par mois pour recherche d'emploi. Ces jours d'absence ne sont pas rémunérés. Ils peuvent être posés pour moitié à l'initiative de ton employeur, et pour moitié à la tienne. Je sais que d'autres conventions permettent de cumuler tous ces jours en fin de contrat, mais j'ignore si ça s'applique à Syntec. Sache que sans accord de départ anticipé, les congés que tu poserais maintenant rallongeraient ton préavis... Mais si tu voulais des conseils juridiques, tu n'aurais probablement pas posté ton message sur ce forum.


Il n'y a que les montagnes qui ne se croisent pas

Quel que soit ton monde, sache qu'il est minuscule en comparaison de ce que tu imagines. Traîne un peu sur LinkedIn pour t'en rendre compte : tout le monde se connait. Évite d'irriter ton employeur actuel, s'il est vrai qu'on se souvient des cadors, on se souvient encore mieux de ceux qui nous ont coûté.

Je trouverais maladroit que tu passes du temps chez ton nouvel employeur avant la fin de ton contrat. D'abord, c'est probablement illégal puisque la plupart des contrats de travail en SSII stipulent que tu leur es exclusif. Tu risques aussi de passer pour un servile, et Dieu sait à quel point il est important de maîtriser son image en SSII.

Tu es en poste depuis combien de temps ? Cette histoire de renouvellement par trimestres m'intrigue. Une fois la confiance acquise, un client en a vite assez de signer des bons de commande si courts. Ton manager sait forcément qu'une sortie de mission a un impact s'étalant sur plus de trois mois. Le renouvellement de la mission aurait dans tous les cas été impacté, quel que soit le moment auquel tu aurais pris ta décision. À mon avis, c'est jouable de réduire à 2 mois.

Ta meilleure chance est de prendre directement rendez-vous avec ton N+2. Tu lui envoies un mail avec ton manager en copie (inutile d'appeler), dans lequel tu expliques en moins de trois lignes que tu souhaites négocier un départ au plus tôt et dans les meilleures conditions pour tous.

Quand tu le vois, tu ne mentionnes pas tes griefs, et tu conduis la discussion en mentionnant que tu pars en bons termes et que tu veux que vous vous quittiez dans les meilleures conditions. Tu exprimes ton souhait de partir sous un mois. Si tu ne demandes pas ce que tu souhaites vraiment, tu n'as aucune chance de l'obtenir. Si ton N+2 n'est pas un dégénéré, il comprendra le sous-entendu. Une fois qu'il te donne son accord de principe, tu dégaines immédiatement la version de ta démission contenant le bon préavis (prépare plusieurs versions avec différentes dates de départ) et tu lui fais signer sur le champ une attestation stipulant qu'il l'a reçue en main propre.

En parallèle, tu auras pris soin d'expliquer à ton chasseur de tête que tu vas négocier les conditions de ton départ. Tu lui auras demandé confirmation qu'un préavis de 2 mois est un compromis acceptable pour eux.


Pense toujours un coup en avance

Comment vas-tu t'y prendre pour ne pas recréer ta situation actuelle chez ton nouvel employeur ? Tu dis être malheureux parce que tu t'enlises, et pourtant tu recherche la stagnation : ton poste actuel et ton poste futur sont similaires. Pourquoi ne pas avoir cherché plus de challenge ?

Ton futur employeur estime que ton salaire actuel représente au mieux 90% de ton salaire futur. Si tu as bien mené ta barque, il devrait ignorer que tu n'en gagnes en fait que 80%, 70% ou même 60%. Tu as fait une erreur majeure en cherchant à signer pour un poste similaire. Tu as montré au moins une carte de ton jeu à ton futur employeur : soit tu n'as pas su obtenir des augmentations dans ta société actuelle, soit tu ne te penses pas légitime pour un challenge plus grand. Avec ces deux éléments, il évalue globalement combien de temps tu acceptes de rester frustré avant de devenir instable.

Mets toi à sa place deux minutes, et demande toi pourquoi quelqu'un quitterait son poste actuel pour en rejoindre un autre identique. Il n'y a aucun cas de figure qui soit flatteur pour ton image dans ta nouvelle boîte.


Globalement, je pense que tu t'y es mal pris. Un départ se prépare, surtout lorsqu'on veut partir vite.
Avatar de l’utilisateur
By Luchino
#132122 [quote="Elan"]Salut, déjà bravo pour avoir décidé de bouger de ton poste actuel, certaines personnes même sous-payées et avec un boulot un peu chiant, n'ont pas ce cran.

Pour le préavis, il me semble que ça dépend de ton ancienneté - et bien sûr des conventions collectives de ton milieu.
Tu peux également réduire ton préavis en négociant, mais rien n'oblige l'employeur à être plus sympa que ce que stipule la loi.
Salut Elan! C'est toujours un plaisir de lire tes posts.
En l'occurence ma question porte justement sur les leviers de négociation à employer.


[quote="ILM"]A part l'abandon de poste et l'entente avec ton employeur, tu n'as pas vraiment le choix (le préavis ne dépend de l'ancienneté qu'en cas de licenciement). C'est le prix à payer pour avoir aussi un préavis de 3 mois quand c'est l'entreprise qui veut se débarrasser de toi et non l'inverse...

En revanche, ce que tu peux tenter c'est de faire valoir ta démotivation totale. L'employeur, aussi charrette soit-il sur les missions, a rarement intérêt à garder un élément (surtout chez un client) qui n'en a manifestement plus rien à foutre et qui fait les horaires qu'il veut... Tente de les raisonner avant de le mettre en pratique par contre, parce que ça laisse une image de toi pas terrible.
Je n'envisage pas l'abandon de poste. Quant à arguer de ma démotivation totale ça ne colle pas car lorsque j'ai vu mon manager la semaine dernière, si je lui ai fait part d'une certaine lassitude, j'ai également manifesté la satisfaction que j'éprouvais au fur et à mesure que je montais en compétence (ce qui est la vérité et puis je pars du principe qu'en entretien annuel être positif est plus vendeur que de larmoyer). En outre, j'ai des relations cordiales avec mon manager et ce n'est pas très judicieux (à long terme) de quitter la boîte comme un malpropre.


[quote="Synchronn"]Abandon de poste, oublie tout de suite.

Te reste pas des congés à prendre ? Négociation avec ton manager.

Au pire du pire, propose de passer dans ta nouvelle boite en fin de soirée pour montrer ta motivation et commencer à intégrer ton nouveau poste. Un gars dans mon ancienne boite passait le midi et à 18h, ça a duré 3 semaines avant qu'il pose ses bagages.

Le hic ça habitue la boite a ta "très" grande flexibilité, qui te suivra.
Comme l'a souligné Dje les congés ne peuvent pas être inclus dans la durée du préavis, du coup en prendre ne ferait que reporter la fin du préavis. L'idée de passer une ou deux fois par jour dans ma nouvelle boite n'est pas mauvaise sauf que le poste qu'on me propose est à l'étranger (sur un autre continent) :roll:

[quote="Dje"]Au sens juridique, la convention Syntec te permet de cumuler jusqu'à 6 jours d'absence par mois pour recherche d'emploi. Ces jours d'absence ne sont pas rémunérés. Ils peuvent être posés pour moitié à l'initiative de ton employeur, et pour moitié à la tienne. Je sais que d'autres conventions permettent de cumuler tous ces jours en fin de contrat, mais j'ignore si ça s'applique à Syntec. Sache que sans accord de départ anticipé, les congés que tu poserais maintenant rallongeraient ton préavis... Mais si tu voulais des conseils juridiques, tu n'aurais probablement pas posté ton message sur ce forum.
Dje, j'avais déjà remarqué que tes conseils en matière professionnelle étaient une mine d'or. Je te remercie donc pour la précision de ta réponse, encore une fois c'est de l'or en barre.
Concernant les jours alloués par la convention Syntec à la recherche d'emploi (2h par jour travaillé) j'étais au courant mais j'ignorais qu'ils pouvaient être posés pour moitié par mon employeur, merci de l'info.

[quote="Dje"]Quel que soit ton monde, sache qu'il est minuscule en comparaison de ce que tu imagines. Traîne un peu sur LinkedIn pour t'en rendre compte : tout le monde se connait. Évite d'irriter ton employeur actuel, s'il est vrai qu'on se souvient des cadors, on se souvient encore mieux de ceux qui nous ont coûté.
Je me suis fait la même réflexion en pratiquant LinkedIn et FB: c'est fou, tout le monde se connaît. Irriter mon employeur actuel n'est pas dans mes intentions car, même s'il n'est pas super attentif à mes aspirations, je n'oublie pas que c'est lui qui m'a donné ma chance alors que j'étais inexpérimenté et que je pointais au Pôle Emploi. Je lui dois donc une certaine loyauté (ce qui ne m'empêche pas de lui faire part de mes motifs de mécontentement quand il le faut).

[quote="Dje"]Tu es en poste depuis combien de temps ? Cette histoire de renouvellement par trimestres m'intrigue. Une fois la confiance acquise, un client en a vite assez de signer des bons de commande si courts. Ton manager sait forcément qu'une sortie de mission a un impact s'étalant sur plus de trois mois. Le renouvellement de la mission aurait dans tous les cas été impacté, quel que soit le moment auquel tu aurais pris ta décision. À mon avis, c'est jouable de réduire à 2 mois.
Je suis en poste depuis 2 ans dans ma mission actuelle. Il y a un contexte assez instable depuis un an dans notre secteur d'activité avec une concurrence redoutable de la part de sociétés étrangères, du coup la politique de la société où je travaille (côtée au CAC40 quand même) est de renouveller ses prestataires pour des périodes de trois mois. Il n'y a aucun traitement de faveur, même les prestataires qui sont ici depuis cinq ans sont renouvellés pour 3 mois. Donc mon nouvel ordre de mission va d'avril à fin juin.

[quote="Dje"]Ta meilleure chance est de prendre directement rendez-vous avec ton N+2. Tu lui envoies un mail avec ton manager en copie (inutile d'appeler), dans lequel tu expliques en moins de trois lignes que tu souhaites négocier un départ au plus tôt et dans les meilleures conditions pour tous.

Quand tu le vois, tu ne mentionnes pas tes griefs, et tu conduis la discussion en mentionnant que tu pars en bons termes et que tu veux que vous vous quittiez dans les meilleures conditions. Tu exprimes ton souhait de partir sous un mois. Si tu ne demandes pas ce que tu souhaites vraiment, tu n'as aucune chance de l'obtenir. Si ton N+2 n'est pas un dégénéré, il comprendra le sous-entendu. Une fois qu'il te donne son accord de principe, tu dégaines immédiatement la version de ta démission contenant le bon préavis (prépare plusieurs versions avec différentes dates de départ) et tu lui fais signer sur le champ une attestation stipulant qu'il l'a reçue en main propre.

En parallèle, tu auras pris soin d'expliquer à ton chasseur de tête que tu vas négocier les conditions de ton départ. Tu lui auras demandé confirmation qu'un préavis de 2 mois est un compromis acceptable pour eux.
Merci du conseil, néanmoins je ne présenterai ma démission qu'après obtention d'une promesse d'embauche de la part de mon futur employeur et comme celui-ci tique devant la durée de mon préavis... le serpent se mord la queue.

[quote="Dje"]Comment vas-tu t'y prendre pour ne pas recréer ta situation actuelle chez ton nouvel employeur ? Tu dis être malheureux parce que tu t'enlises, et pourtant tu recherche la stagnation : ton poste actuel et ton poste futur sont similaires. Pourquoi ne pas avoir cherché plus de challenge ?
Ok. Je ne l'avais pas précisé dans mon message initial mais le poste qu'on me propose est situé à l'étranger (sur un autre continent), directement sur un site de production d'hydrocarbures. De surcroît la mission serait basée chez un des cinq premiers pétroliers mondiaux. Si l'intitulé du poste est le même, le cadre n'a lui rien à voir et je vais pouvoir me frotter au terrain, ce qui me manque à l'heure actuelle. Ce n'est pas vraiment une stagnation :D

[quote="Dje"]Ton futur employeur estime que ton salaire actuel représente au mieux 90% de ton salaire futur. Si tu as bien mené ta barque, il devrait ignorer que tu n'en gagnes en fait que 80%, 70% ou même 60%. Tu as fait une erreur majeure en cherchant à signer pour un poste similaire. Tu as montré au moins une carte de ton jeu à ton futur employeur : soit tu n'as pas su obtenir des augmentations dans ta société actuelle, soit tu ne te penses pas légitime pour un challenge plus grand. Avec ces deux éléments, il évalue globalement combien de temps tu acceptes de rester frustré avant de devenir instable.
Mets toi à sa place deux minutes, et demande toi pourquoi quelqu'un quitterait son poste actuel pour en rejoindre un autre identique. Il n'y a aucun cas de figure qui soit flatteur pour ton image dans ta nouvelle boîte.
Considérant que je pars pour un poste à l'étranger, directement sur site, je pense que ton développement ne s'applique pas en l'espèce (mais c'est normal je ne t'avais donné toutes les infos).


En y réfléchissant bien le schéma idéal pourrait ressembler à ça:
1) Ma mission se termine fin juin
2) Je pose ma démission en avril ou mai
3) Je vais voir mon supérieur dans la société où je suis actuellement en mission (nous sommes en très bons termes) et lui demande de ne pas renouveler ma mission à l'issue de la période actuelle en lui expliquant mes aspirations
4) La mission n'est pas renouvelée et s'achève fin juin
5) Fin juin: il me reste un ou deux mois de préavis à accomplir mais c'est quasiment mission impossible pour ma SSII de me trouver une mission pour un laps si court, du coup je négocie avec eux un départ fin juin.
Avatar de l’utilisateur
By Dje
#132134 L'intercontrat est un des joyaux de notre métier : tu es payé pour rester chez toi, et donc potentiellement payé à chercher du boulot ailleurs.

Faire coïncider ton départ avec une période d'intercontrat est un début. L'idéal est de faire tomber ta négociation de départ anticipé 4 à 6 semaines avant la fin de l'exercice de ta SSII. À cette époque là, la direction gratte partout où elle peut pour améliorer des chiffres le plus souvent mauvais. Je l'ai fait en mai 2012 et mon préavis a duré 4 heures.

La prochaine fois, mets toi à la place de ton directeur. Demande toi à quel moment de l'année il profiterait le plus d'un départ.
Avatar de l’utilisateur
By Luchino
#133576 Salut les gars,

Suite au lancement de ce thread et aux diverses réponses que j'ai reçues, voici un résumé de ce qui a suivi.

J'avais donc une touche avec une SSII pour une mission en Afrique chez l'un des leaders mondiaux de l'énergie: salaire élevé, travail très intéressant, découverte du terrain,... J'étais emballé. J'ai eu un entretien téléphonique avec l'un des responsables techniques sur site, entretien d'une heure au cours duquel mon interlocuteur m'a présenté les tâches liées à la mission tandis que je soulignais la pertinence de mon profil pour ce poste. L'entretien s'est fort bien passé. Un peu plus tard, mon contact au sein de la SSII m'apprend néanmoins que ma candidature n'a pas été retenue en raison de la durée de mon préavis qui empêchait une intervention immédiate sur site alors que c'était l'un des critères majeurs pour son client.

Par la suite j'ai rencontré d'autres recruteurs de SSII, tous se sont montrés intéressés, mais la durée de mon préavis leur posait également un problème:
1) ils n'ont pas une lisibilité suffisante pour m'embaucher pour un besoin projet
2) ils ne souhaitent pas non plus me recruter "sur profil" comme on dit dans le jargon (c'est-à-dire sans mission pré-définie mais simplement en se fiant au fait que mon CV fera mouche auprès de leurs clients lors de mon entrée effective dans leurs effectifs).

Aujourd'hui j'ai l'impression de tourner en rond, je suis devenu performant dans ce que je fais mais la charge de travail ne me suffit plus, je ne suis pas stimulé intellectuellement, il y a un risque d'enlisement... Il est temps de préparer ma sortie. Considérant que je n'ai pas réussi à convaincre les SSII je prévois désormais de postuler pour être recruté "en interne" dans des secteurs d'activité que je n'avais pas considérés jusqu'ici mais qui sont porteurs. Parallèlement, je souhaite développer une activité d'auto-entrepreneur répondant à ma passion première: le journalisme; vu la concurrence et la conjoncture du marché de la presse, je ne m'emflamme pas mais cela me tient à coeur d'avoir en plus de mon job une activité free lance. Pour cela je vais devoir m'intéresser aux statuts d'auto-entrepreneur et tout cela va être très formateur.

Je suis à l'écoute de vos remarques :D
Avatar de l’utilisateur
By Dje
#133579 [quote="Luchino"]1) ils n'ont pas une visibilité suffisante pour m'embaucher pour un besoin projet
Si trois mois anéantissent toute possibilité d'embauche sur mission, ça signifie qu'ils ont le nez dans le guidon et qu'ils n'ont pas de relation étroite avec leurs clients. Ils doivent réagir immédiatement en permanence, donc ils s'y prennent mal. Pire, ça peut aussi indiquer que leurs clients ont uniquement des besoins "pompier". Tu peux te faire remarquer, mais c'est dur de progresser.

Un client ou une SSII n'ayant pas trois mois d'avance sur la phase de staffing d'un projet, ça pue. En début de carrière tu t'en fous. Là, c'est moche.

[quote="Luchino"]2) ils ne souhaitent pas non plus me recruter "sur profil"
Une proposition d'embauche sur profil est généralement le témoin que la boîte :
- est convaincue de ta valeur
- a une santé suffisante pour se permettre de t'avoir en intercontrat
- a une activité solide sur ton segment
- peut te proposer des missions similaires à celle que tu as repérée

Lorsqu'une société refuse de t'embaucher sur profil, au moins l'un des quatre points manque.

On en apprend beaucoup lorsqu'elle envisage ou refuse une embauche de ce type. Attention cependant, ce genre de recrutement cache parfois un loup : ton profil peut avoir l'air trop maléable, trop à l'aise dans le changement. Des SSII très généralistes peuvent chercher à surfer sur la vague de ta confiance nouvellement acquise, et essayer de te placer n'importe où sur le principe que tu te démerderas malgré tout.

Ce genre de martingale découle souvent de prétentions salariales insuffisantes. Au passage, tous autant que vous êtes, vous n'imaginez pas les emmerdes dans lesquelles vous vous fourrez en prétendant à un salaire insuffisant. Ici, je pense que tu n'as pas su les convaincre et/ou que ce sont des blaireaux et/ou qu'ils sont out of their league sur cette mission.

D'abord, un projet offshore avec moins de 3 mois de visibilité, c'est de l'amateurisme pur et simple. Ensuite, ils ont sûrement attiré du joli poisson avec leur offre, voire même un freelance, et ils auront validé le type en espérant banquer sur cette mission pour en gagner d'autres plus tard. Enfin, si la société joue dans sa cour et qu'elle a été convaincue par ta prestation, ils devraient pouvoir te proposer de l'embauche sur profil.

Je ne prêche pas les produits de Stéphane à tout va, mais tu as l'air de pouvoir profiter d'un Dream Job à son potentiel maximum. Tu vas apprendre à les convaincre mais tu vas surtout apprendre à les choisir. Soit tu n'as pas été assez bon, soit cette société n'aurait pas été un bon partenaire.

Au regard du gap salarial que tu vas faire, le coût de revient de l'atelier est négligeable.
By ILM
#133580 [quote="Dje"]D'abord, un projet offshore avec moins de 3 mois de visibilité, c'est de l'amateurisme pur et simple.
C'est exactement ce que je me disais. Un projet en Afrique, avec ce que ça implique comme logistique (visas, vaccins, déménagement, etc.) et ils ne peuvent pas attendre 3 mois? En plus le préavis de 3 mois, en France, c'est quand même plus une surprise.

Après, que ça te bloque sur toutes tes autres pistes, moi ça m'étonne un peu mais je ne connais pas bien le monde des SSII. Cela dit, une boite de conseil qui ne veut pas prendre sur profil, pour moi, ça veut dire soit qu'ils ne sont pas certains d'avoir des missions dans 3 mois (problème), soit qu'ils ne sont pas certains de pouvoir convaincre des clients avec ton CV (autre problème).
Avatar de l’utilisateur
By Luchino
#133581 Dje,
Merci. Tu as plusieurs longueurs d'avance sur moi dans ton approche du monde professionnel, je suis sincèrement admiratif! J'ai suivi ton conseil et viens de m'inscrire à une session de Dream Job :)

Comme ILM[quote="ILM"]Dje a écrit:
D'abord, un projet offshore avec moins de 3 mois de visibilité, c'est de l'amateurisme pur et simple.
C'est exactement ce que je me disais. Un projet en Afrique, avec ce que ça implique comme logistique (visas, vaccins, déménagement, etc.) et ils ne peuvent pas attendre 3 mois? En plus le préavis de 3 mois, en France, c'est quand même plus une surprise.
Pour vous répondre sur ce point (à ILM et Dje), dans le secteur de l'oil and gas il y a de nombreux free lances, d'autres qui ont des CDIC (contrat à durée indéterminée de chantier) qui leur permet de se libérer dans des délais très brefs. Lorsque je me retrouve en concurrence avec un de ces profils pour un poste offshore, je suis clairement moins attractif auprès des SSII. Mon atout pourrait être d'être moins cher mais la SSII préfèrera toujours assurer une marge moindre avec un prestataire prêt à partir en une semaine que gratter une marge supérieure avec un prestataire qui a un préavis de 3 mois, ce qui du coup compromet grandement le deal avec leur client, lequel attend de la SSII une réactivité à toute épreuve.

[quote="ILM"]Après, que ça te bloque sur toutes tes autres pistes, moi ça m'étonne un peu mais je ne connais pas bien le monde des SSII. Cela dit, une boite de conseil qui ne veut pas prendre sur profil, pour moi, ça veut dire soit qu'ils ne sont pas certains d'avoir des missions dans 3 mois (problème), soit qu'ils ne sont pas certains de pouvoir convaincre des clients avec ton CV (autre problème).
ILM, je partage ton analyse, d'une part ils n'ont pas une visibilité à 3 mois (mes entretiens ont eu lieu avec des SSII qui font du chiffre mais n'ont pas forcément une excellente réputation, type Altran, Vulcain, etc...), d'autre part pas sûr que mon CV soit super vendeur, j'ai 3 ans d'expérience dans des grandes sociétés - peut-être que c'est un peu trop "junior" à leur goût.
By ILM
#133582 [quote="Luchino"]Pour vous répondre sur ce point (à ILM et Dje), dans le secteur de l'oil and gas il y a de nombreux free lances, d'autres qui ont des CDIC (contrat à durée indéterminée de chantier) qui leur permet de se libérer dans des délais très brefs. Lorsque je me retrouve en concurrence avec un de ces profils pour un poste offshore, je suis clairement moins attractif auprès des SSII. Mon atout pourrait être d'être moins cher mais la SSII préfèrera toujours assurer une marge moindre avec un prestataire prêt à partir en une semaine que gratter une marge supérieure avec un prestataire qui a un préavis de 3 mois, ce qui du coup compromet grandement le deal avec leur client, lequel attend de la SSII une réactivité à toute épreuve.
Intéressant, je ne savais pas. Si c'est vraiment la pratique de marché, ne devrais-tu pas te lancer en indépendant aussi? Après tout, si tu peux le faire, si les autres le font, et si ça te dessert de ne pas le faire, la logique impose que tu le fasses ;).
Avatar de l’utilisateur
By Luchino
#133583 [quote="ILM"]Intéressant, je ne savais pas. Si c'est vraiment la pratique de marché, ne devrais-tu pas te lancer en indépendant aussi? Après tout, si tu peux le faire, si les autres le font, et si ça te dessert de ne pas le faire, la logique impose que tu le fasses .

Je me dois d'apporter une précision car je n'ai pas été assez précis:
Le salarié lié par un CDIC s'engage pour la durée du chantier, à la fin de celui-ci il est libre de s'engager où bon lui semble. Par contre si le chantier est en cours et qu'il décide de démissionner il est tenu par un préavis qui peut aller de 1 à 3 mois. Donc l'avantage d'être en CDIC c'est de pouvoir choisir ses missions et à la fin d'une mission de pouvoir enchainer directement sur une nouvelle avec un autre employeur (donc si ça se goupille bien pour lui, ce salarié peut être dispo en une semaine).

Les CDIC s'adressent surtout à des professionnels aguerris, reconnus dans leur secteur d'activité, qui n'auront aucun mal à rebondir sur une nouvelle mission à la fin de la précédente. Inconvénient: ils n'ont pas la sécurité de l'emploi mais bon, vu leur pedigree, ils n'ont pas de bile à se faire