- Jeu Fév 09, 2012 12:40 am
#118929
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J'étais assis dans une rame de métro, habillé d'une manière complètement normale, trainant une valise dans une main, et un sac dans l'autre.
Le métro n'était pas vraiment bondé, et un certain calme régnait durant cet après-midi quelconque.
En face de moi était assis une très jolie fille. Je la regardais par à-coup, et plus les va-et-vient de mon regard s'éternisait et plus je la trouvais belle.
Elle, elle ne me regardait pas. Il n'y avait là rien à en tirer, mais je crois qu'au fond j'avais complètement abandonné l'idée d'analyser ou de comprendre un échange de regards. S'intéresser à une fille parce qu'elle nous a dévisagée, c'est prendre le risque de laisser les autres qui ne nous regardent pas, sous pretexte de quoi?
Elle ne me regardait pas, et ce fut bien là tout à fait normal.
Je devais descendre au prochain arrêt, et à mes yeux d'alors, il m'était difficile de lui parler.
Quand la station arriva, je me dis, comme finalement beaucoup, "Très bien, si elle descend là, tout comme moi, je lui parle!"
(par chance) Elle se leva, mais comme souvent dans ce genre de moment "je croyais manquer cruellement de courage"
La porte souvrit et elle descendit d'un pas determiné, toujours le visage ailleurs et des écouteurs aux oreilles.
J'étais derrière, poussant ma valise et mon sac, ruminant intérieurement ma frustration de n'avoir osé. Mais ce jour là, cette inaction laissa place à ce que je ne saurais nommé.
Même si je ne m'en souviens plus trop, au beau milieu du quai, je crois lui avoir simplement touché l'epaule, pour m'arrêter à ses côtés. Il y avait quelques personnes assis et des lumières oranges qui n'avaient rien d'un air tamisé.
Elle s'arrêta et déchaussa ses écouteurs. Elle avait l'air assez surprise, quand moi j'étais plutôt intimidé.
J'avais du aborder au bas mot 500 femmes dans ma vie, mais dans des bars, des boites, ou dans des contextes bien précis. J'avais du couché avec 50 filles et esquisser plusieurs relations longues qui misent bout à bout devait bien représenter 7 ou 8 ans. Mais malgré toute cette petite expérience, je m'étonnais de me retrouver dans un monde si nouveau et intimidant.
Moi : "salut, et bien en faite, je te regardais dans le métro, en me demandant ce que tu pouvais bien écouter pour avoir l'air si heureuse… Je sais pas, ca tranchait avec le reste"
Elle : …
Elle avait les yeux grands ouverts. Evidemment qu'elle voyait bien où je voulais en venir, mais elle semblait tout aussi surprise que moi.
Elle : "heu, la radio, rien de spéciale".
Sa réponse me déstabilisa. Mais quoi qu'elle me répondit, je l'aurai tout autant été. Le contexte et ma voix que je ne reconnaissais plus me paraissaient hors du temps, mais étrangement c'est comme si je l'avais toujours vécu cette première.
Moi : "J'ai un train à prendre, je pars en famille tout se suite maintenant, mais en réalité, je me demandais si on pouvait s'échanger nos numéros pour aller prendre un verre cette semaine".
Elle : "non! je ne peux pas, j'ai jamais donné mon numéro comme ça à un inconnu".
Pourtant je savais que ce n'était pas un "non!" ferme.
Moi : "Je sais, je crois que moi non plus, mais après tout pourquoi pas. J't'enverrai un texto, tu seras libre de ne pas répondre".
Elle me donna son numéro sans plus de mots. Je tremblait comme si j'avais 12ans, à l'époque j'en avais 30.
Intérieurement je revis en une seconde tous mes plans galères de soirées à s'enchainer au whisky avec d'autres hommes .
Je repensais à ces soirées à m'éterniser, à divertir, à discuter, à faire le clown. En faite, c'était si simple, il suffisait donc de 30 secondes? Je me sentais presque con d'avoir perdu tout ce temps quand il fallait finalement faire si simple...
Moi : "C'est la première fois que je fais ca, regarde je tremble j'ai même du mal à noter ton numéro".
En notant son numéro, je me rendit compte que je lui exprimait toute ma timidité. Je savais plus vraiment si c'était bien ou mal de se découvrir tant, mais là encore, je n'avais plus l'envie de me poser ce genre de question. A trop s'intéresser à vouloir bien faire, on s'interdit de cotoyer l'erreur, sous pretexte de quoi? Depuis quand avoir l'air humain n'est pas séduisant?
Nous nous quittâmes ici, tous les deux, complètement déboussolés, presque shootés.
(...)
Dans les jours qui suivent, on s'échangera des sms, et elle m'avouera avoir trouvé mon audace rempli de courage, et c'est cette simple inhabitude qui la séduite.
Bien qu'on se sera revu, au fond, la suite avait finalement moins d'importance que cette journée.
J'étais assis dans une rame de métro, habillé d'une manière complètement normale, trainant une valise dans une main, et un sac dans l'autre.
Le métro n'était pas vraiment bondé, et un certain calme régnait durant cet après-midi quelconque.
En face de moi était assis une très jolie fille. Je la regardais par à-coup, et plus les va-et-vient de mon regard s'éternisait et plus je la trouvais belle.
Elle, elle ne me regardait pas. Il n'y avait là rien à en tirer, mais je crois qu'au fond j'avais complètement abandonné l'idée d'analyser ou de comprendre un échange de regards. S'intéresser à une fille parce qu'elle nous a dévisagée, c'est prendre le risque de laisser les autres qui ne nous regardent pas, sous pretexte de quoi?
Elle ne me regardait pas, et ce fut bien là tout à fait normal.
Je devais descendre au prochain arrêt, et à mes yeux d'alors, il m'était difficile de lui parler.
Quand la station arriva, je me dis, comme finalement beaucoup, "Très bien, si elle descend là, tout comme moi, je lui parle!"
(par chance) Elle se leva, mais comme souvent dans ce genre de moment "je croyais manquer cruellement de courage"
La porte souvrit et elle descendit d'un pas determiné, toujours le visage ailleurs et des écouteurs aux oreilles.
J'étais derrière, poussant ma valise et mon sac, ruminant intérieurement ma frustration de n'avoir osé. Mais ce jour là, cette inaction laissa place à ce que je ne saurais nommé.
Même si je ne m'en souviens plus trop, au beau milieu du quai, je crois lui avoir simplement touché l'epaule, pour m'arrêter à ses côtés. Il y avait quelques personnes assis et des lumières oranges qui n'avaient rien d'un air tamisé.
Elle s'arrêta et déchaussa ses écouteurs. Elle avait l'air assez surprise, quand moi j'étais plutôt intimidé.
J'avais du aborder au bas mot 500 femmes dans ma vie, mais dans des bars, des boites, ou dans des contextes bien précis. J'avais du couché avec 50 filles et esquisser plusieurs relations longues qui misent bout à bout devait bien représenter 7 ou 8 ans. Mais malgré toute cette petite expérience, je m'étonnais de me retrouver dans un monde si nouveau et intimidant.
Moi : "salut, et bien en faite, je te regardais dans le métro, en me demandant ce que tu pouvais bien écouter pour avoir l'air si heureuse… Je sais pas, ca tranchait avec le reste"
Elle : …
Elle avait les yeux grands ouverts. Evidemment qu'elle voyait bien où je voulais en venir, mais elle semblait tout aussi surprise que moi.
Elle : "heu, la radio, rien de spéciale".
Sa réponse me déstabilisa. Mais quoi qu'elle me répondit, je l'aurai tout autant été. Le contexte et ma voix que je ne reconnaissais plus me paraissaient hors du temps, mais étrangement c'est comme si je l'avais toujours vécu cette première.
Moi : "J'ai un train à prendre, je pars en famille tout se suite maintenant, mais en réalité, je me demandais si on pouvait s'échanger nos numéros pour aller prendre un verre cette semaine".
Elle : "non! je ne peux pas, j'ai jamais donné mon numéro comme ça à un inconnu".
Pourtant je savais que ce n'était pas un "non!" ferme.
Moi : "Je sais, je crois que moi non plus, mais après tout pourquoi pas. J't'enverrai un texto, tu seras libre de ne pas répondre".
Elle me donna son numéro sans plus de mots. Je tremblait comme si j'avais 12ans, à l'époque j'en avais 30.
Intérieurement je revis en une seconde tous mes plans galères de soirées à s'enchainer au whisky avec d'autres hommes .
Je repensais à ces soirées à m'éterniser, à divertir, à discuter, à faire le clown. En faite, c'était si simple, il suffisait donc de 30 secondes? Je me sentais presque con d'avoir perdu tout ce temps quand il fallait finalement faire si simple...
Moi : "C'est la première fois que je fais ca, regarde je tremble j'ai même du mal à noter ton numéro".
En notant son numéro, je me rendit compte que je lui exprimait toute ma timidité. Je savais plus vraiment si c'était bien ou mal de se découvrir tant, mais là encore, je n'avais plus l'envie de me poser ce genre de question. A trop s'intéresser à vouloir bien faire, on s'interdit de cotoyer l'erreur, sous pretexte de quoi? Depuis quand avoir l'air humain n'est pas séduisant?
Nous nous quittâmes ici, tous les deux, complètement déboussolés, presque shootés.
(...)
Dans les jours qui suivent, on s'échangera des sms, et elle m'avouera avoir trouvé mon audace rempli de courage, et c'est cette simple inhabitude qui la séduite.
Bien qu'on se sera revu, au fond, la suite avait finalement moins d'importance que cette journée.