Les films que vous avez vus, à travers le filtre de la séduction, du lifestyle, et du look

Modérateurs: animal, Léo

By James ex S
#177999 J'ai toujours été un grand fan de Yann Artus Bertrand, notamment de Vue du ciel , ses reportages qui passaient sur France 2 à l'époque, et devant lesquels que je pouvais reste des heures.

J'avais loupé la sortie de Human l'année dernière (le genre de film qu'on a pas envie de regarder sur son ordi)et il se trouve qu'une petite salle de ma ville le proposait cet après-midi dans le cadre d'un festival pour la terre. On m'avait prévenu qu'il est long (3h11)mais magnifique.
[video]https://www.youtube.com/watch?v=ZXcTM71ydn0[/video]

Résultat: j'ai tenu une heure et demi avant de me lever et de partir. On parle de film, mais c'est 3h11 de portraits qui sont entrecoupés d'images, certes à couper le souffle, je n'en pouvais plus de la tournure que prenait le film. Avant même que le film commence, je me suis rappelé une remarque de Marc Bonnant qu'il avait fait dans un débat datant de quelques années déjà sur l'énergie nucléaire:
[quote]Pourquoi est-ce qu'on a toujours le physique de ses convictions.
Alors oui, c'est un cinéma un peu alternatif qui propose également des soirées plutôt "rock" mais j'ai été étonné de voir que le public, d'une manière générale, était adepte des dreads, des jupes par dessus les jeans, des colliers à fleur et du niveau d'apprêtement de ces dames proches de zéro. C'était juste trop gros et trop cliché pour ne pas le relever.

Contenu du film
Une bonne moitié, nous dépeint le sort réservé aux femmes à travers le monde: mariage forcé, violence conjugale, polygamie, emprisonnement pour avoir osé avorter, poignardée pour avoir demandé le divorce (pour ne citer que quelques exemples) tout ça pour légitimer un pseudo combat féministe ici dans nos pays occidentaux et un droit à la liberté totale, à l'avortement, tout ça...

Quand je pensais enfin qu'on allait passer à des sujets sur lesquels Yann Arthus Bertand est bien plus pertinent, c'était pas encore fini. On en remet une couche avec l'homosexualité et le sort qui leur est réservé aux homos au Liban, au Burkina Faso ou en Afghanistan pour légitimer encore une fois les combats qu'on connait ici. Certains témoignages étaient prenants mais quand j'ai relevé la tête, deux minutes avant de quitter la salle, j'ai vu la moitié des gens présents (3/4 de femmes) en pleure. Je crois que c'est ce qui m'a décidé à me lever et à partir.

Pas encore compris si j'ai tant changé avec les années ou si Yann Arthus Bertrand a choisi une nouvelle orientation dans ses films (sans doute un peu des deux). Vos avis m'intéressent.
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By la mouche
#178001 Il a jamais vraiment été un bon photographe: un bon photographe, c'est celui qui rend beau, fascinant, juste, quelque chose qui ne l'est pas forcément; lui, il photographie des choses qui sont déjà belles (exemple: la terre vue du ciel).
C'est au même niveau artistique que le téléscope hubble qui prend des photos de certaines nébuleuses qui sont magnifiques.

Par conséquent, ça m'étonne pas qu'il soit aussi cliché dans ses opinions que dans ses photos.
By James ex S
#178005 Intéressant! j'avais pas vu ça sous cet angle. C'est vrai qu'il ne fait que photographier ce qui est déjà beau et il le fait bien. Mais il devrait s'en tenir ses domaines de prédilection: l'écologie et la photo.
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By la mouche
#178008 [quote="James ex S"]Intéressant! j'avais pas vu ça sous cet angle. C'est vrai qu'il ne fait que photographier ce qui est déjà beau et il le fait bien. Mais il devrait s'en tenir ses domaines de prédilection: l'écologie et la photo.
En même temps, il est vrai que dans certaines parties du monde, j'aimerais pas être une femme. Ce qui est énervant, c'est qu'on utilise ces exemples extrêmes pour dire que la femme occidentale est sous le coup d'un patriarcat violent.

L'autre chose, c'est que c'est un parfait exemple de son mode de vie: il passe son temps à l'étranger, son sujet n'est pas national (l'écologie est mondiale) et donc il n'a pas de raisons de voir ce sujet depuis le point de vue français.
By jazzitup_
#178014 [quote]En même temps, il est vrai que dans certaines parties du monde, j'aimerais pas être une femme. Ce qui est énervant, c'est qu'on utilise ces exemples extrêmes pour dire que la femme occidentale est sous le coup d'un patriarcat violent.

Peut-être qu'il a simplement été choqué, lors de ses voyages, de voir la condition de la femme / de minorités et qu'il a décidé d'en faire un film. Bonus, les subventions sont faciles à obtenir.

Et le film est cliché parce qu'il n'est pas resté suffisamment longtemps sur place pour comprendre toute la complexité de la "sortie du patriarcat", en termes de survie, d'organisation sociale, de rapports de pouvoir effectifs et non symboliques, etc...

A contrario, un film comme Samsara (Pan Nalin, 2001) touche à la condition de la femme en Inde de manière beaucoup plus subtile.
By James ex S
#178016 C'est clair et je ne remets en question la condition des femmes dans certains pays. Les exemples qu'il prend sont sans doute représentatif de la réalité (même si on est uniquement sur du déclaratif et que certaines anecdotes remontent à plus de 20 ans). Ce qui me gêne le plus c'est l'utilisation de ces exemples pour justifier un pseudo combat dans les pays occidentaux. Et tout le film suit la même logique: exemple de la condition de la femme/des gays/des enfants dans un pays à l'autre bout du monde pour ensuite condamner le sexisme/homophobie ici.
Exemple tiré du film: une jeune lesbienne anglaise/américaine qui a subit tellement de pression de la part de la société et de sa famille pour qu'elle soit hétéro qu'elle s'est sentie obligée de coucher des garçons, pour faire plaisir à sa grand mère (véridique), et qu'elle a finalement été contaminée par le VIH. Du coup elle accuse cette société homophobe de lui avoir transmis le VIH.

[quote="jazzitup_"]Peut-être qu'il a simplement été choqué, lors de ses voyages, de voir la condition de la femme / de minorités et qu'il a décidé d'en faire un film. Bonus, les subventions sont faciles à obtenir.
Sans doute mais c'est le message perçu qui est important. Le film a principalement été diffusé ici et le public cible c'est l'occidental moyen qui doit se laisser envahir par ses émotions devant tant de cruauté. Parce que je ne pense pas qu'il a été projeté dans les écoles du Burkina Faso ou du Liban ou les témoignages ont été recueillis.
By James ex S
#178017 [quote="jazzitup_"]

A contrario, un film comme Samsara (Pan Nalin, 2001) touche à la condition de la femme en Inde de manière beaucoup plus subtile.
J'ai trouvé Samsara sublime et bien plus subtile même si, sur le principe, il dénonce la même chose.