Influence & Manipulation

- Sam Mar 08, 2014 12:50 pm #148108 Au risque de passer pour " le mec qui lit (uniquement) des bouquins de développement personnel ", je voulais partager cet ouvrage de Cialdini. Le hasard a voulu qu'une amie me le recommande, au moment où j'ai commencé les 48 lois du pouvoir.
Celle-ci m'a d'ailleurs appris que son conseil était au programme de première année de psycho.

Je n'étais pas forcément chaud à la base pour lire un livre sous-titré " comprendre et maîtriser les mécanismes et le techniques de persuasion ", chose qui me rappelle plus les promesses de l'action d'un nettoyant ménager miracle, que le traitement sérieux du sujet précité.

Malgré cela, j'avoue qu'il s'est imposé en quelques pages comme l'un de mes basiques.

Une chose frappante est que l'explication dans sa forme, ressemble beaucoup aux 48 LDPV, chaque principe est clairement exposé et illustré d'exemples, pour déboucher en fin de bond sur l'étude d'un cas concret tangible.

Il y est question de comportements mécaniques qui peuvent se retourner contre nous, de preuve sociale, de secte Hari Krishna et de concessionnaires de voitures d'occasion.

J'aime particulièrement :

- Pourquoi y' a-t-il tant d'émissions avec des rires préenregistrés, alors que personne n'aime ça ?
- Pourquoi sommes-nous plus disposés à acheter un pull après l'achat d'un costume qu'avant ?
- Pourquoi certains produits sont-ils étiquetés " meilleur vente " ?
- Pourquoi une femme est-elle prête à quitter un homme intéressant pour son ex alcoolique et, malgré sa pathologie, s'en sentir plus heureuse (ou déclarer l'être) ?

Ayant basculé sur du roman juste après, je me suis surpris à analyser les personnages avec cette nouvelle grille de lecture. Puissant.

Influence & Manipulation, First Editions, une vingtaine d'euros.

- Sam Mar 08, 2014 8:43 pm #148122 [quote="DancingRonin"]Ayant basculé sur du roman juste après, je me suis surpris à analyser les personnages avec cette nouvelle grille de lecture. Puissant.

C'était quoi comme roman ?

Toute vie intellectuelle personnelle un peu riche vient notamment de la confrontation de nos lectures, conditions nécessaires mais sans doute pas suffisante car il y faut la vie aussi - on dit que Kant était puceau sans avoir jamais été prêtre : terrible argument contre sa philosophie.

Trouver un équilibre entre sa vie "littéraire" et sa vie dans le monde des hommes...

Enfin, je ne sais plus qui disait qu'il fallait se méfier des hommes d'un seul livre.

- Sam Mar 08, 2014 8:54 pm #148123 On s'en fou du roman ! C'est pas le sujet.

Bon aller, je remet une pièce dans la machine :

À propos de la preuve sociale :

" Comme 95% des gens sont par nature des imitateurs, et seulement 5% des innovateurs, les gens sont plus facilement persuadés par les actions de leurs semblables que par tout autre argument que nous pourrons leur donner. "

- Sam Mar 08, 2014 10:23 pm #148126 Bah non, on s'en fout pas, ca serait intéressant que tu nous fasses part de ton expérience de croisement de lecture, même si ce roman était l'histoire de mister Grey ou quelque chose comme ca. C'est l'application d'une théorie en quelque sorte dans une expérience de vie, même indirectement et c'est le sujet puisque sinon tu n'en aurais pas parlé le premier - j'adore ca, tu amènes des éléments, tu donnes envie au lecteur d'en savoir plus puis tu dis au lecteur que nenni qu'on s'en fout... hum hum...

Tu as parfaitement le droit de dire par contre que tu as fait cette analyse comme un jeu intellectuel mais que tu en as un peu oublié les tenants et les aboutissants : c'est bien plus cohérent et bien moins agressif pour le pauvre lecteur qui daigne te répondre qu'un "on s'en fout": car enfin, on n'a pas gardé les cochons ensemble .

A propos de l'imitation :

A ce que dit l'auteur du livre, je répondrais qu'un créateur passe nécessairement par l'imitation du moins au début et ponctuellement, tel un violoniste faisant ses gammes, Les imitateurs sont en réalité plus rares que ce qu'il en dit. Je regarde les gens dans le métro et je vois des êtres qui sont en deca de l'imitation pour beaucoup d'entre eux. Ils ne ressemblent à rien, ni à eux mêmes, ni à un modèle : ils font masse et cherche avant tout à survivre entre chômage et emploi plus ou moins précaire mais de toute facon peu intéressant. L'imitation est donc une excellente école réservée à quelques privilégiés.

Evidemment pour se hausser de la masse, choisir qui imiter, et si possible trouver plusieurs modèles qui t'élèvent, le tout dans une imitation non obsessionnelle bien entendu. Nabilla n'est certainement pas quelque chose à imiter pour une jeune fille se respectant et cherchant à se distinguer du troupeau.

Nos plus grands auteurs, ceux du XVIIème, affirmaient imiter les Anciens et la Nature, mais je crois que dans cet acte même d'imitation, surgit alors le démon de la création !

- Sam Mar 08, 2014 10:28 pm #148127 Mon passage sur Nabilla est incompréhensible car ce qui précède a été effacé - je ne suis pas chez moi et écrit sur QWERTY.

Je disais donc que j'avais croisé deux sosies de Nabilla l'autre jour dans le métro et qu'elles se distinguaient par là clairement de la masse. Evidemment, face à ce genre d'accident on ne peut qu'hésiter entre fascination et consternation.

- Sam Mar 08, 2014 10:29 pm #148128 (Et désolé pour les fautes, dommage qu'on ne puisse éditer - saleté de clavier qwerty d'ordinateur portable !)

- Dim Mar 09, 2014 11:28 am #148149 Relax, c'est juste que j'ai pas rajouté de " Viiiiindieu " après le " on s'en fou "

Le roman c'était La Guerre et la Paix, de Tolstoi.

Et pour en revenir à ce que tu me demandais, cette grille de lecture m'a permis de lire toute la première partie à St. Petersbourgh, qui est une description fine des manières et des usages de l'aristocratie russe de l'époque.

La j'en suis à la partie sur la Guerre avec Napoléon, je doute d'arriver au bout.

- Dim Mar 09, 2014 12:35 pm #148152 J'ai un très bon souvenir de Guerre et Paix bien que très peu de souvenirs du contenu - moins bon d'Ana Karenine - et je suis sûr que tu vas en venir à bout !

[Stéphane]

- Dim Mar 09, 2014 12:58 pm #148156 Un homme (sexué) a déjà t-il pu terminer Anna Karenine (le roman) sans mourir d'ennui, de pitié et de honte ?

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- Dim Mar 09, 2014 1:06 pm #148159 Je ne sais pas Maurice, je trouve que ça retombe au milieu du livre. Rien à voir avec Pouchkine, qui m'a vraiment scotché !

- Dim Mar 09, 2014 1:12 pm #148162 Je parlais récemment d'Anna Karenine avec plusieurs demoiselles en médecine.
Aucune ne m'a donné un niveau d'enthousiasme inférieur à "j'ai a-d-o-ré", toutes m'ont surconfirmé l'avoir dévoré.
Soit on me ment, soit on diffère vraiment sur nos goûts.

Dans les deux cas, horreur.

- Dim Mar 09, 2014 7:25 pm #148193 [quote="Stéphane"]Un homme (sexué) a déjà t-il pu terminer Anna Karenine (le roman) sans mourir d'ennui, de pitié et de honte ?

C'est une expérience que je dois retenter. Ma lecture d'Anna Karenine remonte à 20 ans, donc je n'en ai plus grand souvenir, sinon d'une certaine déception. Peut-être tenter une relecture rapide, "en diagonale" ? Je ne sais pas. Ou me rafraîchir la mémoire du côté de Wikipédia, ou un panachage des deux, peut-être ? Louis Pauwels dit beaucoup du bien du Tolstoï d'avant Anna Karénine, donc de la grande fresque pleine d'élan vital que constitue Guerre et Paix, n'aime pas Anna Karénine et déteste la suite comme relevant d'un cerveau passablement dérangé. Tolstoï était d'ailleurs un sacré personnage, peut-être abîmé par sa femme dont on dit qu'elle était impossible : prônant une éthique chrétienne primitive, pour faire bref, et apparaissant comme étant la terreur sexuelle de ses serves (cela remonte à une émission radio sur la question des manipulateurs et, limite d'internet, je ne trouve rien là-dessus en français sur internet...)

Ne pas négliger nos dégoûts littéraires, ils ont aussi leur côté utile dans l'affirmation de ce que nous sommes.