- Mer Oct 28, 2009 9:21 pm
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Zappant donc volontairement M., ma "longue" relation d'un an et demi avec cette grande blonde qui m'a appris pratiquement tout ce que je sais au lit, et m'a littéralement fait passer de gentil petit mouton à "prends tout le plaisir que tu peux tant que tu restes honnête", je commence donc pas celle que j'appellerai Sixteen.
Je ne vous parlerai pas non plus - pour le moment - de C., premier et douloureux amour, à qui j'ai pensé pendant trois ans sans jamais oser rien faire alors qu'elle m'avait clairement montré son intérêt. Je ne le regrette plus, cette histoire ayant fait de moi ce que je suis. Et j'aime ce que je suis maintenant!
Donc, j'ai connu Sixteen à l'école rénovée, quelques années avant le baccalauréat. Je sortais encore avec M. à l'époque, et même un AFC aussi désespérant que moi pouvait voir qu'elle me regardait avec de grands yeux. J'étais jeune, même pas majeur, et elle était de 4 ans ma cadette. Naturellement, même si j'avais été célibataire, il ne se serait rien passé.
Avance rapide jusqu'au baccalauréat, le dernier jour dans cette école. Je dis au revoir à ceux qui restent, et Sixteen est là. Je lui dis au revoir, lui promets de lui donner des nouvelles, et elle me regarde avec ces grands yeux, dans lesquels je n'ai jamais trouvé la moindre trace de méchanceté. Et je pars, avec M. Puis je me dis que non, c'est vraiment trop con, je ne peux pas partir comme ça. Je fais demi-tour, et la prends dans mes bras. Maintenant, je peux partir.
Avance rapide. M. et moi ne sommes maintenant plus ensemble, et je reçois un sms de Sixteen (je garderai ce surnom quel que soit son âge), auquel je réponds. Elle répond. Je réponds. Très vite, comme je sais pourquoi elle me recontacte, je lui dis que je ne suis plus avec M. Les confidences s'enchaînent, je lui dis que j'ai toujours su qu'il y avait quelque chose entre nous (et je pense tout ce que je lui dis), nous finissons par décider de nous voir. Elle habite trop loin pour que j'y aille avec pauvre petite moto, alors pendant deux mois, j'irai la voir dans son village en train, puis en bus.
Elle est presque l'exact opposé de M. M. est grande, mince et blonde, Sixteen est petite, presque noire de cheveux et a un visage rond et innocent. M. est un party animal, Sixteen est plus timide et renfermée. M. m'embrasse passionément et brièvement, Sixteen picore à peine, tendrement, longtemps. M. dégage une forte énergie sexuelle, Sixteen a tout à apprendre et n'est pas encore prête. J'ai la chance de ne pas être attiré par un type de fille en particulier, et je suis aussi heureux avec Sixteen qu'avec M. Elle m'apporte beaucoup de tendresse, et je suis étonné que l'absence totale de sexe dans cette relation ne me dérange pas.
Deux mois passent, et je ne la vois pas assez souvent à mon goût. Peut-être une fois toutes les deux semaines. Arrive la fin de cette relation. Par sms, courrier ou téléphone, je ne sais plus. Mais elle a peur de s'engager et préfère en rester là, malgré toutes mes tentatives pour la rassurer.
Un an passe. Elle me recontacte, et tout recommence. Pendant un mois et demi. Elle rompt à nouveau pour les mêmes raisons, me laissant un peu plus désabusé, beaucoup moins romantique.
Un an passe à nouveau. Je suis cette fois dans mon premier petit appartement sous les toits, j'ai emménagé juste après avoir décroché mon premier job. Je connais encore teès peu de monde, ma nouvelle vie commence assez péniblement, mais je me débrouille comme je peux, sachant quand même que je m'en tire beaucoup mieux que d'autres du simple fait que je travaille au Luxembourg (mais je n'ai pas d'économies, et je n'en aurai jamais, il y aura toujours une tuile pour me délester du peu que j'aurai mis de côté). Et un soir, elle m'appelle. Elle m'appelle du téléphone de ses grands-parents, me dit que je lui manque, qu'elle veut essayer encore une fois, qu'elle est désolée de m'avoir fait du mal. Et moi, désespérant de bonne volonté, pétri de bons sentiments et probablement sentant la guimauve à cent mètres, je pardonne tout, je nous donne une autre chance. Est-ce que je peux l'appeler? Elle ne préfère pas. Elle m'appellera demain. Et elle veut que je lui fasse l'amour, elle veut que ce soit moi.
Elle m'appelle après trois jours. Elle a changé d'avis, elle n'est plus sûre.
- Tu n'es pas sûre?
- Je suis désolée, je suis perdue.
- Tu n'es PAS SÛRE, une fois de plus, après m'avoir appelé encore une fois, tu me fais ça à nouveau?
- Je suis désolée...
- Je m'en fous.
- Mais
- JE - M'EN - FOUS. J'étais amoureux de toi! Je t'aimais, je t'aimais de tout mon coeur, et tu m'as laissé tomber TROIS fois, sans que je n'aie RIEN fait pour le mériter!
- Mais c'est
- Ca ne m'intéresse plus. J'étais amoureux de cette fille qui était si gentille, qui méritait tellement qu'on l'aime, mais celle que j'ai au bout du fil n'a plus rien à voir avec celle que j'ai connue. Si tu m'aimes tellement, tu aurais pu me faire confiance, au moins ESSAYER. Maintenant j'en ai assez. Je ne veux plus que tu m'appelles, je ne veux plus te voir, je ne veux même plus penser à toi. Je te souhaite une bonne vie, mais sans moi.
Et j'ai raccroché. Elle n'a pas rappelé. Je n'ai pas regretté mes paroles. J'avais à l'époque une très haute tolérance, mais là, c'était trop, même pour moi. Alors, allongé sur le lit dans cet petit appartement sous les toits, au deuxième étage au-dessus d'un bar à putes dans une petite ville où je n'avais ni ami, ni loisirs, ni amour, j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes pour la première fois, et de changer. Radicalement. Je n'imaginais pas encore à quel point, ni combien de temps ça prendrait, et certainement pas que j'allais dépasser mon objectif.
Ce soir-là, celui que j'étais mourait, et je ne savais pas encore qui prenait sa place. Une chose était sûre, c'est que cette nouvelle personne était propulsée par la rage, l'amertume... et l'espoir.