Arrêtez votre petit blog que personne ne lit, bénéficiez des milliers de visiteurs quotidiens de SpikeSeduction pour votre journal

Modérateurs: animal, Léo

Avatar de l’utilisateur
By Maller
#182616 [size=150]La fille au piano[/size]

J'ai toujours vu la séduction comme une partie d'échec. Ou comme un assaut d'escrime qui ne finirait jamais. Chacun des adversaires cherche à maîtriser la distance qui le sépare de l'autre tout en cachant son jeu ; le premier qui le montre trop rapidement perd la partie. De la même manière, attendre que l'autre prenne l'initiative revient à ne pouvoir qu'espérer qu'il agisse comme on le voudrait.


Je me suis pris le premier râteau de ma vie en décembre dernier. J'attendais un train en bouquinant (l'Élégant de Simonin) quand j'ai entendu un morceau joué sur un des pianos installé Gare de Lyon. Le fait que ce ne soit pas un énième morceau de Tiersen ou un massacre de La Lettre à Élise a piqué ma curiosité et m'a fait lever les yeux sur la personne en train de jouer.
C'était une fille à la peau laiteuse, ses cheveux blond tirant sur le châtain attachés en tresse lui tombaient sur les épaules et semblaient chatouiller sa peau là où elle n'était pas couverte par sa chemise. Quelques tâches de rousseur constellaient ses pommettes et son nez légèrement retroussé. L'assurance avec laquelle elle jouait ainsi que la manière qu'elle avait de se mordre la lèvre inférieure lorsque le piano criait une note désaccordée dégageait quelque chose d'unique, comme un instant de poésie en flottement.
Lorsque je l'ai entendu débuter Gewitter de Burgmueller, j'ai eu la certitude qu'il fallait que que je fasse quelque chose, que j'aille lui parler, que je trouve un moyen de la revoir. C'était un désir qui était bien plus que physique, c'était le besoin de partager un instant de vie avec elle, de la connaître.
J'ai nonchalamment refermé mon livre et ramassé mon 48h tout en me forçant à arrêter de penser pour ne pas laisser la tension monter en moi.
J'ai attendu qu'elle finisse son morceau et j'ai engagé la conversation comme suit :

[quote]
Moi : Bonjour, je m'appelle William
Elle (tournant la tête) : Bonjour ?
Moi : Voilà, j'ai mon train dans 5 minutes et... Je ne sais pas, je vous écoutais et il y a quelque chose dans votre jeu qui m'a touché.
Elle : Merci.
Moi : Et puis cette habitude de vous mordre les lèvres quand vous vous concentrez... Moi j'avais tendance à tirer la langue inconsciemment quand j'étais petit.
Elle : Ahaha c'est parce que j'ai commencé le piano à 5 ans et je n'ai pas réussi à me débarrasser de ce réflexe.
Moi : Vous avez appris au conservatoire ?
Elle : C'est mon père qui est prof là-bas qui m'a tout appris. Et toi tu fais du piano ?
Moi : Faisais, j'ai arrêté quand j'ai commencé médecine. Mais je joues encore quand je vais chez des amis qui ont un piano.
Elle : Moi je ne peux pas jouer devant des gens que je connais, je me sens jugée, alors que dans une gare ou je ne connais personne ça ne me gêne pas
** tum ta ta tala "Le tgv n°1234 à destination de Marseille Saint-Charles va entrer en gare voie 2" **
Moi : Ah ça c'est mon train. Je vais y aller mais j'aimerais vous revoir, continuer cette conversation.
Elle : (me fixe en silence pendant 5 secondes, puis : ) Désolé mais... j'ai un copain.
Moi : Ah.
Elle : Oui désolée. Mais...
Moi : Mais ?
Elle : Non j'hésitais à vous donner mon numéro mais je sais qu'il n'apprécierait pas
Moi : ...
Elle : Non désolé, ça vaut mieux comme ça.
Moi : Ce n'est pas grave je comprends. Il faut que je file, bonne journée !


C'était la première fois de ma vie que j'abordais une fille avec l'envie que ça aille plus loin. J'aurais peut être pu obtenir son numéro au forceps, mais j'étais pressé et j'appréciais suffisamment son intégrité pour ne pas avoir envie de tenter de la dévoyer.
Avatar de l’utilisateur
By Maller
#182625 [size=150]Vous êtes aigri par la vie ?[/size]

Je suis toujours surpris de l'injustice de traitement qui sépare les gens propres, polis et bien habillés des autres.

Ce matin en sortant de chez moi j’aperçois deux contractuelles en train d'aligner des prunes à toutes les voitures de la rue. Trois voitures (dont la mienne) partiellement garées sur le trottoir viennent même de gagner un joli autocollant rouge "En attente de mise en fourrière" qui se cumule au stationnement "très gênant" facturé à 135€.
Décidant de tenter ma chance je m'approche des deux pervenches qui venait déjà d'être abordé par un homme dans la cinquantaine habillé avec un tshirt à motif / un short façon treillis / une paire de claquettes et qui beuglait que c'était dégueulasse, qu'il s'était garé deux minutes pour acheter ses clopes et qu'elles avaient mieux à faire avec tout ces délinquants qui courent que de verbaliser d'innocents automobilistes. Le tout sur un ton assez agressif.

Il aura fallu 5 minutes après que le type se soit fait recalé pour que je me fasse annuler mon amende en étant juste poli, agréable et légèrement charmeur. Elles étaient toutes les deux dans la quarantaine, pas très belles, pas apprêtées et avec un air qui rappelait les poissonnières de la cité phocéenne.

Les femmes de cette âge aiment être flattées et courtisées même si elles savent que leur interlocuteur n'est pas intéressé. Faire planer la possibilité d'une attraction devient presque une forme de politesse.


[video]https://www.youtube.com/watch?v=N-WcmkkuQPk[/video]
Avatar de l’utilisateur
By casablanca
#182643 Cool ton journal >

Concernant la fille de la gare - jolie rencontre
>
Bien joué pour les pervenches

Je me suis quelquefois retrouvé dans cette situation, sauf que ça a pas marché aussi efficacement
Face à des gens comme ça qui sont justement aigris par leur job / leur vie et profitent des 4% de pouvoir qu'il leur procure pour en abuser et écraser le plus possible la personne en face qui est en tort - aussi polie soit-elle

Après dans ces moments-là je relativise et reste calme et me console en me disant que leur job est déjà suffisamment punitif,
mais je reste persuadé que n'importe quel taff peut-être fait en étant cool et en essayant au moins de faire un peu de bien autour de soi -

mention spéciale contrôleur ratp (ou là je visualise difficilement le bénéfice direct procuré) >
dont le job consiste foncièrement à taxer des chômeurs et des étudiants désargentés