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Modérateurs: animal, Léo

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By buckley
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[color=orange]« Pour apprendre à boxer il suffit d'une nuit.
Il faut une vie entière pour apprendre à combattre. »
Alessandro Barrico, City[/color]

Où peut-on trouver de nombreuses occasions de rencontrer de sympathiques jeunes femmes , accortes, et pour ne rien gâcher intéressantes et cultivées ? Qui plus est le week-end, dans des endroits agréables et distingués, non enfumés, où le volume sonore permet de dérouler une conversation sans aucune difficulté, et qui offrent une foultitude de sujets de conversation permettant d’improviser des openers contextuels à foison ?

Le Fumoir ? Le Kong ? Le Showcase ? Les afterworks du jeudi soir ?

Que nenni !

Il s’agit tout simplement des expositions. Elles représentent pour moi l’un des meilleurs endroits de rencontre, avec un niveau de présélection adapté à mes critères. Mais avant tout, ce sont des sorties culturelles toujours agréables, à Paris bien sûr mais pas seulement, qui permettent de faire des découvertes pour un coût modique – le prix ne constitue pas une barrière à l’entrée de ces lieux, loin s’en faut.


Dimanche après-midi, le temps est exécrable, donc idéal pour buller chez soi sur un canapé douillet en écoutant un peu de soul. Impossible, j’ai le cœur à sortir, avec la double et claire ambition de draguer et de profiter d’une belle expo de photos sur Harlem. Ce sera donc la Maison Européenne de la Photographie, dans le quartier Saint-Gervais.

[url=http://www.hiboox.com/lang-fr/image.php?img=ecfj9lmz.jpg][img]http://images3.hiboox.com/vignettes/5007/ecfj9lmz.jpg[/img][/url]


Mon cuir Kenzo en agneau noir, avec un pull en laine noir à col en V par-dessus une chemise Kenzo en velours violette, une paire de gants, un parapluie et c’est parti. A l’entrée de la MEP, il n’y a personne, il est tôt dans l’après-midi. Le caissier se montre désagréable en me rendant la monnaie. Désagréable comme un caissier parisien un jour de pluie. Allons, ne nous laissons pas affecter par cette interaction typiquement parisienne…


Martine Barrat, d’origine française, photographie en noir et blanc Harlem depuis plus de trente ans. Les clichés sont poignants, pleins de vie, sans artifice, ni pose, ni jugement moral. Les photos de boxe, en particulier des enfants boxeurs, sont d’une intensité incroyable. Je suis retourné plusieurs fois dans cette salle pour m’en imprégner. Deux autres expos occupent les étages supérieurs, une sur Larry Clark, une sur des livres de nus. Elles sont largement éclipsées par la première, même si elles ne sont pas dénuées d’intérêt.

Comme à l’accoutumée, il y a beaucoup de couples, de tous âges, des touristes, et des gens seuls. Une observation nonchalante mais active, en changeant de salle par exemple, me permet de repérer des cibles potentielles : une blonde très fine avec un bonnet vert, deux espagnoles ou sud-américaines, … Au moment de sortir de la première salle, je choisis de poursuivre l’expo et de laisser filer la blonde. Je la recroise deux étages plus haut, mais sans détecter le moindre contact visuel. Bref, je n’ose pas l’amorce et ne la regarde pas s’éloigner.

J’entre dans la salle où est exposée la collection de livres de nus d’un amateur italien. Ils sont regroupés par thèmes et époques. Les collections de livres de nus nazis ou japonais sont, comment dire, étonnantes… Je suis alors légèrement bousculé par une brunette au visage fin, avec de jolies bottes, des collants et une petite écharpe rouge. Elle s’excuse dans un souffle sans me regarder. Je continue mon chemin, et décide de retourner voir les salles sur Harlem. Je l’y retrouve au détour du labyrinthe de l'expo, dans un recoin où figure un commentaire élogieux de Martin Scorsese, en face de photos prises dans des gyms de Spanish Harlem au début des années 1980, c’est-à-dire à l’époque de Raging Bull , avec Robert de Niro. Premier échange d’contact visuel avec la demoiselle.

Chacun poursuit sa visite, et l’on se recroise à deux reprises, notamment dans la minuscule librairie de l’entresol. J’hésite à l’amorce pour lui demander de me passer un livre devant elle. Elle a les traits fins. Les trois secondes s’écoulent. Damned ! Je me suis laissé avoir. Elle remet son manteau et se dirige vers la sortie. J’en ai terminé aussi. Dépité par mon manque de réactivité, j’essaye de construire un amorce dans ma tête. C’est inutile, je le sais bien. Elle est dehors, allume une cigarette puis se dirige vers la boutique de bijoux de l’autre côté de la rue de Fourcy.

Mon téléphone vibre : j’ai un message que je m’empresse d’écouter en m’arrêtant un instant. C’est un ami que je dois rappeler impérativement dans l’après-midi. La tête un peu ailleurs, j’entre dans le métro. Je cherche mon pass, le valide, ouvre le battant et le retient poliment pour la personne qui me suit.

C’est elle.

[quote]- Vous n’étiez pas à la MEP vous ?
- Si ?...(sourire, son langage corporel est positif, elle se tourne vers moi)
- Vous avez aimé l’expo de Martine Barrat, c’est la meilleure des trois.
- Oui, c’est vrai, elle est exceptionnelle. Mais tout dépend de ce qu’on aime.

Elle prend la ligne 1, moi aussi. Un petit moment de flottement mais on se retrouve sur le même quai. Je fais l’essentiel de la conversation, mais sans effort, elle répond en détail puis commence à me poser des questions sur les expos de photos à Paris. Je lui conseille l’expo Steichen au Jeu de Paume. Le métro arrive, bondé, on se fraye une petite place contre les portes de la rame.

[quote]- Et vous faîtes quoi à Paris à part visiter des expos, si ce n’est pas indicret ?
- Je suis enseignante en fait.
- Ah moi aussi. Alors on se tutoie. Au fait, je m’appelle Buckley.
- Enchanté, moi c’est Susanna. Ravie de faire ta connaissance.

Le temps d’une seule station, j’apprends qu’elle est originaire du sud, ainsi qu’une somme d’informations non négligeable. La conversation s’anime un peu.

[quote]- Je descends ici, fait-elle.
- Moi aussi.

En réalité, j’aurais pu continuer deux stations plus loin, mais il m’arrive aussi de descendre là pour marcher. Bref, je la suis. Commence alors un petit jeu dans les couloirs du métro. On continue notre conversation en se suivant mutuellement. Elle veut continuer la discussion : l’signe d'intérêt est flagrant. Je décide de lancer un test de compliance : je prends une direction de sortie, et elle me suit.

On parle de la vie à Paris, de la condition enseignante mais je change tout de suite de sujet vers les endroits où on a habité elle et moi. J’essaie d’en savoir plus sur ces cercles de sociabilité à Paris, où elle vient d’arriver. J’apprends qu’elle est arrivée avec son copain. Game over ?

Vu la fluidité de la rencontre, son côté frais et charmant, le caractère spontané et amusant de nos déambulations, je décide de poursuivrel e jeu jusqu’au bout.

[quote]- Ecoute, je sors ici.
- Et moi par là.
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Je te propose d’échanger nos numéros, pour sortir et continuer cette charmante conversation.
- Ah oui, c’est d’accord.
- C’est Susanna n’est-ce pas. C’est d’origine italienne ?
- Non espagnole…
- Alors, je t’écoute : 06…
- (elle se numclose). Et toi, excuse-moi j’ai zappé ton prénom
- Buckley.
- Cher Buckey, ton numéro c’est …
- (je me close) Alors, je t’appelle pour une soirée très bientôt. On découvrira d’autres lieux intéressants de Paris !
- Avec plaisir, c’est très gentil. Je te remercie, Buckley.

On se quitte avec un grand sourire sur les lèvres. Je pense l’inviter à une prochaine soirée au Kong justement. Elle viendra seule ou avec des amies à elle. Que sera sera.

Il ne pleut plus, je tente d’éviter les petites mares d’eau où commencent à se refléter les lumières du faubourg qui s’allument. Je me dis en marchant que l’effort en art, en littérature et en sport, est une condition du naturel. Pour qu’une pratique ou un geste, que ce soit balancer un uppercut, appuyer sur le déclencheur d’un reflex ou engager une conversation avec une inconnue dans le métro, soit le plus fluide et le plus naturel possible, il ne sert à rien d’attendre d’avoir atteint la perfection. Il suffit d’agir par amour de l’art.
Modifié en dernier par buckley le Mar Déc 11, 2007 7:51 pm, modifié 1 fois.
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By Orphée
#27813 Efficace, simple et sans artifices. J'aime assez !

[quote="buckley":fille]
dans un recoin où figure un commentaire élogieux de [b:fille]Martine Scorsese[/b:fille].[/quote:fille]

La femme du cinéaste ?

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By buckley
#27825 Editée...

Je l'avais laissé passer celle-là :lol:

J'ai trop vu de fausses couvertures de Martine ces derniers temps :P