- Dim Mai 03, 2015 3:12 am
#169158
[size=150]L'energie circule par wifi[/size]
Il arrive que l'énergie se transmette par wifi. Tel fut le cas alors que les récits de ce type qui se faisait appeler Spike m'en collaient plein la rétine. Un soir d'ennui, je chattais sur msn via l'unique PC du foyer (VS 4 aujourd'hui!) avec une fille du lycée, connue à l'époque où nous frequentions le même bahut.
Le piège des réseaux sociaux, encore plus vrai aujourd'hui que naguère, c'est qu'on cristallise derrière son écran comme sous un plafond de verre. On se fige comme des statues de sel, impossible de transposer la rencontre au réel. Allez savoir comment, j'ai réussi à dater la jolie Lucie.
Pas un rond dans mon porte monnaie (d'ailleurs, je n'ai pas jugé opportun d'en posséder un sans monnaie, le fameux "apprend a marcher avant de courir"), mais un cahier des charges précis: je veux (re)gouter à l'interieur de la bouche d'une fille. Moyens de transport? Vélo. Moyens? 0. Contrainte de temps: maintenant.
La seule pensée de ses formes généreuses (trop généreuses pour oser l'assumer dans la cour de récré, mais bandante dans le privé) me picotait les joues. Faisant fi de cette excitation qui pousse les hommes à la maladresse, je parvins tant bien que mal à éructer d'une projection cohérente et vaguement élégante. Elle opina du clavier.
[quote]Dans 30 minutes, aux berges de seine
Ni une, ni deux, je me téléporte littéralement devant l'évier, brossage de dents en règles, bain de bouche et fil dentaire. Là dessus, je m'envoie deux tic-tac, pour être sûr... Je revêt mon meilleur jean (tout est relatif...), mon caleçon porte-bonjeur (je l'ai encore), une veste ouverte sur un col V couleur sable que je trouvais cool. Ecouteurs vissés dans les oreilles, j'enfourche mon vélo et je n'oublie pas d'être en retard.
Recapitulons: elle accepte mon rendez-vous from scratch et sans opposer de résistance, on ne fréquente plus le même bahut (personne saura), elle s'ennuyait au moins autant que moi (j'ai frôlé d'un cheveu le rôle du confident), mon énergie croît et je la maintiens avec une playlist au millimètre. Je songeais déjà au FR que j'allais pouvoir poster (un bon prétexte pour m'inscrire sur le forum). Ca sentait bon.
La nuit couvrait le ciel d'un voile sombre aux teintes bleutées et les étoiles le parsemaient comme si Dieu avait éternué dans un petit tas de sucre glace. J'attache mon vélo à quelques pâtés de maisons du point de rendez-vous et je marche, désinvolte, en direction des bruits blancs de l'eau (Bramard! J'ai emprunté la métaphore de Bramard!). Lucie m'attendait, ponctuelle.
Alors que nous parcourions ces longues berges dans l'obscurité comme on s'engouffrerait dans le tunnel du métro, je sentais grandir en moi un désir et une assurance coupables: j'avais le droit à l'erreur, personne n'en serait témoins. Vous savez, ces moments où l'on sent que tout est possible? Je décidais néanmoins de prendre mon temps et la température. Quelques bancs et étendues d'herbe plus loin, nous avons élu domicile hors de portées des quelques autres couples qui promenaient leur chien ou regardaient les étoiles en dessinant la grande ourse du bout des doigts.
Diable, elle me suivait dans cet endroit isolé. L'énergie se transforma en excitation mêlée de stress. Ma poitrine se rigidifia et ma mâchoire palpita avec la frénésie d'un papillon épileptique. Mes paupières s'alourdirent, damn it, je perdais le contrôle. Mais qu'est-ce que c'était bon... Ma belle assurance vascilla et mes genoux s'entrechoquaient comme des taureaux se donnent des coups de têtes. Je n'ai rien osé faire. J'attendis que le stress se dissipe et je regrettais aussitôt sa présence si exaltante.
Nous avons passé la soirée à évoquer le bon vieux temps. Mais de temps, était celui de rentrer. Nous reprîmes la route en sens inverse, la seine scintillait de mille reflets. Je revois encore les contours de Lucie briller par le ricochet de lumière autour sa silhouette. Un liseré d'or lui dessinait la tête et détachait son corps du décor. Je n'ai alors rien trouvé de mieux que de lui parler de ce type qui la draguait maladroitement lors une soirée (et qui était accessoirement un pote lointain, je dis bien lointain). Je lui ai demandé si ce garçon, dans un autre contexte lui aurait plu. Par exemple, au bord de la seine, par une nuit d'hivers relativement chaude. Je plaçais mes mains autour de ses épaules pour mimer la scène, elle resta de marbre. Puis je fis mine de l'embrasser en approchant mes lèvres des siennes. Elle ne bougea pas d'un iota. J'aurais juré sous la torture qu'elle a légèrement incliné la tête pour recevoir le faux baiser. Je me suis reculé pour signifier la fin du jeu de rôle. Je tombais le masque dudit dragueur indélicat et l'embrassais pour de bon.
Le moment le plus agréable, c'est lorsque ce baiser vous est renvoyé au centuple, comme lorsque votre boulangère se trompe et vous rend trop de monnaie. C'est humide, c'est tiède, c'est lent, c'est langoureux. Nos corps se rapprochèrent et nos mains se rencontrèrent. Ce que je pensais etre la fin du match allait se poursuivre par des prolongations torrides.
Pour ce qui est de la séance de tirs au but, je vais tirer au flanc.
Le match retour était, comme au football, mieux préparé. Chaque équipe a eu l'occasion de jauger l'autre et d'adapter son jeu en conséquence. En l'occurrence ce soir là, la couleur etait annoncée. Notre deuxième rendez-vous (que je ne saurais situer sur une échelle de temps par rapport au premier) était sous le signe du maquillage et de la tenue sexy... alors que nous nous vîmes au meme endroit, c'est à dire aux berges.
Son décolleté me colla une érection d'anthologie (et un, et deux et tr..., non, juste deux en fait). De celles qui sont mêlées de douleur. Muselé dans mon caleçon comme Zidane au milieu de trois défenseurs, je n'arrivais pas à m'exprimer pleinement. Imaginez un condor qui tenterait d'ouvrir les ailes dans une cage trop petite (quand je dis condor, c'est pour l'exemple ).
On a choisit le banc le plus éloigné possible des lampadaires. La nuit était aussi noir que le premier soir. On savait ce qu'on voulait faire. Lucie était à califourchon sur mes genoux et j'ecartais les bras pour saisir le dossier du banc de part et d'autre de mon tronc tout en discutant avec elle, cool, dans ma posture. Cette relation avait le charme de l'indefini. On se voyait pour se toucher, pour faire les dents, pour roder le moteur. Mais rien n'était officiel. Quand on avait fini nos affaires, on reprenait chacun sa petite vie bien compartimentée.
Le tissu noir et élastique de son haut était surmonté d'une sorte de caban sombre ouvert sur le balcon. Il m'a suffit de tirer un pan du décolleté pour faire rebondir un sein à hors du vêtement. Il était rond ferme comme un pamplemousse. Son téton en érection acheva m'enserrer la poitrine et je sentis son entrejambe me brûler les cuisses. Elle n'avait pas de soutien-gorge.
Après s'être étreins sagement sur un banc public à l'abri des regards indiscrets, je regagnais mon vélo. Nous aurions en commun cette nuit, lui et moi, de dormir sur la béquille.
Un sms des copains arriva: "ramène toi, on a volé des pizzas!"
Je remerciais secrètement mes amis, qui, une fois n'est pas coutume, ont su se montrer la où on les attendait le moins.
Il arrive que l'énergie se transmette par wifi. Tel fut le cas alors que les récits de ce type qui se faisait appeler Spike m'en collaient plein la rétine. Un soir d'ennui, je chattais sur msn via l'unique PC du foyer (VS 4 aujourd'hui!) avec une fille du lycée, connue à l'époque où nous frequentions le même bahut.
Le piège des réseaux sociaux, encore plus vrai aujourd'hui que naguère, c'est qu'on cristallise derrière son écran comme sous un plafond de verre. On se fige comme des statues de sel, impossible de transposer la rencontre au réel. Allez savoir comment, j'ai réussi à dater la jolie Lucie.
Pas un rond dans mon porte monnaie (d'ailleurs, je n'ai pas jugé opportun d'en posséder un sans monnaie, le fameux "apprend a marcher avant de courir"), mais un cahier des charges précis: je veux (re)gouter à l'interieur de la bouche d'une fille. Moyens de transport? Vélo. Moyens? 0. Contrainte de temps: maintenant.
La seule pensée de ses formes généreuses (trop généreuses pour oser l'assumer dans la cour de récré, mais bandante dans le privé) me picotait les joues. Faisant fi de cette excitation qui pousse les hommes à la maladresse, je parvins tant bien que mal à éructer d'une projection cohérente et vaguement élégante. Elle opina du clavier.
[quote]Dans 30 minutes, aux berges de seine
Ni une, ni deux, je me téléporte littéralement devant l'évier, brossage de dents en règles, bain de bouche et fil dentaire. Là dessus, je m'envoie deux tic-tac, pour être sûr... Je revêt mon meilleur jean (tout est relatif...), mon caleçon porte-bonjeur (je l'ai encore), une veste ouverte sur un col V couleur sable que je trouvais cool. Ecouteurs vissés dans les oreilles, j'enfourche mon vélo et je n'oublie pas d'être en retard.
Recapitulons: elle accepte mon rendez-vous from scratch et sans opposer de résistance, on ne fréquente plus le même bahut (personne saura), elle s'ennuyait au moins autant que moi (j'ai frôlé d'un cheveu le rôle du confident), mon énergie croît et je la maintiens avec une playlist au millimètre. Je songeais déjà au FR que j'allais pouvoir poster (un bon prétexte pour m'inscrire sur le forum). Ca sentait bon.
La nuit couvrait le ciel d'un voile sombre aux teintes bleutées et les étoiles le parsemaient comme si Dieu avait éternué dans un petit tas de sucre glace. J'attache mon vélo à quelques pâtés de maisons du point de rendez-vous et je marche, désinvolte, en direction des bruits blancs de l'eau (Bramard! J'ai emprunté la métaphore de Bramard!). Lucie m'attendait, ponctuelle.
Alors que nous parcourions ces longues berges dans l'obscurité comme on s'engouffrerait dans le tunnel du métro, je sentais grandir en moi un désir et une assurance coupables: j'avais le droit à l'erreur, personne n'en serait témoins. Vous savez, ces moments où l'on sent que tout est possible? Je décidais néanmoins de prendre mon temps et la température. Quelques bancs et étendues d'herbe plus loin, nous avons élu domicile hors de portées des quelques autres couples qui promenaient leur chien ou regardaient les étoiles en dessinant la grande ourse du bout des doigts.
Diable, elle me suivait dans cet endroit isolé. L'énergie se transforma en excitation mêlée de stress. Ma poitrine se rigidifia et ma mâchoire palpita avec la frénésie d'un papillon épileptique. Mes paupières s'alourdirent, damn it, je perdais le contrôle. Mais qu'est-ce que c'était bon... Ma belle assurance vascilla et mes genoux s'entrechoquaient comme des taureaux se donnent des coups de têtes. Je n'ai rien osé faire. J'attendis que le stress se dissipe et je regrettais aussitôt sa présence si exaltante.
Nous avons passé la soirée à évoquer le bon vieux temps. Mais de temps, était celui de rentrer. Nous reprîmes la route en sens inverse, la seine scintillait de mille reflets. Je revois encore les contours de Lucie briller par le ricochet de lumière autour sa silhouette. Un liseré d'or lui dessinait la tête et détachait son corps du décor. Je n'ai alors rien trouvé de mieux que de lui parler de ce type qui la draguait maladroitement lors une soirée (et qui était accessoirement un pote lointain, je dis bien lointain). Je lui ai demandé si ce garçon, dans un autre contexte lui aurait plu. Par exemple, au bord de la seine, par une nuit d'hivers relativement chaude. Je plaçais mes mains autour de ses épaules pour mimer la scène, elle resta de marbre. Puis je fis mine de l'embrasser en approchant mes lèvres des siennes. Elle ne bougea pas d'un iota. J'aurais juré sous la torture qu'elle a légèrement incliné la tête pour recevoir le faux baiser. Je me suis reculé pour signifier la fin du jeu de rôle. Je tombais le masque dudit dragueur indélicat et l'embrassais pour de bon.
Le moment le plus agréable, c'est lorsque ce baiser vous est renvoyé au centuple, comme lorsque votre boulangère se trompe et vous rend trop de monnaie. C'est humide, c'est tiède, c'est lent, c'est langoureux. Nos corps se rapprochèrent et nos mains se rencontrèrent. Ce que je pensais etre la fin du match allait se poursuivre par des prolongations torrides.
Pour ce qui est de la séance de tirs au but, je vais tirer au flanc.
Le match retour était, comme au football, mieux préparé. Chaque équipe a eu l'occasion de jauger l'autre et d'adapter son jeu en conséquence. En l'occurrence ce soir là, la couleur etait annoncée. Notre deuxième rendez-vous (que je ne saurais situer sur une échelle de temps par rapport au premier) était sous le signe du maquillage et de la tenue sexy... alors que nous nous vîmes au meme endroit, c'est à dire aux berges.
Son décolleté me colla une érection d'anthologie (et un, et deux et tr..., non, juste deux en fait). De celles qui sont mêlées de douleur. Muselé dans mon caleçon comme Zidane au milieu de trois défenseurs, je n'arrivais pas à m'exprimer pleinement. Imaginez un condor qui tenterait d'ouvrir les ailes dans une cage trop petite (quand je dis condor, c'est pour l'exemple ).
On a choisit le banc le plus éloigné possible des lampadaires. La nuit était aussi noir que le premier soir. On savait ce qu'on voulait faire. Lucie était à califourchon sur mes genoux et j'ecartais les bras pour saisir le dossier du banc de part et d'autre de mon tronc tout en discutant avec elle, cool, dans ma posture. Cette relation avait le charme de l'indefini. On se voyait pour se toucher, pour faire les dents, pour roder le moteur. Mais rien n'était officiel. Quand on avait fini nos affaires, on reprenait chacun sa petite vie bien compartimentée.
Le tissu noir et élastique de son haut était surmonté d'une sorte de caban sombre ouvert sur le balcon. Il m'a suffit de tirer un pan du décolleté pour faire rebondir un sein à hors du vêtement. Il était rond ferme comme un pamplemousse. Son téton en érection acheva m'enserrer la poitrine et je sentis son entrejambe me brûler les cuisses. Elle n'avait pas de soutien-gorge.
Après s'être étreins sagement sur un banc public à l'abri des regards indiscrets, je regagnais mon vélo. Nous aurions en commun cette nuit, lui et moi, de dormir sur la béquille.
Un sms des copains arriva: "ramène toi, on a volé des pizzas!"
Je remerciais secrètement mes amis, qui, une fois n'est pas coutume, ont su se montrer la où on les attendait le moins.