- Lun Mar 14, 2011 1:13 pm
#106578
Et c'est pourquoi, je me soumets à cette épreuve de présentation.
Commençons par le début, c'est à dire le cadre.
Mon père. Mon père, fut militaire socialiste de l'armée nationale populaire d'Algérie. Un fringuant bonhomme, idéaliste, droit comme un i, qui déchanta à la vue de la gangrène-corruption qui s'attaqua à son fier pays, qu'il quitta bon gré malgré, pour rejoindre ce pays ennemie qu'est la France.
Ne souhaitant servir ce pays, mais voulant à tout prix rester intègre, il commença une carrière de comptable sur Paris, là où je suis né.
C'est ici que je me situe. Chaque matin, depuis 21 ans, je me lève avec des crampes au bras, à force de dormir le poing levé. Pour moi, l'année 2001, n'est pas remarquable par un attentat d'un fanatique, mais par la vue de mon père, pleurant le 10ieme anniversaire de la fin de son idéal bolchévik.
Viens ensuite les détails, c'est à dire ma mère.
A l'instar de mon père, qui m'éduqua pour former un homme moral, ma mère a toujours eut l'intention de m'éduquer sexuellement. Dès mon plus jeune âge, elle m'avertit du danger potentiel que représentait ces créatures qu'on appelle aussi les femmes. Toujours l'œil critique, elle avait ces bons mots que mes jeunes oreilles interceptaient, tels que " C'est quand même pas croyable que les homos d'antan soient bien plus virils que tous les hommes d'aujourd'hui...".
Bien entendu, en tant que femme de goût, elle m'apprit à m'habiller, toujours esthétiquement sobre. "Le seul bijou qu'un homme doit porter mon fils, c'est une montre".
"Pas de veste à rayure avec une chemise à rayure !" Etc, ect.
Bien entendu, toute cette éducation ne résista pas au tremblement de terre de l'adolescence, et notamment de ma première amourette. De 16 à 18 ans. Une belle viet-namienne, peau sombre, avec courbes des femmes naissantes. Elle me quitta juste après le BAC et avant un séjour entre amis en Espagne, pour s'encanailler avec un beau brun ténébreux de 4 ans mon ainé.
Nous partîmes tout ensemble, avec l'atmosphère pesante susceptible de gâcher le séjour. C'est ici que j'ai eut ma première leçon de vie: Une femme n'a pas de pitié. Après quelques scènes de ménages, le moral dans mes chaussettes, dégouté par des amis qui prenaient parti contre moi, j'errai dans les petites rues de Barcelone. Charmante ville, pour peu qu'on se laisse guider par nos jambes. C'est d'ailleurs ce que je fis jusqu'à arriver dans une ruelle, où des hommes bedonnants, chemise entre-ouverte laissant passer quelques poils, me regardaient d'un air insistant.
Une femme apparu soudainement devant moi. Le maquillage bon marché noyait son visage, craquelant à chacune de ses mimiques. Elle me sorti de ma torpeur en me parlant en anglais. J'étais complètement perdu, je ne comprenais rien à rien, et elle le sentait. Elle pris ma main, et m'emmena devant un type qui ouvrit son rideau de fer.
C'est là que je réalisa le pétrin dont je me suis mis. Faute de mieux, je la suivis dans une sorte d'entrepôt, quadrillé par des murs en contre-plaqué blanchâtres. Devant chacune des portes, des chaises étaient disposés afin d'attendre notre tour, qu'une vieille dame dirigeait avec le talent d'un chef d'orchestre. Les minutes me paraissaient longues. Angoissantes. J'engageai la discussion, maladroitement, puisque ma curiosité me porta sur cette femme en tant que personne. Stéréotype de la putain de rue que je reçu. Femme célibataire, avec enfant, loyer exorbitant... notre tour vint. Finalement, l'acte de donner de l'argent n'était pas si rabaissant que ça.
Petit espace, aseptisé, qui sentait bon l'eau de javel. La femme se déshabilla, me donna un préservatif trop grand pour moi (à croire qu'ils avaient l'habitude des hollandais) et eut cette charmante manière de se laver le vagin avec de l'eau du robinet. Quand elle avait fini, je n'avais pas encore enlevé mes chaussures. Elle me fit signe que l'heure tournait. Je m'exécuta. Depuis que j'avais des poils aux jambes, c'était la première fois que je baisais. Faire l'amour, oui c'était la première étape, mais baiser, non jamais. Et comme toute première fois, ce n'était pas glorieux, en 4 coups de rein, le bout de plastique resta coincé, elle cru que c'était fini, du coup c'était fini.
Me voilà dans la rue. Je me suis senti un peu spolier quand une plus belle prostitué me fit la cour. Je rentra à l'appart de location. Et comme Raskolnikov après son crime, je me suis mis à dormir.
Cette expérience, m'a permis d'enlever le voile qui s'était collé à la réalité, ma vision de la vie n'a pas viré au glauque, ni à la sublimation. Non, juste que la réalité est devenue plus vraie. Un peu comme si on m'avait extirpé du labyrinthe et que j'y voyais enfin les tours et les détours.
2 ans de prépa par la suite. Avec le seul objectif, qui n'est pas apparu soudainement bien entendu, mais pas à pas. Servir l'État. Faire L'ENS. Admissible, mais pas admis. J'eusse le choix entre une école d'ingé, et vétérinaire. Fabriquer des pots de yaourt ou soigner les hémorroïdes de chat. Je choisi la faculté, seul établissement républicain qui m'a paru noble et qui était susceptible de m'emmener jusqu'à la recherche. Ce fut donc la faculté de Médecine, où je passe ma première année...
Cet échec, m'a plus ou moins ouvert les yeux. Je me suis mis à sortir, rencontrer du monde. Ce que je vis m'a emmené ici. J'ai vu un déséquilibre entre hommes et femmes. Des chics types qui se trouvaient toujours autant seuls. Comme moi. Emprisonnés dans une prison, et qui pour ma part est fait de métal précieux qu'est le savoir, mais prison quand même. Nous, hommes, sommes, les Bug Jargal enchaînés dans un cabanon, pendant que le propriétaire est en train de sauter une jolie jeune femme dans son manoir.
Je me suis donc mis à essayer de comprendre. Je suis passé par le féminisme, par l'anti-féminisme. Et finalement tombé sur des sites de séduction.
Au début amusé, puis dégoûté. D'abord par toutes ces interactions sociales traduite en jargon pseudo informatique. Et puis cette philosophie... Cette philosophie qui était en contradiction avec mes racines. De l'Atlantisme béat, américanophile, extirpant les prisonniers que nous sommes, pour les enchaîner autrement, cette fois ci par de la consommation effrénée. Je n'ai pas supporté ces donneurs de leçon de la jeunesse Pierre Cardin (cf Mishima), voulant à tout prix résoudre l'énigme de l'Homme par la technique. Ne savent ils pas, que quiconque excellant dans un art perd de vue la réalisation complète de son être, ne devenant qu'un rouage d'une grande machine ? Devenir meilleur disent ils, meilleur selon des valeurs contemporaines qui ne me plaisaient guère, ou l'art de l'exécution au lieu de l'action. Le savoir est la puissance, disait Claude Bernard.
Et finalement, il y a de ça un mois, voulant me moquer de ces têtes à frange s'essayant d'enseigner ce qu'est l'Homme, je suis tombé sur une vidéo, où un homme, expliquait la séduction, de manière...très française. Plus de fioriture, juste la simplicité de l'action. Lisant son site, je me suis rendu compte que ses valeurs Moral, de Savoir, de Culture, était en congruence avec les miennes. Bien que quelques détails plus ou moins théoriques me paraissent fausses, il m'était impossible de ne pas apprécier tout ce travail.
Ce site, m'a donné un espoirs: je pouvais donc bien devenir cet homme que tout le monde croyait perdu, et qui a été remplacé par le winner.
Si je me présente à vous aujourd'hui, c'est pour apprendre à être débordant de vitalité. Et c'est ce qui me manque, la vitalité, l'hubris, cette énergie capable de force motrice permettant à son détenteur d'aller sur ses propres rails à une vitesse vertigineuse.
Cordialement.
Commençons par le début, c'est à dire le cadre.
Mon père. Mon père, fut militaire socialiste de l'armée nationale populaire d'Algérie. Un fringuant bonhomme, idéaliste, droit comme un i, qui déchanta à la vue de la gangrène-corruption qui s'attaqua à son fier pays, qu'il quitta bon gré malgré, pour rejoindre ce pays ennemie qu'est la France.
Ne souhaitant servir ce pays, mais voulant à tout prix rester intègre, il commença une carrière de comptable sur Paris, là où je suis né.
C'est ici que je me situe. Chaque matin, depuis 21 ans, je me lève avec des crampes au bras, à force de dormir le poing levé. Pour moi, l'année 2001, n'est pas remarquable par un attentat d'un fanatique, mais par la vue de mon père, pleurant le 10ieme anniversaire de la fin de son idéal bolchévik.
Viens ensuite les détails, c'est à dire ma mère.
A l'instar de mon père, qui m'éduqua pour former un homme moral, ma mère a toujours eut l'intention de m'éduquer sexuellement. Dès mon plus jeune âge, elle m'avertit du danger potentiel que représentait ces créatures qu'on appelle aussi les femmes. Toujours l'œil critique, elle avait ces bons mots que mes jeunes oreilles interceptaient, tels que " C'est quand même pas croyable que les homos d'antan soient bien plus virils que tous les hommes d'aujourd'hui...".
Bien entendu, en tant que femme de goût, elle m'apprit à m'habiller, toujours esthétiquement sobre. "Le seul bijou qu'un homme doit porter mon fils, c'est une montre".
"Pas de veste à rayure avec une chemise à rayure !" Etc, ect.
Bien entendu, toute cette éducation ne résista pas au tremblement de terre de l'adolescence, et notamment de ma première amourette. De 16 à 18 ans. Une belle viet-namienne, peau sombre, avec courbes des femmes naissantes. Elle me quitta juste après le BAC et avant un séjour entre amis en Espagne, pour s'encanailler avec un beau brun ténébreux de 4 ans mon ainé.
Nous partîmes tout ensemble, avec l'atmosphère pesante susceptible de gâcher le séjour. C'est ici que j'ai eut ma première leçon de vie: Une femme n'a pas de pitié. Après quelques scènes de ménages, le moral dans mes chaussettes, dégouté par des amis qui prenaient parti contre moi, j'errai dans les petites rues de Barcelone. Charmante ville, pour peu qu'on se laisse guider par nos jambes. C'est d'ailleurs ce que je fis jusqu'à arriver dans une ruelle, où des hommes bedonnants, chemise entre-ouverte laissant passer quelques poils, me regardaient d'un air insistant.
Une femme apparu soudainement devant moi. Le maquillage bon marché noyait son visage, craquelant à chacune de ses mimiques. Elle me sorti de ma torpeur en me parlant en anglais. J'étais complètement perdu, je ne comprenais rien à rien, et elle le sentait. Elle pris ma main, et m'emmena devant un type qui ouvrit son rideau de fer.
C'est là que je réalisa le pétrin dont je me suis mis. Faute de mieux, je la suivis dans une sorte d'entrepôt, quadrillé par des murs en contre-plaqué blanchâtres. Devant chacune des portes, des chaises étaient disposés afin d'attendre notre tour, qu'une vieille dame dirigeait avec le talent d'un chef d'orchestre. Les minutes me paraissaient longues. Angoissantes. J'engageai la discussion, maladroitement, puisque ma curiosité me porta sur cette femme en tant que personne. Stéréotype de la putain de rue que je reçu. Femme célibataire, avec enfant, loyer exorbitant... notre tour vint. Finalement, l'acte de donner de l'argent n'était pas si rabaissant que ça.
Petit espace, aseptisé, qui sentait bon l'eau de javel. La femme se déshabilla, me donna un préservatif trop grand pour moi (à croire qu'ils avaient l'habitude des hollandais) et eut cette charmante manière de se laver le vagin avec de l'eau du robinet. Quand elle avait fini, je n'avais pas encore enlevé mes chaussures. Elle me fit signe que l'heure tournait. Je m'exécuta. Depuis que j'avais des poils aux jambes, c'était la première fois que je baisais. Faire l'amour, oui c'était la première étape, mais baiser, non jamais. Et comme toute première fois, ce n'était pas glorieux, en 4 coups de rein, le bout de plastique resta coincé, elle cru que c'était fini, du coup c'était fini.
Me voilà dans la rue. Je me suis senti un peu spolier quand une plus belle prostitué me fit la cour. Je rentra à l'appart de location. Et comme Raskolnikov après son crime, je me suis mis à dormir.
Cette expérience, m'a permis d'enlever le voile qui s'était collé à la réalité, ma vision de la vie n'a pas viré au glauque, ni à la sublimation. Non, juste que la réalité est devenue plus vraie. Un peu comme si on m'avait extirpé du labyrinthe et que j'y voyais enfin les tours et les détours.
2 ans de prépa par la suite. Avec le seul objectif, qui n'est pas apparu soudainement bien entendu, mais pas à pas. Servir l'État. Faire L'ENS. Admissible, mais pas admis. J'eusse le choix entre une école d'ingé, et vétérinaire. Fabriquer des pots de yaourt ou soigner les hémorroïdes de chat. Je choisi la faculté, seul établissement républicain qui m'a paru noble et qui était susceptible de m'emmener jusqu'à la recherche. Ce fut donc la faculté de Médecine, où je passe ma première année...
Cet échec, m'a plus ou moins ouvert les yeux. Je me suis mis à sortir, rencontrer du monde. Ce que je vis m'a emmené ici. J'ai vu un déséquilibre entre hommes et femmes. Des chics types qui se trouvaient toujours autant seuls. Comme moi. Emprisonnés dans une prison, et qui pour ma part est fait de métal précieux qu'est le savoir, mais prison quand même. Nous, hommes, sommes, les Bug Jargal enchaînés dans un cabanon, pendant que le propriétaire est en train de sauter une jolie jeune femme dans son manoir.
Je me suis donc mis à essayer de comprendre. Je suis passé par le féminisme, par l'anti-féminisme. Et finalement tombé sur des sites de séduction.
Au début amusé, puis dégoûté. D'abord par toutes ces interactions sociales traduite en jargon pseudo informatique. Et puis cette philosophie... Cette philosophie qui était en contradiction avec mes racines. De l'Atlantisme béat, américanophile, extirpant les prisonniers que nous sommes, pour les enchaîner autrement, cette fois ci par de la consommation effrénée. Je n'ai pas supporté ces donneurs de leçon de la jeunesse Pierre Cardin (cf Mishima), voulant à tout prix résoudre l'énigme de l'Homme par la technique. Ne savent ils pas, que quiconque excellant dans un art perd de vue la réalisation complète de son être, ne devenant qu'un rouage d'une grande machine ? Devenir meilleur disent ils, meilleur selon des valeurs contemporaines qui ne me plaisaient guère, ou l'art de l'exécution au lieu de l'action. Le savoir est la puissance, disait Claude Bernard.
Et finalement, il y a de ça un mois, voulant me moquer de ces têtes à frange s'essayant d'enseigner ce qu'est l'Homme, je suis tombé sur une vidéo, où un homme, expliquait la séduction, de manière...très française. Plus de fioriture, juste la simplicité de l'action. Lisant son site, je me suis rendu compte que ses valeurs Moral, de Savoir, de Culture, était en congruence avec les miennes. Bien que quelques détails plus ou moins théoriques me paraissent fausses, il m'était impossible de ne pas apprécier tout ce travail.
Ce site, m'a donné un espoirs: je pouvais donc bien devenir cet homme que tout le monde croyait perdu, et qui a été remplacé par le winner.
Si je me présente à vous aujourd'hui, c'est pour apprendre à être débordant de vitalité. Et c'est ce qui me manque, la vitalité, l'hubris, cette énergie capable de force motrice permettant à son détenteur d'aller sur ses propres rails à une vitesse vertigineuse.
Cordialement.
