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Modérateurs: animal, Léo

By DrStolkey
#182847 La friendzone est un concept bel et bien réel que nous connaissons tous plus ou moins. Ceci dit la réalité n'est pas toujours aussi simple que la théorie. Je vais vous faire part d'une histoire personnelle que j'ai avec le recul pas trop mal géré, même si je me suis pas mal arraché les cheveux dessus et qu'il m'a fallu des années pour comprendre ce qui se passait. En fait j'ai rencontré cette fille il y a 6 ans et je n'ai compris la situation de façon clair que le week end dernier.

Tout a commencé donc il y a 6 ans. A l'époque je traînais un peu sur un site de rencontres et j'avais mon premier rencart sur ce site. Je rencontre donc cette fille dans un bar, appelons la Elodie, et à l'époque j'étais vraiment très peu à l'aise dans ce genre de situation. Donc déjà première surprise, elle me plaît beaucoup alors que son unique photo sur le site était de très mauvaise qualité. Ensuite, le courant passe très bien, on a aucun mal à discuter et il y a une vraie complicité au point que j'en oublie complètement que je suis à un rencart avec une nana d'un site de rencontre. A peine deux heures après être entré dans le bar, elle m'embrasse sans prévenir au milieu de la conversation. Ne m'y attendant pas du tout je suis complètement déboussolé sur le moment, mais on peut dire que même si c'est elle qui prenait toutes les initiatives, la situation n'était pas désagréable. Bref, le temps passe, et là: panique! Je me rend compte qu'il est super tard et que je suis sur le point de rater le dernier train. A l'époque j'avais pour mission de m'occuper de la maison de mes parents pendant qu'ils étaient en voyage. Je commence à expliquer très brièvement à Elodie que je dois à tout prix filer, que le chat diabétique de mes parents risque de mourir si je ne rentre pas avec le dernier train pour lui faire sa piqûre d'insuline (ce qui n'était pas un mensonge en plus, même si sur le coup ça devait y ressembler). Et là Elodie me sort: "je viens avec toi!", je lui explique alors que c'est d'accord mais qu'il va falloir courir pour séduire le dernier train à montparnasse. Dans ma tête je me disais qu'elle était complètement folle mais dans un sens qui plaisait beaucoup. On court jusqu'au quai et le train pars devant nos yeux... Essoufflé et très inquiet pour le chat, je dis à Elodie que je vais essayer de rentrer par un autre moyen, que je n'ai pas le choix, qu'elle ferait mieux de rentrer chez elle car a me gêne de l'entraîner dans cette galère. Elle me dit alors qu'elle m'accompagne quand même, tant pis pour les galères. Du coup on a pris un train de nuit qui nous lâchait à 40 bornes de la maison, on a fait le reste en stop après avoir galéré au bord d'une nationale en pleine nuit, on est arrivé chez mes parents a 5h du matin, épuisés... après avoir lardé le chat avec son insuline, je sors une bouteille d'armagnac pour la remercier de s'être motivée à ce point pour m'accompagner dans cette galère. Evidemment vous imaginez la suite et vous vous demandez le rapport avec la friendzone. Et bien en fait la suite de l'histoire est encore longue mais je vais l'abréger. J'ai pris le temps pour décrire la situation initiale car tout est parti de là. Ce qui s'est passé ensuite, c'est que dans le plumard c'était cool, sauf que j'étais épuisé et que j'avais pas mal picolé. J'ai pas réussi à finir malgré que ça ait duré longtemps et que c'était pas mal, ça m'était assez égal de ne pas finir après tout. Le lendemain on retourne à Paris tous les deux, fin de l'acte 1.

Je la rappelle quelques jours après pour essayer de comprendre où j'en étais avec elle, et au téléphone je la trouve super distante, un peu mal à l'aise. Du coup j'en conclus que c'était juste un coup d'un soir comme ça. Mais une semaine plus tard elle me recontacte pour qu'on se revoit. Je l'ai revue environ une fois toutes les deux semaines pendant 6 mois, elle était toujours très tactile mais toujours un peu distante. Je n'arrivais pas à comprendre ses intentions me concernant mais d'un autre côté ça me plaisait, elle était très vraiment très agréable et jamais prise de tête. Et puis un jour on a cessé de se voir, j'ai appris par la suite qu'elle s'était mise en couple entre temps. Je n'avais pas de regret car je trouvais que tout avait été nickel dans cette relation. On ne s'était jamais vraiment engagés, on était très complices, on a jamais eu à se disputer sur quoi que ce soit, je n'avais rien à lui reprocher et quand on a cessé de se voir je n'avais pas de regret car je trouvais ça finalement assez cool que ça finisse comme ça. Elodie restera pendant longtemps le plan cul le plus cool de ma vie.

Et puis trois ans plus tard, après avoir n'avoir eu que très peu de nouvelles, devinez qui me recontacte pour me voir! Là je me dis "tiens elle est plus avec son mec..", effectivement j'avais vu juste. Sauf que moi entre temps ben je n'étais plus disponible non plus. Mais je la rencarde quand même car j'appréciais vraiment cette fille humainement et que par ailleurs je savais que ma relation de l'époque n'allait pas durer. Je la revois donc, on discute beaucoup, on se raconte nos vies depuis la dernière fois qu'on s'était vu, mais là clairement il n'y avait plus de flirt. Depuis on se voit régulièrement pour passer des soirées ensemble à boire des coups comme je le fais avec pas mal de mes potes et au cours de nos discussions on a eu tout le temps de revenir sur notre histoire passée, elle m'avait même sorti a un moment qu'entre nous ça n'avait pas marché sexuellement mais qu'on était vraiment des bons potes. Je n'ai pas trop su ce qu'elle avait voulu dire mais j'ai acquiescé. C'est vrai que je la considérait aussi comme une bonne pote à ce moment là. Une pote ultra sexy qui me faisait encore pas mal fantasmer, mais humainement elle avait le niveau pour devenir avec le temps une amie très proche. Je l'ai vue enchaîner les relations infructueuses depuis, j'en ai fait autant de mon côté, et à chaque fois qu'on se voyait il n'y avait pas la moindre tension sexuelle, j'avais pris acte une bonne fois pour toute que j'étais en plein dans la friendzone depuis longtemps et je l'acceptais parce que je tiens à elle en tant qu'amie, je ne ressens plus le besoin d'avoir plus depuis longtemps.

Le dénouement de l'histoire maintenant. Le week end dernierelle me demande ce que je fais, je lui dit que je suis dans la maison de ma grand-mère, que je veille sur les chats et la baraque pendant qu'elle est en vacances (genre de patern un peu...). Je lui propose de passer, j'attendais d'autres amis qui ne sont finalement pas venus. On passe donc la soirée tous les deux à picoler pas mal et à discuter. Puis cette fois ci elle s'est plus livrée que d'habitude. Elle m'a notamment fait comprendre qu'elle avait en fait un réel déficit de confiance en elle, que c'est une ancienne anorexique, qu'elle a un rapport quasi obsessionnel à l'image qu'elle renvoit et je comprend alors que pour elle, plaire physiquement est vraiment quelque chose d'important, qu'elle est angoissée, sous anti dépresseurs, qu'elle s'est mise au sport parce qu'elle n'aime pas son cul (mes potes la surnomment en toute délicatesse "Elodie Beaufion", en référence à un film, autant vous dire qu'elle n'a pas vraiment de souci à ce niveau..). Bref, tout est devenu clair d'un coup. J'ai compris alors que toute la tournure un peu bizarre qu'avait pris notre relation découlait d'un détail que j'avais quasiment zappé de notre première rencontre. Moi qui croyait juste que j'étais pas au niveau pour être autre chose qu'un plan d'un soir puis un bon pote, qui pensais ne pas avoir été à la hauteur au départ et avoir été friendzoné en conséquence, je me plantais depuis le début. En réalité elle avait très mal vécu le fait que la première fois qu'on avait couché ensemble je n'avais pas fini. Elle avait pris ça comme le signe qu'elle n'était pas assez attirante et ça avait alimenté ses complexes maladifs. A aucun moment elle ne s'était dit que peut être j'étais effectivement pas en état ce soir là après la nuit de galères que nous avions passés. Elle s'était formalisée là dessus, d'où le fait qu'une fois elle évoque que ça n'avait pas fonctionné sexuellement entre nous alors que dans mes souvenirs ça fonctionnait très bien au contraire et que le fait que la capote soit vide à la fin ne constituait pas un drame en soi... Bref, d'un coup je réalisais que je m'étais planté depuis le début, j'étais très loin d'imaginer ça.

La fin de la soirée était malgré tout très détendue. Au moment d'aller se coucher elle me sort: "on dort dans quelle chambre?", moi je pensais à la base lui filer une chambre à part mais bon je lui ai indiqué mon lit. Là elle s'est entièrement désappée devant moi. Je lui dis en rigolant "t'es sérieuse quand tu dis que ton cul n'est pas assez bien?", elle me répond "ben ouais, heureusement que mes seins sont pas mal!", ils sont parfaits effectivement. Bref, je me couche à côté d'elle et là elle se colle contre moi en me disant qu'elle est gelée... Je l'ai laissée faire mais je suis resté impassible toute la nuit. J'ai eu tellement de sales expériences avec des nanas qui avaient des troubles psys, qu'après avoir réalisé qu'elle était à ce point complexé, j'étais résolu à rester dans la friendzone du coup!

Le lendemain matin, elle me parle de ses exs et au moment où je lui sers un café elle me sort "ça me manque quelqu'un pour me tenir chaud la nuit et me servir le café le matin...". Je lui fais alors une apologie sans doute peu convaincante du célibat, tout en comprenant une fois de plus qu'elle ne m'a en fait jamais friendzoné, qu'elle a juste mal interprété des choses et que j'en ai fait autant de mon côté, qu'on pensait à tort tous les deux qu'on intéressait pas assez l'autre. Au final on est passé à côté d'une histoire, mais celle qu'on a eu à la place n'était pas si mal et au final je tiens infiniment plus à elle qu'à toutes mes exs réunies, même si maintenant je suis définitivement fixé sur le fait qu'il vaut mieux qu'on reste amis et que je ne me retrouve pas à devoir gérer ses névroses au quotidien, car malgré ça c'est vraiment une personne digne de mon amitié.

Moralité, la réalité est souvent plus complexe et subtile que ce qu'on imagine de notre point de vue et avec les informations dont nous disposons sur le moment. La friendzone n'est pas un concept réel, c'est une invention pour expliquer certaines situations réelles de façon simple et claire, mais parfois certains détails, ainsi que leurs conséquences pour l'autre, nous échappent. On est alors induit en erreur par ces concepts qui simplifient le réel. Je pense aussi que si vous êtes friendzonés ou que vous pensez que c'est le cas, c'est que dans tous les cas il y a une raison qui fait que votre relation n'ira de toutes façons pas plus loin et qu'il vaut mieux s'en contenter ou lâcher l'affaire.

Voilà, je sais, j'ai pondu un sacré pavé pas forcément très intéressant, mais le coucher sur écrit m'a aussi permis de réorganiser tout ça dans ma tête, je le fais donc aussi en partie pour moi même.
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By la mouche
#182849 Je vois pas un seul signe de friendzone dans ton histoire et j'ai du mal à comprendre où tu veux en venir dans ton texte. De A à Z cette fille est transparente sur ses intentions et la partie que tu identifies comme une friendzone, c'est juste une fille timide qui ne sait pas comment t'inciter à aller vers elle.
Quelle était ton intention en écrivant ce texte ?


[quote]Voilà, je sais, j'ai pondu un sacré pavé pas forcément très intéressant, mais le coucher sur écrit m'a aussi permis de réorganiser tout ça dans ma tête, je le fais donc aussi en partie pour moi même.
Ce genre de phrases m'énerve, tu es conscient que ton texte est un pavé, certes, pas mal écrit mais qui comporte des longueurs. Tu es aussi conscient que tu l'as plus ou moins écrit pour toi-même. Ne vaudrait-il pas mieux le synthétiser, le mettre en page un peu mieux avant de le publier ? Ou le garder pour toi ?
By DrStolkey
#182850 Pendant des années j'ai cru que j'étais friendzoné. C'est évident que je ne l'étais pas maintenant que j'ai tous les éléments pour le savoir, que je la connais suffisamment pour comprendre ce qui s'est réellement passé. Quand l'histoire a commencé j'étais très inexpérimenté, d'autant que j'ai toujours eu des grosses lacunes pour interpréter le langage corporel et pour comprendre les intentions des autres. D'autant qu'elle n'est pas du tout timide, elle a un déficit de confiance en elle qu'elle dissimule très bien, notamment derrière une certaine excentricité. Et comme moi même niveau confiance en moi ça n'a jamais été très fort, on s'est tous les deux mis dans cette situation. Pensant chacun de notre côté qu'on était pas assez bien pour l'autre et entretenant une amitié toujours un peu ambiguë.
J'ai partagé cette expérience pour illustrer le fait qu'on se fait facilement berner par ce genre de concept quand on y comprend rien. Je m'étais formalisé là dessus, n'ayant pas les capacités de voir des choses évidentes pour la plupart des gens, j'en avais conclu que j'étais en plein dans la friendzone à partir d'un certain moment. C'est à mon avis le souci quand on cherche à interpréter une réalité complexe avec des concept simples. On finit par se mettre des œillères un peu trop facilement et on cesse de réfléchir, sans doute est-ce plus confortable ainsi.

[quote]Ce genre de phrases m'énerve, tu es conscient que ton texte est un pavé, certes, pas mal écrit mais qui comporte des longueurs. Tu es aussi conscient que tu l'as plus ou moins écrit pour toi-même. Ne vaudrait-il pas mieux le synthétiser, le mettre en page un peu mieux avant de le publier ? Ou le garder pour toi ?

Ce serait mieux en quoi? Tu n'as pas d'autres raisons de t'énerver?
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By pantin
#182853 @mouche

La synthèse, qui est à la fois un don et un travail demande de saisir le squelette des situations, tu remarqueras que beaucoup font une narration purement linéaire (a 8h16 on a mangé un pepito, a midi on était à la piscine...).

Ici elle est le symptôme, d'où les 6 ans.
:mrgreen:
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By la mouche
#182854 @pantin
merci pour l'analyse :wink:

[quote="DrStolkey"][quote]Ce genre de phrases m'énerve, tu es conscient que ton texte est un pavé, certes, pas mal écrit mais qui comporte des longueurs. Tu es aussi conscient que tu l'as plus ou moins écrit pour toi-même. Ne vaudrait-il pas mieux le synthétiser, le mettre en page un peu mieux avant de le publier ? Ou le garder pour toi ?
Ce serait mieux en quoi? Tu n'as pas d'autres raisons de t'énerver?
... J'ai pris du temps pour lire ton texte. Je l'ai même fait deux fois. Si tu t'étonnes que je m'énerve d'avoir eu à lire un pavé qui pouvait être résumé en deux phrases, la séduction n'est pas ton principal problème.