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Modérateurs: animal, Léo

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By The Scientist
#116797 [size=150]Préambule
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Pour préciser un peu le contexte de cette rencontre, j‘étais dans une relation longue distance un peu compliquée avec une fille rencontrée cet été. Notre histoire, dont je parlais dans l’[url=http://www.spikeseduction.com/forum/comment-gerer-cette-relation-longue-distance-vt9448.html]aide personnalisée[/url], s’est terminée il y a deux jours, dès le retour de ma désormais ex-copine dans ma ville natale.

Je m’y étais préparé donc la rupture n’a pas été trop difficile : je n‘ai pas versé une larme depuis. Mais ça n‘empêche : je suis en pleine phase mélancolique, partagé entre le soulagement d’être sorti d’une relation qui ne me rendait pas heureux, et la tristesse d’être passé à côté d’une belle histoire avec une femme qui, définitivement, me plaisait beaucoup.

Je flippais un peu d’être en obsession amoureuse, mais le séminaire du début du mois m’a bien aidé à comprendre que non. En étant à peu près objectif, je n’en suis qu’à « seulement » 2 critères sur les 5 ou 6 évoqués par Stéphane. Soulagement donc : je ne devrais pas avoir trop de mal à passer à autre chose. D’où mon envie de me remettre rapidement en marche.

Ma première tentative de séduction depuis cet été a eu lieu hier, samedi 24 décembre, alors que je fouinais au rayon DVD du petit centre culturel de ma ville pour trouver mes derniers cadeaux.

[size=150]La blonde du rayon DVD[/size]

Animal le disait dans son récent [url=http://www.spikeseduction.com/forum/cafe-sourire-s-et-bout-de-papier-vt9558.html]récit de rencontre[/url] : on se rouille vite. Très vite. Je n’ai jamais été un grand séducteur, loin de là, mais pendant l’année écoulée, j’ai progressé en flèche. Jusqu’au point culminant de ma rencontre avec mon ex, une femme que je n’aurai jamais osé regarder, et encore moins aborder, il y a de cela un an ou deux. Une blonde pétillante que tous les hommes désiraient, et que j’ai eu dans ma vie pendant 4 mois. Et on serait certainement encore ensemble si nos vies et nos projets respectifs ne nous avaient pas éloignés de 400, puis 4000 kilomètres.

Mais ma relation avec elle a eu, entre autre, ceci de bon : j’en ai désormais fini avec les pensées limitantes qui m’ont longtemps empêché d’aller parler aux femmes qui me plaisaient vraiment. D’intimidantes, elles sont devenues un défi : je sais désormais que je peux les séduire, et j‘ai envie de le faire.

Mais revenons en au sujet.

Une femme qui me plait, justement, j’en aperçois une au rayon DVD. Je l’observe : elle prend son temps, elle n’a pas l’air pressée, elle flâne. Elle est grande, blonde, assez bien habillée. L’air un peu timide, un nez boudeur camouflé dans une grosse écharpe bleue. Elle dégage une allure paisible qui me plait instantanément.

Mais, bizarrement, l’idée de l’aborder ne me vient pas immédiatement à l’esprit.

Elle prend un film (« Lie to me »), le repose, puis en reprend un autre, et ainsi de suite. Je ne fais pas plus attention que ça à elle. Jusqu’au moment où elle s’empare d’un DVD régional auquel j’ai collaboré et où mon nom apparaît au générique. C’est à ce moment là que je me dis que je ne peux pas louper l’occasion d’aller lui parler. Mais je ne le fais pas : je bloque sur quoi lui dire. Tous les éléments qui me faisaient stresser à mes débuts dans la séduction - et dont j’avais appris à me débarrasser au fur et à mesure des expériences - me reviennent en pleine face. Quatre mois de couple, en zone de confort, à ne pas aborder d’inconnues, il n’y a pas à dire : ça rouille.

Elle repose le DVD et vient se planter à moins d’un mètre de moi.

Avant que j’ai eu le temps de penser à ce que je disais, j’ouvre la bouche avec un bancal : « Ah, visiblement je ne suis pas le seul à galérer avec les cadeaux de dernières minutes ! ». Elle me regarde, sourit, et m’explique qu’elle cherche un petit cadeau en supplément pour son frère à qui elle a déjà offert des vinyles. Je me dis que, non seulement elle a un physique agréable, mais qu’en plus, pour songer à offrir des vinyles, elle doit être digne d‘un certain intérêt !

On blablate un peu, j’ai droit à un ou deux signes d’intérêts : elle me demande pour qui je cherche un cadeau (ma sœur), quels sont ses goûts, etc. Bref, ça se passe pas trop mal : elle relance dans les blancs, me pose une ou deux questions un peu personnelles, me sourit. Et puis brutalement, je ne sais pas pourquoi, je prends conscience de ce que je fais et je trouve ça irrespectueux pour mon ex : si j’apprenais qu’elle allait draguer le premier mec venu dès le lendemain de notre rupture, ça me ferait vraiment mal et j’aurai l’impression d’avoir été pris pour un con. Du coup, ça m’énerve et je décroche brutalement de ce que la jolie blonde est en train de me raconter. L’envie de la séduire s’est envolée. C’est foutu.

Quand la conversation retombe, au lieu de relancer un nouveau sujet, je ne dis rien. Deux secondes se passent. La gêne se pointe. Je ne trouve rien à lui dire. J‘ai juste envie de partir en courant. C’est elle qui met un terme à la discussion en me souhaitant et bon réveillon et bon courage pour les cadeaux. Je réponds, poliment, et la regarde se diriger vers la sortie.


[size=150]Analyses et réflexions[/size]

Si je m’intéresse simplement à l’aspect technique de cette interaction, la première chose quand j’ai analysé, c’est que j’ai manqué cruellement d’énergie. Séduire demande de s’investir à fond dans le processus. Le faire quand les batteries sont à plat, c’est clairement une mauvaise idée.

La phrase d’approche est mauvaise : a posteriori, j’ai un tas d’idées qui me viennent et qui sont toutes infiniment meilleures que celle que j’ai utilisé. J'ai manqué à la fois de spontanéité et de présence d'esprit.

Je sais aussi que j’ai manqué de fun et de jeu. J’ai juste eu une discussion agréable, mais je n’ai pas « séduit » à proprement parler. Pas de taquinerie, pas de connexion, rien d’un minimum sexué : je lui ai parlé gentiment, lui ai posé quelques questions, ai répondu aux siennes, mais n’ai jamais instauré vraiment de jeu de séduction.

Bref, même si j'ai le sentiment que ça aurait pu passer et qu'elle était un minimum intéressée, le bilan que je fais de cette rencontre est désastreux. J’ai l’impression de me revoir au printemps 2010, quand je débutais ma prise en main.

Alors pourquoi un tel échec ?

Peut-être tout simplement que, au fond de moi, je n’avais pas envie de le faire. Je ne me sentais pas légitime pour aller parler à une inconnue alors que ma rupture avait eu lieu moins de 24 heures auparavant. D’ailleurs, la pensée fulgurante qui m’est venue pendant la discussion en est la preuve : je ne suis clairement pas prêt à me remettre en selle dès maintenant.

Je me dis de plus en plus que la période post-rupture, que certains appellent à raison « période de deuil », est un élément à part entière de la vie de couple. Même si, du coup, le couple est fini, les deux personnes partagent encore au mois ça : la douleur et la mélancolie de la relation terminée. Et, quand la rupture s’est faite dans le respect de l’autre, c’est une période où la fidélité, tout au moins spirituelle, est encore importante.

Je suis de plus en plus convaincu que pour se remettre d’une rupture, même assez facile à accepter, il faut prendre son temps, admettre qu’on va être dans un état un peu mélancolique pendant une certaine période, et ne pas précipiter les choses.

J’ai voulu aller trop vite, je n’étais visiblement pas prêt à m’y remettre. J’ai la sensation que la rupture avec mon ex s’est bien passée, mais clairement, cette rencontre me prouve que, comme tout le monde, j’ai besoin de temps pour faire le deuil, passer à autre chose, et revenir dans le jeu quand j’aurai l’esprit léger et détendu.

Tant que je ne serai pas passé à autre chose, je ne prendrais pas de plaisir à séduire. Le problème, c’est que je ne suis pas patient. Il va falloir que j’apprenne à l’être. Mon développement personnel est loin d'être terminé : 2012 va être une année passionnante !
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By animal
#116802 [quote="The Scientist"]Je suis de plus en plus convaincu que pour se remettre d’une rupture, même assez facile à accepter, il faut prendre son temps, admettre qu’on va être dans un état un peu mélancolique pendant une certaine période, et ne pas précipiter les choses.
Au contraire, le meilleur remède est de s'envoyer en l'air avec une autre.

Il y a quelques mois, alors que j'avais du mal à digérer la fin d'une relation, une ex Italienne était de passage à Paris, m'a proposé de boire un verre et, sous le prétexte de laisser ses courses chez moi avant ledit verre (je précise qu'elle est arrivée les mains vides...) m'a violé sur place. Juste avant, j'étais au fond du gouffre, juste après, j'étais encore triste, mais prêt à bouffer du lion, et plus motivé à séduire que jamais...
ByThe Man Outside
#116809 [quote="The Scientist"]Je ne me sentais pas légitime pour aller parler à une inconnue alors que ma rupture avait eu lieu moins de 24 heures auparavant.

Pour ceux qui ont participé à ta demande d'aide personnalisée ou l'ont lu, il est assez clair que la rupture factuelle - différente de la rupture "officielle" - date d'il y a bien plus longtemps que 24 heures. J'en déduis que tu n'as pas assimilé certaines choses, malgré le déluge de réponses obtenues, ou en tout cas que tu les assimiles lentement - ce qui est nettement mieux.

Pour apporter une ouverture : oui, dans une approche, ce que l'on s'autorise à faire mentalement - "l'inner game" - compte autant que la technique. Avec un bon mental (une bonne énergie, une positive vibration) on peut négliger quelques règles. Comme en musique, où l'énergie peut parfois remplacer la technique.

Bref, si on pense qu'on est en train de faire un truc interdit et que ça ne nous excite pas, on va merder.
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By Dje
#116812 Dans le cas qui nous intéresse ici, c'était surtout le rejet de l'idée qu'elle puisse faire la même chose de son côté. Le deuil n'a ici rien à voir avec le respect (je risquerais bien une généralité mais ce n'est pas l'occasion), c'est l'expression d'une peur : "si je ne le fais pas, alors j'ai le droit de croire qu'elle ne le fait pas".

@The Man Outside, lire/voir/écouter et comprendre est une chose ; internaliser, dans le sens où nos émotions nous guident instinctivement dans la direction indiquée plus tôt pour nous, est très différent. On ne peut pas attendre de quelqu'un qu'il lise, comprenne, puis assimile d'un coup d'un seul, concentrant toute la marge de progression sur une histoire. Dans un sens, il faut toujours un deuxième échantillon pour qu'une particularité devienne la vérité générale (merci Stéphane, la rumeur est un concept riche).
ByThe Man Outside
#116815 [quote="Dje"]@The Man Outside, lire/voir/écouter et comprendre est une chose ; internaliser [...] est très différent.


For sure.

Néanmoins, je constate que c'est quelque chose d'assez récurrent par rapport aux demandes d'aide, et une des raisons pour lesquelles elles tournent parfois au clash. Généralement celui qui poste sait très bien quelle réponse il veut entendre, réponse qui diffère plus que largement de celles que vont lui apporter les autres membres (à l'exception de deux-trois personnes manquant d'esprit critique).

The Scientist a su mettre de l'eau dans son vin au fil de la discussion, mais il n'a pas changé radicalement de point de vue sur la situation, on peut le voir à la manière dont il parle de son ex.

Je pense que les choses se font quand elles doivent se faire - mon intérêt pour les pensées chinoises sans doute. Certains avancent très lentement - je m'inclue dans cette catégorie.
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By kero
#116819 [quote="The Scientist"]Avant que j’ai eu le temps de penser à ce que je disais, j’ouvre la bouche avec un bancal : « Ah, visiblement je ne suis pas le seul à galérer avec les cadeaux de dernières minutes ! ». Elle me regarde, sourit, et m’explique qu’elle cherche un petit cadeau en supplément pour son frère à qui elle a déjà offert des vinyles...

[quote="The Scientist"]La phrase d’approche est mauvaise : a posteriori, j’ai un tas d’idées qui me viennent et qui sont toutes infiniment meilleures que celle que j’ai utilisé. J'ai manqué à la fois de spontanéité et de présence d'esprit.

Au contraire, justement: tu as été spontané. A posteriori, on a toujours plein d'idées pour mieux faire ce qu'on a fait sous le feu de l'action. sous le coup d'une impulsion, sans laquelle, en fait, on ne ferait pas grand chose. Ce qui est logique, parce qu'on n'a plus la pression du devoir agir "ici et maintenant". Mais comme le dit Kundera, la vie est une éternelle esquisse, on n'a droit qu'à un premier jet ...

Ta phrase d'approche est loin d'être mauvaise. Elle a le parfum de la légereté et du naturel. Une petite phrase lancée en l'air, sans prétention ni lourdeur, une simple porte ouverte vers plus. Elle se prêtait parfaitement au contexte et ce n'est pas par hasard que la fille a profité de la perche que tu lui as tendu. Tu aurais pu aller plus loin.

Mais tu n'as pas voulu. Une affaire de mélancolie, apparemment...

[quote="The Scientist"]Je me dis de plus en plus que la période post-rupture, que certains appellent à raison « période de deuil », est un élément à part entière de la vie de couple. Même si, du coup, le couple est fini, les deux personnes partagent encore au mois ça : la douleur et la mélancolie de la relation terminée. Et, quand la rupture s’est faite dans le respect de l’autre, c’est une période où la fidélité, tout au moins spirituelle, est encore importante.

Je suis de plus en plus convaincu que pour se remettre d’une rupture, même assez facile à accepter, il faut prendre son temps, admettre qu’on va être dans un état un peu mélancolique pendant une certaine période, et ne pas précipiter les choses.

Ou peut-être que, plus simplement, on a envie d'être mélancolique.

Cette mélancolie, tu la brandis comme un fardeau inévitable, et par la même occasion, tu en fais le dernier acte de votre couple. Tu y trouves donc un moyen pour te sentir proche d'elle un dernier moment. Votre histoire a été construite et vécue sur un mode dramaturgique, pas étonnant que ça doive se terminer sur le même mode.

Mais attention à ne pas trop t'attacher à la mélancolie, c'est une douce came. On s'y habitue et on peut être tenté de s'y laisser bercer, d'y rester feutré, un peu comme on tente de repousser le moment où on sortira des draps chauds, le matin. La mélancolie est confortable.