- Dim Jan 01, 2012 9:47 pm
#117099
Entre perspectives de progrès, désir triangulaire et vieilles habitudes d’AFC, un réveillon qui aura porté ses fruits...
Samedi, je suis invité à dîner chez Simon. Etrange hybride entre un natural spectaculaire et un geek adepte du gonzo, Simon aura été le compagnon le plus important de mes années fac. Machine sociale soucieux de se remettre d’une rupture aux dimensions cataclysmiques, le gars aura retournait les soirées étudiantes pendant cinq ans, m'entraînant dans son sillage tel Don Quichotte Sanco Panza, et faisant pas là-même sauter un à un les blocages les plus grotesques de mon comportement d’AFC. S’il y a un ami qui m’a jamais tiré vers le haut, c’est bien lui.
Samedi, donc, j'arrive chez Simon – qui est aujourd’hui père et rangé des voitures – pour un réveillon à la bonne franquette. L’appartement, décoré à grand renfort de babioles népalaises et de photographies très National Geographic, est peuplé de couples. Je suis le seul célibataire. Grand bien m’en fasse car ce fait, doublé par mon expérience montréalaise et mes projets d’expatriation, m’octroie instantanément l’aura du gentlemen traveler, toujours entre deux ports, jamais dans le même pays.
Les invités ne cessent d’aller et venir entre le rez-de-chaussée et la mezzanine, défaisant les couples, les reformant, puis les défaisant à nouveau. C’est ainsi que je remarque l’étrange comportement de l’une des convives, Céline, une brune gironde aux yeux de chat à qui il manque – détail étrangement charmant chez elle – une des petites incisives : toute en retenue lorsque son ami est dans la pièce, mais particulièrement exubérante dès lors que celui-ci manque à l’appel.
Mon but ce soir n’est certainement pas celui de briseur de couple. Pour autant, l’occasion est trop belle pour ne pas affûter mes outils d’apprenti séducteur.
L’heure du repas sonne, et nous nous réunissons tous autour de la table. Je m'assois à côté de Céline. Le dîner se passe dans la bonne humeur, mais c’est vraiment quand son copain – un garçon tout ce qu’il y a de plus gentil – s’éclipse qu’elle se met à me parler vraiment. Pour ne plus me lâcher.
Elle est très prolixe, peut-être trop. Cette particularité m’a fait repenser à un récit de rencontre paru il y a quelques jours ici même, ou la fille avait accaparé la discussion une heure entière avant que son prétendant ne la rappelle à l’ordre. Les sujets abordés ne sont pas très sexy, et il est difficile de réorienter la discussion quand la personne en face accapare la parole et s’y accroche.
Je fais face néanmoins, tout en lean back, regards soutenus et voix posée. Je la contredis à la moindre occasion et, à force de persévérance, parviens à orienter la discussion sur quelque chose de plus sexué. M’approche d’elle et lui susurre une confidence avant de me rétracter aussitôt. La taquine gentiment.
La discussion finit par se tarir, et avant que le blanc ne pèse trop, je m’éjecte pour rejoindre d’autres amis sur la mezzanine. Elle ne mettra pas cinq minutes avant de monter à son tour pour venir se blottir dans les bras de son copain. Je capte quelques regards qu'elle laisse peser un peu trop longtemps sur ma personne, mais aussi ceux de son ami sur nous, de moins en moins serein. Je décide alors de remballer mon set d’outils avant que ne s’installe le malaise.
La preuve que mon jeu aura porté ses fruits survient quelques minutes plus tard, lorsque sonnent les douze coups de minuit. Tout le monde s’embrasse, et lorsque vient notre tour, à Céline et moi, elle a un léger mouvement de recul et me lance un de ces regards « attention où tu mets tes mains ! ». Cela peut paraître dérisoire, mais j’y vois la trace d’une tension sexuelle, chose qu’en bon AFC convalescent j’étais encore incapable d’instaurer sciemment il y a seulement quelques semaines.
L’énergie de la soirée décroît. Il est l’heure de bouger vers le bar que tient le père de Simon dans le centre de Bordeaux. Et d’être à mon corps défendant le pivot d’un jeu instauré par un couple en quête de renouveau…
Samedi, je suis invité à dîner chez Simon. Etrange hybride entre un natural spectaculaire et un geek adepte du gonzo, Simon aura été le compagnon le plus important de mes années fac. Machine sociale soucieux de se remettre d’une rupture aux dimensions cataclysmiques, le gars aura retournait les soirées étudiantes pendant cinq ans, m'entraînant dans son sillage tel Don Quichotte Sanco Panza, et faisant pas là-même sauter un à un les blocages les plus grotesques de mon comportement d’AFC. S’il y a un ami qui m’a jamais tiré vers le haut, c’est bien lui.
Samedi, donc, j'arrive chez Simon – qui est aujourd’hui père et rangé des voitures – pour un réveillon à la bonne franquette. L’appartement, décoré à grand renfort de babioles népalaises et de photographies très National Geographic, est peuplé de couples. Je suis le seul célibataire. Grand bien m’en fasse car ce fait, doublé par mon expérience montréalaise et mes projets d’expatriation, m’octroie instantanément l’aura du gentlemen traveler, toujours entre deux ports, jamais dans le même pays.
Les invités ne cessent d’aller et venir entre le rez-de-chaussée et la mezzanine, défaisant les couples, les reformant, puis les défaisant à nouveau. C’est ainsi que je remarque l’étrange comportement de l’une des convives, Céline, une brune gironde aux yeux de chat à qui il manque – détail étrangement charmant chez elle – une des petites incisives : toute en retenue lorsque son ami est dans la pièce, mais particulièrement exubérante dès lors que celui-ci manque à l’appel.
Mon but ce soir n’est certainement pas celui de briseur de couple. Pour autant, l’occasion est trop belle pour ne pas affûter mes outils d’apprenti séducteur.
L’heure du repas sonne, et nous nous réunissons tous autour de la table. Je m'assois à côté de Céline. Le dîner se passe dans la bonne humeur, mais c’est vraiment quand son copain – un garçon tout ce qu’il y a de plus gentil – s’éclipse qu’elle se met à me parler vraiment. Pour ne plus me lâcher.
Elle est très prolixe, peut-être trop. Cette particularité m’a fait repenser à un récit de rencontre paru il y a quelques jours ici même, ou la fille avait accaparé la discussion une heure entière avant que son prétendant ne la rappelle à l’ordre. Les sujets abordés ne sont pas très sexy, et il est difficile de réorienter la discussion quand la personne en face accapare la parole et s’y accroche.
Je fais face néanmoins, tout en lean back, regards soutenus et voix posée. Je la contredis à la moindre occasion et, à force de persévérance, parviens à orienter la discussion sur quelque chose de plus sexué. M’approche d’elle et lui susurre une confidence avant de me rétracter aussitôt. La taquine gentiment.
La discussion finit par se tarir, et avant que le blanc ne pèse trop, je m’éjecte pour rejoindre d’autres amis sur la mezzanine. Elle ne mettra pas cinq minutes avant de monter à son tour pour venir se blottir dans les bras de son copain. Je capte quelques regards qu'elle laisse peser un peu trop longtemps sur ma personne, mais aussi ceux de son ami sur nous, de moins en moins serein. Je décide alors de remballer mon set d’outils avant que ne s’installe le malaise.
La preuve que mon jeu aura porté ses fruits survient quelques minutes plus tard, lorsque sonnent les douze coups de minuit. Tout le monde s’embrasse, et lorsque vient notre tour, à Céline et moi, elle a un léger mouvement de recul et me lance un de ces regards « attention où tu mets tes mains ! ». Cela peut paraître dérisoire, mais j’y vois la trace d’une tension sexuelle, chose qu’en bon AFC convalescent j’étais encore incapable d’instaurer sciemment il y a seulement quelques semaines.
L’énergie de la soirée décroît. Il est l’heure de bouger vers le bar que tient le père de Simon dans le centre de Bordeaux. Et d’être à mon corps défendant le pivot d’un jeu instauré par un couple en quête de renouveau…