- Jeu Déc 29, 2016 2:56 am
#181083
Bonsoir à tous, je vais essayer d'être le plus concis possible pour épargner votre temps, je remercie par avance les gens qui prendront le leur pour lire ceci.
Tout d'abord, ma question sera : Ai-je une chance avec cette femme ? Avec la corrélée en cas de réponse positive (pour ce que ça vaut, évidemment) : Quelle attitude adopter face à ce genre de caractère ?
Cette femme, c'est une trentenaire comme moi, musicienne comme moi. Très séductrice, elle sait battre le chaud et le froid, avec les hommes qui l'entoure. Elle ressemble à un profil d'Hugo Pratt (enfin des femmes d'Hugo Pratt, on se comprend...) et malgré son discours à l'opposé de ce qu'elle dégage, mon petit doigt me dit qu'elle est au courant de son pouvoir sur la gent masculine. Je la connais depuis longtemps, une quinzaine d'années, mais nous nous sommes "rapprochés", si je puis dire, depuis peu.
Scène UN :
Il y a un mois environ. Répétition générale d'un ensemble auquel nous participons tous deux. A la pause, on se retrouve dehors. Je suis un peu maussade, je sors d'une relation longue. Elle sort d'une relation longue elle aussi, compliquée, avec quelqu'un que je connais. (notre dernière rencontre était d'ailleurs une soirée couples). Elle vient vers moi, et me sort d'un ton assez péremptoire :
- Je vais chercher mon sac, et on va se boire un café ensemble.
J'accepte, un peu interloqué (je ne la connaissais pas aussi directe). Nos premiers échanges m'indiquent plusieurs choses :
1. Le syndrome de l'infirmière, ou "tient tu tires la gueule, il faut qu'on parle". Syndrome aussi étendu a certains de ses ex, notamment le dernier, qui en tenait une bonne couche.
2. La victime. Oui parce que très vite, la conversation à dévié sur elle-même. Elle n'est sortie qu'avec des connards, maintenant elle va prendre son temps, et il faudrait que ce soit un ami d'abord, etc, etc. Je résume, le trait n'est pas aussi grossier évidemment quand il sort de ses grandes lèvres rouges, mais c'est l'idée générale. A ça se raccroche aussi l'idée que "je suis une vieille dont personne ne veut", ce qui me fait pouffer de rire. Je la reprends sur la question de la victimisation, et sur celle de l'image de soi. Elle fait un peu la fille, mais ne nie pas le fond de mes propres arguments.
3. Osez croire que malgré ces défauts évident, son charme joue à plein sur moi. Nous avons l'habitude de jouer l'un l'autre sur le mode de la taquinerie et de l'ironie, ça tourne à plein régime.
4. Une fois le café terminé, on repart jouer ensemble. Il n'y aura plus de rapprochement de toute la soirée. Je lui dis au revoir alors qu'elle file retrouver son gamin (elle est relativement jeune maman, aussi). Elle me fait comprendre que la semaine d'après (concert commun, toujours) elle me reverra avec grand plaisir, cependant rien ne me laisse présager autre chose qu'un échange sur le mode psychanalyse de comptoir des relations hommes femmes.
scène DEUX :
Psychanalyse de comptoir, nous y sommes.
Autre ville, autre bar, bière à la place du café.
Plus détendue, elle me lance sur mes propres tocs relationnels, comme le ton sarcastique et le fait de ne pas savoir affronter le regard de la personne en face. Evidemment, vous me direz que ce sont les défauts flagrants du mec en quasi obsession amoureuse, qui joue le désintéressé. Vous aurez tout à fait raison. J'essaie néanmoins de me soigner. On refait le monde, elle passe la main dans ses cheveux, je glisse lentement dans la perdition. Je sais qu'elle raconte des conneries, sur les mecs, en général, sur son propre sort, je la recadre d'autant plus et je me force à fixer un peu plus ses yeux bruns. Elle a un million de défaut, mais moi je commence à sentir mes entrailles qui se nouent légèrement. Elle m'a eu, la s*****. Je ne sais quelle partie de son corps, de son profil, a crocheté mon cerveau, mais j'y suis. le coeur qui bat un peu. Ca faisait très, très longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Bien entendu, elle appuie le truc : "avec machine là, tu sais, quand je vous ai vus ensemble je me suis dit qu'elle t'étais acquise et que toi t'as besoin de te mettre un peu plus en danger, sinon tu contrôle tout mais tu ne vis rien, c'est dommage".
Bien sûr que c'est dommage. Il y a un gros danger en face de moi.
On se quitte en fin de soirée, rien de plus que ce jeu de taquineries et de "on s'auto-analyse, c'est rigolo". Je la lance en rigolant sur le 26 décembre, jour ou elle et moi sommes libre, en mode foie-gras vin blanc. Elle sourit, rigole mais ne relance pas vraiment. Fin du bail.
scène TROIS :
Je la revois trois semaines plus tard, par hasard. Je n'ai rien relancé entre temps, je ne le sens pas spécialement, j'ai aussi un peu peur, certainement - et dans le même temps elle termine un peu plus proprement son histoire avec le fameux ex que je connais, un peu harceleur sur les bords -. On prend le temps de manger ensemble. Tous ces instants semblent toujours un peu volés à un cadre qui m'échappe, aucun n'est situé dans le temps du rendez-vous, plus sacralisé en ce qui concerne la séduction.
Encore une fois, on se cherche, on se taquine. Elle me relance sur une publication Facebook qu'elle avait apprécié de ma part, concernant un livre dont je faisais une rapide critique. J'enchaîne toujours sur cette date du 26 décembre, de manière sans doute pas très fine sur le moment - enfin disons surtout que la seule possibilité de se voir ce jour-là était de se retrouver chez elle... - Elle accepte néanmoins, me propose deux choses différentes, voire des amis communs ou manger simplement tous les deux. Comme le con que je suis, je répond "je te laisse le choix", et je sais que c'est une très mauvaise réponse. Elle me trouble, et jouer un tant soit peu au séducteur avec elle me paraît d'une difficulté sans nom, quand la moindre soirée passée avec d'autres inconnues se termine par un baiser sans que j'ai l'impression de faire un effort.
Bref.
ses signaux mixtes fonctionnent à plein régime.
scène QUATRE :
Nous arrivons donc au 25 décembre, dans l'après-midi. Je lui ai renvoyé quelques messages sur facebook, rapportés à notre conversation sur le livre. Je dois préciser que j'écris, aussi, et ai signé un pré-projet avec une maison d'édition indépendante (rien qui ne permette de sabrer le champagne, ça indique juste qu'un éditeur quelque part à plutôt aimé votre essai de roman, et balance une carotte qui ne l'engage, lui, en rien.) Je m'attends à ce qu'elle annule pour le 26, et je ne suis pas déçu, voici l'extrait de ce que je reçois en réponse :
"Salut toi !
Tu m'as bien fait rire avec ton dernier message...
Ouf je suis rassurée, j'ai cru que tu étais en train de dévoiler ta part féminine et sensible avec cette chronique littéraire, qui pour le coup me donne envie de me replonger dans cette lecture. Et ça, en tant qu'écrivain, c'est plutôt bien, de donner envie de lire."
Puis :
"Sinon mauvaise nouvelle, je ne serai pas là demain 26, Mais !!! Le 29 ça peut être une belle revanche, alors ne boude pas et viens jeudi. Tu as le droit d'être déguisé en **** "
Enfin :
"Je compte sur toi."
Voilà voilà...
Pour ne pas faire dans le poncif, une part de moi aimerait beaucoup voir dans l'injonction finale quelque chose de plus intime que le simple décompte d'une personne de plus dans une soirée ou nous serons beaucoup. L'autre n'y voit que l'assurance d'une femme qui sait s'attacher les hommes comme bon lui semble (le verbe "bouder", notamment, tout un art...).
Vous avez les questions et la situation, (résumée le plus pertinemment possible, enfin j'ai essayé.)
Désolé si le post reste long, et encore une fois, merci pour votre attention et vos conseils.
Prospero
Tout d'abord, ma question sera : Ai-je une chance avec cette femme ? Avec la corrélée en cas de réponse positive (pour ce que ça vaut, évidemment) : Quelle attitude adopter face à ce genre de caractère ?
Cette femme, c'est une trentenaire comme moi, musicienne comme moi. Très séductrice, elle sait battre le chaud et le froid, avec les hommes qui l'entoure. Elle ressemble à un profil d'Hugo Pratt (enfin des femmes d'Hugo Pratt, on se comprend...) et malgré son discours à l'opposé de ce qu'elle dégage, mon petit doigt me dit qu'elle est au courant de son pouvoir sur la gent masculine. Je la connais depuis longtemps, une quinzaine d'années, mais nous nous sommes "rapprochés", si je puis dire, depuis peu.
Scène UN :
Il y a un mois environ. Répétition générale d'un ensemble auquel nous participons tous deux. A la pause, on se retrouve dehors. Je suis un peu maussade, je sors d'une relation longue. Elle sort d'une relation longue elle aussi, compliquée, avec quelqu'un que je connais. (notre dernière rencontre était d'ailleurs une soirée couples). Elle vient vers moi, et me sort d'un ton assez péremptoire :
- Je vais chercher mon sac, et on va se boire un café ensemble.
J'accepte, un peu interloqué (je ne la connaissais pas aussi directe). Nos premiers échanges m'indiquent plusieurs choses :
1. Le syndrome de l'infirmière, ou "tient tu tires la gueule, il faut qu'on parle". Syndrome aussi étendu a certains de ses ex, notamment le dernier, qui en tenait une bonne couche.
2. La victime. Oui parce que très vite, la conversation à dévié sur elle-même. Elle n'est sortie qu'avec des connards, maintenant elle va prendre son temps, et il faudrait que ce soit un ami d'abord, etc, etc. Je résume, le trait n'est pas aussi grossier évidemment quand il sort de ses grandes lèvres rouges, mais c'est l'idée générale. A ça se raccroche aussi l'idée que "je suis une vieille dont personne ne veut", ce qui me fait pouffer de rire. Je la reprends sur la question de la victimisation, et sur celle de l'image de soi. Elle fait un peu la fille, mais ne nie pas le fond de mes propres arguments.
3. Osez croire que malgré ces défauts évident, son charme joue à plein sur moi. Nous avons l'habitude de jouer l'un l'autre sur le mode de la taquinerie et de l'ironie, ça tourne à plein régime.
4. Une fois le café terminé, on repart jouer ensemble. Il n'y aura plus de rapprochement de toute la soirée. Je lui dis au revoir alors qu'elle file retrouver son gamin (elle est relativement jeune maman, aussi). Elle me fait comprendre que la semaine d'après (concert commun, toujours) elle me reverra avec grand plaisir, cependant rien ne me laisse présager autre chose qu'un échange sur le mode psychanalyse de comptoir des relations hommes femmes.
scène DEUX :
Psychanalyse de comptoir, nous y sommes.
Autre ville, autre bar, bière à la place du café.
Plus détendue, elle me lance sur mes propres tocs relationnels, comme le ton sarcastique et le fait de ne pas savoir affronter le regard de la personne en face. Evidemment, vous me direz que ce sont les défauts flagrants du mec en quasi obsession amoureuse, qui joue le désintéressé. Vous aurez tout à fait raison. J'essaie néanmoins de me soigner. On refait le monde, elle passe la main dans ses cheveux, je glisse lentement dans la perdition. Je sais qu'elle raconte des conneries, sur les mecs, en général, sur son propre sort, je la recadre d'autant plus et je me force à fixer un peu plus ses yeux bruns. Elle a un million de défaut, mais moi je commence à sentir mes entrailles qui se nouent légèrement. Elle m'a eu, la s*****. Je ne sais quelle partie de son corps, de son profil, a crocheté mon cerveau, mais j'y suis. le coeur qui bat un peu. Ca faisait très, très longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Bien entendu, elle appuie le truc : "avec machine là, tu sais, quand je vous ai vus ensemble je me suis dit qu'elle t'étais acquise et que toi t'as besoin de te mettre un peu plus en danger, sinon tu contrôle tout mais tu ne vis rien, c'est dommage".
Bien sûr que c'est dommage. Il y a un gros danger en face de moi.
On se quitte en fin de soirée, rien de plus que ce jeu de taquineries et de "on s'auto-analyse, c'est rigolo". Je la lance en rigolant sur le 26 décembre, jour ou elle et moi sommes libre, en mode foie-gras vin blanc. Elle sourit, rigole mais ne relance pas vraiment. Fin du bail.
scène TROIS :
Je la revois trois semaines plus tard, par hasard. Je n'ai rien relancé entre temps, je ne le sens pas spécialement, j'ai aussi un peu peur, certainement - et dans le même temps elle termine un peu plus proprement son histoire avec le fameux ex que je connais, un peu harceleur sur les bords -. On prend le temps de manger ensemble. Tous ces instants semblent toujours un peu volés à un cadre qui m'échappe, aucun n'est situé dans le temps du rendez-vous, plus sacralisé en ce qui concerne la séduction.
Encore une fois, on se cherche, on se taquine. Elle me relance sur une publication Facebook qu'elle avait apprécié de ma part, concernant un livre dont je faisais une rapide critique. J'enchaîne toujours sur cette date du 26 décembre, de manière sans doute pas très fine sur le moment - enfin disons surtout que la seule possibilité de se voir ce jour-là était de se retrouver chez elle... - Elle accepte néanmoins, me propose deux choses différentes, voire des amis communs ou manger simplement tous les deux. Comme le con que je suis, je répond "je te laisse le choix", et je sais que c'est une très mauvaise réponse. Elle me trouble, et jouer un tant soit peu au séducteur avec elle me paraît d'une difficulté sans nom, quand la moindre soirée passée avec d'autres inconnues se termine par un baiser sans que j'ai l'impression de faire un effort.
Bref.
ses signaux mixtes fonctionnent à plein régime.
scène QUATRE :
Nous arrivons donc au 25 décembre, dans l'après-midi. Je lui ai renvoyé quelques messages sur facebook, rapportés à notre conversation sur le livre. Je dois préciser que j'écris, aussi, et ai signé un pré-projet avec une maison d'édition indépendante (rien qui ne permette de sabrer le champagne, ça indique juste qu'un éditeur quelque part à plutôt aimé votre essai de roman, et balance une carotte qui ne l'engage, lui, en rien.) Je m'attends à ce qu'elle annule pour le 26, et je ne suis pas déçu, voici l'extrait de ce que je reçois en réponse :
"Salut toi !
Tu m'as bien fait rire avec ton dernier message...
Ouf je suis rassurée, j'ai cru que tu étais en train de dévoiler ta part féminine et sensible avec cette chronique littéraire, qui pour le coup me donne envie de me replonger dans cette lecture. Et ça, en tant qu'écrivain, c'est plutôt bien, de donner envie de lire."
Puis :
"Sinon mauvaise nouvelle, je ne serai pas là demain 26, Mais !!! Le 29 ça peut être une belle revanche, alors ne boude pas et viens jeudi. Tu as le droit d'être déguisé en **** "
Enfin :
"Je compte sur toi."
Voilà voilà...
Pour ne pas faire dans le poncif, une part de moi aimerait beaucoup voir dans l'injonction finale quelque chose de plus intime que le simple décompte d'une personne de plus dans une soirée ou nous serons beaucoup. L'autre n'y voit que l'assurance d'une femme qui sait s'attacher les hommes comme bon lui semble (le verbe "bouder", notamment, tout un art...).
Vous avez les questions et la situation, (résumée le plus pertinemment possible, enfin j'ai essayé.)
Désolé si le post reste long, et encore une fois, merci pour votre attention et vos conseils.
Prospero