Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Sandor_Clegane
#128436 Bonjour à tous ;

J'ai bien conscience que les questions ou constats développés ici trouveraient beaucoup de réponses (je suppose) dans le séminaire "l'amant idéal", que je compte donc m'offrir pour noël.

Qu'on me pardonne donc si cela rentre trop dans ce cadre, et interdit donc le débat faute de devoir spolier Stéphane de son travail. Aux modérateurs/administrateurs de juger ce qu'il en est.

L'idée générale :

En matière de sexe, et sans tomber dans la question de la performance physique qui ne m'intéresse pas et n'a pas sa place ici, il me semble avoir remarqué que les plaisirs coupables, volés, les amants d'un soir ou les histoires en clair-obscur (c'était le mari de ma meilleure amie...) sont celles qui laissent le plus de marques aux femmes que j'ai croisées dans ma vie.

Comme si l'interdit était finalement le marqueur absolu de jouissance, et donc par la même celui qui reste dans leur mémoire le plus longtemps possible, quelles que soit les performances de leurs relations "stables".

Avouez que c'est chiant, quand même. Vous arrivez à un âge ou vous commencer à maîtriser la chose au lit, vous aimez donner du plaisir - et qu'on vous en donne -, vous êtes gourmand et curieux,mais il y a toujours ce mec la, celui qu'elle a croisé dans l'escalier, un soir, désoeuvrée, celui qui l'a prise contre la table de la cuisine. Ca n'a pas été forcément long, il n'a pas forcément les attributs de Rocco Siffredi. Mais vous voyez à ces yeux et à son ton, quand elle en parle, que ça lui restera toute sa vie.

J'ai été, personnellement, dans les deux cas. Des filles que je n'avais croisées qu'une fois, ou des femmes dont j'ai été l'amant caché, me relançaient encore parfois plusieurs mois, voire plusieurs années après nos ébats, dans lesquels j'était d'ailleurs loin d'être l'homme que je suis aujourd'hui.

A contrario, nombre de relations stables dans lesquelles j'étais engagé, lorsqu'il nous arrivait de parler sexe, donnaient tous les signes (sous-jacent, bien sûr. C'était comment avec machin ? oh ça n'a rien a voir chéri tu sais) de cette attraction irrémédiable obtenue par la bravade de l'interdit un soir de pleine de lune.

Cette constatation s'est faite, pour moi, en parallèle avec celle, peut être dégueulasse et machiste, que nombre des femmes qui j'ai fréquentées trouvaient un sens orgasmique/émotionnel/oedipien/tout ce que vous voulez à une certaine forme de "domination" sexuelle. Quand bien même je n'étais, dans mes jeunes années, absolument pas dans cette optique là, Cette expérience m'a frappé. Je me suis demandé si les deux étaient lié. Si les histoires interdites, coupables, ou l'on peut se sentir sale, dégradé, et qui semblent être des souvenirs incroyables pour ces dames, n'étaient pas celle qui permettaient le plus de domination, sur le plan psychologique à tout le moins.

A moi et à ma morale chrétienne de jeune étudiant, à l'époque, propre sur lui et à qui l'idée d'avoir un mot plus haut que l'autre au lit aurait fait rougir les oreilles, le coup fut rude :mrgreen:

Maintenant, c'est l'occasion d'un débat que j'espère pas trop glissant, sur le sujet.

Quels sont vos avis sur la question ? Ressentez-vous la même chose que moi ? Comment avez-vous géré (sans détails, pitié) vos relations stables, sur ce plan là, vous êtes vous déjà glissés dans la peau de l'homme sale, du coupable qui pourrait les envoyer au septième ciel en leur touchant le bras de l'index ?

Ou bien mes propos vous semblent-ils outrageant et dégradant et maintenant tais-toi ?

A vos copies, vous avez trois heures :D
By Piano
#128452 Oui mais pour un de ces mecs-là qui a laissé un souvenir impérissable chez elle, combien de mauvais coups a-t-elle dû oublier ? Le mec d'un soir qui l'a vraiment fait jouir reste dans ses souvenirs comme s'il était toujours comme ça. S'il y a en plus transgression, l'effet est doublé, il reste gravé en elle.

Alors que dans une relation stable vu le nombre de rapports, le sexe ne peut pas être constamment au même niveau. La transgression non plus ne peut pas être la même (la relation est légitime). D'accord, il y les libertins, échangistes, etc. qui transgressent encore plus, mais pour rester dans le cadre d'un couple fidèle, ce ne sont pas les interdits à braver qui manquent, que ça soit en actions réelles, en mots, en jeux de rôle.

L'interdit n'est pas obligatoirement coupable, mais il est toujours sale :)

On ne peut pas être celui qui à tout instant, peut l'envoyer au 7ème ciel d'une pression, d'un regard ou d'un mot, mais on peut être celui qui l'a fait, et qui lui refera peut-être encore.
By Octavarium
#129056 Que la personne qui partage en ce moment notre vie ait eu des amants avant nous est quelque chose de normal, voir même de sain. A mes yeux une personne ayant une relative mais notable expérience du sexe ( car en matière de sexe tout est toujours relatif ) sera une personne bien plus stable dans un couple qu'une vierge effarouchée. Que certains de ses anciens amants aient pu lui donner parfois plus de plaisir que moi est quelque chose qui me parait également plus que probable et il faut l'accepter.

Néanmoins, et c'est là que se situe l'intérêt du post de Sandor, malgré cette rationalisation de la chose, notre égo de "mâle" peut très rapidement reprendre le dessus et ce d'autant plus, comme le souligne justement piano, dans une relation longue où le sexe ne peut être constamment au même niveau. En période de faible libido d'anciens démons, avec les insécurités qui vont avec, peuvent très rapidement refaire surface nous poussant a des comportements pouvant ruiner en très peu de temps une relation pourtant épanouie le doute pouvant très rapidement s'installer.

J'ai également constaté, au fil du temps, que ce comportement semble presque naturel chez les femmes (récemment encore la compagne d'une de mes connaissances en parlait avec ma copine et trouvait "normal" de ne pas forcément retrouver avec **** ce qu'elle avait connu avec l'un de ses anciens amants) là où les hommes ont plus tendance a rapidement oublier leurs précédentes amantes et à ne pas faire réellement de comparaison. J'ai même fait l'expérience d'une intégriste de ce principe qui estimait qu'elle ne pouvait se permettre de se lâcher avec moi, son "copain", comme elle le faisait avec ses one night stand parce que avec moi "c'était plus que juste du sexe tu vois" ...

Reste que les hommes, en général, placent une grande partie de leur virilité et de leur fierté dans cet aspect de la relation et que, malgré tous nos efforts, gérer notre frustration sexuelle ou celle de notre conjointe, qui bien que souvent passagère est également souvent inévitable dans une relation longue, se révèle être bien souvent un exercice périlleux qui mérite d'être abordé.
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By Tizit
#129074 [quote="Sandor_Clegane"]Bonjour à tous ;
Avouez que c'est chiant, quand même. Vous arrivez à un âge ou vous commencer à maîtriser la chose au lit, vous aimez donner du plaisir - et qu'on vous en donne -, vous êtes gourmand et curieux,mais il y a toujours ce mec la, celui qu'elle a croisé dans l'escalier, un soir, désoeuvrée, celui qui l'a prise contre la table de la cuisine. Ca n'a pas été forcément long, il n'a pas forcément les attributs de Rocco Siffredi. Mais vous voyez à ces yeux et à son ton, quand elle en parle, que ça lui restera toute sa vie.
Il l'aura "seulement" marquée en un soir.
Toi, tu la marqueras sur plusieurs mois (voire années, si tu te débrouilles bien).

Les enjeux sont différents : par définition, en envisageant une relation longue, on s'habitue à un esprit, un corps ; on sanctionne peu à peu du plaisir fugitif et coupable la notion d'inconnu(s).
Mais pour autant, rien ne t'empêche de vouloir la surprendre en essayant de lui faire oublier ce que vous représentez l'un pour l'autre, ne serait-ce que pour 17 minutes.
Une scène de Breaking Bad illustre assez bien mon propos d'ailleurs (dans la bagnole).

Ce qui nous amène à cet enjeu, que ne connaîtra jamais ce rival sexuel.
-> post125999.html?hilit=mari%C3%A9s%20amants#p125999
Qui me semble quand même plus intéressant que de me tordre le cerveau et faire péter mes insécurités de façon stupide (cf. Octavarium).

Tout ça pour te dire que s'engager avec quelqu'un, c'est aussi accepter le fait qu'il ait pu connaître dans sa vie un ou plusieurs passagers d'un soir. Et dans le fond, faut faire avec.
Si elle tient à toi, elle saura panser ton ego en t'offrant son exclusivité. Ce qui n'est déjà pas si mal ;).

S'agit-il toujours de cette fille [url=http://www.spikeseduction.com/forum/et-si-on-parlait-un-peu-de-moyen-terme-vt10329.html]au moyen-terme ?[/url]
By Sandor_Clegane
#129154 Disons qu'elle a été un déclencheur. J'ai noué contact avec quelques autres demoiselles, entretemps, histoire de ne pas perdre le groove et de garder la tête froide (et non pas chaude) en toute circonstance. On est toujours plus calme lorsqu'on sait que l'on plaît un tantinet, non ?

Je suis tombé un matin sur son journal intime, qu'elle avait laissé sur sa tablette de nuit. Je ne sais pas si c'était là un acte manqué par un soir de désoeuvrement, mais la curiosité fut plus forte pour moi. Elle y racontait sans détails (et avec une absence de poésie qui m'a, je l'avoue, un peu rebuté) ses errances sentimentales passées, dans lesquelles son sex-friend tenait une bonne place : il revenait dans les interstices, entre chaque relation, et on sentait tout l'attrait de ce personnage froid, distant, qui la prenait comme bon lui semble, n'ayant pour seul interdit de ne pas l'embrasser. (Tiens, tiens... Ca me rappelle quelque chose...) Je me suis rendu compte que depuis quasiment le début de ses relations sexuelles, il devait représenter le côté animal, interdit, sale, de sa propre personnalité.

Un très court paragraphe m'était consacré, à la toute fin, dans lequel elle indiquait simplement m'avoir rencontré, avec un style des plus plats. On se rendait d'ailleurs compte qu'outre les lignes relatées plus haut, c'était une fille honnête qui n'avait jamais trompé personne.

J'étais donc là, face à un fantôme, à méditer sur ces variations de tempi qui font aussi le sel des histoires de couple : sans être aucunement attiré par les situations malsaines, cet espèce de défi étalé au stylo bic, sur des dizaines de pages couvrant cinq années de la vie d'une quasi-inconnue avec qui je sortais depuis trois mois, me rendait... Intrigué. Titillé. Enervé, bien sûr aussi. L'énergie de ce morceau d'intimité volée n'était pas celle d'une jalousie (qui eut été en l'occurrence fort mal placée), mais celle d'un joueur. Je repensais à Tom Cruise errant dans les rues de New-York, fantasmant lui-même sur le fantasme de sa femme. Je n'avais aucune envie de finir dans la même soirée que lui cela dit :mrgreen: , le visage d'une femme étant sans doute ce qui m'excite le plus, même toute nue.

Ca fait maintenant trois semaines, en gros, depuis cette découverte. Je n'ai pas cherché le journal depuis; d'abord parce que ça serait vraiment devenu malsain, ensuite parce qu'en le laissant ici a ma portée, elle avait elle-même provoqué le jeu, enfin parce que je me doute que rien de plus ne dois être couché sur le papier : toutes ses relations amoureuses ancienne comportaient deux paragraphes : un pour le début, un autre pour la fin. Le plus impressionnant était un écart de quatre ans entre ces deux chapitres. Le reste étant consacré a... Vous savez qui.

Je suis toujours joueur.

Je veux dire : je ne présage de rien concernant les autres membres de ce forum, mais personnellement, le sexe m'a assez intrigué, quelques années auparavant, pour que je tente d'en dénouer par mal de "techniques", et que je sois assez sûr de moi pour prendre du plaisir et en donner, dans les limites de ce que l'énergie et l'émotion de l'instant permettent. On est pas chez Woodman non plus, n'est-ce pas. Mais je ne suis pas un éjaculateur précoce dévasté à la moindre mention d'une virilité extasiante dans les écrits de la demoiselle.

Dans ces trois semaines, donc, j'ai aussi rencontré deux autres femmes, avec qui rien ne s'est passé charnellement. La simple possiblité d'une île (sic) me suffisant pour jouir d'une autre forme de plaisir, égoïste celui-là. Celui de mon charme et celui de la liberté aussi.

Le mood du jour, me concernant, est donc celui du joueur qui contemple ses cartes, jette un oeil sur celles qui sont encore tournées face contre le tapis, et contemple surtout la demoiselle en face, avec dans l'idée de lui faire une impression qui, que je la quitte la semaine prochaine, dans trois ans ou jamais, transcende son expérience passée (et encore récente) décrite plus haut.

Pour reprendre tes propos Octavarium, c'est peut être un orgueil mal placé de ma part, mais si ma copine verbalisait carrément la chose en m'affirmant qu'elle ne voudrait pas faire avec moi ce qu'elle fait avec ses one night stands, je crois que je le prendrais plutôt mal... Ou alors je tenterais tout pour l'amener à le faire quand même... Non ?

Bref, j'ai repris sur un sujet sis en "aide personnalisée", et je ne voudrais pas faire doublon. L'idée ici n'était pas de se focaliser uniquement sur ma relation, mais sur vos propres idées, vos fiertés, vos manières d'être et de faire dans une situation que j'imagine finalement très commune (et la citation de Guitry tombe à point là-dessus.).
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By wu-weï
#129157 [quote]En matière de sexe, et sans tomber dans la question de la performance physique qui ne m'intéresse pas et n'a pas sa place ici, il me semble avoir remarqué que les plaisirs coupables, volés, les amants d'un soir ou les histoires en clair-obscur (c'était le mari de ma meilleure amie...) sont celles qui laissent le plus de marques aux femmes que j'ai croisées dans ma vie.

L'émotion, encore l'émotion, toujours l'émotion.
C'est l'émotion qui fait la différence.