- Jeu Jan 19, 2012 2:24 pm
#118052
Ou quand le « Je te trouve très belle. » devient un neg.
Depuis qu’il est père de famille, mon vieux pote Simon et moi avons moins l’opportunité de sortir. Aussi, quand l’occasion se présente, on aime la rentabiliser. Et pas perdre notre temps à un match d’impro de piètre qualité.
Devant le spectacle proposé ce soir-là au Grillon Bar, nous décidons de nous évader et de regagner un pub sympa du centre de Bordeaux. Après une discussion comme seuls en ont des vieux loups de mer, nous décidons de pimenter la soirée par quelques abordages.
Le premier est un groupe de trois nanas à notre gauche. Une moche, une banale, une mignonne. Il y en a pour tous les goûts :
[quote]Moi (M) : Excusez-moi les filles. Mon ami et moi n’arrivons pas à nous décider sur le prochain bar à visiter. Vous en connaissez des sympas pas trop loin ?
Simon (S) : Ouais, parce qu’on est pas de Bordeaux et on aimerait se faire la tournée des grands ducs.
Je lui lance un regard, qu’il me renvoie avec un sourire en coin. On s’est compris : ce soir, ce sera mytho à tous les étages, paillettes dans les yeux, arsenic et vieilles dentelles.
S’ensuit une discussion dynamique mais sans grand intérêt sur nos goûts et préférences. La plus mignonne des trois reste en retrait. Tant pis. Pour autant, ses copines sont en feu.
A la banale :
[quote]M : Alors tu nous conseilles le Fish’n Ships, euh…
B : Alien.
M [Manquant m’étouffer] : Alien ?!
B : Non, Hélène !
Simon éclate de rire :
[quote]S : Ben écoute Hélène, mon pote là, c’est Donovan, et moi c’est Dave. Comme ça, si t’as des envies de fromages...
M [En mode roues libres] : Ouais, Dave, c’est un peu l’ami molette.
Craquage, Simon et moi nous esclaffons comme des gorets devant les regards éberlués des demoiselles. Il y a longtemps qu’on avait pas ri comme ça sur des blagues de collégiens. Et ça vaut bien tous les numcloses du monde.
[quote]S : Bon les filles, on s’est pas encore décidé sur le bar, mais le Fish’n Ships tient la corde.
B : Non mais sinon vous pouvez rester.
Désolé les filles, mais de nouvelles aventures nous attendaient.
Direction le Corsaire, une distillerie aménagée à la manière d’un galion espagnol du 16e siècle. C’est ici que mes collègues apprentis archéologues et moi venions écluser nos shooters de rhums entre deux partiels. La population n’a pas changée depuis : beaucoup d’étudiants. Et surtout d’étudiantes.
Repérage d’un groupe de trois nanas accompagnées d’un mec. Deux d’entre elles sont très mignonnes – une bourgeoise à mèche et une roots – la dernière n’a malheureusement rien pour soulever les cœurs.
Première étape, neutraliser le gars, qui a tout un tas de cadavres de shooters sur son bout de zinc :
[quote]M : Salut mec. Toi qui a l’air d’être un habitué, t’as pas quelques conseils à me donner. Y tellement de choix.
Gars : Euh, ouais... Le tête de mort est pas mal.
M : Hum, ça m’a l’air un peu trop violent pour commencer.
Aux aguets depuis mon accostage, les filles dégainent en chœur :
[quote]Filles : Prends un casse-noisette alors.
Hop, on enchaîne sur les particularités des divers rhums arrangés et je me décide. Hélas, le bar n’accepte pas la carte bleue et Simon et moi nous voyons contraints d’aller retirer dans la banque la plus proche.
En sortant, coïncidence : nous croisons Rachel. Rachel est une vieille amie de Simon avec qui il a plus ou moins flirté il y a des années. Grande blonde plantureuse et exubérante, elle m’a toujours intimidé. Et les années n’ont apparemment pas changé la donne. Je tente de faire bonne figure, mais dès qu’il s’agit de relancer la discussion, je bloque ; façon vieux relent d’AFC. De toute manière, c’est après Simon qu’elle en a.
Détour par le banque et retour. Je laisse Simon et Rachel dans un coin du bar et m’en vais commander près du groupe accosté plus tôt. Les filles me voient arriver de loin et se mettent à glousser. L’une d’elle – la bobo à mèche – s’est faite isoler par un jeune surfeur tout aussi mécheux qu’elle.
[quote]Roots : Alors ce casse-noisette ?
M : Attends, je vais te dire ça, j’ai pas encore commandé.
Gars : Ben tiens, j’ai une tête de mort si tu veux goûter.
Il me tend un verre de cantine rempli d’un liquide rouge.
[quote]M : C’est cool. Je trempe juste mes lèvres histoire de pas te refiler le sida.
Roots : De toute manière ça se transmet pas comme ça.
M : Donc t’as pas peur que je goûte ton rhum ?
Roots : Ben je veux bien que tu me transmettes le sida, mais t’y arriveras pas de cette manière.
Regard plein de sous-entendus. J’apprendrais par la suite que le gars à la tête de mort est son copain. Sympa.
Pour l’anecdote, le petit groupe tape tout juste les vingt ans et les filles sont en Histoire de l’Art. Parfait, c’était mon cursus.
La bobo revient, faussement énervée, et court-circuite notre discussion :
[quote]Bobo : Non mais les filles, ça va pas de me laisser seule avec un boulet pareil ? Le mec voulait mon numéro. En m’abordant par un « Je te trouve très belle. » ? Sérieusement ?
M [un brin irrité par son intrusion] : Et comment faut la jouer pour te plaire ?
Bobo : J’en sais rien mais ça, ça me coupe toute envie de parler.
Là, je lui lance un regard profond, façon beau gosse des bacs à sable :
[quote]M : Non mais il a raison, t’es très belle.
Puis immédiatement, à ses copines :
[quote]M : On va peut-être pouvoir continuer notre discussion comme ça…
En effet, ça lui coupé toute envie de parler.
Badinages, je profite de mon statut d’archéologue repenti pour connecter sur l’histoire de l’art tout en augmentant ma valeur, puis la discussion revient naturellement à la mécheuse et l’abordage foiré du surfeur :
[quote]Bobo : De toute façon, les mecs savent pas séduire.
M : Les filles sont bien pire dans le genre.
Bobo : Tu déconnes. Une fille, il suffit d’un lapdance pour emballer un mec.
M : Alors d’une, j’appelle pas ça de la séduction, de deux, ça marche avec les minots de vingt ans.
Bobo : Les minots ça m’intéresse pas.
M : Ca nous fait un point commun. Je ne séduis jamais que les filles plus âgées.
Les filles [en chœur] : Ô mais non, c’est bête.
La puissance de la barrière.
Sur ce nous rejoignent Simon et Rachel. Gros, gros réflexe d’AFC de ma part : Rachel va pour s’asseoir sur le tabouret à côté de moi. Sauf que, le bar étant bondé, elle est obligée pour s’installer de frotter son opulente poitrine à mon bras. Je le retire précipitamment en lâchant un piteux :
[quote]M : Euh… Pardon.
J’essaie de me raccrocher à la première branche venue :
[quote]M : T’arrive au bon moment, je dois un verre à Simon. On va dire que c’est ma tournée ; tu bois quoi ?
Pas terrible, mais c’est toujours mieux qu’un silence gêné.
Du coup je discute un peu avec elle et mon pote. Rachel est étrangement tactile. Je la soupçonne d’avoir compris à quoi je jouais avec les filles du bar et de s’être improvisée winggirl pour me faire mousser un peu.
Ce qui ne rate pas. Au bout de cinq minutes de ce petit jeu, la bobo se penche vers moi, alors que je lui tournais le dos :
[quote]Bobo : Ca y est, je sais.
M : De quoi ?
Bobo : Tu m’avais demandé comment il fallait la jouer pour me plaire.
M : Ouais…
Bobo : En me snobant, ça marche bien.
Arrêt sur image. Bon, là c’est bon. J’ai compris que c’était gagné, ou du moins très bien engagé. Mais le thème de la soirée étant Crash’n Burn, je m’y tiens jusqu’au bout :
[quote]M : Donc là, t’es en train de me dire que je t’excite…
Bobo : Euh, je… que… mais non c’est…
Et la voilà toute penaude qui se sent obligée de se justifier. Rhaaa, et dire qu’à vingt ans c’est des filles comme elle qui me faisaient tourner en bourrique.
Il est une heure du matin, d’aucuns travaillent le lendemain. Ejection de la soirée dans l'ivresse et la bonne humeur.
Bilan :
Les openers élaborés, ça sert à rien. Je sais pas où aller / quoi boire / whatever… ça va très bien. Si la fille en face est réceptive, ça se fera tout seul.
Sorties au bon moment, les barrières, c’est démoniaque.
Les amis, c’est la vie. Brassens a tout compris.
Ici Boulogne, à vous les studios.
Depuis qu’il est père de famille, mon vieux pote Simon et moi avons moins l’opportunité de sortir. Aussi, quand l’occasion se présente, on aime la rentabiliser. Et pas perdre notre temps à un match d’impro de piètre qualité.
Devant le spectacle proposé ce soir-là au Grillon Bar, nous décidons de nous évader et de regagner un pub sympa du centre de Bordeaux. Après une discussion comme seuls en ont des vieux loups de mer, nous décidons de pimenter la soirée par quelques abordages.
Le premier est un groupe de trois nanas à notre gauche. Une moche, une banale, une mignonne. Il y en a pour tous les goûts :
[quote]Moi (M) : Excusez-moi les filles. Mon ami et moi n’arrivons pas à nous décider sur le prochain bar à visiter. Vous en connaissez des sympas pas trop loin ?
Simon (S) : Ouais, parce qu’on est pas de Bordeaux et on aimerait se faire la tournée des grands ducs.
Je lui lance un regard, qu’il me renvoie avec un sourire en coin. On s’est compris : ce soir, ce sera mytho à tous les étages, paillettes dans les yeux, arsenic et vieilles dentelles.
S’ensuit une discussion dynamique mais sans grand intérêt sur nos goûts et préférences. La plus mignonne des trois reste en retrait. Tant pis. Pour autant, ses copines sont en feu.
A la banale :
[quote]M : Alors tu nous conseilles le Fish’n Ships, euh…
B : Alien.
M [Manquant m’étouffer] : Alien ?!
B : Non, Hélène !
Simon éclate de rire :
[quote]S : Ben écoute Hélène, mon pote là, c’est Donovan, et moi c’est Dave. Comme ça, si t’as des envies de fromages...
M [En mode roues libres] : Ouais, Dave, c’est un peu l’ami molette.
Craquage, Simon et moi nous esclaffons comme des gorets devant les regards éberlués des demoiselles. Il y a longtemps qu’on avait pas ri comme ça sur des blagues de collégiens. Et ça vaut bien tous les numcloses du monde.
[quote]S : Bon les filles, on s’est pas encore décidé sur le bar, mais le Fish’n Ships tient la corde.
B : Non mais sinon vous pouvez rester.
Désolé les filles, mais de nouvelles aventures nous attendaient.
Direction le Corsaire, une distillerie aménagée à la manière d’un galion espagnol du 16e siècle. C’est ici que mes collègues apprentis archéologues et moi venions écluser nos shooters de rhums entre deux partiels. La population n’a pas changée depuis : beaucoup d’étudiants. Et surtout d’étudiantes.
Repérage d’un groupe de trois nanas accompagnées d’un mec. Deux d’entre elles sont très mignonnes – une bourgeoise à mèche et une roots – la dernière n’a malheureusement rien pour soulever les cœurs.
Première étape, neutraliser le gars, qui a tout un tas de cadavres de shooters sur son bout de zinc :
[quote]M : Salut mec. Toi qui a l’air d’être un habitué, t’as pas quelques conseils à me donner. Y tellement de choix.
Gars : Euh, ouais... Le tête de mort est pas mal.
M : Hum, ça m’a l’air un peu trop violent pour commencer.
Aux aguets depuis mon accostage, les filles dégainent en chœur :
[quote]Filles : Prends un casse-noisette alors.
Hop, on enchaîne sur les particularités des divers rhums arrangés et je me décide. Hélas, le bar n’accepte pas la carte bleue et Simon et moi nous voyons contraints d’aller retirer dans la banque la plus proche.
En sortant, coïncidence : nous croisons Rachel. Rachel est une vieille amie de Simon avec qui il a plus ou moins flirté il y a des années. Grande blonde plantureuse et exubérante, elle m’a toujours intimidé. Et les années n’ont apparemment pas changé la donne. Je tente de faire bonne figure, mais dès qu’il s’agit de relancer la discussion, je bloque ; façon vieux relent d’AFC. De toute manière, c’est après Simon qu’elle en a.
Détour par le banque et retour. Je laisse Simon et Rachel dans un coin du bar et m’en vais commander près du groupe accosté plus tôt. Les filles me voient arriver de loin et se mettent à glousser. L’une d’elle – la bobo à mèche – s’est faite isoler par un jeune surfeur tout aussi mécheux qu’elle.
[quote]Roots : Alors ce casse-noisette ?
M : Attends, je vais te dire ça, j’ai pas encore commandé.
Gars : Ben tiens, j’ai une tête de mort si tu veux goûter.
Il me tend un verre de cantine rempli d’un liquide rouge.
[quote]M : C’est cool. Je trempe juste mes lèvres histoire de pas te refiler le sida.
Roots : De toute manière ça se transmet pas comme ça.
M : Donc t’as pas peur que je goûte ton rhum ?
Roots : Ben je veux bien que tu me transmettes le sida, mais t’y arriveras pas de cette manière.
Regard plein de sous-entendus. J’apprendrais par la suite que le gars à la tête de mort est son copain. Sympa.
Pour l’anecdote, le petit groupe tape tout juste les vingt ans et les filles sont en Histoire de l’Art. Parfait, c’était mon cursus.
La bobo revient, faussement énervée, et court-circuite notre discussion :
[quote]Bobo : Non mais les filles, ça va pas de me laisser seule avec un boulet pareil ? Le mec voulait mon numéro. En m’abordant par un « Je te trouve très belle. » ? Sérieusement ?
M [un brin irrité par son intrusion] : Et comment faut la jouer pour te plaire ?
Bobo : J’en sais rien mais ça, ça me coupe toute envie de parler.
Là, je lui lance un regard profond, façon beau gosse des bacs à sable :
[quote]M : Non mais il a raison, t’es très belle.
Puis immédiatement, à ses copines :
[quote]M : On va peut-être pouvoir continuer notre discussion comme ça…
En effet, ça lui coupé toute envie de parler.
Badinages, je profite de mon statut d’archéologue repenti pour connecter sur l’histoire de l’art tout en augmentant ma valeur, puis la discussion revient naturellement à la mécheuse et l’abordage foiré du surfeur :
[quote]Bobo : De toute façon, les mecs savent pas séduire.
M : Les filles sont bien pire dans le genre.
Bobo : Tu déconnes. Une fille, il suffit d’un lapdance pour emballer un mec.
M : Alors d’une, j’appelle pas ça de la séduction, de deux, ça marche avec les minots de vingt ans.
Bobo : Les minots ça m’intéresse pas.
M : Ca nous fait un point commun. Je ne séduis jamais que les filles plus âgées.
Les filles [en chœur] : Ô mais non, c’est bête.
La puissance de la barrière.
Sur ce nous rejoignent Simon et Rachel. Gros, gros réflexe d’AFC de ma part : Rachel va pour s’asseoir sur le tabouret à côté de moi. Sauf que, le bar étant bondé, elle est obligée pour s’installer de frotter son opulente poitrine à mon bras. Je le retire précipitamment en lâchant un piteux :
[quote]M : Euh… Pardon.
J’essaie de me raccrocher à la première branche venue :
[quote]M : T’arrive au bon moment, je dois un verre à Simon. On va dire que c’est ma tournée ; tu bois quoi ?
Pas terrible, mais c’est toujours mieux qu’un silence gêné.
Du coup je discute un peu avec elle et mon pote. Rachel est étrangement tactile. Je la soupçonne d’avoir compris à quoi je jouais avec les filles du bar et de s’être improvisée winggirl pour me faire mousser un peu.
Ce qui ne rate pas. Au bout de cinq minutes de ce petit jeu, la bobo se penche vers moi, alors que je lui tournais le dos :
[quote]Bobo : Ca y est, je sais.
M : De quoi ?
Bobo : Tu m’avais demandé comment il fallait la jouer pour me plaire.
M : Ouais…
Bobo : En me snobant, ça marche bien.
Arrêt sur image. Bon, là c’est bon. J’ai compris que c’était gagné, ou du moins très bien engagé. Mais le thème de la soirée étant Crash’n Burn, je m’y tiens jusqu’au bout :
[quote]M : Donc là, t’es en train de me dire que je t’excite…
Bobo : Euh, je… que… mais non c’est…
Et la voilà toute penaude qui se sent obligée de se justifier. Rhaaa, et dire qu’à vingt ans c’est des filles comme elle qui me faisaient tourner en bourrique.
Il est une heure du matin, d’aucuns travaillent le lendemain. Ejection de la soirée dans l'ivresse et la bonne humeur.
Bilan :
Les openers élaborés, ça sert à rien. Je sais pas où aller / quoi boire / whatever… ça va très bien. Si la fille en face est réceptive, ça se fera tout seul.
Sorties au bon moment, les barrières, c’est démoniaque.
Les amis, c’est la vie. Brassens a tout compris.
Ici Boulogne, à vous les studios.