- Lun Mai 06, 2013 12:04 am
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La nuit avait été longue - ou courte, question de point de vue - mais je devais me lever tôt pour rencontrer mon éditeur, et le reste de ma semaine se trouvait en province pour un travail purement rémunérateur. Nous ne pouvions nous revoir avant longtemps, et nous n'avions que quelques minutes pour nous quitter et convenir de nous retrouver. Heureusement, la destination de mon weekend suivant était suffisamment glamour pour lui proposer de m'y rejoindre, et je nettoyai mon emploi du temps pour pouvoir lui consacrer la quasi totalité des deux jours qu'elle passerait sur place. Je partis ainsi de chez elle, sûr de la revoir et gonflés de mots d'amour susurrés.
Après une semaine interminable, chaque nuit étant entrecoupée de ces textes instantanés signalés au moyen d'une sonnerie ne permettant pas un endormissement très serein, le weekend arriva enfin. L'aéroport de Barcelone, l'air chaud du mois d'avril en Espagne, ma petite auto anglaise au charme désuet, tout était prêt pour son arrivée, toute de blanc vêtue à l'exception d'une exquise cape beige. Nous nous enlaçâmes, heureux, sans qu'elle eut à se hisser à ma hauteur, chose particulièrement rare pour être soulignée.
Le triplex terrasse sans vis à vis dont j'avais la garde était le nid idéal pour nos ébats, et le temps radieux lui permit de parader en tenue d'Eve alors que je lui préparai à manger. Elle ne connaissait Barcelone que par bribes, à la manière des banlieusards qui ne connaissent de Paris qu'une centaine de mètres autour de trois ou quatre stations de métro. Ancien habitant et visiteur fréquent, j'avais mes habitudes et je lui fis découvrir la ville à ma manière.
Une chose, cependant, vint obscurcir ces deux jours parfaits, cette réflexion qu'elle eut en repartant, ne laissant aucun doute sur le "problème" que représentait mon absence régulière de la capitale.
l'expérience est une lanterne qui n'éclaire que celui qui la porte