- Jeu Aoû 21, 2014 11:57 pm
#156964
Ouvrir un journal est une idée qui m'est venue quand je n'avais plus internet et regrettait de ne pouvoir partager avec vous quelques récits, commençons donc directement dans le vif du sujet.
Introduction
Quand je suis arrivé à Paris, dans la vacuité de mon nouveau petit studio estudiantin, l'ennui me guettait. Mêlé à l'excitation, évidemment.
J'avais d'abord sillonné les grands boulevards embués de milliers de touristes encapuchonnés sous de longs k-way, longé le canal Saint-Martin sous le crépitement des photographies asiatiques avant de retourner à l'ennui de mon arrondissement au prix de quelques bières blanches.
Puis, le soir tombant, tandis que montait l'impression de s'encager, me venait l'envie de m'immiscer dans la nuit avec urgence.
Quelques jours plus tôt, un groupe m'avait parlé d'une soirée dans le 13ème, avec de la musique audible sans saigner, dans un endroit joli entre quelques jolies filles. Et gratuite. La belle affaire.
Ivre de mon envie de rire et de sociabiliser, je réunis en vitesse mes pièces jaunes pour un ticket de métro.
Dans ma veste de seconde main préférée, assortie à ma barbe brunissante, je monte vers la terrasse impassiblement, feignant une couleur dorée à ma carte définitivement bleue auprès du videur.
Après quelques cigarettes échangées contre des discussions cendrées au bar, je rejoins, bière à la main, un grand groupe hétéroclite qui me sert gracieusement du rosé bon marché.
Je parle de mon arrivée dans la ville, de ma recherche de musiques innovantes la nuit mais aussi de mes études le jour.
J'écoute et relance sur les études de communication, représentées par deux filles du groupe.
Un certain hâle rosé dans mon esprit aidant, je me contente d'une gentille moquerie. Le vin est toujours utile pour griser ses noirceurs.
[quote]M : C'est un peu stéréotype, cette réponse dans la bouche d'une jolie fille en 2014, non ?
(Je précise le sourire, dont je sous-estimais la capacité à rendre tout échange plus nuancé et riche)
L'échange n'est pas vain, mon flux de parole se libère et en plus, une nouvelle arrive dans le groupe.
Une fille à me transformer en Barry White pendant l'enregistrement de Never gonna give you up.
De simples présentations font cependant l'affaire.
C'est lors d'une discussion de groupe relative à la seconde vie des musiques kitsch, qu'a lieu dans mon esprit une illumination au sujet de l'élue de mes nerfs optiques.
Avant de repartir me chercher un verre, la rapprochant de moi, je lui révèle à l'oreille ma pensée, comme un enfant impatient d'annoncer sa bêtise :
[quote]M : Maintenant que tu avoues être fan de ce genre et que je m'en vais, je dois te le dire, j'aime beaucoup ton air de Corynne Charby
Si je devais créer un slogan pour cette phrase d'accroche, ce serait En cherchant à s'amuser, on fait bien plus qu'amuser.
A suivre.
Introduction
Quand je suis arrivé à Paris, dans la vacuité de mon nouveau petit studio estudiantin, l'ennui me guettait. Mêlé à l'excitation, évidemment.
J'avais d'abord sillonné les grands boulevards embués de milliers de touristes encapuchonnés sous de longs k-way, longé le canal Saint-Martin sous le crépitement des photographies asiatiques avant de retourner à l'ennui de mon arrondissement au prix de quelques bières blanches.
Puis, le soir tombant, tandis que montait l'impression de s'encager, me venait l'envie de m'immiscer dans la nuit avec urgence.
Quelques jours plus tôt, un groupe m'avait parlé d'une soirée dans le 13ème, avec de la musique audible sans saigner, dans un endroit joli entre quelques jolies filles. Et gratuite. La belle affaire.
Ivre de mon envie de rire et de sociabiliser, je réunis en vitesse mes pièces jaunes pour un ticket de métro.
Dans ma veste de seconde main préférée, assortie à ma barbe brunissante, je monte vers la terrasse impassiblement, feignant une couleur dorée à ma carte définitivement bleue auprès du videur.
Après quelques cigarettes échangées contre des discussions cendrées au bar, je rejoins, bière à la main, un grand groupe hétéroclite qui me sert gracieusement du rosé bon marché.
Je parle de mon arrivée dans la ville, de ma recherche de musiques innovantes la nuit mais aussi de mes études le jour.
J'écoute et relance sur les études de communication, représentées par deux filles du groupe.
Un certain hâle rosé dans mon esprit aidant, je me contente d'une gentille moquerie. Le vin est toujours utile pour griser ses noirceurs.
[quote]M : C'est un peu stéréotype, cette réponse dans la bouche d'une jolie fille en 2014, non ?
(Je précise le sourire, dont je sous-estimais la capacité à rendre tout échange plus nuancé et riche)
L'échange n'est pas vain, mon flux de parole se libère et en plus, une nouvelle arrive dans le groupe.
Une fille à me transformer en Barry White pendant l'enregistrement de Never gonna give you up.
De simples présentations font cependant l'affaire.
C'est lors d'une discussion de groupe relative à la seconde vie des musiques kitsch, qu'a lieu dans mon esprit une illumination au sujet de l'élue de mes nerfs optiques.
Avant de repartir me chercher un verre, la rapprochant de moi, je lui révèle à l'oreille ma pensée, comme un enfant impatient d'annoncer sa bêtise :
[quote]M : Maintenant que tu avoues être fan de ce genre et que je m'en vais, je dois te le dire, j'aime beaucoup ton air de Corynne Charby
Si je devais créer un slogan pour cette phrase d'accroche, ce serait En cherchant à s'amuser, on fait bien plus qu'amuser.
A suivre.