- Mer Juin 03, 2020 4:07 pm
#187555
Bonjour
J'avais besoin depuis plusieurs jours de coucher sur l'écran, ce qui est moins joli que sur le papier, des éléments issues de mes dernières relations longues...et de m'en référer à vos avis, vos propres expériences.
Voilà maintenant 1 mois je prenais la décision assez violente de demander à ma dernière ex de quitter mon domicile, de sortir de mon existence. Comme chacune des dernières relations que je clos plus ou moins brutalement après une période de ruminations dans l'impossibilité de faire entendre et respecter les limites pourtant communiquées à mes ex-partenaires.
Solène (je change volontairement son prénom) a 27 ans. Je l'ai rencontrée au travail. A l'orée de l'été 2018. Dans un milieu professionnel porté sur la relation d'aide. Faisant le tour des bureaux pour saluer les collègues, je parvenais au niveau de celui où elle était installée derrière un ordinateur et un poste téléphonique, s'activant à l'étude de dossiers. Ses cheveux, sa silhouette, son visage, tout de son apparence m'a immédiatement interpellé. Je m'installais devant le bureau voisin pour échanger quelques minutes avec elle. J'en profitais naturellement pour lui souhaiter la bienvenue dans notre boîte, chose qui, me dira-t-elle a posteriori, l'aura touchée, tant les mouvements nombreux de nouveaux salariés en CDD auront possiblement érodé les équipes à cultiver l'accueil des nouveaux de leurs nouveaux équipiers, a fortiori voués à ne pas être maintenus dans leur équipe. Bref, quelques temps après cette rencontre, j'apprendrai qu'elle sera affectée plus longuement sur mon équipe...dans le même bureau.
Solène est en couple. Depuis plusieurs mois avec un homme rencontré sur un SDR. Situation professionnelle de celui-ci relativement confortable. Du moins dans la représentation que je me fais des détails évoqués par S. Pour ma part, à ce moment-là, je suis en couple également. Tous deux venons d'emménager conjugalement dans nos relations respectives.
Sensible à la théorie de "l'enceinte close", je me détache totalement de tout but avec Solène si ce n'est de badiner et surtout évoquer avec fierté les aménagements apportés à mon domicile conjugal, puis progressivement toutes les conquêtes féminines antérieures et anecdotes que je me grisais de lui raconter, me surprenant à chaque fois à l'envie de m'écouter, d'interrompre ses tâches pour cela. Je me demandais comment elle pouvait s’intéresser à mes récits alors que concrètement ce type de comportement fait fuir toute femme ou constitue une répulsion car assimilé à un comportement goujat ou égocentrique.
A cette époque, des doutes revenaient régulièrement quand à mes projections, mes sentiments pour ma partenaire du moment. Je vivais de plus en plus difficilement les sautes d'humeur intenses, les débordements émotionnels, une gestion de stress chaotique où j'avais le sentiment de m'épuiser à la rassurer. Pourtant c'est une personne pour qui j'avais une profonde affection. Rencontrée aussi au travail, dans la même boîte 6 ans plus tôt. En fait, j'avais beaucoup de mal à ressentir un désir sexuel.
Les mois passèrent, Solène me racontait de plus en plus ses déceptions avec son partenaire du moment. J'apprendrai plus tard en couple avec elle, avoir dû soutenir seule une IVG. Elle décrivait son homme comme renfermé sur lui-même, évitant toute communication avec elle, passant ses journées sur son ordinateur portable pour le travail et laissant des tasses de café vides s'empiler et qu'il ne daignait pas nettoyer. Elle se plaignait de devoir porter la plupart des tâches ménagères à sa charge. Pendant que mon ex de l'époque se plaignait que je rentre de plus en plus tard du travail, de devoir porter de plus en plus de tâches ménagères également, publiant avec un excès démesuré à mes yeux des posts facebook féministes et sur la charge mentale des femmes.
De plus en plus, je me sentais perdu. M'éloignant de Barbara et la vie avec sa petite fille, étranger à ce monde-là où chaque jour consistait aussi à répéter, rappeler les limites à une enfant, contribuer à son éducation. Puis éponger les angoisses de Barbara qui, plongée dans une réelle dépendance affective à notre couple, ne supportait plus que je développe mes centres d'intérêts personnels (recherche de biens immobiliers, sorties au bar entre potes,etc.). Elle finissait pas s'en indifférer voire par mépriser mes amis, mes centres d'intérêts, mes passions, impatience à partir de chez ma famille qui vit pourtant à 600kms. En fait, elle méprisait ma personne tant qu'elle ne percevait pas que toute mon énergie lui était vouée. Etouffement. Rage de ne pas être compris, entendu, malgré les mots que je tentais de lui formuler, certes dans un ton trop agacé en retour, comme incapable de poser des digues à ma colère et à mon indignation. C'est ce que je ressentais. Et en même temps, de plus en plus, irrésistiblement attiré par Solène, sans enfant, avec qui tout serait possible pour construire cette vie normative de fonder une famille.
Le lendemain de la St valentin, Solène me confiait que ça ne s'était pas très bien passé avec son homme. Qu'il l'avait emmené manger dans un restaurant gastronomique mais qu'elle s'était refusée à lui..."J'ai pas été cool avec lui"...Avant d'ajouter:"J'aurais aimé être avec quelqu'un d'autre...". Me sentant visé par cette remarque, je trouve l'astuce de me dégager de la situation en lui posant innocemment la question de savoir si elle avait un amant. Elle est trés surprise, mal à l'aise:"Non, pas du tout...". Plus tard, une fois ensemble elle me dira que c'est bien ma présence avec elle qu'elle avait désiré.
Les semaines se poursuivent. Elle dit avoir quitté son ex. Elle s'est trouvé un appartement et s'est faite racheter la moitié du mobilier que le ménage avait pour l'investir dans son appartement. De mon côté, je tergiverse. Mais plus je tergiverse , plus je sens que Solène s'impatiente:"Mais qu'est-ce que tu fais dans cette vie? Pourquoi cherches-tu à la réparer?" Je ne savais pas comment interpréter la situation. Je trouvais ces questionnements déplacés. Irrespectueux de la personne de mon ex. De mon histoire avec elle. Mais impossible de résister à l'attrait qu'elle opérait sur moi. Elle me veut. Je le vois bien. Et plus j'attends, plus je sens le risque de la perdre. Alors que rien de physique n'a démarré. Un désaccord professionnel intervient. Je constate qu'elle ne comprend rien au point de vue que je lui expose. Notre désaccord et incompréhension la troublent. Elle quitte le bureau, fuit la communication. Je reste pantois. C'est la stagiaire qui deviendra alors sa confidente. En discutant avec celle-ci je comprends que tout cela prend des proportions non professionnelles. J'invite Solène à déjeuner un midi. Car il est important de clarifier la situation et la communication. Solène m'avoue que je l'attire. Je lui demande de comprendre que ma rupture prend en compte la vie d'une enfant qui verra possiblement ses repères et sa scolarité bouleversés. Qu'il est nécessaire d'attendre quelques temps de plus. Elle comprend. Du moins de ce que j'en perçois mais me dit:"Nous ne débuterons rien tant que chacun n'a pas son histoire terminée. Je veux qu'on fasse les choses proprement."
Le cours logique se poursuit. Je me sépare de Barbara. Nous débutons notre histoire. Tout débute idylliquement. J'ai bien en tête le besoin d'avoir mon propre espace. De ne pas me précipiter à corps perdu dans cette nouvelle histoire. Durant 3 mois, nous nous voyons très fréquemment. Principalement chez elle, car l'appartement était plus confortable. Je vends mon véhicule pour amortir l'acquisition immobilière que je réalisais, un appartement en ville. La ville où nous vivons est de 150000 habitants, je projette de le transformer en bien locatif et entrevoit une rénovation à réaliser. Ce projet me prend de plus en plus d'énergie. Je baisse ma garde progressivement. Je veux dire que je ne fais plus attention aux nombreuses erreurs que je commets. Je m'installe H24 chez elle jusqu'en octobre, quitte l'appartement que j'avais en location début septembre durant la phase travaux du bien que je viens d'acquérir. Les artisans ne font pas leur travail. Tout ne se passe pas du tout comme prévu. Nous sommes contraints de nous installer temporairement chez la mère de Solène. Cela durera 3 mois. 3 mois où l'enfer débutera: remarques désobligeantes, tentatives de rabaisser mon niveau d'énergie, je manque d'"ambition" à ses yeux, je ne travaille pas aussi vite et bien que X son père, ..."Je me rends compte que je n'ai pas assez pensé à moi-même" dira-t-elle. Je la trouve de plus en plus distante émotionnellement, froide. Désagréable et deplus en plus méprisante si je ne suis pas disponible à l'écouter, la prendre dans mes bras, etc. Alors que je me croyais assez solide, je me mets à douter sur moi-même. Evidemment cela contribue à accentuer la chute libre de son niveau d'intérêt. "Le fait de vivre chez ma mère doit faire remonter mes vieux mécanismes que j'avais" explique-t-elle à mes incompréhensions sur son changement global d'attitude. Alors qu'elle se projetait après deux semaines de relation dans un avenir où elle pourrait avoir un enfant avec moi, de sa propre initiative, me montrant des photos d'elle avec le bébé de sa meilleure amie qu'elle n'a cotoyé que dans cette période d'envie d'enfanter, tout cela, tout ce château de cartes n'existait plus nulle part dans ses projets et l'agenda. L'agenda était d'ailleurs devenu bien mystérieux. Je savais bien évidemment que la conséquence des choix que j'avais dû lui/nous faire subir avait nettement entamé l'avenir de la relation. Je croyais naïvement que nous dépasserions cela.
Puis nous emménageons enfin dans l'appartement. Solène va régulièrement à la piscine. Elle a besoin de perdre beaucoup de poids. Je ne lui en faisais jamais la remarque. Une amie l'y rejoint souvent. Comme si faire une activité seule ne pouvait être. Elle sait que je n'aime pas me rendre à la piscine, je fuis un peu le contact de l'eau + foule. Je préfère la rivière sauvage à la plage l'été. Bref, le temps passe, je ne sais plus par quel moyen faire remonter le niveau d'intérêt. Je suis pris par mes travaux mais aussi épuisé par cette situation en dent de scie où je la trouve par moment rabat-joie, dédaigneuse de ce que je propose, même dans l'humour. Parfaitement insensible ou méprisante de toutes mes initiatives. A certains instants. Lui faisant la remarque qu'elle me fasse la tête d'avoir signifié ce que je percevais, elle me reproche de lui faire un reproche et donc que :"Tu ne me respectes pas." Je lui dis de faire ses valises et de quitter mon domicile le lendemain. Elle voudra entendre et croire que je l'avais immédiatement mise dehors.
Deux semaines passent. Nous tentons de nous retrouver. Nouvelle erreur j'arrive avec des fleurs. Incroyable de me voir faire toutes les erreurs de débutant comme un adolescent. Nous échangeons, reconnaissons nos torts, tout du moins elle me fait bien comprendre l'insécurité dans laquelle je l'avais plongée à la mettre dehors en pleine nuit. Elle n'entend pas ma nuance. Nous décidons d'aller courir 3 jours plus tard pour nous retrouver. Nos sentiments avoués sont toujours là, mais je ne sais pas trop croire des siens; j'ai des sérieux doutes. Elle met de l'énergie pour se montrer plus tendre par moments donc je me convaincs que je dois encore apprendre à la connaître...
Ces trois jours après, durant les premières minutes de nos retrouvailles, je la surprends à me parler d'un type qui lui a parlé géopolitique à la piscine...Il lui a proposé un verre...Son regard était totalement détourné du mien. Je l'interrompt: quel est le sens, l'intérêt et la délicatesse de me parler de ce type avec lequel tu n'avais pas envie d'aller boire un verre? Elle s'en excuse et dira plus tard qu'elle aurait aimé que je l'accompagne, chose qu'elle avait demandé au début mais plus les semaines suivantes sachant mon désintérêt pour cette activité. Je préfère courir lui rappelais-je.
Elle viendra passer le confinement chez moi. Retrouvailles, sport quotidien, effort quotidien pour affiner sa silhouette. Je lui fais part de mon admiration pour sa persévérance. Puis, nouvelle conduite alimentaire: bio, légumes, plats vegans etc. Toute sa conduite alimentaire et bien-être qu'elle ne mettait pas en place à mes côtés avaient soudainement jailli. Je me questionnais sur cette rencontre à la piscine./...Etait-ce celle-ci qui la motivait à changer autant??? Je la suprenais à prendre une photo de l'assiette qu'elle avait préparé pour la commenter et la partager sur les réseaux sociaux, chose qu'elle ne faisait jamais. Au moment où je m'approche pour voir quel commentaire elle place sur la photo, elle se détourne avec son téléphone "Non, ne regarde pas, ça me gène..." puis "C'est pour Anne" cette fameuse amie qui va à la piscine avec elle.
Je ne suis plus parvenu à remonter la pente des doutes. Deux mois de confinement sans vraiment de heurts pourtant. Tout n'est pas rose mais nous nous surprenons à apprécier nos repères quotidiens entre sport, lectures et netflix à gogo. Mais pour moi c'est un peu chiant et plan plan. J'ai le sentiment qu'elle n'est plus en mesure de proposer quoi que ce soit d'émotionnellement fort entre nous, que tout dépend de mon propre investissement. Elle désinvestit la plupart des tâches ménagères. Elle désavoue mes goûts et mes choix de couleur vestimentaire. Lors d'une dispute, elle étant assise, me demande de lui parler à genoux lorsqu'elle s'aperçoit que je prends une chaise pour me mettre à son niveau.
En sortie de confinement, elle m'enfonce ses ongles dans le bras. Je lui indique qu'elle me fait mal et d'arrêter. Elle me regarde, me tourne le dos; ne s'excusera pas. Comme d'habitude. Elle ne s'excusera seulement que pendant le déluge de reproches finaux que je lui ferai en lui demandant de sortir de ma vie et que je ne supportais plus cette attitude méprisante et suffisante; ses remarques venimeuses; qui pour moi ne sont pas de l'ordre de l'amour, contrairement à ce qu'elle défend pourtant de ses soit disants sentiments.
Depuis l'indifférence et la distance formelle se sont installées dans sa manière de communiquer et correspondre. Aucun mot émotionnel. Que de la logistique. Et ses mots qui me reviennent au retour de séance de thérapie énergétique qu'elle reprenait:"Ce sont mes chakras d'amour qui sont fermés, m'a dit la thérapeute, que j'avais comme un coeur de pierre car j'avais été blessée auparavant pendant que toi tu as ton Féminin de blessé".
Pour compléter le tableau, c'est une personne qui avait peu d'entourage social. Elle ne s'intéressait pas ou peu aux gens sauf professionnellement. Elle n'a accordé que peu d'intérêts à partager du temps avec ma famille contrairement à ce que je tentais de faire avec la sienne. D'ailleurs elle m'évinçait de plus en plus de ses rencontres avec sa famille.
En écoutant le séminaire typologie des femmes, je lui ai trouvé beaucoup de trait de la Jouisseuse, de la Fascinée, un peu de la mondaine par rapport à son "ambition" que je ne parvenais pas clairement à déchiffrer.
Question:
1. A quel moment les signes étaient suffisants pour ne pas s'engager davantage sur la poursuite ou l'engagement dans cette relation?
2. Comment est il possible de perdre autant ses moyens dans un relationnel toxique?
3. Comment F peut-elle autant cacher son jeu?
4. Comment F peut nourrir un tel mépris alors qu'elle prône la bienveillance, fait un métier dont la bienveillance est le maître-mot, voue un culte pour les énergies, etc.?
5. Quel type de F est stable pour fonder des projets? La normative? La dépendante consentante? (cf séminaire Relations longues II - Typologie des femmes)
Voilà où à l'heure actuelle, à l'orée de mes 40 ans, ma réflexion et mes questionnements en sont...
Je vous remercie d'avoir fait l'effort de me lire. J'espère pouvoir échanger avec vous, entendre vos avis et points de vue aussi cashs et francs soient ils...
Je cherche seulement à rompre avec cette répétition de choix amoureux qui semblent ne pas me correspondre.
Merci pour votre aide.
J'avais besoin depuis plusieurs jours de coucher sur l'écran, ce qui est moins joli que sur le papier, des éléments issues de mes dernières relations longues...et de m'en référer à vos avis, vos propres expériences.
Voilà maintenant 1 mois je prenais la décision assez violente de demander à ma dernière ex de quitter mon domicile, de sortir de mon existence. Comme chacune des dernières relations que je clos plus ou moins brutalement après une période de ruminations dans l'impossibilité de faire entendre et respecter les limites pourtant communiquées à mes ex-partenaires.
Solène (je change volontairement son prénom) a 27 ans. Je l'ai rencontrée au travail. A l'orée de l'été 2018. Dans un milieu professionnel porté sur la relation d'aide. Faisant le tour des bureaux pour saluer les collègues, je parvenais au niveau de celui où elle était installée derrière un ordinateur et un poste téléphonique, s'activant à l'étude de dossiers. Ses cheveux, sa silhouette, son visage, tout de son apparence m'a immédiatement interpellé. Je m'installais devant le bureau voisin pour échanger quelques minutes avec elle. J'en profitais naturellement pour lui souhaiter la bienvenue dans notre boîte, chose qui, me dira-t-elle a posteriori, l'aura touchée, tant les mouvements nombreux de nouveaux salariés en CDD auront possiblement érodé les équipes à cultiver l'accueil des nouveaux de leurs nouveaux équipiers, a fortiori voués à ne pas être maintenus dans leur équipe. Bref, quelques temps après cette rencontre, j'apprendrai qu'elle sera affectée plus longuement sur mon équipe...dans le même bureau.
Solène est en couple. Depuis plusieurs mois avec un homme rencontré sur un SDR. Situation professionnelle de celui-ci relativement confortable. Du moins dans la représentation que je me fais des détails évoqués par S. Pour ma part, à ce moment-là, je suis en couple également. Tous deux venons d'emménager conjugalement dans nos relations respectives.
Sensible à la théorie de "l'enceinte close", je me détache totalement de tout but avec Solène si ce n'est de badiner et surtout évoquer avec fierté les aménagements apportés à mon domicile conjugal, puis progressivement toutes les conquêtes féminines antérieures et anecdotes que je me grisais de lui raconter, me surprenant à chaque fois à l'envie de m'écouter, d'interrompre ses tâches pour cela. Je me demandais comment elle pouvait s’intéresser à mes récits alors que concrètement ce type de comportement fait fuir toute femme ou constitue une répulsion car assimilé à un comportement goujat ou égocentrique.
A cette époque, des doutes revenaient régulièrement quand à mes projections, mes sentiments pour ma partenaire du moment. Je vivais de plus en plus difficilement les sautes d'humeur intenses, les débordements émotionnels, une gestion de stress chaotique où j'avais le sentiment de m'épuiser à la rassurer. Pourtant c'est une personne pour qui j'avais une profonde affection. Rencontrée aussi au travail, dans la même boîte 6 ans plus tôt. En fait, j'avais beaucoup de mal à ressentir un désir sexuel.
Les mois passèrent, Solène me racontait de plus en plus ses déceptions avec son partenaire du moment. J'apprendrai plus tard en couple avec elle, avoir dû soutenir seule une IVG. Elle décrivait son homme comme renfermé sur lui-même, évitant toute communication avec elle, passant ses journées sur son ordinateur portable pour le travail et laissant des tasses de café vides s'empiler et qu'il ne daignait pas nettoyer. Elle se plaignait de devoir porter la plupart des tâches ménagères à sa charge. Pendant que mon ex de l'époque se plaignait que je rentre de plus en plus tard du travail, de devoir porter de plus en plus de tâches ménagères également, publiant avec un excès démesuré à mes yeux des posts facebook féministes et sur la charge mentale des femmes.
De plus en plus, je me sentais perdu. M'éloignant de Barbara et la vie avec sa petite fille, étranger à ce monde-là où chaque jour consistait aussi à répéter, rappeler les limites à une enfant, contribuer à son éducation. Puis éponger les angoisses de Barbara qui, plongée dans une réelle dépendance affective à notre couple, ne supportait plus que je développe mes centres d'intérêts personnels (recherche de biens immobiliers, sorties au bar entre potes,etc.). Elle finissait pas s'en indifférer voire par mépriser mes amis, mes centres d'intérêts, mes passions, impatience à partir de chez ma famille qui vit pourtant à 600kms. En fait, elle méprisait ma personne tant qu'elle ne percevait pas que toute mon énergie lui était vouée. Etouffement. Rage de ne pas être compris, entendu, malgré les mots que je tentais de lui formuler, certes dans un ton trop agacé en retour, comme incapable de poser des digues à ma colère et à mon indignation. C'est ce que je ressentais. Et en même temps, de plus en plus, irrésistiblement attiré par Solène, sans enfant, avec qui tout serait possible pour construire cette vie normative de fonder une famille.
Le lendemain de la St valentin, Solène me confiait que ça ne s'était pas très bien passé avec son homme. Qu'il l'avait emmené manger dans un restaurant gastronomique mais qu'elle s'était refusée à lui..."J'ai pas été cool avec lui"...Avant d'ajouter:"J'aurais aimé être avec quelqu'un d'autre...". Me sentant visé par cette remarque, je trouve l'astuce de me dégager de la situation en lui posant innocemment la question de savoir si elle avait un amant. Elle est trés surprise, mal à l'aise:"Non, pas du tout...". Plus tard, une fois ensemble elle me dira que c'est bien ma présence avec elle qu'elle avait désiré.
Les semaines se poursuivent. Elle dit avoir quitté son ex. Elle s'est trouvé un appartement et s'est faite racheter la moitié du mobilier que le ménage avait pour l'investir dans son appartement. De mon côté, je tergiverse. Mais plus je tergiverse , plus je sens que Solène s'impatiente:"Mais qu'est-ce que tu fais dans cette vie? Pourquoi cherches-tu à la réparer?" Je ne savais pas comment interpréter la situation. Je trouvais ces questionnements déplacés. Irrespectueux de la personne de mon ex. De mon histoire avec elle. Mais impossible de résister à l'attrait qu'elle opérait sur moi. Elle me veut. Je le vois bien. Et plus j'attends, plus je sens le risque de la perdre. Alors que rien de physique n'a démarré. Un désaccord professionnel intervient. Je constate qu'elle ne comprend rien au point de vue que je lui expose. Notre désaccord et incompréhension la troublent. Elle quitte le bureau, fuit la communication. Je reste pantois. C'est la stagiaire qui deviendra alors sa confidente. En discutant avec celle-ci je comprends que tout cela prend des proportions non professionnelles. J'invite Solène à déjeuner un midi. Car il est important de clarifier la situation et la communication. Solène m'avoue que je l'attire. Je lui demande de comprendre que ma rupture prend en compte la vie d'une enfant qui verra possiblement ses repères et sa scolarité bouleversés. Qu'il est nécessaire d'attendre quelques temps de plus. Elle comprend. Du moins de ce que j'en perçois mais me dit:"Nous ne débuterons rien tant que chacun n'a pas son histoire terminée. Je veux qu'on fasse les choses proprement."
Le cours logique se poursuit. Je me sépare de Barbara. Nous débutons notre histoire. Tout débute idylliquement. J'ai bien en tête le besoin d'avoir mon propre espace. De ne pas me précipiter à corps perdu dans cette nouvelle histoire. Durant 3 mois, nous nous voyons très fréquemment. Principalement chez elle, car l'appartement était plus confortable. Je vends mon véhicule pour amortir l'acquisition immobilière que je réalisais, un appartement en ville. La ville où nous vivons est de 150000 habitants, je projette de le transformer en bien locatif et entrevoit une rénovation à réaliser. Ce projet me prend de plus en plus d'énergie. Je baisse ma garde progressivement. Je veux dire que je ne fais plus attention aux nombreuses erreurs que je commets. Je m'installe H24 chez elle jusqu'en octobre, quitte l'appartement que j'avais en location début septembre durant la phase travaux du bien que je viens d'acquérir. Les artisans ne font pas leur travail. Tout ne se passe pas du tout comme prévu. Nous sommes contraints de nous installer temporairement chez la mère de Solène. Cela durera 3 mois. 3 mois où l'enfer débutera: remarques désobligeantes, tentatives de rabaisser mon niveau d'énergie, je manque d'"ambition" à ses yeux, je ne travaille pas aussi vite et bien que X son père, ..."Je me rends compte que je n'ai pas assez pensé à moi-même" dira-t-elle. Je la trouve de plus en plus distante émotionnellement, froide. Désagréable et deplus en plus méprisante si je ne suis pas disponible à l'écouter, la prendre dans mes bras, etc. Alors que je me croyais assez solide, je me mets à douter sur moi-même. Evidemment cela contribue à accentuer la chute libre de son niveau d'intérêt. "Le fait de vivre chez ma mère doit faire remonter mes vieux mécanismes que j'avais" explique-t-elle à mes incompréhensions sur son changement global d'attitude. Alors qu'elle se projetait après deux semaines de relation dans un avenir où elle pourrait avoir un enfant avec moi, de sa propre initiative, me montrant des photos d'elle avec le bébé de sa meilleure amie qu'elle n'a cotoyé que dans cette période d'envie d'enfanter, tout cela, tout ce château de cartes n'existait plus nulle part dans ses projets et l'agenda. L'agenda était d'ailleurs devenu bien mystérieux. Je savais bien évidemment que la conséquence des choix que j'avais dû lui/nous faire subir avait nettement entamé l'avenir de la relation. Je croyais naïvement que nous dépasserions cela.
Puis nous emménageons enfin dans l'appartement. Solène va régulièrement à la piscine. Elle a besoin de perdre beaucoup de poids. Je ne lui en faisais jamais la remarque. Une amie l'y rejoint souvent. Comme si faire une activité seule ne pouvait être. Elle sait que je n'aime pas me rendre à la piscine, je fuis un peu le contact de l'eau + foule. Je préfère la rivière sauvage à la plage l'été. Bref, le temps passe, je ne sais plus par quel moyen faire remonter le niveau d'intérêt. Je suis pris par mes travaux mais aussi épuisé par cette situation en dent de scie où je la trouve par moment rabat-joie, dédaigneuse de ce que je propose, même dans l'humour. Parfaitement insensible ou méprisante de toutes mes initiatives. A certains instants. Lui faisant la remarque qu'elle me fasse la tête d'avoir signifié ce que je percevais, elle me reproche de lui faire un reproche et donc que :"Tu ne me respectes pas." Je lui dis de faire ses valises et de quitter mon domicile le lendemain. Elle voudra entendre et croire que je l'avais immédiatement mise dehors.
Deux semaines passent. Nous tentons de nous retrouver. Nouvelle erreur j'arrive avec des fleurs. Incroyable de me voir faire toutes les erreurs de débutant comme un adolescent. Nous échangeons, reconnaissons nos torts, tout du moins elle me fait bien comprendre l'insécurité dans laquelle je l'avais plongée à la mettre dehors en pleine nuit. Elle n'entend pas ma nuance. Nous décidons d'aller courir 3 jours plus tard pour nous retrouver. Nos sentiments avoués sont toujours là, mais je ne sais pas trop croire des siens; j'ai des sérieux doutes. Elle met de l'énergie pour se montrer plus tendre par moments donc je me convaincs que je dois encore apprendre à la connaître...
Ces trois jours après, durant les premières minutes de nos retrouvailles, je la surprends à me parler d'un type qui lui a parlé géopolitique à la piscine...Il lui a proposé un verre...Son regard était totalement détourné du mien. Je l'interrompt: quel est le sens, l'intérêt et la délicatesse de me parler de ce type avec lequel tu n'avais pas envie d'aller boire un verre? Elle s'en excuse et dira plus tard qu'elle aurait aimé que je l'accompagne, chose qu'elle avait demandé au début mais plus les semaines suivantes sachant mon désintérêt pour cette activité. Je préfère courir lui rappelais-je.
Elle viendra passer le confinement chez moi. Retrouvailles, sport quotidien, effort quotidien pour affiner sa silhouette. Je lui fais part de mon admiration pour sa persévérance. Puis, nouvelle conduite alimentaire: bio, légumes, plats vegans etc. Toute sa conduite alimentaire et bien-être qu'elle ne mettait pas en place à mes côtés avaient soudainement jailli. Je me questionnais sur cette rencontre à la piscine./...Etait-ce celle-ci qui la motivait à changer autant??? Je la suprenais à prendre une photo de l'assiette qu'elle avait préparé pour la commenter et la partager sur les réseaux sociaux, chose qu'elle ne faisait jamais. Au moment où je m'approche pour voir quel commentaire elle place sur la photo, elle se détourne avec son téléphone "Non, ne regarde pas, ça me gène..." puis "C'est pour Anne" cette fameuse amie qui va à la piscine avec elle.
Je ne suis plus parvenu à remonter la pente des doutes. Deux mois de confinement sans vraiment de heurts pourtant. Tout n'est pas rose mais nous nous surprenons à apprécier nos repères quotidiens entre sport, lectures et netflix à gogo. Mais pour moi c'est un peu chiant et plan plan. J'ai le sentiment qu'elle n'est plus en mesure de proposer quoi que ce soit d'émotionnellement fort entre nous, que tout dépend de mon propre investissement. Elle désinvestit la plupart des tâches ménagères. Elle désavoue mes goûts et mes choix de couleur vestimentaire. Lors d'une dispute, elle étant assise, me demande de lui parler à genoux lorsqu'elle s'aperçoit que je prends une chaise pour me mettre à son niveau.
En sortie de confinement, elle m'enfonce ses ongles dans le bras. Je lui indique qu'elle me fait mal et d'arrêter. Elle me regarde, me tourne le dos; ne s'excusera pas. Comme d'habitude. Elle ne s'excusera seulement que pendant le déluge de reproches finaux que je lui ferai en lui demandant de sortir de ma vie et que je ne supportais plus cette attitude méprisante et suffisante; ses remarques venimeuses; qui pour moi ne sont pas de l'ordre de l'amour, contrairement à ce qu'elle défend pourtant de ses soit disants sentiments.
Depuis l'indifférence et la distance formelle se sont installées dans sa manière de communiquer et correspondre. Aucun mot émotionnel. Que de la logistique. Et ses mots qui me reviennent au retour de séance de thérapie énergétique qu'elle reprenait:"Ce sont mes chakras d'amour qui sont fermés, m'a dit la thérapeute, que j'avais comme un coeur de pierre car j'avais été blessée auparavant pendant que toi tu as ton Féminin de blessé".
Pour compléter le tableau, c'est une personne qui avait peu d'entourage social. Elle ne s'intéressait pas ou peu aux gens sauf professionnellement. Elle n'a accordé que peu d'intérêts à partager du temps avec ma famille contrairement à ce que je tentais de faire avec la sienne. D'ailleurs elle m'évinçait de plus en plus de ses rencontres avec sa famille.
En écoutant le séminaire typologie des femmes, je lui ai trouvé beaucoup de trait de la Jouisseuse, de la Fascinée, un peu de la mondaine par rapport à son "ambition" que je ne parvenais pas clairement à déchiffrer.
Question:
1. A quel moment les signes étaient suffisants pour ne pas s'engager davantage sur la poursuite ou l'engagement dans cette relation?
2. Comment est il possible de perdre autant ses moyens dans un relationnel toxique?
3. Comment F peut-elle autant cacher son jeu?
4. Comment F peut nourrir un tel mépris alors qu'elle prône la bienveillance, fait un métier dont la bienveillance est le maître-mot, voue un culte pour les énergies, etc.?
5. Quel type de F est stable pour fonder des projets? La normative? La dépendante consentante? (cf séminaire Relations longues II - Typologie des femmes)
Voilà où à l'heure actuelle, à l'orée de mes 40 ans, ma réflexion et mes questionnements en sont...
Je vous remercie d'avoir fait l'effort de me lire. J'espère pouvoir échanger avec vous, entendre vos avis et points de vue aussi cashs et francs soient ils...
Je cherche seulement à rompre avec cette répétition de choix amoureux qui semblent ne pas me correspondre.
Merci pour votre aide.