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Modérateurs: animal, Léo

By Hiva Oa
#58512 La citation vient de Romeo and Juliet, Acte I scène 4
J'aime bien cette injonction, ce "on", qui marque véritablement l'engagement, la volonté.
Exactement comme quand on aborde une inconnue. La règle des 3 secondes, même pas, et on y va. "On".

Bienvenue sur mon journal. Qui part de loin. Le lecteur y trouvera des écueils de débutant, une réflexion poussée et, je l'espère, une progression.

Ah, comme titre, vous avez quand même échappé à "la pente est raide, mais la route est droite".

NB : la traduction française de cette ligne est "en route mauvaise troupe". Le "en route" ne traduit pas l'engagement fort, et la "troupe" ne rend pas hommage à la communauté.
By Hiva Oa
#58525 Hier soir, nous sortons avec 2 amis. Nous allons dans notre bar-repère. Le videur vient nous voir, nous salue et nous annonce que la semaine prochaine, il y aura une soirée spéciale. Et évidemment on est invité. OK c'est cool, mais tu nous as jamais rappelé la dernière fois. On est pas des machines à donner du crédit à l'établissement : c'est donnant-donnant. Soit on se connaît par nos prénoms, soit on se connaît pas : on ne marchande pas l'amitié.
Je repère un groupe de 4 : 1 garçon et 3 filles. Nous nous installons au comptoir. Une des filles, F2, me fait de l'oeil, un peu plus tard sa copine, F3, aussi.

Calibration :
Le mec a un piercing sur le sourcil, un polo moche, un bermuda et des tongs. F1 est de dos, porte un haut bleu et un pantalon noir. F2 est face au mec, porte un chemisier noir et un pantalon noir, pas moche. F3 est face à nous, porte un haut noir et un pantalon noir, un sac. Elle est typée, c'est la plus jolie des 3, le mieux étant l'ennemi du bien. Ils ont déjà payé une tournée, ils partent peut-être. Il faut agir.
Problème :
je ne sais pas à quel niveau je suis. Dans le miroir, je me dis que je suis une espèce de tuerie, mes potes sont pas mal, mais il me manque une vision extérieure.

Je réfléchis à l'ouverture.
[quote]Alors surtout, tu ne leurs demandes pas leur avis. Tu es là, ils sont là, et il est normal qu'ils répondent à ta question : tu es le roi du monde. Surtout, tu ne poses pas de question. La question peut déboucher sur un refus. Tu y vas et tu annonces. Tu n'interroges pas. Ne pose pas de question.
Oui, on se construit la projection qu'on peut. Je me méfie du garçon aussi. C'est manifestement pas un alpha, mais il faut l'intégrer dans le délire. Je me placerai entre lui et F1. En ouvrant, je poserai les questions au gr... NON ! Ne pose pas de question. Bon, je pense à lui.
J'aborde :
[quote]Salut. (ne pose pas de question, ne pose pas de question)
Je marque une pause. Tension. Je capte l'attention du groupe. Bien joué.
[quote](ne pose pas de question) Je peux vous poser une question ? (bravo !)
Sanction immédiate.
[quote]F3 : "Non".
J'ignore. Et j'enchaîne.
[quote]Voilà, parmi mes 2 potes et moi, un de nous 3 a fait son coming-out ce soir. D'après vous, lequel d'entre nous ?
Non, c’est pas du ressacé.
F1 se tourne vers mes amis, F2 et aussi et ... F3 aussi. Bingo. Vite, le mec. Il regarde un peu puis baisse la tête. Attention, c'est risqué. Intégrons-le plus dans la conversation.
[quote]F1 : tu veux dire, toi mis à part ?
Je ne lui fais pas face. Au mec non plus. Dans ma situation, je ne fais face à personne. Je réponds :
[quote]HO : Non, j'ai dis, moi et mes 2 potes ...
(je tourne la tête vers le mec)
[quote]... j'ai besoin d'avis pour savoir si c'est cohérent.
Il esquisse un sourire gêné puis rebaisse la tête. Il croit que je le branche ou quoi ?
[quote]F1 : je crois que c'est ton pote là-bas.
Elle me montre celui qui de nous 3 est le plus conservateur sur le sujet. Et j'ai du mal, trop, à me retenir de rire.
[quote]HO : C'est quoi qui te fais dire ça ?
F1 : La chemise.
J'explose de rire : s'il y en a bien un qui a une chemise tendancieuse, c'est plutôt moi et certainement pas lui.
[quote]F1 : Et puis, je l'ai vu à un concert de Madonna.
Je ris encore, je sais bien que c'est contre-productif dans ma démarche, mais imaginer mon pote au concert de Madonna me fait rire. Et c'est peut-être aussi l'euphorie de l'abordage. Mais je reste lucide et rebondis :
[quote]HO : t'es de Montpellier ?
- Non, de Nice
Les yeux de F2 naviguent entre mes amis et F1 et moi. C'est l'heure de m'éjecter. J'ai pas posé de contrainte de temps, je suis un bleu, je ne veux pas décrocher (stall) ... Je n'ai pas tourné la tête vers F3 depuis le début. C'est toi qui m'a testé, attends ma petite ...
[quote]HO : Bon allez, j'y retourne.
F1 : alors, c'est qui qui est gay ?
HO : je vous avais pas dit que vous aurez la réponse.
F3 : allez ... c'est qui ? (Bingo !)
HO : Alors toi, vu ce que tu as dit pour commencer, tu seras la dernière à savoir.
F3 rit.

Je fais le débriefing, mon pote est effondré qu'on l'ait pris pour un gay, et nous rigolons bien. Ca aussi c'est important. Les sorties, c'est pas que pour draguer. Comme l'a dit George Michael pendant son époque Wham! :
[quote]Avoir un bon copain, voilà ce qu'il y a de meilleur au monde.
On paie un verre au videur qui discute un peu avec nous. Pas certain de la valeur de ça, mais mon pote, il est comme ça. Pour lui, ça rentre pas dans du valorisant ou du dégradant de savoir ce que les autres vont penser de si on le voit payer un verre au videur. Il l’apprécie, point.

Et je sais plus pourquoi, mais ils restent. Et je sais plus comment, mais on les aborde à nouveau. Ne me dites pas que c'est F1 qui m'a adressé la parole à nouveau, sinon je vais être très triste. Mais à la réflexion, c'est ce qui s'est effectivement passé.
[quote]F1 : Eh, mais en fait vous êtes pas gay.
HO : Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Je m'installe derrière F2, qui devient ma cible. Elle est assise sur une chaise haute. Je suis debout derrière elle, contacts physiques inévitables et inévités.
[quote](S’il y a contact, il y a rapport).
Je m'aperçois que F1 a un hublot en guise de décolleté. (Regarde-la dans les yeux, regarde-la dans les yeux ...).
[quote]F1 : non, mais c'était pas vrai.
HO : mais si !
F1 : en fait c'était toi.
Je ris. J'adore cette confusion.
[quote]HO : Nooon !
F1 : Alors t'es bi ?
Je ris encore plus
[quote]HO : tu brûles.
Là, le lecteur attentif aura noté la contradiction évidente que je mets dans la réflexion. Pas dans la conversation. En effet, si je ne suis pas homo, je ne suis pas bi. Pourtant, je dis que je suis plus bi qu'hétéro ... Non, en fait, c'est bon, elle brûle. Je suis effectivement plus bi qu’hétéro, puisque je préfère les filles. Mais je ne pense pas que tout le monde prenne ce recul dans une discussion à bâton rompu. A part moi. Des fois j’ai des migraines …
[quote]F3 : Non, lui il est pas homo.
Mon collègue va payer, et ça, ça me va pas du tout.
[quote]HO : attendez, mon collègue va payer et c'était à moi.
Je m’éjecte illico. Cette situation entraîne un quiproquo.
[quote]F3 : (pendant que je pars) Ah, c'était un pari.
HO : Non.
Je vais voir mon pote : il a déjà payé. Je lui indique que le resto est donc pour moi, et je reviens derechef et me place cette fois entre F2 et F3. Ca n'a pas duré 2 secondes.
[quote]HO : (dédaigneux) Non. J'ai plus 18 ans.
F1 : (à F3, en me regardant et à voix haute) il est homo ?
F3 : (tourné vers moi, elle répond pour moi à sa copine) Non, il est pas homo.
HO :

Alors, là, je marque une pause. Dans Parker Lewis, il y aurait un gel de la scène, plus personne ne bougerait, et je parlerai au spectateur, donc vous chers membres. Je voudrais vous remercier. Parce que d'une part, tout cette partie rigolote, culottée, à bâton rompu, en un mot, amusante, animante, dans le sens d’âme, je vous la dois. Je la dois à la communauté. Je savais aborder les gens. Mais savoir tout ce que ça apporte, c'est vous. Les lectures, la philosophie tout ça, merci. Vraiment. Mais la situation qui va suivre, particulièrement, c'est spécial dédicace pour vous. Encore plus. Parce que c'est ce que j'ai lu récemment, et ça fait rêver. Ca me fait rêver. Quand j'ai fait ça, j'étais vous. J'étais nous.
[quote]On n’est pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait

[quote]HO : alors à ton avis, je suis quoi ?
Avec la voix de George Clooney.
Droit dans les yeux.
Avec un petit sourire aux lèvres.

C’est la première fois de ma vie que je fais ça. C’est énorme ! Elle me rend mon sourire et commence à me détailler lentement de haut en bas. Oh merci, merci ! Tiens, j'ai oublié tous les contacts visuels que j'avais pourtant eus dans la journée. Et pendant ce temps, je ne quitte pas mes yeux des siens. Ai-je besoin de mentionner que le mec est en dehors de tout ce jeu ? Et elle regarde ... mes chaussures !
[img]http://perso.wanadoo.fr/olivier.brosseron/mode/P1000327.jpg[/img]
[quote]Une belle paire de chaussures doit être carrossée comme une voiture italienne.
Il se dit qu’il a bien fait de mettre ces chaussures, peut-être celles avec les roses auraient été mieux.
Un peu planquées, je les sors de l'anonymat. Peut-être en distinguera-t-elle la patine, les gravures sur les pointes, la couleur, assortie à la ceinture (mais bien sûr. planquées derrières des tabourets, dans la nuit, tu crois que tes chaussures sombres sont visibles comme ça ? M'en fous, ça construit mon ego !). Elle revient à mes yeux, qu'elle fixe encore un peu, sourit et tourne la tête vers sa copine, le buste toujours tourné vers moi.
[quote]F3 : non, il est pas homo. Ni bi. Métrosexuel à la limite.
Une tape dans le dos. Je l'aime bien elle.
[quote]HO : +1
Le premier qui dit que je ne structure pas il a ... raison. Ou alors j'ai pas vu quand j'ai démontré de la valeur, créé l'attention autour de moi. Bon OK, laissez-moi relire cet article une centaine de fois et je devrais pouvoir le voir. Mais je la qualifie.
Dans la discussion, mes amis se sont invités mais je reste meneur dans les conversations. A un moment, F1 recadre son groupe et m’en sors. Private joke : ils rigolent enter eux, le mec retrouve contenance, body-rock … Je les laisse … bon ok, je subis … Je les laisse recadrer pendant que je cherche quelque chose à toute allure pour recadrer moi-même. Et je recadre, avec quelque chose de suffisamment nul pour ne pas laisser de doute sur l’attrait que nous exerçons, quand les filles se retournent vers nous. Ai-je besoin de mentionner que le mec est en dehors de tout ce jeu ? C’était pas un alpha, il est pas gay-friendly, et il s’est imaginé qu’il serait le roi de la soirée avec 3 filles. Si j’avais 2 secondes, je le plaindrais. Si j’étais meilleur, je l’aurais plus intégré dans le délire. Si j’étais bon, j’aurais pas dormi sur la béquille. Mais avec des si … Et puis avec la concordance des temps …
F1 décrit son groupe.
[quote]Alors moi je suis la ... (j’ai pas écouté, je m’en fous, je réfléchis déjà à la suite. Tiens, je regarde plus ces seins), elle (F2) c’est la timide (elle a pas casé un mot de la soirée, ah bon ?) et elle (elle montre F3)
HO : (je coupe F1, je regarde F3) toi t’es la méchante.
Tandis que je suis en train de le dire, je sens qu'elle risque de se vexer. J'enchaîne avec un sourire et un clin d’oeil droit. Dans notre configuration, il n'y a que elle qui puisse le voir. Elle sourit. Mais je lui tourne le buste et fais face à F1. Tiens, ça c’est pour toi. M’en vais te mater, moi …
J'enchaîne parce qu'on doit effectivement aller manger, en leur demandant quel resto "sympa" elles nous conseillaient. Promis la prochaine fois, je saurai trouver un autre adjectif qualificatif.
F3 nous fait la liste de restos de vieux, puis, ayant précisé qu'on cherchait quand même des endroits qui bougent, elles nous fait la liste des restos de vieux … Tandis qu’elle parle, je me retourne vers elle petit-à-petit. OK, t’as été gentille, je veux bien t’accorder un peu de mon estimée attention. Oui des fois je deviens puant.
Puant, c’est la version N[size=75]T de "grand séducteur". Blague d’in[/size][size=59]formaticien. Parce q[/size][size=42]ue NT c’était une nouv... [/size]OK je sors.
Ah oui, entre nous, évidemment, on connaît la ville, évidemment on connaît les restos, et évidemment, on sait où on va aller. F3 nous conseille que des restos chers. Tests ?
Et ... nous partons.
Voilà. C'est là que vous pouvez hurler.
Long is the road.

Points positifs :
- test d'attraction physique OK
- j’ai ouvert et géré un groupe mixte
- j’ai bien réfléchi à l’ouverture
- je me suis vautré à l’ouverture mais je me suis pas laissé décontenancer
- j’ai pensé à l’AMOG. Bon ok, ici c’était le Omega Male of Group. Le bon copain qu’elles ont choisi pour se donner contenance.
- j’ai géré la meneuse sans dépasser les bornes
- « alors je suis quoi ? »
- j’étais très concentré sur le langage corporel
- Putain que c’est bon !!!!

Points négatifs :
- j’ai pas choisi. J’ai vu de la lumière, alors je suis rentré.
- je suis pas à l’aise
- je n’ai pas de cible précise
- je réfléchis beaucoup (trop)
- je n’étais absolument pas attentif aux autres indicateurs d’intérêt/ de désintérêt
- connexion ? projection ? numéro de téléphone ? Qu’est-ce que c’est ?

Après avoir fait le constat amer que la boîte, c'était plus pour nous (une pucelle m'a donné 35 ans !!!), j'ai conduit une Astra GTC automatique en séquentiel (mouais … je me ferai jamais au diesel et je préfère la boîte manuelle, mais c’était marrant), Radio Classique à fond, je suis rentré seul chez moi à 3h, et j'ai fumé une cigarette à la fenêtre. Dehors, un orage d'été éclatait sur la ville. La pluie froide tombait dans les rues et mon salon, tandis que les murs dégoulinants des voisins se muaient en ceux de Gotham City.
By Hiva Oa
#58713 Avril 2008.
Sorti d’un salon, j’arrive en avance dans le train qui me redescend de la perte de mes illusions professionnelles. Rien de plus amer que de voir son domaine chéri pris par les distributeurs, vidé de sa substance par des financiers, l’imagination et l’utopie partis ailleurs ou pire … disparues. J’arrive un peu en avance et la borne Socrate m’a donné une place dans le dernier carré du dernier wagon en bas. Pas ma place préférée mais qu’importe. Peu de temps après, une jeune fille noire arrive. Ses formes pulpeuses et son air détaché ne masquaient pas complètement la légère odeur de transpiration qui émanaient d’elle. Pas de la sueur crasse, non, vous savez, cette petite sueur des gens qui ont couru pour attraper le dernier train. Enfin, en un mot comme en cent, elle sentait le sexe. Mais elle ne souriait pas. Mais pas du tout. Embarrassée avec ses 2 énormes sacs Tati, elle prenait plus de 2 places dans ce carré. Là-dessus arrive un grossier qui est très rapidement … grossier. Il lui fait remarquer qu’elle prend toute la place ; ce en quoi il n’a pas tort. Mais mon esprit gaucho de base s’est activé devant ce vieux suffisant qui sans avoir dit bonjour apostrophe ma Joséphine Baker d’un soir avec des méthodes cavalières. A la prochaine remarque, c’est décidé, je saute, me dis-je. La beauté Boticellienne reconnaît ses torts, rentre un peu ses sacs et le carré est en place : nous sommes tous les deux côté couloir. Le carré à ma droite est aussi rempli de 3 personnes, dont 2 hommes qui se connaissent. Voilà la configuration, voilà le contexte.
Le train part, et j’ai beau regardé, cette fille ne tire pas un sourire. Alors que moi, je sors d’un salon, décevant, soit, mais un salon tout de même. J’ai posé un jour, je me suis trimballé en TGV, j’ai retrouvé un vieil ami, j’ai vécu ma passion … On a pas le droit d’être triste quand je suis heureux ! Comment faire plaisir à une femme dont on ne sait rien ? Et je repense à ce livre, que mon professeur Keating (je sais plus ce qu’il enseignait, mais ce qui est certain, c’est qu’il n’enseignait pas ce qu’il était sensé faire !) m’avait recommandé : Le retour d’Ulysse Manchot. Etonnant livre où un vieil homme qui a bien vécu, échoué dans une taverne, raconte son histoire à une naïade elle aussi échouée dans ce bar. Il lui raconte toute son histoire, belle, grande, poignante sur la nappe en papier de la table. Au petit matin, il sera parti, lui laissant uniquement en cadeau sa déclaration. Dieu que c’est beau !
« Voilà ! C’est ça que j’m’en va faire ! » dirait Céline Dion. Et je lui raconte mon histoire. La belle, la moche, la tragique, la rédemptique … tout. Rien ne lui échappe. Et j’écris, j’écris … de temps à autre, je lui jette un œil. Non seulement elle ne me regarde jamais, mais en plus elle ne sourit pas. Toujours pas. Mon dieu, et si elle avait quelque chose de grave, de vraiment grave ? Un deuil ? Avec des sacs Tati remplis de fringues ? Je signale au lecteur que je suis malade dans le train. Cette phase d’écriture me rend encore plus malade. Mais je continue pour ma muse (oui, c’est bon, la phase de séduction va se mettre en place). Arrivé à la 4ème page, je m’adosse complètement, genoux repliés. Dans cette situation, ma beauté qui s’est assoupie peut voir le dos des feuilles dont je ne me sers pas. Sa bouche entrouverte, j’imagine toute sorte de fantasmes (oui, les mêmes que vous petits cochons) tandis que je profite de ses yeux clos pour m’abreuver d’elle. Elle est assez jolie.
Elle se réveille finalement, je suis toujours en train d’écrire et, nouveauté, elle regarde à présent dans ma direction. La coquine essaie même de lire le dos de mes feuilles. Je souris de cette indiscrétion (l’hôpital qui se fout de la charité) et continue mon ouvrage. Quand tout-à-coup, interdit, je me dis que le dos de mes feuilles pourrait être un élément très dévalorisant. Parce que quand bien même c’est un salon intéressant auquel je suis allé, des CV de geeks, des prospectus de microprocesseurs 4 bits ou pire, des pubs pour des boîte qui font l’apologie du Offshore … non, je n’aimerais pas êter décrit comme ça. Je m’en aperçois, souris, retourne les feuilles (il s’agissait effectivement du CV d’un étudiant de M1) et applique une autre, blanche celle-ci. Elle me voit faire, me regarde (nous croisons enfin nos regards), et je me remets au travail. Et là, coup de génie. Je retourne les feuilles à nouveau, et j’écris en gros au dos de ma feuille blanche :
[quote]Faudra-t-il que je vous écrive un roman ?
Je remets la feuille au dos de mon classeur, le dresse un peu plus haut que d’habitude, l’interpelle du regard en priant qu’elle me voit plus que ce qu’elle a fait depuis une demi-heure. Adossée dans son fauteuil, elle s’avance tout d’un coup, avance sa tête, plisse les yeux, reste ainsi pendant 3 secondes qui me semblent une éternité et … sourit !
Yallah !!!!
Bien joué Hiva. Tu as réussi à la faire sourire, ta mission est réussie. Mais bon, il doit y avoir moyen de faire mieux non ? Elle a sorti ses mots-croisés (une lettrée ?) et je rédige un petit mot sur la moitié de feuille blanche qu’il me reste. Je lui laisse discrètement la feuille sur ses mots-croisés pendant que je quitte le carré :
[quote]Je vais au wagon restaurant. Peut-être y croiserais-je votre sourire (qui est très joli d’ailleurs) ?
Et je file au wagon-bar. Là : catastrophe : tout le train a suivi le même stratagème que moi : c’est blindé ! Même pas en rêve je vais poireauter dans cette queue immonde. Je m’adosse contre un couloir, essaye de me ressaisir parce que vraiment, écrire dans le train ça me rend malade. Et ma black ne vient pas. Déception. J’attends un petit quart d’heure, pour me donner contenance, et rentre penaud dans mon wagon. Y’a des jours sans.
Fin.



Non mais sérieusement, vous y avez cru ? Je rentre dans mon carré, et c’est vrai que j’ai moins la pêche. Jusqu’à ce que je m’aperçoive que … elle n’est pas à sa place. Damned ! Soit elle est aux toilettes, soit elle est au bar, et on se sera croisé. Je refile dans le wagon-bar et effectivement : elle fait la queue !!!
[quote]HO : mais qu’est-ce que vous faites là ?
F : je viens me chercher quelque chose à boire. Mais et vous ? Vous n’avez rien pris ?
HO : Non, il y avait trop de monde. Vous savez, je suis un grand timide.
Elle me propose de m’insérer dans la file, je refuse : trop de monde à griller. Elle me propose de me prendre quelque chose, je refuse (mais prend bonne note). Je lui dis que je vais l’attendre à la sortie du wagon. Je m’y poste et moins de 2 minutes après, la voilà qui débarque, les mains vides.
[quote] F : vous êtes sûr que vous voulez pas quelque chose ?
HO : mais qu’est-ce que vous faites là (oui je sais, je me répète) ? Vous n’étiez pas dans la queue (sexuation inconsciente ?) ?
F : si mais j’ai demandé à quelqu’un qu’il me garde la place. Qu’est-ce que vous prenez ?
Comme dans mon article précédent, gel de l’action façon Parker Lewis, et analysons à présent si vous le voulez bien. Cette fille m’a suivi, m’a cherché, m’a devancé dans une file d’attente impressionnante, se propose de me payer un coup à boire …. C’est moi où il y a quelque chose, là ?
[quote]HO : vraiment rien merci. Prenez ce qui vous fait plaisir et revenez me voir. En échange, vous allez réfléchir à 3 sujets de conversation pour votre retour, c’est bon ?

Elle ne comprend pas qu’on puisse ne pas avoir soif (mais envie de vomir) dans le train, mais elle esquisse un presque sourire et la voilà qui repart. Bien. Maintenant, je l’ai mon gros défi. Ca va être tendu comme un string : il faut que je trouve 3 sujets de conversation intéressants. Je l’attend à la sortie du wagon-bar. Elle arrive plus vite que prévu et je prends les devants, sauf que …
[quote] F : tenez, je vous ai pris un jus d’orange.
Je vous passe la gêne occasionné, et j’enchaîne :
[quote] HO : c’est gentil, mais ça vous dispense pas de trouver des sujets de conversation. Vous en avez ?
F : …
HO : évidemment, la pluie et le beau temps ne sont pas acceptés comme sujets.
F : bêinh en fait non.
HO : (tu m’étonnes). Bêinh ça tombe bien, parce que j’en ai un. Pour commencer, on va jouer à deviner nos prénoms.
OK, c’est nul, je l’avoue. C’est minable même. Je pense qu’il n’y a guère que dans « Sauvés par le gong » que des sujets comme ça fonctionnent, et je me plante lamentablement. Au bout de 2 minutes, la tension n’est pas monté d’un degré Fahrenheit et je connais son prénom. Le seul intérêt, c’est qu’elle connaît le mien, mais je ne sais pas si c’et un signe d’intérêt ou la simple réciprocité du jeu que je viens d’inventer. J’ai l'idée de changer le contexte. A la sortie de ce wagon, il y a beaucoup trop de passage pour isoler, il faut aller dans un wagon plus loin. Nous nous déplaçons ; ça me laisse du temps pour peaufiner mes autres sujets. Les 2èmes et 3èmes sujets sont un peu meilleurs (je ne m’en souviens plus du tout, mais ce n’était rien de transcendant). Elle va à Nice et moi, je m’arrête à Aix.
[quote] L : c’est où Aix ?
… Attention major HO. Votre mission si vous l’acceptez sera de continuer à discuter avec elle sans la disqualifier. Attention, il y a un piège.
[quote] HO : c’est dans les Bouches-du-Rhône. Vous connaissez Marseille ?
L : oui.
HO : Et bien un peu au nord, il y a une ville qui s’appelle Aix en Provence.
L : d’accord.
HO : environ 100 000 habitants, un peu comme Toulon. Vous connaissez Toulon ? Vous savez, dans le département qu’il y a entre le vôtre et le mien ?
Je dis ça avec un grand sourire pour ne pas qu’elle se vexe et ça passe. Mais c’est pas spécialement drôle. Nous discutons encore un peu et là, le scud :
[quote]L. : on retourne à nos places ?
Game over.


Tandis que nous rentrons lentement, je m’aperçois que j’ai encore de gros progrès à faire, que c’est vraiment dommage, et je maronne intérieurement. Déception. Dans l’entrée du wagon, avant les portes, je tente le tout pour le tout et lui dis :
[quote] HO : vous êtes sûre que vous voulez vraiment retourner vous asseoir ?
F : Bêinh oui, qu’est-ce que vous voulez faire d’autre ?
HO : bêinh je sais pas moi, on pourrait parler de pleins de trucs … (bravo, c’est toi qui mène la danse, et de main de maître en plus !)
F : de par exemple les gens qui écrivent dans le train.
HO : (bingo !) qui peut être assez fou pour écrire dans le train ?
F : je sais pas moi. Des jeunes hommes habillés en chemise blanche et pantalon noir (tiens, exactement comme je suis habillé aujourd’hui).
Bref, on discute un peu plus, mais elle tient absolument à revenir à sa place. Ma … que pasa ?
Mon générateur de sujets de conversations débiles est en panne, j’obtempère. Et je continue ma prose, en la regardant. Nos regards se captent, elle sourit un peu plus que tout-à-l’heure, mais c’est pas encore la panacée. Je lui pique son mot croisé et écris dans les cases :
[quote]j adore massacrer les grilles de mots-croises des jeunes filles dans le train
et je lui rend. Elle regarde, plisse les sourcis, m’interroge du regard et me dit :
[quote]Non, c’est pas ça
en me montrant la définition de son mot.

(là, il faut s’imaginer Hiva Oa qui tombe dans un ravin). OK jeune fille entre la géographie, l’humour et la fantaisie, ça va être tendu. Je lui montre l’ingénieuse créativité dont je me suis servi, elle plisse les yeux à nouveau, prend l’air étonné et sourit largement. Elle ne lachera plus ce sourire pendant tout le trajet.
Et en fait, plus je la regarde, plus mon imagination cochonne (merci Ryo Saeba) se met en route. Ca doit se voir sur mon regard, parce qu’au bout d’un moment, elle me regarde, résoud vite un mot de sa grille et me la tend :
[quote]qu’est-ce qu’il y a ? Vas-y ! Crache !

Je suis interloqué. Ah oui, évidemment, j’ai les 2 narines qui saignent. On se tutoie, elle utilise l’impératif et sur un langage familier. Attends, on va se calmer jeune fille. Rappelons le contexte : on est dans le carré, avec un inconnu comme voisin de coude à ma gauche, et 3 inconnus à ma droite. Et tous, je le sais, ne font pas que semblant de ne pas nous voir. Si je veux éviter la fin du trajet sous les railleries non-dites et les sourires moqueurs, il s’agit de travailler un peu plus. Kamikaze, très peu pour moi. Surtout quand il reste plus d’1h30 de trajet. Et en plus, je veux mener la danse. On se calme. Elle n’a pas écrit sa phrase dans les cases (adieu la fantaisie), mais je lui réponds :
[quote]j’ai très envie de vous embrasser
Elle reprend sa grille, déchiffre (j’écris aussi mal que ça ? Même en majuscule ?), me regarde avec une interrogation. Ses lèvres demandent sans bruit :
[quote]Ici ?
Je fais signe que oui avec la tête. Ses lèvres me répondent :
[quote]Alors viens
Et, tel un grand seigneur, je me lève, contourne la table du carré sous les yeux incrédules des 4 valets de pique et vais cueillir la rose Ultrabrite dans la bouche de ma Juliette, moi le beau Romuald.
Je m’approche elle me regarde (impact dans 2 secondes),
Je m’approche encore, elle regarde mes lèvres (impact dans 1 seconde),
Je m’approche et … elle détourne la tête.
Impact.
Je viens de me prendre un rateau de la race en plein milieu de 2 carrés en TGV à plus de 300km/h. Merci d’avoir joué, c’était sympa. Mon stylo qui était tombé quelques instants auparavant devient mon excuse salutaire pour éviter la honte suprême. Mais là, sur le coup, je suis énervé. Je veux bien faire un peu le yoyo, mais amuser mademoiselle au risque de passer pour un con … non, pas là, non ! What’s the matter with you ?
Je me rassois, furibond intérieurement, détendu extérieurement. Je lui lance un regard interrogateur. Toujours sans mot, toujours avec ses lèvres :
[quote]L : T’étais sérieux ?
HO : Non non !
2 minutes de décompression, elle reprend sa grille chiffonne un mot et me la tend :
[quote]Et si je te disais que moi aussi ?
Je lis, lève les yeux vers elle, les siens brillent, je redescends vers la grille, la jette nonchalamment sur la table, je me lève, contourne la table me penche vers elle, lui tire un smack et lui murmure :
[quote]viens
5 minutes plus tard, elle me rejoint dans le couloir.
Le reste a moins d’importance pour la communauté. Et en y réfléchissant bien, je n’utilise pas de manière explicite de méthode de séduction. Mais juste, j’ai séduit comme ça. Avec un peu de courage, de la poésie, et un peu de préceptes qui commençaient à rentrer. Ca reste un de mes meilleurs coups (de séduction).

Evidemment, je lui ai laissé les 4 pages.
By Hiva Oa
#63560 On s'est contacté sur Facebook voici un mois environ, on a vécu dans le même village pendant notre enfance, mais on se connaissait pas.

Extrait d'une discussion Facebook :
[quote="R."]ah ok, oui j'ai conservé nos premiers mails, le nom me dit qqchose mais je ne me souviens plus du tt de sa tete. Cecile par contre, il me semble que je m'en souviens, enfin c tellement vieux tt ca
Aïe. C'est dangereux tout ça. Le fait de balayer le passé et en même temps d'ôter tout lien commun entre nous, c'est pas bon ça. Il faut que je recentre, que je décridibilise, ou que j'ignore. En chat avec une fille que j'ai jamais rencontré IRL, j'arriverai pas à décridibiliser sans blesser. Elle est un peu overbooké, donc, j'aurai pas le temps de recentrer. J'ignore, et je reframe.
[quote="Hiva Oa"]Tiens au fait, j'ai failli linker http://absolut-gauthier.blogspot.com/
Et puis tu sais quoi ? J'ai hésité en pensant à toi !!! Je me suis dit ... bon enfin on s'en branle de ce que je me suis dit.
Elle est persuadée que je suis homophobe. Et pour elle, il faut être homophile. Sauf que j'aimerai bien voir sa gueule si une goudou l'abordait. Enfin, ça pue un peu les bons sentiments. Mais il paraît qu'on n'y pense plus lors d'un facial. Enfin, d'une je montre que je suis pas homophobe et surtout, je la raccroche à la vraie vie.
[quote="Hiva Oa"]Mais c'est la 2ème fois que tu apparais dans ma vraie vie.
Je lui en avais déjà parlé à propos de mon WE à Londres. Mais je pense qu'elle ne saisira pas l'allusion.
[quote="Hiva Oa"]Ca te pose pas de problème ?
J'adore cette accroche !!!
[quote="Hiva Oa"]nb : et j'apprécie beaucoup ledit Gauthier. "J'suis pas homophobe, j'ai même un ami PD !!!" :D:D
Et même une dose d'humour !!! En grande forme, Hiva !!! Et pour le politiquement correct de ce forum, non je suis pas homophobe (voilà, ça, c'est fait).

[quote="R."]euh comment ca? explique moi
Bingo ! Elle a mordu !
[quote="R."]ps: oui il ets amusant ce blog je le regarde là
et tu t dit koi?
Yahoo !!! Same player shoot again !

[quote="Hiva Oa"]hush hush ;);)
Oh bravo !!! Evidemment, je ne vais pas lui raconter en chat ce qui n'est qu'un prétexte pour qu'on se rencontre IRL !

[quote="R."]ben explique toi au lieu de lancer des sujets de conversation comme ca
Ca c'est du teasing !! Attention toutefois, elle est à 2 doigts de s'énerver. Il faut détendre et vite. Et toujours hors de question de sortir les 2 banalités qui, à nouveau, ne sont qu'un prétexte.

[quote="Hiva Oa"]"Ho franch'ment Hivaaaaaaaaaa, t'abuses, hein !" ;D
Je tente celle-là. Ca passe beaucoup mieux à l'oral, mais je vois pas facilement d'autres solutions

[quote="R."]lol je parle pas comme ca
Gagné !
[quote="R."]t perturbé toi c pas possible

[quote="Hiva Oa"]Moui. C'est aussi ça qui te plaît en moi ! :D:D
La dernière fois, elle m'a traitée de "dépravé". Quand je lui ai dit que c'est ça qu'elle aimait en moi, elle a répondu par l'affirmative

[quote="R."]des fois je me demande en fait
les égocentriques narcissiques, tres peu pr moi ;-);-)
Oh putain, ça pue ! Trop de défi (oui, hard to get). Tu peux rajouter des smileys, ça pue ! Je vais avoir du mal à m'en sortir.

[quote="Hiva Oa"]Je dois _évidemment_ être ça :D:D
C'est la botte de la dernière chance. Je décridibilise.

[quote="R."]je te signale que c t qd meme toi ki avait commencé a me mailer,
euh ... non pas du tout. Justement, je n'ai jamais initié de conversation avec elle, j'ai bien fait attention à ça
[quote="R."]moi je t rien demandé
à part t'égayer ton quotidien ? A part de t'encanailler avec un polisson qui sait parler anglais ?
[quote="R."]donc si tu lance une discussion sur un sujet un peu flou, la moindre des choses serait d'etre clair ds tes propos, tu ne crois pas? :-):-)
Tu peux mettre des smileys jeune fille, là, tu deviens désagréable. Je réponds pas.
(5 minutes plus tard)
[quote="R."]ahh aurais-je touché un point sensible? ;-);-)
j'hésite à repondre "non, mais t'es vraiment trop conne". Et je ne réponds pas. A nouveau, hors de question d'essayer de se justifier. Si au final je n'atteins pas le seuil de séduction, la buying temperature, je clos ici. Et tes smileys commencent à me gonfler sévère !
(5 minutes plus tard)
[quote="R."]bon allez je file, je dois bosser MOI
C'est ça, casse-toi et reviens si/quand tu seras plus disposée.

...
Interloqué, je s'arrêtai un instant, stupéfait. "Est-ce que je l'ai bien validée ? Est-ce qu'elle pense qu'elle m'intéresse ?" Evidemment, elle a un copain. Et évidemment, elle a les préceptes de Caroline Ingalls. Evidemment, je ne lui donne que l'énergie dont je n'ai que faire au bureau.
By Hiva Oa
#64368 C'est marrant, parce que, évidemment, elle est revenue. Faisant comme si elle n'avait rien dit. Et ça a recollé. Jusqu'à la 1ère révélation. Je sens que je me la pète un peu trop. J'ai déjà été à 2 clics de la perdre, alors j'en ai marre, je tombe un peu le masque et je lui demande :
"Est-ce que tu me trouves arrogant ?
- Oui"'.
Voilà. Ca, c'est fait. Mais tu veux quoi ? Avoir été marié 5 ans, ça laisse des traces. Avoir été en couple pendant 12 ans aussi. Tu croyais quoi ? Que j'allais sortir de ma vie sociale toute tracée et dictée par la Société pour me transformer instantanément en George Clooney ? Et bêinh non, pas de bol. Comme un marin d'eau douce qui fait ses premières rames (ou armes, c'est selon), j'ai trop viré de bord. J'étais Bob le gentil, Ross dans "Friends", je me retrouve Melvin, dans "Pour le pire et pour le meilleur". La vérité est comme d'habitude, entre les 2. Je déteste la raison ! Mon pote Séb le dit bien : "il faut pas confondre arrogance et confiance en soi avec un brin de nonchalance".
"Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage".
Las.
Avant de sombrer dans la mélancolie, je m'interroge : serais-je allé aussi loin avec R. si je n'avais pas été cet "arrogant" là ? En combien de temps aurais-je été classé en tant que bon ami ? Je souris. La 2ème révélation arrive en même temps :
"c con ds un sens (peut etre pas finalement) car si g t pas en couple je t'aurais peut etre "souri" betement comme la demoiselle du metro.. :-D:-D cependant, ton coté arrogant m'aurait fait fuir (meme si maintenant je sais que ce n'est qu'une facade) et puis de tte maniere je ne pense pas que j'aurais été ton type"

Je laisse aux bleus le soin d'analyser ce message, les tests à la con, les tentatives de qualification, les contradictions, la disqualification, ...
Dans tout ça, cette fille, auprès de qui je ne suis pas spécialement attiré, m'avoue - presque - clairement qu'il manquerait pas grand chose pour un "nous". C'est tout de même réconfortant. C'est bon pour l'égo. Oui je sais : "ne vous laissez pas flatter l'égo par la 1ère venue, vous ne savez pas où étaient ses mains avant". Il n'empêche.

La 3ème révélation est introspective, comment autre. Je sais à présent pourquoi je séduis : pour me rassurer. Coucher ne m'intéresse pas. Et j'ai appris à rompre (en ce moment, c'est la fontaine aux dump). Et donc, tout ça vient d'un manque de confiance en soi. Un jour, une fille m'a dit : "je veux pas sortir avec toi, parce que t'es trop sûr de toi". Avec le recul, je ne peux que citer Robbie Williams : "if I stop lying, I just disappoint you".

Mais maintenant, tu crois que je vais revenir dans la caverne et redevenir Bob le gentil ?

C'est pas tous les jours qu'on vous recadre dans vos préconçus sur la séduction que vous connaissez depuis 30 ans et qu'on vous demande d'être à l'aise avec en 1 an.

And as for travelling alone, fuck it ! That's the way it has to be, and that's the way it is.
By Hiva Oa
#68698 [quote="Hiva Oa"]C'est ça, casse-toi et reviens si/quand tu seras plus disposée.
Extrait de notre conversation FB de ce midi.
[quote="R."]Tu fais koi ce wend? :oDDDD
[quote="Hiva Oa"]Je viens te voir, pourquoi ?
By Hiva Oa
#69088 La belle R. m'a fait un joli refus (terme d'équitation, de saut, devant l'obstacle, qui va mieux que corn ... flake) parce qu'elle est finalement beaucoup moins aventurière que ce que j'aurais cru. Mal calibrée, c'est mon principal problème ... Qu'importe. Ca m'a donné l'occasion de ranger (traduire "vider") encore mon appart', préparer une journée photo qui sera finalement accompagnée. C'était pas prévu mais on va combler.
Et à 15h30, je me retrouve au lit avec une fille que je connais pas trop. Avec qui le courant passe pas terrible. Signes d'intérêt ? Aucun. Soit elle est hyper-timide, soit je l'impressionne, soit elle s'en fout, soit elle est encore plus paumée que moi. Si elle me veut, c'est plus pour ce que je représente, pour ma présentation justement, que pour ce que je suis vraiment. Un arrière-goût de l'homme-cocktail ? Bref, elle me veut parce qu'elle me trouve beau, parce que les personnes dans mon taf' me trouvent beaux ou ... le gros lot, allez savoir. Elle n'a presque jamais relancé la conversation. Par moments, ça virait au monologue. Elle ne m'a jamais parlé de ce que j'écris, et nous ne nous sommes absolument pas parlés. Sinon quand j'ai fait la conversation et les cours de photographies, surtout techniques. Je sais, la photo c'est pas ça, mais qui a dit que j'aimais la photo ? Tel un chasseur du dimanche, mon appareil n'est pas souvent chargé. Là encore qu'importe. Alors, pour tout ça, parce qu'une fille, pas moche remarquez, hein, est dans mon lit, je devrais, je suppose, tout du moins être content. Satisfecit ?
Pas vraiment en fait. Parce que plus les conquêtes se succèdent, plus les culs et la sueur salissent mes draps, plus je m'interroge sur la séduction. Pas le comment, le pourquoi.
C'est con !
J'aurais dû commencer par ça.
By Hiva Oa
#70279 R. me relance :
[quote="R."]Bon, on se voit quand ?
Rendez-vous est pris pour dans 10j.
Et puis, au détour d'une séance de chauffage, je projette et je m'emporte :
[quote="Hiva Oa"]Nous parlerons pendant que nous ferons l'amour.
Pas de réponse, cible grillée, l'extincteur est par ici, la sortie par là.
Les 3K, les gars : calibrer, calibrer, calibrer.
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By Tybalt
#70287 +1
J'ai toujours le même problème...
By Hiva Oa
#72844 Tu sais que tu as trop bu quand c'est un pote AFC qui te montre que le texto que tu t'apprêtes à envoyer est nul.
On a toujours tort de se remplir le foie au lieu de se vider la tête. Surtout quand c'est de toutes façons pour finir par se vider le foie.
Ma vie ne me plaît pas : il est temps de changer.
By Hiva Oa
#73101 Je voudrais dire au moi d'il y a 18 mois que la pente est raide, mais que la route est droite. Et que la route est droite, mais la pente est raide. Je voudrais lui dire qu'en haut, la vue est belle, mais qu'il y a d'autres collines, plus loin, plus hautes, pas forcément dans les mêmes pays : la séduction n'est pas la panacée.
Je voudrais dire au moi d'il y a 18 mois qu'il sera lui aussi capable de faire ça :
[quote]Hiva Oa : Salut
Sophie : Salut ! Hé, je te connais pas !
Hiva Oa : Moi non plus ! Comment tu t'appelles ?
Sophie : Sophie.

[quote]Hiva Oa : Je vais chercher 2 bonbons en bas. Si j'en trouve un pour toi, je t'en ramène.

[quote]Hiva Oa : Si je bois après toi dans mon verre, je vais lire tes pensées.
Sophie : Vas-y.
Hiva Oa : (je bois ... je fais l'offusqué) Tu crois pas que c'est un peu tôt pour s'embrasser ? (je l'embrasse)

[quote]Sophie : Et comment tu t'appelles ?

Je voudrais lui dire enfin, lui redire, que la séduction n'est pas la panacée.
By Hiva Oa
#77259 Vendredi dernier, je faisais semblant d'être prof.
J'avais vu qu'une jeune femme chinoise m'avait vu. Et elle avait vu que je l'avais vu. Après un échange de sourires univoque, un de ses amies vient me dire :
[quote]Elle vous trouve très beau.
Avec un ton hautain, j'ai répondu :
[quote]Je sais.

Et il va sans dire que je ne suis pas allé la voir. Et toutes les excellentes excuses n'effaceront pas ce fait.

Je n'aime pas, mais alors pas du tout ce que je suis devenu.
By Lise
#77261 Qu'est ce que tu n'aimes pas ? La réponse réflexe qui est sortie toute seule ? Ou bien tout à fait autre chose ?
By Tgaud
#77275 Je pense que c'est ce sentiment, lorsque notre valeur et donc bien souvent notre orgueil augmente, et qu'on se sent avoir le pouvoir et plaire, de faire un peu comme les femme en général : d'idéaliser la situation en se disant qu'il serait plaisant que l'autre fasse le premier pas, ainsi que toutes les démarches de séduction afin de rester le prix, et que c'est légitime puisque notre niveau d'intérêt est plus bas que le sien.

Ainsi on ne souhaite pas s'abaisser à aller vers l'autre, on aime cette sensation de pouvoir, et on se cache derrière cette excuse pour ne rien faire.

Bref l'orgueil qui par gourmandise de la satisfaction/validation qui découle de notre pouvoir de séduction à un moment précis, cré l'immobilisme.
By Hiva Oa
#77822 [url=http://ptdq.chez.com/valpocl/fdm2009_iphone.m4v]What we did last sunday[/url]