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Modérateurs: animal, Léo

By Bukowski
#156964 Ouvrir un journal est une idée qui m'est venue quand je n'avais plus internet et regrettait de ne pouvoir partager avec vous quelques récits, commençons donc directement dans le vif du sujet.

Introduction
Quand je suis arrivé à Paris, dans la vacuité de mon nouveau petit studio estudiantin, l'ennui me guettait. Mêlé à l'excitation, évidemment.
J'avais d'abord sillonné les grands boulevards embués de milliers de touristes encapuchonnés sous de longs k-way, longé le canal Saint-Martin sous le crépitement des photographies asiatiques avant de retourner à l'ennui de mon arrondissement au prix de quelques bières blanches.
Puis, le soir tombant, tandis que montait l'impression de s'encager, me venait l'envie de m'immiscer dans la nuit avec urgence.
Quelques jours plus tôt, un groupe m'avait parlé d'une soirée dans le 13ème, avec de la musique audible sans saigner, dans un endroit joli entre quelques jolies filles. Et gratuite. La belle affaire.
Ivre de mon envie de rire et de sociabiliser, je réunis en vitesse mes pièces jaunes pour un ticket de métro.

Dans ma veste de seconde main préférée, assortie à ma barbe brunissante, je monte vers la terrasse impassiblement, feignant une couleur dorée à ma carte définitivement bleue auprès du videur.
Après quelques cigarettes échangées contre des discussions cendrées au bar, je rejoins, bière à la main, un grand groupe hétéroclite qui me sert gracieusement du rosé bon marché.
Je parle de mon arrivée dans la ville, de ma recherche de musiques innovantes la nuit mais aussi de mes études le jour.
J'écoute et relance sur les études de communication, représentées par deux filles du groupe.
Un certain hâle rosé dans mon esprit aidant, je me contente d'une gentille moquerie. Le vin est toujours utile pour griser ses noirceurs.
[quote]M : C'est un peu stéréotype, cette réponse dans la bouche d'une jolie fille en 2014, non ? :)
(Je précise le sourire, dont je sous-estimais la capacité à rendre tout échange plus nuancé et riche)
L'échange n'est pas vain, mon flux de parole se libère et en plus, une nouvelle arrive dans le groupe.
Une fille à me transformer en Barry White pendant l'enregistrement de Never gonna give you up.
De simples présentations font cependant l'affaire.
C'est lors d'une discussion de groupe relative à la seconde vie des musiques kitsch, qu'a lieu dans mon esprit une illumination au sujet de l'élue de mes nerfs optiques.
Avant de repartir me chercher un verre, la rapprochant de moi, je lui révèle à l'oreille ma pensée, comme un enfant impatient d'annoncer sa bêtise :
[quote]M : Maintenant que tu avoues être fan de ce genre et que je m'en vais, je dois te le dire, j'aime beaucoup ton air de Corynne Charby :mrgreen:
Si je devais créer un slogan pour cette phrase d'accroche, ce serait En cherchant à s'amuser, on fait bien plus qu'amuser.
A suivre.
By Bukowski
#157100 Pendant mes années lycées, mes week-ends n'étaient qu'une longue succession de soirées alcoolisées au milieu d'âcres volutes, histoire de s'émanciper minablement de mes parents.

La séduction s'y résumait à échanger quelques mots avec un sourire lumineux, initier un rapprochement physique pendant une musique en vogue et s'en aller au petit matin, histoire d'acheter des viennoiseries avec mes amis.
La meilleure partie de ces événements se situait souvent après l'événement lui même, au moment de raconter aux absents le fil de la nuit. Si eux trouvaient ça palpitant, j'ai vite fini par m'en lasser, préférant l'ivresse éthylique premier prix et la narration à l'histoire elle-même.

De cette période, je n'ai gardé qu'une chose : le plaisir de ME faire plaisir -et la cigarette, tout le monde a ses démons débiles- constatant que jamais une femme ne me procurerait d'immenses plaisirs lors d'une première rencontre. Même si cela implique de rendre folle la dite femme.

Lors de cette soirée, je n'ai donc pas dérogé à cette habitude. Après m'être éclipsé de ce groupe fraîchement envahi, je continuais de causer à d'autres groupes afin de susciter le mystère chez mon éventuelle bien aimée...et surtout de patienter avant mon verre.
A mon retour, un couple, fraîchement né grâce à la puissance du mojito, dansait à proximité de mon groupe d'adoption. Justin Timberlake n'avait qu'a bien se tenir. Mon mauvais esprit n'étant jamais loin, la moquerie fut rapide et communicative avec mon amie des années 80.

[quote]E : Je ne te cause pas, tu n'as pas été gentil tout à l'heure
M : Tu rigoles ? Corynne Charby était magnifique !
E : Rattrape toi comme tu peux oui :)
M : Je t'inviterai bien à danser comme eux pour me faire pardonner, mais il me faudrait au bas mot 4 verres de plus et un manque de dignité carabiné.
E : Haha, bon allez passons sur ça, mais ça suffit maintenant. Tu fais quoi dans la vie ?
M : Je danse sur de la disco dans le quartier asiatique et j'emmerde des brunes sympathiques. Et toi ?
E : Je viens de quitter mon boulot dans la communication, mon patron me saoulait trop (blablabla je vous passe cette partie, aussi intéressante qu'un cours de physique nucléaire). Tu parles de moi, pour la jolie brune ?
M : Non non, de chewbacca qui est juste derrière toi. Tu comprends je suis fan de star wars...
E : tu es bête "LOL" (pas trouvé mieux pour retranscrire un rire bêta)

S'en suit une conversation des plus banales durant laquelle elle me parle de la difficulté de ne pas trouver, dans le Paris nocturne, un garçon intéressé dont la séduction ne se limite pas à faire à faire un signe en direction de sa bouteille de Moet & Chandon. Me resservant un verre de sa bouteille de rosé, je la rassure en lui montrant que pour une fois, l'inverse se produit. Je lui parle de mon parcours dans le juridique ponctué par ma passion pour la littérature, la poésie et le dessin. Elle semble apprécier, devinant toutefois que l'idée de lui demander de réciter une strophe Baudelairienne mènerait à un échec cuisant et cyniquement drôle. S'en suit donc une discussion sur les dessins animés de notre enfance, en particulier les Mystérieuses cités d'or, pour le connaisseurs :wink:
Et la nuit tombant en rythme avec les verres de vin, une danse ridicule, bien qu'endiablée, s'entame entre nous, à proximité de la cabane de du disc-jockey.
Après un baiser entamé et des numéros échangés, je m'éclipse avant d'être incapable d'enfourcher ce diable de bolide qu'est le vélib.

Une fois de plus des promesses de rencontres futures jetées aux oubliettes ; une fois de plus, des illusions perdues dans le fond d'un verre de buvette.
By JulienH
#157108 [quote="Bukowski"]Pendant mes années lycées, mes week-ends n'étaient qu'une longue succession de soirées alcoolisées au milieu d'âcres volutes, histoire de s'émanciper minablement de mes parents.
La séduction s'y résumait à échanger quelques mots avec un sourire lumineux, initier un rapprochement physique pendant une musique en vogue et s'en aller au petit matin, histoire d'acheter des viennoiseries avec mes amis.
La meilleure partie de ces événements se situait souvent après l'événement lui même, au moment de raconter aux absents le fil de la nuit.
Ah oui les vieux "lendemains" ou plutôt débuts de matinées, de soirées étudiantes ... autour d'un café bien dégueulasse (car de la veille au matin), les croissants bien chauds, la gorge bien défoncée par la clope, les yeux bien explosés, la tête bien carrée, les testicules bien pleines ... Ca me manque, tiens.

Enfin pas pour tout :mrgreen:
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By la mouche
#157160 [quote="Bukowski"]
Si je devais créer un slogan pour cette phrase d'accroche, ce serait En cherchant à s'amuser, on fait bien plus qu'amuser.
A suivre.

J'aime bien cette phrase et ton journal!
By Bukowski
#158176 Merci la mouche !

Amours adolescentes et Serpents d'eau

La musique sait susurrer aux oreilles les plus belles émotions, découlant de la un plaisir lisible sur tout visage potentiellement complice.
Ce pourquoi je ne me surprends que peu d'avoir rencontré beaucoup de personnes au détour d'airs véritablement chéris. Soit une version raisonnée de la musique romantique qui se lance, rend statique, ébloui et…mirifique ! le Croisement incisifs de regard…
Il y a 3 semaines, sortie de concert étouffante, les gens en ont perdus leurs compagnons.

Perdu, de cette foule haletante, se tenait, tout pâle, un serpent. Plus précisément la personnification du tableau Serpents d'eau de Klimt qui a toujours su m'écorcher vif. Un choc visuel qui, plus jeune, a entrainé bien trop de rendez-vous timides avec les petites rousses timides. Ma tête n'en fait qu'un tour, ralentissant mes pas. suffisamment pour qu'elle se rapproche de moi.
Pendant que je lui tiens la porte de la salle avec un sourire, rendu par la suite, je l'interroge sur ses impressions.
Le résultat est un peu plat mais passons. La fatigue est des deux côtés, et je suis un peu saoul.
Je renchéris avec les miennes, quelque peu divergentes tout en lui signifiant, de plus, l'outrecuidance d'oser me parler avec des gouttes de sueur sur le front. Histoire de tuer le charme. Être un peu connard, en plus de divertir, permet toujours d'être lavé de tout soupçons de type larmoichiant.

Ses amies viennent la chercher une fois dehors, en quête d'informations supplémentaires je me surprends à imiter les annonces de caissières de supermarché concernant les enfants perdus attendant leurs mères à l'accueil.
Demandant au passage son prénom.
Poursuivant ma route avec elles dans une conversation globale joyeuse, arrive l'instant fatidique des chemins à croiser.
Agrippant la main de ma muse éphémère, prenant ma plus belle intonation d'ersatz de prince charmant, ma bouche éructe mes plus vives intentions.
Dans un surprenant mélange de vrai/faux.

[quote]Écoute Sophie, on s'est rencontrés après un bal des temps moderne.
J'ai été galant, je n'ai pas encore rencontré tes parents...
Mais déjà tes amis, alors…on ne peut plus reculer… donne moi ton numéro :)

Ses amis sourient, une lâche même un petit
[quote]Mais allez donne lui !

Ce qu'elle fit.

2 jours plus tard.

Installé dans l'appartement de 2 amis après une longue nuit tandis que l'ennui commence à apparaitre nettement, en ceci que le silence était religieux devant les zamours, j'envoie un message.
Réponse rapide…mais teintée de smileys par dizaine et de mots avec beaucoup trop de iïîi.
Et merde.
By Bukowski
#158503 Entendu cet après-midi.

[quote]
-C'est quoi un homme attirant, pour vous ?
-Un homme qui fait ce qu'il dit mais ne dit pas ce qu'il fait.

Une ancienne mannequin.
By Piano
#158505 [quote="Bukowski"]Entendu cet après-midi.

[quote]
-C'est quoi un homme attirant, pour vous ?
-Un homme qui fait ce qu'il dit mais ne dit pas ce qu'il fait.

Une ancienne mannequin.
Qui fait 10 fois plus que ce qu'elle dit et dit 100 fois moins ce qu'elle fait.
By Piano
#158506 Passionnant ton journal, plein de testostérone. Tu l'as baisée au moins ton ancienne mannequin ?
By Piano
#158508 Je suis green, t'inquiète ! Bientôt on va préfixer toute réponse à mes interventions par "du calme" :lol:

Il ne faut pas accorder une valeur de "représentation des femmes" aux mannequins, ni actuelles, et encore moins anciennes. La radio choisit de poser cette question à une mannequin. Mais pas à la citoyenne lambda, qui ne sera jamais qu'un pourcentage anonyme dans un résultat de sondage. Ou alors une affreuse Bidochon vivant une vie affreuse avec un affreux Bidochon.

Tout ça pour dire que je ne vois pas en quoi cette phrase plate serait moins plate du fait qu'elle aie été prononcée par un mannequin. Au contraire, c'est la platitude la plus plate à l'image de leur poitrine bien souvent.
By Bukowski
#169723 J'ai peu posté ces derniers temps*, la faute à plusieurs escales.
D'un point de vue universitaire, je ne peux qu'être sceptique quant à la plue-value des semestres à l'étranger. D'un point de vue humain c'est autre chose. Sans aller jusqu'aux idiotes mystifications.

De retour sur Paris une légère déprime s'était installée, jusqu'à céder aux chants des sirènes ce long week-end. Un ami à moi était invité en "before" chez des américaines en école de design et voulait que je l'accompagne. Dans la fureur de la techno, des vodkas bon marché et nuages de fumée, je l'ai vite repérée. Elle dansait, comme sous hypnose, sur une chanson qui me hérisse les poils.

Après une nuit de danse entrecoupée de discussions futiles, nous décidons de nous revoir le lendemain après quelques verres pour la nuit des musées. Son étonnante et savoureuse culture de l'art français m'impressionne et me tend à l'imaginer avec moi. Mais elle part aujourd'hui pour une semaine en Angleterre, avant de repartir définitivement à New york.
Et bien qu'elle ait proposé que je vienne avec elle à Londres, hébergé par ses soins, j'en suis dans l'incapacité. N'est pas party girl qui veut... Notre dernière journée se résuma à une marche main dans la main suivi d'un dernier long concert sur la sacro sainte péniche dominicale du port de la râpée.
Je n'ai jamais su comment apprécier ces rares rencontres, en apparence aussi pures que dénuée de tout engagement.

Il faut dire que ces rencontres se généralisent. Avec tinder et autres groupes facebooks reliant les fans de tels trucs pour des évènements précis les communautés ne cessent de grandir. On se retrouve pour un début de soirée, s'amourache quelques heures, pour un w-e au mieux. Puis on s'oublie, chacun y consentant implicitement. Jusqu'à se revoir par hasard, on fera comme si de rien était. On se crée pleins de beaux souvenirs mais tous ont un arrière gout amer.
By Dymon
#169728 Je pense que l'amertume est due à l'incompatibilité en ce que tu vis (la rencontre, la journée, le w-e passé avec cette fille) et ce que tu veux (ton secret agenda), je me trompe?
Parce que, à l'inverse, pour moi l'amertume c'est ma génération ultre connectée, on ne profite plus vraiment de ces moments où tu te dis que c'est unique. Les réseaux sociaux ont changé la donne, tu peux tout savoir, tout retrouver, tout le monde à portée de main et finalement, en profite-t-on autant que prévu? Je ne dis pas que c'est mauvais, juste qu'à certains moment il vaut mieux profiter des interactions et non pas en disant "de toutes façons on se reverra, j'ai son fb, son numéro, son twitter...".
- Exemple : Les rencontres dans les zones de transit (gares, aéroport). Sachant que revoir cette fille risque d'etre très compliqué, pas la peine de tout gacher avec la prise de contact dans le petit espoir de se revoir.
- Exemple perso : j'ai rencontré une américaine à l'étranger, je lui plaisais et elle s'est laissée séduire. On a passé un super week-end ensemble puis une nuit de folie en pensant tous les deux qu'on ne se reverrait pas de sitot voire jamais. Pourtant on s'est revu deux mois plus tard à Paris. C'était bien mais moins que la première fois.

Ce que je veux dire c'est : parfois mieux vaut un bon souvenir qu'un moins bon dans l'espérance d'en avoir d'autres meilleurs.
Je ne dis pas qu'il ne faut jamais prendre les contacts, mais savoir sentir que parfois ce n'est pas la peine. Un bon souvenir suffira.
By Bukowski
#169747 Point de vue intéressant, merci c'est toujours enrichissant.
Je suis d'accord avec toi dans l'ensemble.
La contrainte de temps a permis d'éviter d'avoir à face face à tout les défauts récurrents chez ce genre de filles, ce qui aurait clairement fait perdre beaucoup de charmes à l'ensemble.
Mieux vaut rester sur ces souvenirs pour le moment.
Après soyons honnêtes, si une seconde rencontre est possible un jour, elle se fera je pense.
Sans aucune illusion sur les chances et la potentielle claque de réalité. C'est le genre "d'erreur à faire" je pense que de ne pas y aller.
Ça laisse un gout d'inachevé surement plus désagréable qu'une légère amertume !
Toutefois je ne pense pas que la dissonance vienne d'un heurt à mon secret agenda, il est encore entièrement à écrire.

C'est plus ce sentiment désagréable de réaliser que la réécriture poétique amène vite à s'aveugler.
Je l'ai ressenti comme un soleil qui vient chasser la grisaille du blues de retour de voyage.
Mots doux, connexion rapide. Avec un côté fleur bleu, on se plait imaginer s'accepter la suivre dans l'instant comme elle propose.
Mais tu sais comme moi qu'une jolie fille arty-party en voyage pendant un an en Europe a proposé ça à déjà 10 mecs.
Et alors il faut se raisonner à refuser.
Accepter que les propositions en apparence follement belles et mignonnes peuvent naitre d'une attraction, certes réelle, mais grandement aidé par un besoin de compagnie. Voir une envie de se créer l'histoire "mon amant européen avec qui j'ai voyagé" qui se stoppera net tôt ou tard.
Il faut croire qu'au fond je suis trop nunuche :mrgreen:

Pour rebondir sur un autre sujet, le caractère délétère des tinder/twitter/facebooks/whatever :
Il faut les prendre pour ce qu'elles sont, des apps sur un smartphone. Peu de jeunes prennent ça au sérieux et l'utilisation commence même à en devenir, un peu plus intelligente . Je ne fais plus aucune dates formelles depuis des mois quand j'utilise ces trucs. Et elles non plus du reste. On s'invite à des soirées chez des amies, à un concert/évènement, on "fait la fête". On se créé une nouvelle communauté au sein de laquelle pleins de possibilités s'ouvrent, ni plus ni moins.
A mes yeux Tinder est passé d'une app de dating à une app de réseautage. Dès lors on en profite beaucoup plus !
By Bukowski
#170147 On prête beaucoup de défauts aux femmes mais jamais je ne pourrai leur enlever leur sens de la nuance, contrairement aux hommes. Avec beaucoup d'hommes, je suis toujours surpris de me voir pointer quelques, souvent menues, contradictions dans ma façon de penser, mes gouts. Des paradoxes qui, pourtant, me semblent façonner une unicité, un certain charme. Et peuvent par ailleurs s'expliquer par mon vécu. Ainsi qu'une certaine part de féminité, d'ailleurs. Seules les femmes entourées de brouillard et paradoxes me fascinent. Vivre en binaire, est-ce refuser la femme ?