- Mer Mar 11, 2015 11:35 am
#166292
@Stéphane : Ah mais complètement. Quand j'ai commencé à en écouter (à 15 ans), c'était limite vital pour moi, et il y avait 2 aspects bien distincts : 1) j'aimais la musique et 2) l'imagerie me fascinait. J'étais un peu à part au lycée à cause de ça mais j'aimais bien, ça faisait original, mec qui ne suit pas les modes. Puis j'ai traîné dans le milieu pendant ma vie estudiantine et une bonne partie des métalleux que j'ai rencontrés faisaient très méchants de loin, mais en fait ils étaient souvent doux et introvertis (comme moi). Cette musique offrait une échappatoire où on se sentait quelqu'un d'autre, quelqu'un qu'on aurait voulu être. Monter sur scène pour habiter ce "personnage" était galvanisant, à la limite du dédoublement de personnalité.
[d'ailleurs c'est le sujet de Detroit Metal City, un manga satirique où le héros, maladivement timide, se transforme en brute épaisse et hurlante lorsqu'il joue avec son groupe - un peu une version rock de "Docteur Jekyll & Mr Hyde"]
Bon après on ne reste pas bloqué sur cet aspect des choses. Ceux qui écoutaient du metal au bahut uniquement pour se rebeller dans leur tête et faire mine de ne pas être ce qu'ils étaient vraiment, n'en écoutent plus passé 25 ans. J'ai commencé l'apprentissage de la guitare et ai développé une réelle passion pour ce style musical, avec un gros travail de pratique derrière, contraignant (être en même temps fan de metal et débutant à la guitare, c'est pas facile tous les jours
). Donc l'aspect "jeu de rôles" s'efface avec la maturité et il ne reste plus que la musique.
Ton observation est surtout valable quand les gens ont moins de 30 ans je dirais (pour compter large). Après, c'est moins vrai. Tout le folklore autour du mythe du rocker badass n'opère plus.
Nous nagerons jusqu'à ce récif qui médite dans la mer, nous plongerons à travers de noirs abîmes jusqu'à la cyclopéenne Y'ha-nthlei aux mille colonnes, dans ce repaire de Ceux des Profondeurs, et nous y vivrons à jamais dans l'émerveillement et la gloire.