Parce qu'il est impossible d'être heureux en faisant ce qu'on n'aime pas

Modérateurs: animal, Léo

By Professor Shorthair
#130794 Je lance ce sujet à cause d’une situation dans laquelle je suis plongé depuis à peu près deux moi. Je vous demande vos avis et vos conseils, mais j’ai aussi l’intention de lancer un débat et j’espère que cette discussion pourra servir à d’autres personnes. C'est une situation qui rejoins un peu le poste de hopkins "vivre pour travailler ou travailler pour vivre". Mais là, c'est un peu plus précis, ou en tous cas plus particulier.

Je voudrais quand même préciser que je débute dans la vie professionnelle, je n’ai que peu d’expérience, je vous demande donc un peu d’indulgence si ce post peut paraître naïf sur certain points.

Au départ, un nouveau départ :

Je dois remonter à septembre 2011 pour que vous ayez toutes les cartes en mains. Je venais d’avoir mon diplôme d’architecte. Quelques mois plus tard, je commençai mon premier job, dans une petite agence alsacienne. Le dream-job comme on dit : des projets super intéressant, un patron pédagogue et sympa et des collègues avec qui je m’entendais à merveille, tous entre 23 et 28 ans. Mais comme les bonnes choses ont une fin, mon contrat ne fut pas reconduit : plus de boulot.

Là je ne travaille pas pendant trois mois : je prépare deux mémoires qui finalisent totalement mes études. On arrive en octobre 2012. Je me remets à chercher un boulot, mais hors d’Alsace cette fois-ci, j’avais envie de bouger, d’aller voir ailleurs. Et deux semaines plus tard, j’ai un entretien, qui se passe plutôt bien, et je suis embauché : je commence le lundi de la semaine suivante : un contrat de deux mois, qui viens de s’achever, puis un contrat de six mois, que je viens de commencer, et enfin, si tout se passe bien (ou pas), un CDI.

La boîte :

D’abord il y a le patron. A une paire d’année de la quarantaine, gérant, 60% des parts de la boîte. Ma première impression : il a un caractère bien trempé. Pendant l’entretien, il n’hésite pas à me brusquer. Pendant les premiers jours, je vois qu’il s’énerve assez rapidement, et pour à peu près n’importe quoi. Il m’inspire un mélange de respect et de crainte : on a l’impression qu’il peut exploser à tout moment.

Ensuite il y a les autres collaborateurs : six architectes et moi. Dans cette équipe il y a deux filles d’à peu près mon âge et fraîchement recrutées également, avec qui je m’entends plutôt bien. Les autres architectes sont plus âgés et tous associés. Ils travaillent sans relâche, et ce qui me frappe, c’est la salle ambiance qui règne au bureau : ils croulent tous sous le boulot, sont fatigués, énervés et je n’entends pas grand-chose de positif sortir de leur bouche.

Enfin, il y a le boulot qu’on me demande. J’en apprends des tonnes et mon intérêt pour leurs travaux est assez élevé. J’ai quelque chose à tirer de mon travail dans cette entreprise. A côté de ça, on m’en demande beaucoup. On est en sous-effectif, le boulot ne manque pas.

L’investissement : jusqu’où aller pour le boulot ?


C’est là qu’intervient ma première question. Par la force des choses, je me retrouve vite à bosser assez tard et à rester quelques week end (pour être précis, deux week end en 2,5 mois). C’est une pratique plutôt rependue dans les agences d’archi : on travaille par à-coups, pour résumer. Mais j’imagine que ça doit être le cas dans beaucoup d’autres secteurs.
Là où ça pose problème, c’est que je ne savais pas ce que j’allais avoir en échange. Je me suis dit la chose suivante : je me défonce au boulot au départ, et j’attends de voir : si je ne reçois rien du tout, j’en donne moins. Les deux filles dont je vous ai parlé plus haut avaient une stratégie bien différente, plutôt du genre : je ne donne rien si je ne suis pas sûr d’avoir quelque chose en échange.

Résultat : le contrat de l’une d’elle n’a pas été renouvelé, j’ai été augmenté et ai touché une prime là où l’autre n’a rien reçu.
Au résultat, j’aurais tendance à dire que l’attitude que j’ai adoptée était plutôt appropriée. Mais qu’en pensez-vous ? Sachant qu’on va vite me redemander de bosser comme un acharné. Où fixer vous votre limite ? Jusqu’où allez-vous dans le sens de ce qu’on vous demande ?

Je vous pose cette question parce que j’ai beaucoup de doutes et que je suis plutôt méfiant. J’ai peur qu’on essaie de m’amadouer avec un peu de pognon et des promesses et que je me retrouve enfermé dans une logique d’asservissement envers mon boss. D'un autre côté, les promesses ont été tenues, et j'ai été augmenté au bout de deux mois... Mais je vois les autres qui ont mis leurs de côté et qui bossent comme des chiens... et les deux jeunettes qui se montent la tête en disant que le patron est un esclavagiste manipulateur...

Ce qui amène ma deuxième question :

Comment se positionner dans les rapports de force propre à une entreprise ?

OK, c’est large comme question, on pourrait sûrement écrire un bon gros bouquin là-dessus. Je vous la pose donc sous l’angle particulier de mon entreprise.

Je parlais d’asservissement, parce que j’ai l’impression que c’est ce dont il s’agit pour mes collègues (exceptées les deux filles). Ils travaillent en permanence. Je ne veux pas dire qu’ils ne font pas de pauses, je veux dire que je pourrais prendre n’importe quelle jour de l’année, si je passais au bureau à 23h30, ils seraient tous-là. N’importe quel jour. Deux d’entre eux viennent quasiment tous les week-end.

Alors on pourrait se dire que c’est normal, qu’ils sont associés. Mais ça dépasse la norme. Je n’ai jamais eu vent d’une agence de taille comparable dont les associés étaient dans la même situation. Et puis il y a ce côté un peu malsain de la relation qu’ils entretiennent avec le gérant, ou plutôt qu’il entretient avec eux.

Pour simplifier, ils en ont une peur bleue. Du moins c’est mon interprétation. Ils ne contestent aucune décision. Certains sont (bien) plus âgés, plus expérimentés sur certains aspects du plan professionnel, et ils se laissent piétiner : aucune trace de respect dans les paroles du gérant, il leur parle comme s’ils avaient mon âge… De mon côté, le gérant semble plutôt m’apprécier, et ne le cache pas aux autres collègues.

Les relations entre collègues sont elles plutôt tendues. Il y a une sorte de mélange d’entraide et de coups-bas entre les associés. Ils sont tous dans le même bateau mais veulent tous plaire au capitaine. Mais il y a une grosse différence entre les associés d’un côté et les simples employés de l’autre, à savoir les deux filles (plus qu’une maintenant en fait) et moi. Nous sommes sans cesse évalués, tout ce qui est dit/fait fini par atterrir dans l’oreille du gérant. Et la où les associés s’entraide, j’ai parfois l’impression que nous n’avons droit qu’aux coups-bas, à la salle ambiance et aux remarques parfois véhémentes de certains collègues.

Comment y répondre quand on vient d’arriver dans une petite société, qu’on a pas ou peu d’expérience et qu’on est beaucoup moins âgé que la moyenne de ses collègues ? Comment jouez-vous de ce genre de situation si vous y avez affaire ? Le peu d’expérience que j’ai me permet quand même de penser que ça ne doit pas être le lot de n’importe quelle entreprise. J’ai l’impression qu’il y a ici quelque chose de plus malsain qu’ailleurs, qui passe par l’image un peu despotique que véhicule le gérant...

Pour le moment, ça va. Mais je me rends compte que là où je me voyais rester deux ans si possible dans cette boîte, j’ai réduit à cette période à un an, voire à la fin de mon CDD, dans six mois. Je sens commence à serrer les dents par moments, et c’est pas bon.

Une fois de plus, désolé pour la longueur du post, et merci de m’avoir lu.
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By Dje
#130796 Tu fais bien de t'inquiéter. Tes tripes te disent que quelque chose ne tourne pas rond. Et tu as raison.

Des tous les patrons que j'ai rencontrés, bien peu n'avaient pas un côté dérangeant qu'on ne saurait trop décrire. Ceux que j'ai connu avaient une façon bien à eux d'être polis sans être cordiaux. Ils étaient même en permanence à la limite de la politesse. C'est pour le moins inhabituel au milieu de notre époque bizarre, où on salue d'un "Ça va ?" ceux à qui on fait des queues de poisson sur le périphérique, et où "Cordialement" signe pour toujours les querelles de bureau. Tu as rencontré ton patron, et il t'a bien fait comprendre qu'il n'était pas ton pote. Jusque là, tout va bien.

La clé de ta qualification à ses yeux repose entièrement dans ta capacité à le faire réfléchir. Trop de subordonnés modèles acceptent des ordres sibyllins sans demander leur reste. La dernière fois que j'ai cherché du boulot, j'ai rencontré une douzaine de sociétés en deux semaines. Deux m'ont vraiment donné envie de travailler avec elles, et devine quoi ? Aucune des deux ne s'est contentée d'avaler mes paroles. J'ai dû m'expliquer, reformuler, adapter mon discours. Ce genre de demande met en branle les engrenages de ton cortex. Tant que tu provoqueras la mécanique de ton patron, tu auras de l'intérêt à ses yeux. Quelque part entre la signature de leur contrat et maintenant, tes collègues ont arrêté de s'en soucier.

Ce qui devait arriver arriva, leur niveau d'intérêt pour leur poste a chuté. Néanmoins, pour diverses raisons (souvent de mauvaises), ils ont préféré rester malheureux plutôt que d'y changer quelque chose. S'ils ne soufflent que du drame et du malaise, c'est le moment de t'acheter une paire de [url=http://www.etymotic.com/hp/er20.html]bouchons[/url]. Après tout, si leur seul cadeau est de te pourrir le moral, autant qu'ils se taisent. Avançons.

Tu bosses beaucoup et ton boulot t'intéresse ? Bravo. Tu te demandes où ça va s'arrêter ? Là où tu décideras que ça s'arrête. Tes collègues ont certainement leur part de responsabilité là dedans. Travailler plus pendant les coups de feu tombe sous le sens commun, mais il y a des conditions. Le mérite n'existe pas. Si ton patron accepte de te payer plus, c'est parce qu'il craint de te perdre. Point. Qu'a-t-il à craindre en perdant les cocottes qui lorgnent sur les rivières de diamants du télé-achat ? Rien. Dans cette situation, il faut t'assurer que tu reçois régulièrement compensation pour le travail supplémentaire que tu auras choisi d'effectuer. Autrement, tu vas construire un puit de frustration que tu ne devras qu'à toi. Tu l'as bien compris, l'argent et les promesses n'appartiennent pas au même genre : ton patron ne te paie pas pour rester chez toi et lui promettre de faire le boulot.

Au bout du compte, ton patron est certainement à surveiller. Sauf que ce n'est pas lui qui m'inquiète le plus. Si tu prends soin de le challenger, comme tu sembles le faire déjà un peu, ça devrait aller. Non, celui qui m'inquiète c'est le gars duquel tu reçois tes ordres. Si c'est le patron, tant mieux. Si ce n'est pas le cas, tu as des mécaniques sociales robustes à mettre en place. Un frustré ça mord, et ça ne lâche pas facilement.

Quant à ce que tu dis sur ta projection, garde-le à l'esprit. C'est ta meilleure arme de propagande. Si tu bosses bien (étant différent de beaucoup), que ton patron donne des signes d'estime à ton égard, et qu'il apprend ton manque de projection... tu devrais t'en sortir sans mal.

Je t'invite à solliciter Stéphane à propos de l'atelier Dream Job n°2. Il était encore en chantier quand j'y ai participé, mais les concepts centraux étaient déjà là. Tu n'auras aucun mal à les reconnaître et à les appliquer.
By Professor Shorthair
#130825 Merci beaucoup Dje pour ta longue réponse. Tu éclaircis au moins une chose : c'est que mes doutes ne sont pas infondés. J'avoue ne plus trop savoir que penser en ce moment. Parfois je me dis que cette situation n'est pas normale, qu'il faut que je me barre. Parfois je me dis qu'il faut que je fasse des compromis et que je reste tant que je le supporte. Et parfois je me dis que je suis complètement dans le faux, que finalement la manière dont tourne cette boîte est plutôt normale, que c'est juste un patron un peu old school et qu'au début faut donner tout ce qu'on a, etc.

Mais je finis toujours par retomber sur le "c'est pas normal, faut que je m'en aille". En gros, comme tu le dis et comme le disent d'autres ici : si ça a l'air bizarre, c'est que c'est bizarre.

Cela-dit, ma situation est peut-être un peu plus complexe que je ne l'ai décrite. Je m'explique : avec mes autres collègues, le comportement de mon patron frise le mépris et la tyrannie, et moi, il a l'air de plutôt m’apprécier. Au boulot, il reste très directif et n'abuse pas des politesses avec moi, mais il reste plus doux qu'avec les autres collaborateurs. Et il y a ces moments hors du boulot : les pots du vendredi soir, le resto du lundi, les moments ou je me retrouve seul avec lui pour nous rendre en réunion, où là j'ai presque l'impression qu'il me traite comme un "pote". Je me suis déjà retrouvé à rentrer de soirée à 4h du matin avec lui après qu'il m'ait payé des verres toutes la soirée.

[quote="Dje"]Tu as rencontré ton patron, et il t'a bien fait comprendre qu'il n'était pas ton pote. Jusque là, tout va bien.

OK. Soit j'en conclu qu'on ne marche pas sur la même berge et qu'il voit en moi l'accomplissement de ses fantasmes les plus sombres, soit j'interprète ça autrement. On m'a fait comprendre à plusieurs reprises (jamais par la voix directe du patron, mais par celle des autres collègues, qui en sont un peu les porte-paroles) que la boîte manquait d'une ou deux personnes maîtrisant bien les dossiers et pouvant seconder efficacement les anciens dans leurs tâches. Plus explicitement : "on veut former des jeunes parce que là on y arrive pas tout seul". Le fait qu'on me le dise, que j'aie été augmenté mais aussi que le gérant démonte constamment les deux autres filles fraîchement employées en ma présence me font penser une chose : il se pourrait bien qu'ils aient finalement envie de me garder plus longtemps, ou en tous cas que les six prochains mois vont être décisifs pour leur permettre de faire ce choix ou non.

J'ai l'impression d'être pris dans un équilibre entre la crainte de perdre ce qu'il m'a offert d'une part, et sa crainte à lui de me perdre d'autre part. C'est étrange, comme si on voulait mutuellement que l'autre n'en demande pas trop et ne pas le perdre à la fois. C'est un peu ce que tu dis là :

[quote="Dje"]Dans cette situation, il faut t'assurer que tu reçois régulièrement compensation pour le travail supplémentaire que tu auras choisi d'effectuer.

Il faut que je me rende indispensable au fonctionnement de la boîte (ce qui est quand même délicat pour un type ayant six mois d'expérience --> Croyance limitante ?). Les compensations qu'ils m'offrira seront le signe que c'est le cas, ou plutôt le signe qu'il a de l'intérêt pour mon boulot. Ou encore le signe qu'il sache pertinemment que je ne suis pas complètement acquis à sa cause. Comme avec les meufs quoi !

De mon côté, je ne perds pas le Nord, je sais qu'il faut beaucoup de tact, de délicatesse pour jouer ce jeu-là avec assez de finesse pour le pas tomber dans l'autre excès, surtout que je le sais assez haineux envers les personnes trop revendicatives. J'ai l'impression qu'il ne faut pas en demander plus que ce que ma compétence me permet d'obtenir. Mais là je me trompe peut-être.
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By animal
#130829 Et si tu faisais simplement ton boulot correctement en recadrant un peu quand c'est nécessaire. T'es pas obligé de déclencher une guerre pour faire comprendre que tu travailles trop si ça devient le cas, ça peut passer très gentiment.

Concernant tes collègues, je reprendrai une phrase entendue dans ma jeunesse quand j'étais encore en formation: "tu es responsable de ton ambiance de travail". Même le plus con des cons ne peut pas être totalement négatif, et tant que tu te fais respecter, tu as la possibilité de créer une ambiance conviviale autour de ta personne (mes quelques années en agence immobilière, où on se poignardait allègrement dans le dos pour se piquer des dossiers entre nous, restent pour moi un exemple de bonne ambiance malgré tout, parce qu'on avait beau s'entretuer pour du fric, on se respectait tous assez pour reconnaître les victoires et les défaites des uns et des autres. Le seul qui n'a pas compris ça s'est fait virer en 3 mois, et j'y ai passé 5 ans). Les relations des autres entre eux ou avec le patron ne te concernent pas.

Fais ta vie et arrête d'anticiper qu'il y aura peut-être des soucis un jour, s'il y en a, tu auras le temps de les régler, tant que tu ne te laisses pas bouffer au préalable.
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By Dje
#130835 [quote="Professor Shorthair"]avec mes autres collègues, le comportement de mon patron frise le mépris et la tyrannie, et moi, il a l'air de plutôt m’apprécier.
Ça peut être terriblement inquiétant comme pas du tout. À ce stade, tu ne sais pas encore jusqu'où tes collègues sont responsables de leur situation. Fais ta vie. Continue d'être professionnel, sois un chouillat directif par moments (attention, sois subtil, tu es jeune), sois constructif, suggère des plans d'attaque, et tout ira bien.

[quote="Professor Shorthair"]Et il y a ces moments hors du boulot : les pots du vendredi soir, le resto du lundi, les moments ou je me retrouve seul avec lui pour nous rendre en réunion, où là j'ai presque l'impression qu'il me traite comme un "pote". Je me suis déjà retrouvé à rentrer de soirée à 4h du matin avec lui après qu'il m'ait payé des verres toutes la soirée.
J'ai une position un peu particulière là dessus : je réduis la chose autant que possible.
Je suis moi même salarié d'une petite entreprise, et c'est difficile de passer à côté d'un rapprochement avec tes patrons quand 1. ils t'inspirent 2. ils t'aiment bien 3. ils organisent des weekends de teambuilding. Partager une pinte ou une partie de billard avec un patron qu'on ne voit jamais (je suis prestataire directement chez des clients) est une chose, rentrer à 4 heures du matin après une soirée à deux en est une autre. Si je voulais faire du mauvais esprit je dirais qu'il en veut à ton cul.

[quote="Professor Shorthair"]il se pourrait bien qu'ils aient finalement envie de me garder plus longtemps, ou en tous cas que les six prochains mois vont être décisifs pour leur permettre de faire ce choix ou non.
C'est une évidence. À toi de mettre à profit ces mois pour jauger si tu veux rester, et pour inspirer suffisamment de challenge afin d'être perçu comme un élément dont on doit prendre soin.

[quote="Professor Shorthair"](ce qui est quand même délicat pour un type ayant six mois d'expérience --> Croyance limitante ?)
Croyance limitante. Si tu es là c'est qu'il y a du boulot à ton échelon aussi. Ça n'enchantera personne de devoir faire le boulot à ta place si tu pars, ou, pire, de devoir embaucher un incompétent.

[quote="Professor Shorthair"]J'ai l'impression qu'il ne faut pas en demander plus que ce que ma compétence me permet d'obtenir. Mais là je me trompe peut-être.
Sache combien tu vaux, sache combien tu veux, sache combien tu lui coûtes si tu restes, sache combien tu lui coûtes si tu pars, et sache lui sous-communiquer régulièrement ta valeur pour qu'il n'oublie jamais. Mais, et ça c'est évident, fais du bon boulot avant toute chose.
By Chando
#130842 Bonjour Professeur et merci pour ton post des plus intéressants...

Tu es jeune, tu arrives sur le marché du travail, et tu te poses beaucoup trop de questions, je trouve. J'ai des architectes dans mon entourage, et je puis te garantir qu'ils cherchent tous des chantiers, comme des fous. Je suis aussi chef d'entreprise, et je puis te garantir qu'assurer la vie, voire la survie de nos entreprises, faire en sorte que tout le monde soit payé à la fin du mois, à commencer par les salariés, ne se fait pas sans peine...

Mon voisin architecte, à l'ancienne, tout seul dans son bureau, et qui gère tout, fait dans les 100 heures par semaine sans problème. Je ne compte pas les fois où il vient sonner vers les 23h00 pour que je lui dépanne son ordinateur personnel, chez lui, parce qu'il planche encore sur un projet. Personnellement, je dépasse allègrement les 80H/semaines.

Je ne te fais pas la leçon, loin s'en faut. Je te dis juste une chose : regarde autour de toi, dans tes connaissances, ceux qui ont fait le choix d'un boulot pépère, aux 35H, sans soucis aucun...les fonctionnaires, pour ne pas les citer. Je ne fais pas de jugement de valeur, je te propose juste d'observer leur choix : as-tu envie de mener la même vie qu'eux ?

Ton patron old school, bénis-le ! De ce que tu en dis, c'est un taulier, dans le sens le plus respectable du terme. C'est lui le patron, il le fait bien savoir, mais il te fait progresser. Dans quelques années, il serait surprenant qu'il ne t'associe pas à son affaire. Il t'ouvrira des portes. Il t'aidera à créer un réseau. Il te fera connaître. Il mise sur toi, puisqu'il t'a déjà augmenté...

Je préfère mille fois ce genre de taulier à des loques pétries de faux management, faux comme des dollars cubains, qui vont jouer les grands copains avant de t'enfoncer...
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By Marc
#130854 [quote="Chando"]Je ne te fais pas la leçon, loin s'en faut. Je te dis juste une chose : regarde autour de toi, dans tes connaissances, ceux qui ont fait le choix d'un boulot pépère, aux 35H, sans soucis aucun...les fonctionnaires, pour ne pas les citer. Je ne fais pas de jugement de valeur, je te propose juste d'observer leur choix : as-tu envie de mener la même vie qu'eux ?

J'ai du mal à ne pas y voir un jugement de valeur... :wink:

Plus sérieusement : je trouve cela parfaitement respectable que tu bosses 80 heures par semaine, mais j'ai du mal à voir comment cela peut ne pas avoir des impacts plus ou moins grands sur ta vie sociale et affective... C'est une vraie question hein, pas du tout une volonté de remise en cause ni un jugement de valeur. :D
By Chando
#130859 Non non, ce n'est ni respectable, ni raisonnable, et d'ailleurs, pour moi, cela est en train de changer... c'est un sacrifice qui en effet se paie très cher pour ce que tu cites...

Je voulais simplement montrer au Prof' qu'un juste milieu était souhaitable entre des fous à plus de 70 heures et un salarié qui a l'oeil sur la pendule en permanence...
By Professor Shorthair
#130866 Merci à tous pour vos réponses, toutes plus justes les unes que les autres.

Tout d'abord, à Chando : je carricature, mais en archi, il y a deux types de boîte : celles qui ont une éthique, qui font un taf intéressant et qui bosse beaucoup, et celles qui font du chiffre (en faisant leur beurre sur des concours, en tartinant toujours les mêmes réponses, ou en passant sous silence leurs propres attentes concernant les projets). J'ai connu les deux types, et je veux bosser pour le premier. Sinon, c'est pas la peine, je change de boulot. Du coup, je suis habituer au semaines surchargées, je le prends comme une composante du métier. Le tout est de savoir ou se trouve la limite.

[quote="Dje"]C'est une évidence.

Justement, pour moi ça ne l'était pas. Tout paraît évident à mon entourage quand je l'explique, mais en le vivant, j'ai l'impression d'aller de découverte en découverte...

Quoiqu'il en soit, toi et animal me le font comprendre : c'est sûrement plus simple que ça en a l'air, et je complique sûrement une situation qui doit être plutôt normale.

[quote="animal"]"tu es responsable de ton ambiance de travail"

C'est sacrément vrai, et je m'en rends un peu compte depuis quelques jours. Je me rends compte qu'ils n'attendent qu'une chose, c'est que quelqu'un les détendent un peu.

Au boulot !