- Jeu Juil 09, 2015 7:33 pm
#171990
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[color=#400000]Une semaine de textos pour une première date (+) topo sur la crise[/color][/size]
[size=150](et les sujets de conversation en crise)[/size]
[color=#400000][size=150]18/06 [/size]Jour de la confirmation[/color]
[quote="Bishop"]19h demain à [color=#FF0000](station de métro)[/color],
toujours ok ?
[quote="Jollen"]Bonjour
Oui sans problème pour demain
19h
Bonne soirée
[color=#400000][size=150]19/06 [/size]Jour du rendez-vous[/color]
Je parcours encore une fois du regard les grandes lignes de l'article relatif au premier rendez vous.
[url=http://www.spikeseduction.com/articles/124_first-date-par-blusher-1ere-partie.html]Le premier rendez-vous[/url]
Coiffé a la cire, un jean assez brut couleur vert kaki, une ceinture rouge et une belle chemise blanche repassée, je fais un effort de présentation. Je me parfume.
L'odeur du souffre du premier rendez vous, cet entretien si particulier qui vous martèle que c'est votre unique chance, une allumette surgira t-elle du gouffre qui sépare deux être qui se sont rencontrés à peine et qui pourtant se sont manifesté une prestance douée de curiosité l'un pour l'autre.
Bizon futé prévoyait que tout serait au vert et tant mieux, car le péché mignon de Jollen, c'est le deux roues. Le lieu est fixé dans le 9ème arrondissement. Je flâne quelques instants devant une barrière, je prend l'air. Elle n'a pas besoin de chignon, donc le casque du scooter ne sera pas un inconvénient majeur. Va t-elle enjamber les trottoirs et se faufiler parmi les automobilistes comme François Hollande avec des croissants et une contravention LGBT sur le crâne ou sera t-elle attentive à la circulation et au code de la route comme Jean Marc Ayrault s'auto-flagellant d'avoir mordu de deux pouces, avec son van, un stop en bordure de plage nantaise ?
Les artères de Paris crépitent, au rythme des chauffeurs excités par le cylindre, j'ai le souffle un poil saccadé, le métro qui m'avait amené jusque là m'avait trempé le coeur dans la noirceur du désir qui approche. L'attente toujours l'attente. On devrait un jour avoir un séminaire sur l'attente... savoir attendre Certes, ce n'est pas très vendeur, mais avouez qu'on passe notre temps à attendre. On attend toujours la suite, le début du blizzard, la fin du brouillard, l'alignement avec Jupiter et Saturne, dans 90 ans nous dis t-on. Les cyclistes ont l'amour de l'échappée chevillée au corps. Les baroudeurs sont-ils mariés ? Le peuvent ils ? Ces grand balourds envers la communauté, ces gentlemen pour qui ne compte que la svelte attitude, amoureux de se faire la belle. Ces grands danger dans les plaines vallonnées, ces grand rouleurs. Jens Voigt. Prete moi ton vélo, juste pour une échappée, sentir le peloton derrière soi qui souffle, et puis prete moi ton moteur, pour en faire un scooter.
J'ai envie de m'échapper. Aller glaner un sujet léger. Mais quel sujet léger ? Les inégalités perverses se précisent. D'abord les enjeux commerciaux et économiques. La France est liée aux autres pays européens par une organisation dite UE facilitant les transactions. Les dépenses de notre modèle social entraînent des dettes qui apparaissent effrayantes a mesure que la dette, synthèse de toutes les dettes, grossit. Tous les soirs le sujet principal des plateaux de télévision, c'est le grexit. Mais ça c'est un sujet lourd. Exit les sujets lourds. Je veux être léger, aligné, comme en [url=https://www.youtube.com/watch?v=mhUgIg8NESo]juillet 98...[/url]
Elle est sportive parlons de sport. Le PSG ? Sujet moyen. Les lillois ? Est ce normal qu'il n'y ait aucun lillois dans l'équipe de Lille ? Un indien vend des légumes sur le bas côté. Bien sur l'arrivée des migrants favorise le dumping social, est ce normal si à l'inverse j'ai deux bon amis partis faire leur vie aux Etats Unis ? La migration des personnes, l'immigration, n'en parlons pas. Surtout pas. Tabou. Sujet interdit.
Sur le plan géopolitique, la France mène des combats tous azimut, mais en se gardant bien de donner le la. Il existe des bons rebelles et des mauvais rebelles. Des démocraties qu'il faut soutenir (Lybie, Qatar), d'autres non (Syrie, Grèce). Sujet à éviter.
Parler d'elle. Oui, mais parler à une femme c'est parler de la crise, vous connaissez une femme qui n'est pas en crise ? Le mot est à la mode, la crise de la quarantaine, la crise d'adolescence, la crise d'épilepsie, la crise économique. Quelles conséquences ? Prendre plaisir à enlever les habits d'une femme.... Sauf à sortir avec Rachida Dati, vous enlevez du made in china, et si vous avez un peu de chance, c'est soit du made in taiwan, soit du made in turkey. On pourrait militer pour le retour du débardeur en chanvre, mais voyez vous, ça heurterait les cyclotouristes avec leur combinaison mi kevlar, mi latex. Va pour le plastique. Va pour le mastic.
Sera t-elle en blue-jean, trempée d'encre, par les usines de Tunisie, ou paraffinée de deux longues jambes, à nu, d'une blancheur à faire déguerpir les moustiques ?
[url=http://www.casimages.com/i/150709042802173009.jpg.html][img]http://nsa37.casimages.com/img/2015/07/09/150709042802173009.jpg[/img][/url]
Les clepsydres des taxis ne sont plus que des bijoux d'aéronautique. Les taxis sont en grève, on leur réserve le sort d'une application en dehors de toute législation. C'est comme ça avec les nouvelles applications, le libéralisme poussé à son paroxysme, l'atout sans presse, la torche qui allume la table des réglementations. Déréglementation. J'avais prévu de l'emmener dans un café chic. Pour faire court, je m'étais dis que son statut de "professeur" ne tolérait ni le bas de gamme, ni le haut de gamme. Il fallait tomber juste. Elle ne prendrait certainement pas un double margarita, mais c'était pas le genre à négliger le genre. Je m'étais promis de ne pas l'abimer. J'étais obligé de faire mieux qu'un expresso trop carabiné et dont le sucre n'arrive pas à atténuer la mousse grège.
J'avais pris soin d'envoyer un texto de confirmation. Et le B majuscule de sa réponse était une apogée littéraire répandue dans les grandes villes. Une sorte de Bien cordialement "inversé".
Mais finalement elle ne viendra pas.
Ou plutôt si... avec 37 minutes de retard. Je reçois un texto :
[quote="Jollen à 19h37"]Je suis devant [color=#FF0000](enseigne)[/color]
Bien entendu, j'étais déjà loin, j'avais repris le chemin du retour. Je reçois un second texto :
[quote="Jollen à 20h50"]Bonsoir
Je rentre à l'instant et peux faire recharger mon portable.
Il me semble qu'il y a eu un souci ce soir !
Tu m'étonnes. Ma bouche fit une sorte de gonflement inconscient. Ce texto me fit l'effet d'une dose de réconfort soyeux. Elle avait quand même brûlé du gazoil pour venir me voir. Je n'aurai pas vu la couleur de sa robe, ni ses boucles d'oreilles, ni son bronzage mais elle était venu. Cependant elle n'était pas venu à l'heure, et j'en avais assez pour avoir l'impression de me sentir fichu. Le métro tranchait l'horizon du parcours bombant son torse le long des tombes jusqu'à la prochaine clairière.
[color=#400000][size=150]21/06 [/size]Jour de la relance[/color]
Je lui envoie :
[quote="Bishop"]Je suis reparti et j'ai reçu ton texto alors que j'étais déjà dans le métro... Tu as eu un souci de téléphone ?
[quote="Jollen"]J'ai un téléphone que je dois faire recharger 4 fois par jour !!!! J'tai envoyé un dernier message (19h) puis il a coupé ![color=#FF0000](non non 19h37)[/color] J'étais devant le magasin [color=#FF0000](enseigne)[/color], je suis rentrée 1h
Je lui propose le jeudi suivant.
Elle dit oui.
[color=#400000][size=150]25/06 [/size]Jour de la vrai première date[/color]
[url=http://www.casimages.com/i/150709044447679368.jpg.html][img]http://nsa37.casimages.com/img/2015/07/09/150709044447679368.jpg[/img][/url]
En guise d'épilogue, et s'agissant d'une enseignante, histoire de calquer une note dès le départ de notre histoire, lorsque le garçon s'est approché, j'ai laissé filer : ce sera un coca ZERO pour moi ! [color=#FF0000](théorie de l'absence de validation tirée par les cheveux)[/color] (je ne reviens pas sur la difficulté de trouver un sujet de conversation léger un jour de colère des taxis) (j'ai la flemme d'écrire la suite mais globalement on verra si j'ai réussi ce premier rendez vous si elle accepte le suivant) Bishop.
«La simplicité est la sophistication suprême» Léonard de Vinci