Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

ByIrène Adler
#123080 Bonjour,

Je copie ici le résumé de ce qui m'amène en ces contrées que j'avais publié dans ma présentation, puisqu'après avoir feuilleté quelques sujets, je constate qu'il n'est pas dans les uses de venir répondre aux nouveaux dans la section d'accueil.

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Ce qui m'amène ici maintenant.

Une situation délicate. J'hésite à choisir une stratégie pour la mener à bien.

Situons.

Depuis plusieurs mois, je me rapproche d'une jeune chirurgienne tout aussi ouverte aux personnes de tous sexes que moi. La charmante jeune femme vie fort loin de ma ville. D'échanges d'sms quotidiens en discussions sur internet, en passant par les appels téléphoniques, nous sommes devenues assez intimes. Ce n'est pas une parfaite inconnue, j'ai fais sa connaissance dans un cercle amical il y a un an de cela, mais ne l'est plus vue en chair depuis lors.
Bien sûr, je n'ai pas gardé ce lien dans des visées chastes. Et j'ai gagné une première étape : elle me demande de venir la voir.
Vacances posées, une semaine en juillet, où elle m'accueillera chez elle.

6 jours pour lui faire comprendre que nous ne serons jamais des amies, mais que d'autres configurations ne me laissent pas indifférente.

Parallèlement à cela, il y a deux mois, me voici rejoindre pour les beaux yeux d'un splendide appartement en quartier chic une colocation avec deux garçons, dix ans plus âgés que votre Irène déjà préférée. De premier abord, je les trouve tous les deux laids et en suis très heureuse. Ils sont sympathiques et l'appartement magnifique.

Me voici à emmenager ... et à trouver un jeune homme magnifiquement formé dormant à demi nu dans le salon. Il s'agit de l'un d'eux, appelons le Alpha, qui n'a pas encore de matelas et qui cheveux coupés, laisse entrevoir une musculature travaillée et un port élégant.
Ravie, je me dis que j'aurais quelques plaisirs à le voir sortir de la douche. Ce qui ne manque pas d'arriver, il porte très bien la serviette qui roule des vagues sur ses hanches fines. Plaisir des yeux encore innocent.
Innocent, il le serait resté si nous ne discutions pas parfois, et si, petit à petit, je ne découvrais pas un homme qui me fait rire, qui partage mes goûts musicaux, culturels, possède une belle intelligence et d'une approche sensible de la vie. Il me touche l'âme.

Je continue à me rapprocher de ma chirurgienne, qui ne me plait pas moins parce qu'Alpha me plait. Concomitamment, ces deux êtres m'attirent.

Hauts et bas, mon attrait pour le garçon s'étiole lorsque je le vois, dans le cadre d'une soirée, ne pas réussir à séduire quelques jolies femmes alors que j'ai déjà dans mes filets attrapé un de ses amis au physique agréable.

Quelques discussions plus tard, la sensibilité et l'humour du garçon m'attirent de nouveau. Je précise, car je sais bien que vous ne croyez guerre au fait qu'intelligence, sensibilité et humour puissent être de réelles cause d'attraction : ce sont d'après moi des conditions nécessaires mais non suffisante. Une personne ayant un sens logique et une culture (que j'appelle ici "intelligence") inférieur à la mienne, ou une intelligence sociale (que j'appelle ici "sensibilité") moindre, je ne pourrais m'empêcher, par comparaison, de la trouver inférieur à moi. Et, automatiquement, je commencerais à la mépriser. Ce n'est pas gênant pour une aventure d'une nuit, mais, pour désirer plus durablement quelqu'un, j'ai un besoin irrépressible de pouvoir au minimum respecter une intelligence égale, et au mieux de me sentir exaltée par le défis de plaire à quelqu'un de plus brillant que moi. L'autre élément faisant que je me laisse séduire par ces discussions étant son langage corporel : c'est quelqu'un qui sait parler en regardant dans les yeux pleinement et en souriant. Infaillible.

Mon problème est clair : je veux tout.
La fille, le garçon, et garder l'appartement.

Il me faut donc trouver une stratégie pour finir mon travail de séduction avec ma chirurgienne, appâter le garçon malgré l'obstacle de la proximité (car bien sur, il me croise au réveil, me voit parfois fatiguée ...), faire céder le garçon malgré la réserve toute naturelle de ne pas vouloir introduire de la chair dans le cadre d'une colocation, et concilier par la suite les deux amants sans perdre ce logement.

En sommes, être une salope subtile.

Je prend tout conseil ou analyse, et répondrais de bonne grâce à toute demande de précision.
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By lolalola
#123328 Je prends le risque de répondre la puisque l'autre post est verrouillé.

Pour moi, la question n'est pas dans le libertinage, la limite du libertinage, la morale du libertinage.
La question est dans la confiance.

Si tu as l'intention d'entretenir des relations parallèles avec ces deux personnes, quelque soit le niveau d'implication, vas tu dire à ces deux personnes à quelle sauce elles sont mangées.

Dans un cas, tu es une menteuse, dans l'autre tu es une personne normale avec un sexualité qui est la tienne.

Il n'y a pas de "bon" format dans les "couples".

Il suffit de regarder le nombre de tags différents sur youporn. Il y aurait une infinité de genres dans la relation sexuelle et un seul format de couple ? Please....

Alors ? La seule VRAIE question c'est celle la, et c'est sa réponse qui fera de toi une manipulatrice narcissique ou une "femme libérée"
ByThe Man Outside
#123329 En même temps, d'un point de vue virtuel c'était une attention whore, donc rien ne pourra lui faire plus plaisir que ta participation au débat malgré sa radiation.

[quote]Il n'y a pas de "bon" format dans les "couples".

J'aimerai être d'accord, sincèrement. Sauf que dans "couple" il y a... couple.

[quote]Il suffit de regarder le nombre de tags différents sur youporn.

Je ne suis pas sûr que ce soit une référence.

Allez, sérieusement, l'homo sapiens est une espèce polygame. Le reste est une question d'environnement culturel et de pragmatisme.
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By lolalola
#123331 Ce que je voulais dire par format de "couple" (à défaut d'un autre mot)

C'est que les gens finissent en couple marié sous le même toit parce que la société ne permet pas autre chose.

Mais finalement, tu peux vivre de plein de manières, avec une nana, avec un mec, des nanas, des mecs, des mecs et des nanas, sous le même toit ou pas, dans la même ville, à distance, en mode "pas la souvent" comme les VRP et les bidasses, etc.

L'exemple de youporn est au contraire très parlant, je trouve, parce que finalement, on accepte assez bien le fait que derrière les portes fermées, les gens se fouettent, se fessent, se pissent dessus, etc. sans pour autant porter de jugement, alors que si tu vis ta vie avec plusieurs nanas régulières, la, c'est la panique, tout le monde te dit que t'es un salaud, tout le monde dit à tes copines que t'es un salaud, etc.

Bref, le SM/bondage et consort, c'est surement plus facile à assumer en société que les MLTR.
D'où ma question
ByThe Man Outside
#123334 [quote="lolalola"]C'est que les gens finissent en couple marié sous le même toit parce que la société ne permet pas autre chose.

Mais finalement, tu peux vivre de plein de manières, avec une nana, avec un mec, des nanas, des mecs, des mecs et des nanas, sous le même toit ou pas, dans la même ville, à distance, en mode "pas la souvent" comme les VRP et les bidasses, etc.

Je pense que cette dernière phrase va à l'encontre de certaines lois de l'attraction. Je ne dis pas que ça ne peut pas marcher. Simplement, parmi les différents profils psychologiques d'hommes et de femmes, certains sont plus répandus. Combien de bidasses sont cocufiés à longueur d'années parce que pas là souvent ? Derrière une apparente différence, on retrouve le mensonge bourgeois (au sens sociétal, pas politique, on se relaxe).

Quant à la non-exclusivité, j'ai connu des gens non-exclusifs et jaloux ou insecure. Il me semble que Catherine Millet en a fait un livre (en même temps, Millet, on a fait plus équilibrée). Il y a aussi une question d'âge, la proto-punk de 20 ans n'a peut-être pas la même cohérence affective qu'une femme de 40 ans qui a des enfants. Néanmoins, là aussi il y a du socio-politique derrière.Ames sensibles abstenez-vous : j'ai entendu une vieille écrivaine (attention, il y a un indice dans ce substantif) bourgeoise faire l'apologie du couple libertaire en expliquant qu'elle avait un petit appartement rien qu'à elle dans le 6ème, pour ses aventures, pour avoir son jardin secret. Avoir une résidence secondaire (parmi d'autre) dans le 6ème pour épanouir ses besoins de non-exlusivité, c'est un truc de "bourgeois de gauche" (oxymore inside), un marqueur de classe (Baudrillard inside). Les prolos et les salariés moyens, eux, n'ont pas les moyens d'avoir ce genre de facilité. Ce qui a le mérite de booster le chiffre d'affaire des hôtels du groupe Accor...

La société nous intime effectivement de fonder une famille (famille "nucléaire", non pas parce que c'est le noyau de la famille mais parce qu'il s'agit de l'unité de base de la société), et assumer une différence est très dur selon le conformisme de son milieu. Je dirais qu'il y a deux catégories de rebelles : ceux qui relèvent de ce que Rose appelle l'adolescentisme (voir ma proto-punkette) et ceux qui relèvent de la sagesse, c'est à dire ceux qui se sont libérés du prêt-à-penser. A la fin, un tri s'opère entre les faux et les vrais, et pour ces derniers, entre le bon grain et l'ivraie de leur entourage.
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By Elan
#123347 [quote="lolalola"]Si tu as l'intention d'entretenir des relations parallèles avec ces deux personnes, quelque soit le niveau d'implication, vas tu dire à ces deux personnes à quelle sauce elles sont mangées.Tu peux aussi considérer que ta vie privée et notamment sexuelle ne regardent pas les gens avec qui tu couches.

La question se pose surtout quand tu es en couple, puisque ça sous-entend une exclusivité. Toutefois là encore, certains couples s'en accommodent fort bien, à ce moment c'est plus une question d'image auprès des autres, mais encore une fois la vie sexuelle d'un couple, qu'il accepte les relations extra-conjugales ou pas, ne regarde pas tellement les autres.

La société permet des tonnes de trucs dès qu'on se contente de le faire plutôt que réfléchir pour savoir si ça va être permis ou pas. J'ai un ami qui a divorcé parce que sa femme ne voulait absolument pas d'enfant alors que lui oui, ils se sont mis d'accord pour en avoir un avant le divorce et qu'il ait la garde - et c'était il y a 30 ans. La fille adore son père et considère sa mère comme une bonne amie tout au plus. Un autre, la cinquantaine, a 4 enfants avec 3 femmes différente dont les deux dernières s'entendent parfaitement et partent en vacances ensemble.
Je garde en tête que ces deux hommes sont maintenant un peu mélancoliques à l'idée de finir leur vie seule. Pour le premier c'est presque foutu, le deuxième continue de chercher une femme avec qui relancer quelque chose de durable (et pour l'avoir vu aborder une magnifique roumaine de 40 ans, c'est pas la séduction le problème :mrgreen: ). À leurs yeux ils paient le prix de la liberté qu'ils ont toujours privilégiée au détriment des relations.

Bref, je ne pense pas que grand chose soit impossible à l'heure actuelle, tant que les gens concernés sont d'accord.
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By lolalola
#123348 [quote="Elan"]Bref, je ne pense pas que grand chose soit impossible à l'heure actuelle, tant que les gens concernés sont d'accord.
Tout est la. Qui dit accord dit conscience, lucidité et consentement, cela dit.