- Mer Juil 15, 2009 3:14 pm
#79115
[size=150][color=orange]Prologue[/color][/size]
Un couple vu à La samaritaine :
Je flanais au rayon vêtements d'une grande surface spécialisée.
Au détour du rayon d'un costumier de milieu de gamme, un monsieur, la soixantaine. Il enfile une veste, se regarde dans le miroir adjacent à la cabine d'essayage où il vient d'enfiler le pantalon.
Juste derrière lui, une femme du même âge visiblement là pour choisir avec lui.
Alors que je vis la scène à deux pas, je m'interroge au sujet de ce qui me parait une évidence : elle est son épouse.
Elle l'aide à ajuster le haut de la manche sur son épaule, reprend le dos de la veste, a un geste de déplissage, inspecte le résultat. Elle a le soucis de sa mise en valeur, qu'il paraisse aussi beau qu'elle le trouve. Lui est heureux comme un enfant qui étraine un nouveau jouet. Il sourit. Il ne se retourne pas, mais ils se regardent dans le reflet du miroir pour se parler.
Signe évident d'une complicité qui a dépassé le "regardes-moi dans les yeux quand tu me parles".
Un couple d'amants, d'amis qui se connait depuis longtemps n'a plus besoin de signifier le respect et l'attention par certaines marques d'attention. Ils en ont d'autres : celles d'une relation établie de longue date et privilégiée.
Je croise ainsi d'anciens amants qui ne peuvent afficher publiquement leur relation passée et que ces gestes, cette forme de communication trahît.
Je contemple la scène comme un photographe prend un cliché, à la volée, spectateur impudique à 80 cm d'eux.
Cette proximité voyeuriste crée l'intimité. Lui semble douter. Elle sent que le costume n'est pas l'idéal mais le ménage dans la forme pour lui suggérer. Je ne sais plus ce que la dame me dit exactement. Elle sollicite mon avis, émet subtilement un doute au sujet de la veste.
Invité et inclus dans le dialogue, je donne alors mon avis, émets quelques remarques et prodigue quelques conseils lus ici. Le costume ne va pas pour tel et tel détail. Lui est heureux de comprendre pourquoi. Elle d'imaginer, peut-être après de longues années de vie commune, continuer de découvrir ensemble.
Il n'y a pas d'affrontement entre eux. Ils se touchent comme une caresse, échangent leurs points de vue et vivent l'expérience ensemble. Il y a de la tendresse. Ils se sont appropriés l'un l'autre sans se posséder, signe d'un long partage et de la reprise de positionnement de l'indentité de chacun au sein du couple qui survient toujours dans une relation durable.
Je ne sers plus à rien. Je les laisse donc à leur tendre complicité,un peu envieux de la retrouver un jour.
Dans cet autre couple, il rentre le premier du travail, s'installe à son ordinateur, lance un jeu, internet, les résultats de formule 1 ou je ne sais quoi.
Elle arrive une heure plus tard.
Au début, elle passait dans cette chambre qui aurait pu être celle d'un enfant et qu'il a transformé en bureau. Elle lui adressait un bonsoiiiiiir, lui faisait un bisous.
Il lui rendait furtivement, tout à son jeu ou son je ne sais quoi.
Implicitement, il lui signifie qu'elle n'aura pas son attention. Il a plus important à quoi l'accorder.
Elle retournait dans le séjour regarder sa série préférée : Sous le soleil.
Ces garçons romantiques et brillants qui se consumment d'amour la font rêver, la tirent de son quotidien quelques instants.
La série se termine et c'est l'heure de préparer un dîner.
Lorsqu'il est prêt, elle vient le chercher. Il répond distraitement, comme un enfant à sa mère. Vous savez? Ce "Ouaiiiis, j'arrive!!!!"
Il la rejoins 20 minutes ou trois quarts d'heures après.
Maintenant, elle lui gueule un "Bonsoiiir" semi-interogatif du fond de l'entrée.
Puis, elle s'installe directement devant la télé. Elle dîne sur un plateau, regardant Une nounou d'enfer et lui fait signe que "Cest dans la cuisine, c'est prêt." furtivement, elle aussi désormais :
"Elle est dans sa série. C'est pas le moment".
Le père des enfants finira bien par épouser la nounou d'enfer...après 10 saisons.
Rituellement, après qu'elle ait fait la vaiselle, ils regardent le film ou l'émission de débat dés qu'elle l'a rejoint.
Ils sont côte à côte sur le canapé.
Lui, vautré, la télécommande - scèptre du pouvoir - dans une main ou à proximité; elle, assise, les pieds sur l'assise, recroquevillée en serrant un des coussins dans ses bras, contre sa poitrine.
Viendra l'heure de se coucher. Un bisous distant en se souhaitant bonne nuit et Hôtel des culs tournés. Au mieux, ils feront un peu l'amour.
Vous vous êtes reconnus dans ce second couple?
Vous vous demandez comment finit-on comme le premier?
Alors, lisez la suite.
(Merci de ne pas polluer ce thread : les réponses vont venir)
Un couple vu à La samaritaine :
Je flanais au rayon vêtements d'une grande surface spécialisée.
Au détour du rayon d'un costumier de milieu de gamme, un monsieur, la soixantaine. Il enfile une veste, se regarde dans le miroir adjacent à la cabine d'essayage où il vient d'enfiler le pantalon.
Juste derrière lui, une femme du même âge visiblement là pour choisir avec lui.
Alors que je vis la scène à deux pas, je m'interroge au sujet de ce qui me parait une évidence : elle est son épouse.
Elle l'aide à ajuster le haut de la manche sur son épaule, reprend le dos de la veste, a un geste de déplissage, inspecte le résultat. Elle a le soucis de sa mise en valeur, qu'il paraisse aussi beau qu'elle le trouve. Lui est heureux comme un enfant qui étraine un nouveau jouet. Il sourit. Il ne se retourne pas, mais ils se regardent dans le reflet du miroir pour se parler.
Signe évident d'une complicité qui a dépassé le "regardes-moi dans les yeux quand tu me parles".
Un couple d'amants, d'amis qui se connait depuis longtemps n'a plus besoin de signifier le respect et l'attention par certaines marques d'attention. Ils en ont d'autres : celles d'une relation établie de longue date et privilégiée.
Je croise ainsi d'anciens amants qui ne peuvent afficher publiquement leur relation passée et que ces gestes, cette forme de communication trahît.
Je contemple la scène comme un photographe prend un cliché, à la volée, spectateur impudique à 80 cm d'eux.
Cette proximité voyeuriste crée l'intimité. Lui semble douter. Elle sent que le costume n'est pas l'idéal mais le ménage dans la forme pour lui suggérer. Je ne sais plus ce que la dame me dit exactement. Elle sollicite mon avis, émet subtilement un doute au sujet de la veste.
Invité et inclus dans le dialogue, je donne alors mon avis, émets quelques remarques et prodigue quelques conseils lus ici. Le costume ne va pas pour tel et tel détail. Lui est heureux de comprendre pourquoi. Elle d'imaginer, peut-être après de longues années de vie commune, continuer de découvrir ensemble.
Il n'y a pas d'affrontement entre eux. Ils se touchent comme une caresse, échangent leurs points de vue et vivent l'expérience ensemble. Il y a de la tendresse. Ils se sont appropriés l'un l'autre sans se posséder, signe d'un long partage et de la reprise de positionnement de l'indentité de chacun au sein du couple qui survient toujours dans une relation durable.
Je ne sers plus à rien. Je les laisse donc à leur tendre complicité,un peu envieux de la retrouver un jour.
Dans cet autre couple, il rentre le premier du travail, s'installe à son ordinateur, lance un jeu, internet, les résultats de formule 1 ou je ne sais quoi.
Elle arrive une heure plus tard.
Au début, elle passait dans cette chambre qui aurait pu être celle d'un enfant et qu'il a transformé en bureau. Elle lui adressait un bonsoiiiiiir, lui faisait un bisous.
Il lui rendait furtivement, tout à son jeu ou son je ne sais quoi.
Implicitement, il lui signifie qu'elle n'aura pas son attention. Il a plus important à quoi l'accorder.
Elle retournait dans le séjour regarder sa série préférée : Sous le soleil.
Ces garçons romantiques et brillants qui se consumment d'amour la font rêver, la tirent de son quotidien quelques instants.
La série se termine et c'est l'heure de préparer un dîner.
Lorsqu'il est prêt, elle vient le chercher. Il répond distraitement, comme un enfant à sa mère. Vous savez? Ce "Ouaiiiis, j'arrive!!!!"
Il la rejoins 20 minutes ou trois quarts d'heures après.
Maintenant, elle lui gueule un "Bonsoiiir" semi-interogatif du fond de l'entrée.
Puis, elle s'installe directement devant la télé. Elle dîne sur un plateau, regardant Une nounou d'enfer et lui fait signe que "Cest dans la cuisine, c'est prêt." furtivement, elle aussi désormais :
"Elle est dans sa série. C'est pas le moment".
Le père des enfants finira bien par épouser la nounou d'enfer...après 10 saisons.
Rituellement, après qu'elle ait fait la vaiselle, ils regardent le film ou l'émission de débat dés qu'elle l'a rejoint.
Ils sont côte à côte sur le canapé.
Lui, vautré, la télécommande - scèptre du pouvoir - dans une main ou à proximité; elle, assise, les pieds sur l'assise, recroquevillée en serrant un des coussins dans ses bras, contre sa poitrine.
Viendra l'heure de se coucher. Un bisous distant en se souhaitant bonne nuit et Hôtel des culs tournés. Au mieux, ils feront un peu l'amour.
Vous vous êtes reconnus dans ce second couple?
Vous vous demandez comment finit-on comme le premier?
Alors, lisez la suite.
(Merci de ne pas polluer ce thread : les réponses vont venir)