se sentir utile pour les autres ou pour la planète

- Sam Déc 11, 2010 12:03 am #103002 J'ai parcouru rapidement la partie Emploi/Argent du forum et je vois beaucoup de sujets sur le Commerce, la Finance, le Management, sujets ou métiers qui me font donc penser à gros revenus... logique me direz-vous, c'est l'intitulé de cette partie du forum.

Comme l'indique le titre, bienvenue chez les bisounours, ou comment se sentir utile pour autrui et pour la Terre.

Je bosse dans une "grosse" PME, je trouve mon métier intéressant, je ne vais pas au travail à reculons, le retour de vacances n'est pas un calvert, mon salaire est correct, je vis plutôt bien, j'ai un bon relationnel avec mes collègues mais, mais, je ne trouve pas d'utilité à mon travail. Alors bien sûr je contribue directement et indirectement au CA de l'entreprise mais honnêtement, çà me fait une belle jambe !

Du coup je cogite dur, comment me sentir utile sur cette Terre !
Est ce que certains d'entres vous sont infirmiers, médecins, aide-soignant... ou alors font partie d'associations de défense des animaux/environnement?
Trouve-t-on une réelle satisfaction, se sent-on utile à aider ou secourir les autres ou finalement, est-ce ni plus ni moins qu'un boulot comme un autre?

Je cherche des témoignages car je suis sujet à la lubie, c'est un avantage parfois dans la mesure ou je fais énormément de choses et je suis curieux de tout mais çà peut être un "danger" sur le plus long terme. Ici, dans le cadre d'un changement radical de métier ou d'engagement dans une association, je veux mettre un maximum de chance de mon côté.

- Sam Déc 11, 2010 12:31 am #103003 Y a-t-il des métiers plus utiles que d'autres ?
Le tien a au moins l'utilité de t'apporter un revenu, et une stimulation intellectuelle.
Ce n'est peut-être pas grand-chose, mais ce n'est pas rien. D'ailleurs on n'est pas utile que pour les autres : être utile à nos semblables a aussi l'effet bénéfique de nous faire sentir utile, c'est donc utile pour nous.

Er schoss ein leeres Wort zum Zeitvertreib
In’s Blaue — und doch fiel darob ein Weib.

- Sam Déc 11, 2010 1:34 pm #103009 Si l'envie est là, tu trouveras satisfaction. Faut avoir la motivation et l'envie. Si je prends mon cas, on me fout dans une association pour défendre les pandas, je m'y ferais chier comme un mort alors que mon cousin kiff les pandas.

Va à des meetings d'Europe écologie (hum quoique la ça te dégoutera), dans des associations. Le mieux est de voir ce qui se passe dans ta ville , tape sur google.

Est ce que t’aboies tout le temps p’tit roquet ou est ce que tu mords ?

- Dim Déc 12, 2010 1:35 pm #103033 Merci pour vos réponses.
Vala, c'est vrai que je n'avais pas vu les choses sous cet angle mais il faut croire que c'est insuffisant pour moi car je me sens absolument pas utile !

Synchrom, j'avais un peu la même idée que toi càd démarrer par une association , on verra pour le changement de métier plus tard.

- Dim Déc 12, 2010 1:52 pm #103036 Colemann, tu n'es pas le seul à vouloir travailler dans l'humanitaire/la santé/l'écologie... ce qui fait que les conditions de travail y sont particulièrement difficiles.

Je ne sais pas comment se sent le type qui a fait pharma pour aider les malades et qui découvre son job dans une grosse multi avec la vision de faire du pognon.

Commence par être quelqu'un de généreux, de sensible et d'élégant dans ton métier et dans tes circonstances de vie.

L'autre jour, entendu d'un homme d'affaires : "ce type est aussi élégant dans ses actions qu'ailleurs, je ne l'ai jamais entendu dire du mal de quelqu'un".

- Dim Déc 12, 2010 8:13 pm #103049 Personnellement je ne suis dans aucune association humanitaire ou d'entraide et je n'en ai pas envi.

Mais par contre si tu as envi d'aller aider les autres dans des coins "chaud" de la planète, je connais l'envers du décors, avoir quelqu'un de proche qui travail pour une association humanitaire et qui est très souvent sur le terrain.
Il part régulièrement dans des coins chaud comme le Tchad, le Soudan, le Yemen, ... et il y voit de très beau [url=http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs680.snc4/62037_115799991811230_100001436898291_118031_4801200_n.jpg]paysages[/url].

Mais il voit rarement sa famille, sa femme, ...

A chaque fois qu'on entant aux informations qu'il y a des problèmes dans la région ou il est sa famille est inquiète(Surtout sa mère.), il arrive qu'il soit 6 mois sur le terrain sans rentrer, il est par moment quasiment impossible de communiquer et les risques d'enlèvement sont extrêmement élever, ...

Enfin voila loin de moi l'idée de te dégouter.

Après tu n'es pas oblige de partir dans des régions a risques. Juste que ce n'est pas toujours évident pour tout le monde d'accepter tes choix.

- Ven Déc 17, 2010 9:03 pm #103207 Merci pour vos réponses,
Label, merci pour le témoignage sur la vie de ton ami!
Personnellement, je ne me sens pas pour le moment partir à l'étranger dans des missions humanitaires aussi "extrêmes". Quoique, si j'étais un peu plus fou je m'engagerais bien auprès des Sea Shepherd.... je suis aussi à fond dans la protection des animaux

Jazziup, ton conseil est effectivement judicieux et j'essaie au quotidien d'aller vers les autres, parler, sourir aux gens, les aider...çà peut paraître pathétique sur certains aspects mais çà me donne la pêche.

Je suis bientôt en vacances, je vais aller prendre des infos à la protection civile, çà me semble être une bonne première étape.

- Ven Déc 17, 2010 9:09 pm #103208 Si ça peut t'aider, demande-toi à qui tu veux être utile. Ça permettra peut-être de préciser un peu tes motivations...

Er schoss ein leeres Wort zum Zeitvertreib
In’s Blaue — und doch fiel darob ein Weib.

- Ven Déc 17, 2010 10:09 pm #103210 Avant de partir à 1000 bornes, je suis sur que tu dois avoir quelques SDF qui trainent dans ta ville. Même si c'est moins glamour que le fait de pouvoir dire, ouahhh je suis allé au pérou aider les indiens de bidulle en amenant la civilisation et du pain.

Tu cuis du riz, tu fous du jambon dedans, des barquettes, un thermos de vin chaud et tu prends 1 h de ton temps pour rencontrer les gens.

Est ce que t’aboies tout le temps p’tit roquet ou est ce que tu mords ?

- Sam Déc 18, 2010 11:58 am #103219 Comment se rendre utile ? Le Bénévolat .

Demande toi d'abord ce que tu veux faire (ou à l'inverse ce que tu ne veux pas faire). Combien de temps tu veux t'engager, la responsabilité que tu veux assumer.

Rien qu'en France il y a du choix :

- Les soupes populaires, sachant que les petites structures ont toujours besoin de beaucoup d'aide. Il n'y a pas que les resto du coeur dans la vie.

-Les organismes de charité type secours catholiques, secours populaires qui peuvent avoir un coup de main en terme de gestion ou pour agir

- La croix-rouge qui fait de tout en plus de la sécurité civile.

- L'animation de jeunes (scoutisme et équivalent, il y en a pour tous les goûts) aussi chrono-phage que passionnant. Il peut être aussi spécialisé pour certaine population.

Dans tous les cas c'est un moyen simple de se rendre utile, réellement.

Pour les missions a long terme qui demandent une compétence, soit les organismes ont besoin de ta compétence professionnelle, soit ils te forment souvent gracieusement ou moyennant une faible participation.

- Dim Déc 19, 2010 8:33 pm #103252 Mes résultats scolaires et ma capacité de travail m'auraient permis de faire beaucoup de choses, mais j'ai choisi médecine.

Le reste du post va sûrement passer pour une vision naïve de la vie pour certains commerciaux, financiers et autres.

Je n'ai pas fini mon cursus mais je suis déjà au contact du patient et c'est une grande source de bonheur, mais c'est aussi parfois très triste, je ne m'étendrai pas là dessus.

J'ai souvent discuté avec un chef de clinique qui part en mission humanitaire tous les ans. Je lui ai demandé si on peut envisager une carrière dans l'humanitaire. Sa réponse : oui, mais dans un bureau alors.

Sur le terrain on n'a pas le sentiment d'être utile, il y a trop à faire. C'est une surcharge de travail titanesque. En plus de cela, il est très difficile pour un occidental d'être confronté à autant de souffrance. En effet un médecin va le plus souvent agir dans un camp médical où toute la misère des alentours va converger. Il m'a dit qu'il revenait quasi-brisé à chaque fois au bout d'un mois, mais qu'il y retournait tous les ans. Ces expériences modifient profondément la vision de la vie que l'on a.

Si tu veux le tenter, tu n'as absolument pas besoin d'avoir une formation médicale pour partir en humanitaire mais sache que tu seras changé à jamais.

Personnellement j'ai pris ma décision, j'avance encore d'un an dans ma formation et je pars.

"J'ai jamais rêvé d'être un autre." Easy Rider

- Jeu Déc 23, 2010 10:17 pm #103464 Je vais donner un exemple un peu extrême : ce que j'ai vécu et ce que mes parents ont vécu il y a 15 ans.

Mes deux parents bossaient en tant qu'ingénieurs dans une boite d'électricité, ils gagnaient bien leur vie mais n'étaient pas vraiment satisfait de leur vie. Un jour on leur a parlé d'une oeuvre humanitaire qui cherchait du monde pour des missions d'1 ou deux ans en Afrique.

Après plusieurs longs mois de réflexions ils ont décidé de partir en famille (ma soeur ainée avait 14 ans, j'en avais 4 et ma petite soeur n'avait pas encore 2 ans). En 1996 nous sommes donc tous parti au Cameroun, pendant 2 ans. On a été à l'école au lycée français de Yaoudé, on habitait quasiment dans la brousse à 20 km de Yaoudé.

On est tous rentré en 1998 pour la naissance de mon petit frère, mes parents ont réussi à rester 1 an en France avant de vouloir repartir en Afrique. Ce coup-ci nous sommes repartis en Côte-d'Ivoire en laissant ma plus grande soeur en France pour faire ses études. Ça a duré de nouveau 2 ans avant que l'on soit obligé de rentrer en France à cause du coup d'état en 1999 et des événements qui ont suivi.

Finalement nous sommes rentrés en France depuis environ 10 ans, mais je pense que ces 4 ans en Afrique nous a tous profondément marqué. Aujourd'hui mon père est directeur d'un ESAT (centre d'aide par le travail pour personnes handicapées), ma mère est aumônière d'hôpital à temps partiel et tous les deux ont initié un projet de foyers pour accueillir des personnes handicapées dont le premier a ouvert il y a quelques mois. Et pour moi ces 4 ans ont marqué mon enfance plus que n'importe quelle expérience.

Morale de l'histoire : en prenant le risque de sortir de son confort (belle baraque, boulot stable, pays que l'on connait ...) on peut vivre des choses fantastiques qui change complètement notre vie (passer d'ingénieur électricien à directeur d'ESAT ça ne se fait pas tout seul !). Je ne dit pas qu'il faut absolument tout plaquer pour aller faire de l'humanitaire en Afrique, simplement je pense qu'il faut se donner les moyens de vivre ses rêves, même s'ils peuvent paraitre un peu fou.

Désolé pour le message un peu long et j’espère t'avoir aidé

- Jeu Jan 13, 2011 3:25 pm #104308 Dis-toi qu'en assurant la pérénité de l'entreprise dans laquelle tu bosses par ton énergie et ton travail, tu permets aux familles de tes collègues de tous niveau de vivre, tu crées de l'emploi, tu fais des sous pour le gouvernement qui les reverse (en partie, mais en France plus qu'ailleurs) aux gens qui en ont besoin pour vivre décemment, etc...
On ne peut pas tous être des mères Thérésa.
Les gens qui sont effectivement directement dans l'action d'aide, ils ne pourraient rien faire sans ce qui régie notre société: l'argent.
Il y a deux choses d'égale utilité que tu peux donner pour aider: le temps ou l'argent.
Va là où tu penses être le plus utile et efficace. Si tu as un bon poste qui te plait et qui paie convenablement, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de terriens, le choix me paraît évident.