Comme son nom l'indique

Modérateurs: animal, Léo

By solaris
#170569 Si je rentre dans les détails c’est pour la compréhension, n’y voyez aucune demande de pathos ou de conseils médicaux, je ne viens pas chercher cela.


J’ai parlé dans le Turbohamster de mon double passage aux urgences suite à un épisode hyperalgique il y a trois ans.
Après ma période défonce à la morphine et la codéine j’ai rencontré un second neurologue, le premier n’arrivait pas à déterminer mon mal.

Le diagnostic est tombé, Algie Vasculaire de la Face (Cluster Headache) de type épisodique.
C’est une affection neurologique assez rare (0.2%) et ultra- douloureuse qui peut être évolutive.
Il semblerait que le niveau de douleur ressentie soit le plus élevé chez l’être humain.

C’est un type de douleur plus forte qu’une rage de dents, cumulé à un broiement qui prend toute l’hémiface gauche, de la tempe à la gorge en passant par l’oreille, l’ATM, l’œil, les mâchoires, les gencives, le palais, la langue, qui monte progressivement pendant une heure jusqu’à son paroxysme 5 à 6 fois sur 24h ( 4/jour, 2/ nuit)durant 3 à 4 semaines ,plusieurs fois par an.

Il n’y a pas de raison, je n’ai pas eu de conduite à risque qui m’amène à développer ça, peut- être un disfonctionnement de l’hypothalamus, un souci avec les changements de pression atmosphérique. cette maladie ne sert à rien à part faire souffrir, je n’en mourais pas.

J’ai un traitement de fond lourd pour espacer les périodes de crises et 2 traitements d’urgence pour 24h , des injections sous-cutanées ou de l’O2 à respirer pendant 30 minutes( j’ai des bonbonnes d’oxygène à la maison).

Ma neuro me fait des injections de cortisone, ce qui stoppe les épisodes en maxi trois jours mais je ne peux en abuser.
Dans ma région, elle est la seule à le faire.

Je suis épisodique, d’après ma neurologue cela peut évoluer de plusieurs façons :
- Disparaitre comme c’est venu
- Je peux rester stable dans ma périodicité
- Avoir des périodes douloureuses plus rapprochées
- Devenir chronique (l’enfer, souffrir quasiment chaque jour).

Actuellement, c’est la 3ème option.
Alors que j’avais des épisodes d’AVF tous les 6 mois, je suis passé à 3 mois (Novembre 2014, Février et Mai dernier).
Malgré cela je suis heureux de ne pas être chronique.

Les bases sont posées.

Ce qui a changé dans ma vie.

J’ai dû mettre un terme à certaines choses dès le début et je l’ai accepté.

- Plus d’alcool, c’est un déclencheur avéré, j’ai testé. Tant pis pour le Talisker 10ans
- Plus de plongée à cause de la pression.
- J’ai arrêté la pratique musicale alors que je jouais depuis l’âge de 6 ans, les vibrations et le bruit sont redoutables.
- Plus de voyages, impensable de me retrouver dans cet état lors d’un séjour à l’étranger.
- Le traitement de fond étant lourd (10 cachetons par jour) je fatigue plus vite, je me maintiens avec la natation.
- Il est probable que je doive changer de boulot si cela évolue dans ce sens.

Je n’ai pas l’intention de laisser cette saloperie diriger ma vie, je n’ai pas envie de faire une RQTH, cela lui laisserait trop d’importance.
Pour l’instant j’attends de voir comment se déroule mon année, mais je dois aussi être réaliste, ça part assez mal en 2015 avec ce retour tous les 3 mois.

J’ai par contre l’impression que mon seuil de tolérance à la douleur physique a augmenté, ainsi que ma résistance à la fatigue.
Je suis moins tolérant envers la connerie de certains collègues qui se mettent en arrêt pour … un rhume (j’exagère à peine) ou parce que les gamins sont durs de nos jours.
Je suis entré progressivement en nouvelle période d’AVF à partir du 10 Mai, j’ai bossé une semaine, puis je me suis arrêté 15 jours.
Avec une crise toutes les 3 ou 4 heures, ce n’était plus tenable.
J'ai repris la semaine passée

J’ai profité de ce temps pour réécouter les podcasts et cet extrait de séminaire :
https://www.youtube.com/watch?v=AmB1ezrQpY4

Venons- en à ce qui nous intéresse, la séduction.

Cette maladie, je l’ai accueilli et accepté, j’ai fait mon deuil, je suis en paix avec.

Depuis le diagnostic, je n’ai enchainé que des relations courtes.
Pour une raison simple, je ne vois pas comment amener le truc sans faire peur ou pitié.

Il y a quelques temps, j’ai eu un rendez-vous avec une femme que j’ai rencontrée sur le net avec qui les échanges mails + textos s’engageaient pas mal, elle a même initié un jeu coquin pour finir par sextos.

Je m’y suis rendu sans énergie après avoir pris de l’O2 pour casser un début de crise (15 jours sans avoir fait une nuit complète sans compter les journées).
Lors de nos échanges par messages précédents la rencontre j’ai allégé le truc, je lui ai progressivement parlé d’une simple migraine ophtalmique.

Pendant le RV, je sentais le fond douloureux revenir petit à petit, je n’étais pas dedans et je suis rentré seul.
Au tèl elle semblait fortement intéressée, de visu il n’y a pas eu de connexion d’un côté comme de l’autre .Pas de regrets.

A son arrivée chez elle, alors qu’elle m’envoyait un message de remerciement pour la soirée malgré cette migraine ophtalmique, j’étais en plein dedans, sur mon lit à boxer mes oreillers une fois de plus.
C’est monté très haut en intensité, très violent.

Voilà mes questionnements :

- Comment parler de ceci à une femme et quand ?
- La maladie, ce n’est pas séduisant, c’est le visage de la mort cela fait partie de ma vie,
- J’ai depuis longtemps passé le cap du pourquoi.
- Alléger comme je l’ai fait n’est pas la solution.
- Je ne cherche bien évidemment pas une infirmière, c’est moi qui gère, je connais parfaitement les signes annonciateurs et je suis très bien suivi.
- Je ne peux certainement pas en parler en début de relation, mais je ne peux la mettre devant le fait accompli en lui présentant mon matos médical ou qu’elle assiste à une crise d’AVF.

Lorsque cela me prend je m’isole, pour un témoin c’est violent et c’est assez terrifiant car on est impuissant.
By Anthony
#170583 Alléger le truc au départ semble pourtant être la solution. Pas trop l'alléger non plus.
Tu ne peux pas en parler cash et crûment sinon la fille se barre gentiment, hormis syndrôme de l'infirmière ultra-développé. A mon avis il faut être "raisonnablement égoïste" dans cette affaire. Donc au départ t'es bien obligé de : soit ne pas en parler (ce qui veut dire la mettre au jus plus tard et planquer le matos -> sauf relation basée sur le cul c'est difficilement jouable), soit en parler en "allégeant" (des fois j'ai des migraines assez épouvantables). Cela implique aussi le fait d'être plus actif à la sortie d'une période de crise, et entrer en hibernation quand tu sens les mauvais jours venir. Ton rendez-vous t'a bien montré que c'était totalement improductif, pas d'énergie, pas le moral, ailleurs, et même si la fille accroche (admettons) la soirée est niquée de toutes façons.

Pour le moment où elle devra faire face à la réalité, ce devra être ce tournant où la relation passe le cap supérieur. Si tu vois à son comportement qu'elle est vraiment attachée, ce sera le moment de dévoiler le truc.
Je suppose (?) que lorsqu'on est sujet à cette affection, on doit profiter dix fois plus des moments de répit qu'elle nous accorde. Le fait d'être vivant, énergique, rayonnant (encore plus) à ce moment-là pourra compenser les tranches de détresse aux yeux d'une femme qui tombe amoureuse de toi.

[HS : tu ne peux vraiment plus jouer de musique?? :? il n'y aurait pas un instrument qui te conviendrait mieux? Niveau vibrations, tous les instruments ne sont pas égaux...]
By Anthony
#170586 [quote="Anthony"]Pour le moment où elle devra faire face à la réalité, ce devra être ce tournant où la relation passe le cap supérieur. Si tu vois à son comportement qu'elle est vraiment attachée, ce sera le moment de dévoiler le truc.
C'est mal formulé, je précise :
L'attachement et les sentiments ne font pas OFF-ON, il faudra donc saisir l'instant (instant qui dure plusieurs jours, voire plusieurs semaines) où ça bascule pour la mettre au courant. Dans mon quote, "vraiment attachée" est de niveau inférieur à "amoureuse". Verrouiller ses sentiments et lui dire ensuite serait beaucoup trop égoïste pour le coup, mais je pense que dans le fond tu voyais où je voulais en venir.
By Epaulard
#170672 Qu'est-ce que la normalité?
Tu es un ensemble de choses, dont ton AVF
En réalisant tes potentialités, tu verras que tu trouveras quelqu'un qui sera avec toi avec ton AVF et non pas malgré. N'en fais pas un élément plus limitant qu'il ne l'est