- Dim Jan 22, 2012 3:53 pm
#118141
L'image est belle et installe l'ambiance d'elle même, la couleur est très travaillée, pas seulment dans sa technique mais dans sa narration. Les teintes bleu/gris en majorité et des couleurs chaudes dans les quelques moments humains.
Une situation professionnelle correcte il semble être cadre dans sa boîte, propriétaire de son appartement dans une tour plutôt chic de NY, apparemment respecté et apprécié par les gens en général... En somme, tous les éléments d'une réussite professionnelle et une situation matérielle confortable.
Sauf que, sa solitude est évidente et palpable. Hors boulot il n'existe pas vraiment. Son pote = son boss. Il fuit quelque chose mais on ne sait pas trop quoi. Sa soeur est une paumée sans estime mais qui reste la seule à s'intéresser à lui combien même il la rejette.
Côté intime, c'est donc un stakhanoviste du sexe, froid car il est dans des relations froides, glauques. Il court après un oasis. A chaque fois, après "la purée lâchée", c'est la déprime post-orgasmique et le goût de merde de sa vie revient. Pas de désir, la relation sexuelle consommée amène surtout la fin de l'intrigue et le retour à zéro. C'est un prédateur qui a su aiguiser son attitude pour assouvir ses pulsions mais qui est triste. Handicapé du désir.
Quand il tombe sur une fille qui lui plaît et s'intéresse à lui, ça le déstabilise, ça l'effraie et la sentence tombe quand il échoue techniquement alors qu'il est plus que rôdé. Il arrive à avoir le sexe mais il est complètement désillusionné, ce qui devrait le blinder mais au final ça le plombe. La réalité il y goûte crument, il n'a pas le temps d'idéaliser ou quoi que ce soit.
C'est l'obèse qui fait la tournée des fast-food version mad men nymphomane.
Pas vraiment d'explication sauf à la fin, où sa soeur évoque leur passé lourd.
Vu leur hyper-sexualité à tous les 2 et à quel point ils sont paumés, une enfance sordide en trame de fond est sous-entendue sans qu'on sache vraiment.
Illustration d'une solitude citadine couplée à une perte total (handicap) du désir chez un personnage ravagé par son vécu bien qu'il fait tout pour son éloigner.
Ca m'a fait penser à [quote="Oxmo Puccino -
L'enfant seul"]Personne ne guérit de son enfance
Un de mes meilleurs films 2011 à mon avis, très intéressant, très beau.