- Dim Nov 16, 2008 10:34 pm
#62917
Quelques lignes que j'offre en pâture à vos réactions ...
Découvert, au détour d'une exposition, un nouveau mot qui, je le pense, devrait caractériser tout bon séducteur : mélange de nonchalance, ironie, distanciation, désinvolture, aisance, élégance - un peu tout l'inverse de la drague lourde ou de l'ostentation bling bling ...
Le mot est apparu dans le journal du courtisan de Castiglione, et il n'y a pas vraiment de traduction précise, pas d'équivalent en un seul mot en français.
"Et comme l'abeille dans les prés verdoyants va toujours cueillant les fleurs parmi les herbes, ainsi notre Courtisan doit cueillir et voler cette grâce à ceux qui lui sembleront la posséder (...)
Mais j'ai déjà souvent réfléchi sur l'origine de cette grâce et, si on laisse de côté ceux qui la tiennent de la faveur du ciel, je trouve qu'il y a une règle très universelle, qui me semble valoir plus que tout autre sur ce point pour toutes les choses humaines que l'on fait et que l'on dit, c'est qu'il faut fuir, autant qu'il est possible, comme un écueil très acéré et dangereux, l'affectation, et pour employer peut-être un mot nouveau, faire preuve en toute chose d'une certaine sprezzatura, qui cache l'art et qui montre que ce que l'on a fait et dit est venu sans peine et presque sans y penser."
Baldassar Castiglione - Le Livre du Courtisan
Découvert, au détour d'une exposition, un nouveau mot qui, je le pense, devrait caractériser tout bon séducteur : mélange de nonchalance, ironie, distanciation, désinvolture, aisance, élégance - un peu tout l'inverse de la drague lourde ou de l'ostentation bling bling ...
Le mot est apparu dans le journal du courtisan de Castiglione, et il n'y a pas vraiment de traduction précise, pas d'équivalent en un seul mot en français.
"Et comme l'abeille dans les prés verdoyants va toujours cueillant les fleurs parmi les herbes, ainsi notre Courtisan doit cueillir et voler cette grâce à ceux qui lui sembleront la posséder (...)
Mais j'ai déjà souvent réfléchi sur l'origine de cette grâce et, si on laisse de côté ceux qui la tiennent de la faveur du ciel, je trouve qu'il y a une règle très universelle, qui me semble valoir plus que tout autre sur ce point pour toutes les choses humaines que l'on fait et que l'on dit, c'est qu'il faut fuir, autant qu'il est possible, comme un écueil très acéré et dangereux, l'affectation, et pour employer peut-être un mot nouveau, faire preuve en toute chose d'une certaine sprezzatura, qui cache l'art et qui montre que ce que l'on a fait et dit est venu sans peine et presque sans y penser."
Baldassar Castiglione - Le Livre du Courtisan