[Actu cinéma] There will be blood / Into the wild /La guerre

- Ven Fév 15, 2008 1:24 am #36578 [size=125]selon Charlie Wilson.[/size]

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Essayez d'être précis (pourquoi exactement le film vous a plu ou déplu)
Mettez éventuellement une note entre 0 et 4. Ceci bien sûr pas pour mettre bêtement une note, mais comme repère pour ceux qui lisent.

Bandes annonces www.allocine.fr


[size=125]Vu Into the wild. [/size]

Un beau film contemplatif sur la liberté. Le personnage principal est un étudiant brillant déçu par ses parents et se sentant emprisonné dans sa propre vie. Il décide de tout plaquer pour partir vivre en Alaska. Commence alors son voyage.

Il y a quelques longueurs et l'émotion n'est pas toujours au rendez-vous dans les multiples rencontres que fait le personnage principal.
Le fond et la conclusion sont par contre très intéressants et laissent perplexes.
Le film a un côté contemplatif, songeur, un je-ne-sais-quoi très agréable.

Note : 2.75/4

Apparemment Cloverfield

- Ven Fév 15, 2008 2:31 pm #36658 Oups, erreur de ma part, There will be blood sort seulement fin février.

- Ven Fév 15, 2008 4:52 pm #36687 Bonjour,

Je te rejoins pour Into the wild que j'ai vu un mardi soir très tard.
Je pense qu'un bon 3 sur 4 est mérité pour plusieurs raisons:
Le style, l'ambiance que dégage le film.
La réflexion et la quête du personnage principal vraiment intéressante.

Ca reprend d'ailleurs à peu près les 2 dernières lignes que tu lui as consacré =)

' I'm just an ordinary man with nothing to lose '
American Beauty.

- Jeu Fév 28, 2008 12:15 pm #38980 There will be blood à voir, apparemment le film est très bon et Day lewis comme d'habitude surnaturel.

Modifié en dernier par Citylights le Ven Mar 21, 2008 2:33 am, modifié 1 fois.

- Lun Mar 10, 2008 11:26 pm #40338 Feed Back : There will be blood

Géniale épopée de l'un des premiers grands magnats pétroliers américains - j'ai cité Daniel Day Lewis en dantesque Daniel Plainview - There will be blood s'accommode d'une bande son fort sympathique (du guitariste de Radiohead Johnny Greenwood...) et excelle à l'exposition de l'âme humaine :
on assiste en effet à l'ascension et à la déliquescence de Plainview, les nombreuses manifestations de son caractère complexe en bonus.
Un des passages parmis les plus marquants reste pour moi la tirade de Daniel Plainview sur sa haine du reste de l'humanité.
Des fines critiques du capitalisme et de ses excès ainsi que de la religion (tout cela extremement bien joué, du moins pour mes petits yeux) sont aussi de la partie.

Selon moi, un must seen.

En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur.

Mahatma GANDHI

- Jeu Mar 20, 2008 4:41 pm #41373 Feedback : Into the wild

Il ne s'agit pas ici d'une critique du film, je vais simplement donner mon opinion et peut-être susciter chez certains l'envie de le voir aussi. Pourquoi aller voir Into the Wild en 3 points :

Le dépaysement

Je penses que vous connaissez tous le pitch de ce film tiré d'une histoire vraie (le jeune homme de bonne famille qui plaque tout pour partir à l'aventure...) c'est pourquoi je ne m'attarderai pas sur ce point. Parlons ici de l'esthétique de ce long-métrage.

Le premier plan nous informe immédiatement sur l'intention du réalisateur. On y voit une plaine enneigée qui s'étend à perte de vue. Et à gauche de l'écran, minuscule, presque ridicule, une voiture avance lentement sur une route encrassée. On comprend ici que le film n'évoquera pas les humains, mais plutôt la nature, et la façon qu'on a d'interagir avec elle. A quel point elle nous semble proche, et pourtant nous dépasse. D'où le premier plan où la voiture est quasiment écrasée par l'étendue de neige.

Into the Wild réalise certains de nos rêves d'enfants. Le héros vit l'Aventure avec un grand A : On le retrouve dévalant d'immenses rapides sur un canoë-kayak, chassant l'élan sauvage dans la forêt ou encore nageant dans une mer déchaînée. Sean Penn nous emmène dans ces endroits où l'homme n'est plus rien. Et nous, devant l'écran, on se met à regretter ce style de vie urbain, enfermé dans des tours ou des souterrains, si loin de la nature, si loin des belles choses. Le film est un véritable appel à l'aventure et le chemin de retour du cinéma vous paraîtra bien bien sombre.

La discontinuité narrative

Procédé très à la mode ces derniers temps (Vu dans "L'assassinat de Jesse James...", "La môme"...), Sean Penn l'utilise avec intelligence ici. En effet, le film nous montre d'une part le début de l'aventure et sa progression (départ de la maison, premières rencontres...), d'autre part, la fin du voyage. Notre héros est alors arrivé en Alaska où il va élire domicile, seul, au milieu de la forêt.

L'intérêt de cette discontinuité est qu'elle casse la linéarité du scénario. De fait, ce qui aurait pu n'être qu'un simple road movie (il va là, fait ça, puis arrive ici, rencontre untel...) se transforme en une véritable réflexion sur la société, sur le bonheur et la solitude. Des sujets universels, certes, mais abordés ici avec justesse et humilité.

Citation du film "Il n'y a de bonheur que partagé..." Magnifique...

L'émotion

Into the Wild est véritablement un film de cinéma. C'est à dire qu'il est chargé d'émotion. La mise en scène est tellement réussie qu'on y fait même plus attention.

Le héros va de rencontre en rencontre (un couple de hippie, des suédois nudistes et tant d'autres...). Certaines sont véritablement comiques, décalées tandis que d'autres seront tristes ou douloureuses. 2H38 de film, je crois, et pourtant l'impression de n'avoir assisté qu'à un morceau de ce voyage, qu'une brève esquisse qui nous en fait saisir le sens.

Avant d'entrer dans la salle, je posai la question à un spectateur sortant de la séance précédente de savoir si le film était bon. "Excellent" me répondit-t-il d'un ton faible et peu enjoué. Etrange... En en sortant à mon tour je compris pourquoi.

On ne sort pas indemne d'un tel film, est c'est en cela qu'il renoue avec le vrai cinéma, car il vous prend le coeur et ne le lâche plus, et, chacun de nous trouve un écho dans cette histoire. Que ce soit dans la relation avec les parents, dans l'envie de fuir le chaos de la ville ou autre, Sean Penn s'interroge réellement sur ce qu'est devenu notre monde. Et la question est douloureuse.

En bref, à ne rater sous aucun prétexte, avoir avec n'importe qui, n'importe quand, mais à voir!!

Voilà, il fallait que j'en parle car il m'a réellement marque, j'attends vos avis sur ce dernier (je sais qu'il y en a déjà sur le forum mais je le trouve un peu court et superficiels) qu'on puisse débattre. Merci.

"We are the middle children of history, man. No purpose or place. We have no great war, or great depression. Our great war is a spiritual war. Our great depression is our lives."

[Stéphane]

- Sam Juin 08, 2013 9:59 am #134785 J'ai (enfin) vu ce "fameux" Into the Wild.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=2LAuzT_x8Ek[/video]

Après 2 heures 23 de bâillements plus ou moins réfrénés et le fameux dénouement où il s'empoisonne comme un blaireau et se fait caca dessus, je me dis que l'humanité est décidément bien mal en point pour fantasmer sur la vie d'un vagabond incapable de nouer quelque sorte de relation que ce soit et juste bon à s'enfermer dans un vieux bus sale à lire des bouquins comme un autiste le ferait dans sa chambre.

Mais il faut le comprendre, le pauvre petit, c'est que ses parents se disputaient. Ouh mince ça doit vraiment être insurmontable comme enfance ça

Du pathos, aucune histoire, aucune réflexion intelligente du narrateur (conclusion : "j'ai compris que le bonheur est fait pour être partagé" -> nnooooonn, sans déconner ?), du voyeurisme dans la mise en scène qui enchaîne les mouvements de caméra sans grâce (le plan sur le pot d'échappement pour marquer le moteur qui s'arrête, c'était déjà dans l'Agence tous risques...), aucune ellipse, de la fausse poésie de paysages à gogo, je suis persuadé sans avoir besoin d'aller le vérifier qu'il a eu ses 5 étoiles chez Libé.

Ce film m'a fait pensé à nombre de réflexions que je me faisais au sujet
- des végétariens (et des vegans), qui sont presque toujours d'ex bouffeurs de junk-food dénués de tout palais, brusquement "basculés" de l'autre côté,
- des timides qui se font violence et basculent du côté des "méchants" qu'ils confondent avec des "bad boys", devenant ainsi tout juste des petits cons,
- ce délire de partir vagabonder sur les routes vivre dans la saleté, les hippies, les camping cars, la drogue et l'alcool (on avait déjà eu le débat avec Sur la route), c'est toujours le fantasme caché du petit bourgeois bien rangé, bien propret, qui n'a jamais rien changé dans sa propre vie et qui jouit de vivre pour 10€ pendant 2 heures du changement frelaté par procuration...

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- Sam Juin 08, 2013 11:29 am #134790 L'orgasme que tu as eu avec La grande belleza, je l'ai eu avec Into the Wild.
Le scénario est sans importance. Seuls valent les paysages, la musique, les plans de caméra.
Le personnage principal est sans intérêt. En revanche, les personnages secondaires sont souvent touchants.

- Sam Juin 08, 2013 1:53 pm #134794 On parle beaucoup de sensibilité. Une sensibilité affutée est capable de comprendre ce qui est en jeu chez l'autre.

Ainsi Jep Gambardella cristallise toutes les craintes et aspirations de Stéphane ( sentiment effroyable de vanité, recherche de la transcendance, goût amer du succès ).
Et Into the Wild ravive ce vieux rêve adolescent et romantique, cette si belle illusion que nous susurre que la vraie vie est ailleurs et que le bonheur est dans la voyage, alors que l'émerveillement est au coin de la rue. Et que le plus long chemin est celui pour y accéder.

Je ne sais plus qui, un moraliste, faisait remarquer que ceux qui avaient besoin d'un paysage pour s'exalter cherchaient à fuir un vide intérieur. Cet aphorisme, à l'heure de l'urbanisme, se vérifie de plus en plus.

[Stéphane]

- Sam Juin 08, 2013 3:22 pm #134797 Donc en gros, le marqueur du timide est de tripper sur des hyperboles du "changement brutal" : Into The Wild, Sur La Route, etc. C'est un peu ce que je disais.

J'ai fait un rapide sondage autour de moi (i.e hors clients, ex timides etc.) : personne n'a envie de partir vagabonder en canoë avec des hippies dans un Van VW et, globalement, ce film, tout le monde s'en branle. Ils ne se souvenaient même plus l'avoir vu.

Heureusement que IntoTWild date de l'époque pré-mcbookair, parce qu'aujourd'hui ils en auraient fait un "bloggueur" au lifestyle "de malade" qui vend ses programmes de webmarketing pour gogos du fond de son bus en wifi

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- Sam Juin 08, 2013 5:11 pm #134800 Dans Into the wild on comprend vite que le personnage principal est perturbé et incapable de lier une quelconque relation. Je rejoins Dje, les personnages secondaires sont beaucoup plus intéressants et attachants.
Sans parler de la bande son d'Eddie Vedder que je trouve magnifique.

C'est plus les images, la musique et l'ambiance en générale qui m'ont marqués que l'aventure du personnage principal.

Et même l'aventure est romancée, le fait que ce soit une histoire vraie apporte un petit quelque chose au film (notamment la photo à la fin avec le vrai Alexander Supertramp).

[Stéphane]

- Sam Juin 08, 2013 5:17 pm #134801 La musique est très bien mais ça n'a jamais suffi à faire un grand film

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- Sam Juin 08, 2013 7:01 pm #134811 Je vais peut-être avoir l'air un brin agressif dans ce qui suit.

C'est si dur d'accepter que certaines personnes rêvent d'un accomplissement différent du tien, Stéphane ? J'ai l'impression d'entendre ces work-addicts qui considère que toute personne qui ne travaille pas jour et nuit pour des sommes extravagantes est une raté. L'accomplissement peut aussi passer par la vie familiale, le bénévolat ou... les voyages...

On a le droit de rêver taper la route ou en dehors de la validation sociale point de salut?

Into the wild, est à l'origine un livre ou l'auteur (Krakauer), qui est aussi un fondu de grands espaces, se demande comment se gosse a finie là, aussi bêtement. Oui ce gosse à merder sinon il serait bien en vie quelque part, avec sa famille. Pour autant son style de vie n'en fait pas juste un autiste. Il rêve d'absolu ce qui par définition ne se fait pas entre l'afterwork et la soirée privée.

Si je fais un bref sondage autour de moi on est un sacré paquet à adorer les ballades en pleine nature, les bivouacs et quelques uns à avoir fait des road trips, chacun dans notre genre. Et pourtant pas d'hippies à l'horizon, notre hygiène corporel est irréprochable et la timidité toute relative. Peut être parce que les références culturelles sont surtout une question de milieux sociales, plutôt que de timidité. Quand on choisit ses amis, in fine, notre réseau finit par partager nos valeurs.

- Sam Juin 08, 2013 7:40 pm #134813 [quote="Rose Selavy"]

Je ne sais plus qui, un moraliste, faisait remarquer que ceux qui avaient besoin d'un paysage pour s'exalter cherchaient à fuir un vide intérieur. Cet aphorisme, à l'heure de l'urbanisme, se vérifie de plus en plus.

Et le mec qui veut juste contempler la beauté de la nature, pour se reposer de l'effervescence des villes, tout simplement, et y revenir plein d'énergie ensuite, il existe pas ? Son intérieur est vide ?

[Stéphane]

- Dim Juin 09, 2013 12:50 am #134824 [quote]Si je fais un bref sondage autour de moi on est un sacré paquet à adorer les ballades en pleine nature, les bivouacs et quelques uns à avoir fait des road trips, chacun dans notre genre.
Moi aussi j'aime la nature et les road trips. C'est la psychologie de ce film que je n'aime pas

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