Confiance en soi, bien-être physique et mental - les clés du travail sur soi

Modérateurs: animal, Léo

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By isador
#119302 Une comparaison intéressante m'est récemment venue à l'esprit : celle entre toutes les formes pratiques dans lesquelles on est "inspectés". En effet, la réussite ne dépend pas du stress, car il est impossible de le faire partir ou venir à sa guise : le stress n'est pas une femme de ménage. Je vous propose donc rapidement une analyse du déterminant de la réussite à tout ce qui s'apparente de près ou de loin à un examen (la séduction en fait partie).

[size=150]L'examen du permis de conduire est une séduction :[/size]

Avant d'obtenir mon permis de conduire, j'ai du le passer 3 fois, et aucun de mes échecs n'était du au fait que je ne sache pas conduire. En effet, lors de mes "cours de conduite", je me baladais sur la route, appliquant formellement, sans aucun problème, et non sans une certaine virtuosité, tous les usages routiers que l'on m'avait appris. Mes professeurs, toujours satisfaits, me présentaient donc à l'examen, heureux de me voir bientôt accroître les statistiques de l'Auto-école.
Mais les deux premières tentatives furent échouées d'une manière plutôt ridicule : j'obtint même la terrible note de 6/30 à la première présentation.
Mais quel est ce monde ou les plus virtuoses (il s'agit bien sur d'une image, je ne crois pas être un conducteur hors pair, juste un bon conducteur, comme tous les bons conducteurs) voient leur tentative échouer, me direz vous ?

[size=150]Le stress n'est pas responsable de nos échecs :[/size]

Un constat : Il arrive que des personnes stressées échouent, mais il arrive également que des personnes stressées réussissent. Alors quel est le critère déterminant de la réussite ?
Autre constat : Des personnes totalement détendues réussissent souvent, et d'autres échouent.
Alors si le stress, à qui l'on reproche quotidiennement nos échecs n'est pas responsable, qui l'est ?

[size=150]Qui est le coupable ? (dixit : colonel moutarde dans Cluedo) :[/size]

La 3ème fois que j'ai passé mon permis, j'ai décidé de réfléchir avant (ah, quand même :lol: ). Je croyais encore le stress responsable totalement de mes échecs. En réalité, il n'y était pas totalement pour rien. Mais moi non plus.
C'est à dire que le stress, me faisait me concentrer sur ma performance, et je m'intéressais donc plus à ce que pensait l'inspecteur de ma prestation, qu'à ma prestation en elle-même. En clair, je ne conduisait pas pour moi, mais pour lui, et ma concentration était monopolisée par les enjeux de l'examen, et par ce que pouvait bien penser l'inspecteur.
Ainsi, lors de mes deux premières tentatives, la première erreur en entraînait d'autres, puisque j'étais obnubilé par ce qu'il pouvait penser de ma prestation, que je savais alors gâchée.

La troisième tentative, je décidais de rester concentré sur ce que je faisais en toute circonstance, et quoi qu'il arrive. Ainsi, j'ai bien commis quelques coquilles (freinage un peu brutal parfois, mais rien de grave) que l'inspectrice n'a pas manqué de me faire remarquer, mais à chaque fois, je restais concentré par la route, et rien que par la route. Et je l'ai eu aisément, car en ne pensant pas à ma prestation, j'ai pu penser à la sécurité routière.

[size=150]Ou est le rapport avec la séduction ?[/size]

Oui, je sais, je ne suis pas sur un forum de déprimés par l'échec au permis. Le rapport avec la séduction est simple : c'est celui de la fonctionnalité. Et je crois que le problème rencontré l'est par beaucoup de personnes (dont je suis le premier). D'ailleurs, cette astuce (qui ne prétend pas être une théorie) est applicable à tous les domaines pratiques dans lesquels l'impression de jugement peut être présente (l'entretient d'embauche, l'expression en public...)

Si je vais aborder dans la rue, et que je focalise sur ce que pense la fille de ma prestation, je n'arriverai à rien, et je devrais m'éjecter rapidement. S'il y a en revanche une chose sur laquelle je dois me focaliser (en tout cas au début, jusqu'à ce que ce soit un automatisme), c'est les règles. Dans la séduction, il s'agira du langage corporel, de la sexualisation, la connection... Ainsi, même si la réussite n'est pas 100% garantie (ce serait bien dommage), cela permet une prestation plus correcte.

En fait, ce que je propose d'illustrer ici, c'est quelque chose de très simple : le détachement du regard des autres. Il convient de penser à ce que l'on fait, pas comment c'est perçu (la perception sera étudiée après coup de préférence, on ne fait pas un débriefing de quelque chose que l'on est en train de faire).

Les erreurs, tout le monde en fait, mais rester concentré sur la pratique évite qu'elles viennent en série

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By Lex'ode
#119344 Comment être lecteur assidu de ce forum et ne pas être d'accord avec ça ? :)

J'apprécie d'autant plus ton exemple sur le permis de conduire puisque j'y passerai dans quelques mois.
Le fait est que le détachement du regard des autres est une attitude nécessaire à quiconque voudrait aspirer à un certain charisme et plus généralement à une confiance en soi. Rester attaché au regard des autres c'est tout simplement se tirer une balle dans le pied, et ça, beaucoup d'entre nous en avons eu l'expérience.

Alors bien sûr le regard des autres aura toujours une place importante, et il est normal d'y accorder une attention particulière. Cependant il ne doit rester qu'un indicateur parmi d'autres sur notre tableau de bord. Lorsque l'on veut conduire pour se rendre d'un point à un autre, on ne reste pas fixé sur le compteur de vitesse, mais on reste attentif à tous les éléments qui entourent le véhicule pour garder le contrôle.
En séduction il est presque symptomatique d'adapter notre comportement au regard des autres, je pense d'ailleurs à ce que j'ai pu faire pendant ma phase "gentil garçon" alors que le jeu de séduction nécessite de prouver que l'on a des couilles.

Vouloir décoder les signes c'est bien, mais se baser sur la situation et ses faits : c'est mieux 8)
By Bishop
#119392 J'ai adoré ton article isador. :D

Je me suis fait la remarque il y a peu que la notion de concentration est d'autant plus importante que c'est essentiellement ce qui permet d'achever une tâche. Avec la motivation. Mais il faut être concentré sur la méthode, sur la conduite, pas trop sur les détails, car les détails font la différence qu'à partir du moment ou l'on est quasi irréprochable sur la méthode ! Enfin je pense.. ;)
ByThe Man Outside
#119404 [quote="isador"]il est impossible de le faire partir ou venir à sa guise : le stress n'est pas une femme de ménage.

Une référence à l'affaire du Sofitel ? :lol:
ok je :arrow:

Un article simple et sans prétention qui rappelle fort utilement un fondamental.

Une petite précision à mes yeux tout de même, car il y a un facteur que tu n'évoques pas : la quantité de stress. Entre une légère tension qui affecte la souplesse de nos virages et une crise de panique qui nous empêche de trouver le clignotant qu'on active automatiquement d'ordinaire, il y a une palette de doses différentes. Certains sont plus sensibles que d'autres - c'est mon cas - et leur coeur va se mettre à battre vraiment très fort... etc.

On peut être submergé par l'émotion/le stress ou être légèrement tendu, selon notre personnalité et selon les différents enjeux que l'on rencontre. Néanmoins, ce que tu dis sur le focus qu'on donne à ses pensées reste très vrai. :wink:

Il me semble qu'il y a une étape suivante : quand j'ai abordé [url=http://www.spikeseduction.com/forum/modes-et-travaux-vt9709.html]Dylan[/url], une partie de moi était en train de regarder l'interaction, et bien que dans ce cas précis je n'eusse ressenti aucun stress pendant l'échange, c'était étrange et un brin irritant de sentir mon cerveau se splitter et d'entendre une sorte de voix intérieure qui chuchotait dans les ténèbres, genre :

Whisperer : "elle sourit, c'est un signe d'intérêt"
W : "tu viens de placer ta contrainte de temps, c'est bien mais attention à faire une projection"
W : "tu te tiens bien droit, tu parles avec les mains, c'est bien mais essaye de sourire plus"


Genre, le coach intérieur insupportable. Pour faire simple, mes interactions les plus réussies pendant ces deux dernières semaines ont été celles ou j'étais "naturel", pour ce que ce mot veux bien dire. C'est à dire celles où je ne pensais ni à l'avis de la personne (enfin, on se comprend :mrgreen: ) ni à ce que j'étais en train de faire. Cela représente, je pense, le but à atteindre.
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By isador
#119413 [quote]Une référence à l'affaire du Sofitel ?
Involontaire, mais complète : Il s'est bien rendu compte au tribunal que le stress, c'est pas une affaire aussi simple qu'une femme de ménage (ou qu'une économiste hongroise...) :mrgreen: (pas mal ce "mr green").

Bon, revenons à notre stress. Je crois que la concentration peut aider à faire perdre la "conscience du stress", mais j'imagine que ce n'est pas possible dans certains cas. Par exemple, dans le cas du mec qui devient vert et tremblotant (comme une feuille sous le vent... sale mauvais poète :x ) avant de monter sur sa première scène en espérant vaincre sa timidité, il est peu probable qu'un simple "reste concentré" suffise.

[quote]Il me semble qu'il y a une étape suivante
Très juste, je l'avais oublié celle-là, d'ailleurs, c'est le concept même de l'oubli dont tu parles : lorsque les règles sont totalement intériorisées, elles s'appliquent sans même qu'on y pense. C'est la cas pour la respiration (se dire "inspirer, expirer..." toute une vie, c'est pas le pied), pour le vélo (si je pousse sur mon bras droit, ça va tourner à gauche : Dingue !), la séduction (si je lui dis "j'ai une grosse paire de ********", elle va se barrer en courant, alors que si je lui dis juste "salut" en souriant, elle me répondra peut-être) et tout, absolument tout ce qui se pratique.

Le fait de se répéter les règles en agissant, d'avoir la "conscience du cadre", c'est chiant. l'objectif, comme tu le dis, c'est l'abandon de cette conscience.
D'ailleurs, si tu commence à y arriver au niveau de la séduction, mes félicitations (j'en suis encore...un petit peu loin, du genre la distance Paris-Moscou à pied)