- Mer Déc 28, 2011 9:39 am
#116879
A la lecture de cet article et de sa suite en bas de page, j'ai été frappé par un premier fait observé historiquement :
L'amour et le sexe, dans les correspondances du siècle dernier, n'ont pas de vocabulaire propre.
C'est toujours un vocabulaire emprunté à d'autres registres. La pudeur, le refoulement quand on parle de "la chose" (que l'on ne nomme pas), le pouvoir, la domination et la soumission entremélés confusément ou pas.
Dans la correspondance de cette femme en 1943, on voit d'ailleurs la différence de ton et de vocabulaire quand elle écrit à son amant et quand elle parle de sa relation (avec son amant) à son amie. Elle est bien plus explicite avec son amie.
Il y a ensuite la crudité de Corinne envers Eric :
[quote]Le plaisir que tu me donnes coule dans mon corps, dans mes reins, et s'accroît dans mon sexe.
Je suis autre part, toute à toi, avec toi mais je sais que tu n'atteins pas le même plaisir. Quand ton sexe touche le fond de mon vagin, je me sens prête à te recevoir. Ton liquide me semble chaud quand tu appuies fort. C'est voluptueux et j'ai envie de toi en ce moment. Ton corps est fort, mon chéri, il respire un désir de puissance, de domination sincère.
Et puis, il y a une idée qui transparait de cet article : sans désir, sans émotions, sans mots, pas d'amour.
J'ai trouvé cette lecture instructive surtout par rapport au forum où si peu de membres prennent le temps de décrire celles qui leur plait, de parler de ce qu'elle évoque chez eux, de ce qui transparait, transpire d'une femme lorsqu'on l'aperçoit.
Une fois, j'avais pris en exemple la description que Gainsbourg fait de Brigitte Bardot dans le morceau
Initials BB .
Il y a une question que je me pose (en pensant avoir la réponse
) : Stéphane, tu parles de temps en temps de
l'essentiel dans les détails, "vous ne regardez jamais les détails", et il n'y a pas un lien direct entre la représentation que nous nous faisons des choses, du monde, du sexe, de l'amour et les mots que nous employons?