- Lun Mai 13, 2013 12:00 am
#133893
Évaporation
Il n'y a pas un jour où son nom n'indique pas une couleur dans la boîte où naissent mes pensées. Ma foutue mémoire m'a tout laissé. Tout est indemne. J'ai encore en haleine les odeurs à présent inexistantes de ses cheveux que je m'efforce encore de traquer de temps à autre lorsque je franchis un couloir. Vous avez tous connu ces affaires-là, surtout lorsque vous retombez sur des parfums, des aliments qui vous renvoient à des souvenirs ou à des femmes. C'est la faute au cerveau reptilien ça.
Plusieurs écrivains disaient qu'il y avait des faits qui pouvaient surprendre une jeunesse en plein vol et la chambouler ; des faits tellement puissants qu'ils arrivaient à entraîner le suicide ou une soudaine pindarise dans la boule du malheureux. Moi, je ne sais quelle issue s'est véritablement imposée.
J'ai souvent entendu dire qu'une fois qu'on était tombé amoureux, il n'y avait qu'un seul antidote : remplacer la déchue par une autre belle-de-jour. De cette manière si simple en apparence, j'étais, autrefois, persuadé que nous collions tous des rustines sur des jambes de bois. Les types, de nouveau heureux, alimentaient un cercle sans fin. Pire encore, j'en ai vu certains qui contournaient en se mentant à eux même. Dès que j'avais le dos tourné, ils chialaient en disant : " - Jl'ai oublié, t'entends ? Jl'ai bien oublié, tu comprends, ça ?"
Si je peux encore parler en mon nom, je dirais que j'avais choisi l'autre issue, celle qui consistait à prendre le mal par les cornes, à prendre le diable par les deux bouts et à le jeter dans une prairie où rayonnèrent les lueurs de l'Olympe. Que c'est bien beau, diriez-vous. Seulement, j'ai embelli mon combat, et il était vachement plus laid lorsque je l'ai vu en face de moi.
Solène, ma douce jeunesse enterrée, cette même créature amusée de me voir partir de mon pays plat. J'en rigole encore de la revoir. Si elle savait. Ho oui elle me le répétait souvent : « Si tu savais... ».
Bien qu'elle pouvait se montrer maladivement méchante ou laide par certains moments, je sais aujourd'hui qu'elle incarnait un symbole pour moi, un peu comme un stigmate fort et suffisamment puissant pour se coller sur le cœur. Mais recentrons la discussion et restons tout de même réaliste, certaines âmes, comme je l'ai cité plus haut, sont capables de nous faire tourner en bourrique. Elles appuient sur un interrupteur que nous ne connaissions pas, et une fois que la chausse-trappe s'est refermée, elles réveillent une brindille malade qui ne demandait qu'à s'embraser.
Cependant, n'ayez crainte, le feu a déjà tout consumé chez moi. J'écris à froid. Les émotions, mortes et disparues, ne transparaîtront que sous la forme d'un lyrisme omnipotent et bienveillant. Je rassure mes maigres lecteurs, ils n'y trouveront pas des pleurs ou des lamentations dignes d'un jeune geek en pull à losange. Pardonnez l'expression.
Aujourd'hui, je pourrais avouer en toute certitude que je suis un révolté, un lutteur, un bête type qui se rebelle contre l'absolu, contre l'insatisfaction chronique ; et bien qu'elle fût un passage dans mon existence, cette Solène continuera de faire naître chez moi un bagout qui me rendra incertain, jovial, presque lunatique, voire même rêveur. Les faits que je vous relaterais prochainement, bien qu'invisibles et totalement enterrés au centre de ma Terre, accepteront encore de me soulever ; je reste objectif et méfiant sur cet avenir intrusif. Peut-être qu'avec les années, ça partira ; un homme se fatigue à force de perdre la testostérone durement gagnée à la puberté.
Voyez donc ce sujet comme un exutoire, une rédemption de l'auteur, voyez-le comme une eau distillée qui s'est affranchie de sa bile. Car, oui je le certifie, j'ai commis des fautes qui m'ont valu de la perdre, et, j'ai bien été obligé de ressasser mille et une fois toutes les situations qui m'avaient envoyé dans la perdition. Encore aujourd'hui, je n'ai toujours pas compris le mal qui l'a chassée de chez moi.
Le plus important — n'oubliez pas ces mots — c'est que je pourrais toujours la différencier parmi toutes celles qui continueront à effleurer mes prochains sourires. Même le plus petit de mes phares reconnaîtra le cyclone Solène, je vous l'avoue haut et fort sans honte de devenir le Clérembault du forum.
Reviendra-t-elle ? Non.
Cette fille, si singulière à mes yeux, mérite quelques lignes respectueuses, une poésie jamais finie, et aussi quelques roses que je ne me permettrais jamais de lui offrir.
Veuillez comprendre mon bas fond, s'il vous plaît.
[img]http://www.aceshowbiz.com/images/still/the_illusionist03.jpg[/img]
— Raconte-leur, mon amour, raconte-leur notre histoire. Explique-leur comment je m'y suis pris pour t'offrir l'attendrissement de mes vingt ans, ce fameux sentiment qui m'a rendu beau et con et qui te plaisait tant.
— Rentre en piste, et laisse-moi écrire comme le ferait un surréaliste lors d'une séance d'écriture automatique.
— Laisse-moi m'évaporer et prends ma parole...
— Solène Solèn... Sol...
Il n'y a pas un jour où son nom n'indique pas une couleur dans la boîte où naissent mes pensées. Ma foutue mémoire m'a tout laissé. Tout est indemne. J'ai encore en haleine les odeurs à présent inexistantes de ses cheveux que je m'efforce encore de traquer de temps à autre lorsque je franchis un couloir. Vous avez tous connu ces affaires-là, surtout lorsque vous retombez sur des parfums, des aliments qui vous renvoient à des souvenirs ou à des femmes. C'est la faute au cerveau reptilien ça.
Plusieurs écrivains disaient qu'il y avait des faits qui pouvaient surprendre une jeunesse en plein vol et la chambouler ; des faits tellement puissants qu'ils arrivaient à entraîner le suicide ou une soudaine pindarise dans la boule du malheureux. Moi, je ne sais quelle issue s'est véritablement imposée.
J'ai souvent entendu dire qu'une fois qu'on était tombé amoureux, il n'y avait qu'un seul antidote : remplacer la déchue par une autre belle-de-jour. De cette manière si simple en apparence, j'étais, autrefois, persuadé que nous collions tous des rustines sur des jambes de bois. Les types, de nouveau heureux, alimentaient un cercle sans fin. Pire encore, j'en ai vu certains qui contournaient en se mentant à eux même. Dès que j'avais le dos tourné, ils chialaient en disant : " - Jl'ai oublié, t'entends ? Jl'ai bien oublié, tu comprends, ça ?"
Si je peux encore parler en mon nom, je dirais que j'avais choisi l'autre issue, celle qui consistait à prendre le mal par les cornes, à prendre le diable par les deux bouts et à le jeter dans une prairie où rayonnèrent les lueurs de l'Olympe. Que c'est bien beau, diriez-vous. Seulement, j'ai embelli mon combat, et il était vachement plus laid lorsque je l'ai vu en face de moi.
Solène, ma douce jeunesse enterrée, cette même créature amusée de me voir partir de mon pays plat. J'en rigole encore de la revoir. Si elle savait. Ho oui elle me le répétait souvent : « Si tu savais... ».
Bien qu'elle pouvait se montrer maladivement méchante ou laide par certains moments, je sais aujourd'hui qu'elle incarnait un symbole pour moi, un peu comme un stigmate fort et suffisamment puissant pour se coller sur le cœur. Mais recentrons la discussion et restons tout de même réaliste, certaines âmes, comme je l'ai cité plus haut, sont capables de nous faire tourner en bourrique. Elles appuient sur un interrupteur que nous ne connaissions pas, et une fois que la chausse-trappe s'est refermée, elles réveillent une brindille malade qui ne demandait qu'à s'embraser.
Cependant, n'ayez crainte, le feu a déjà tout consumé chez moi. J'écris à froid. Les émotions, mortes et disparues, ne transparaîtront que sous la forme d'un lyrisme omnipotent et bienveillant. Je rassure mes maigres lecteurs, ils n'y trouveront pas des pleurs ou des lamentations dignes d'un jeune geek en pull à losange. Pardonnez l'expression.
Aujourd'hui, je pourrais avouer en toute certitude que je suis un révolté, un lutteur, un bête type qui se rebelle contre l'absolu, contre l'insatisfaction chronique ; et bien qu'elle fût un passage dans mon existence, cette Solène continuera de faire naître chez moi un bagout qui me rendra incertain, jovial, presque lunatique, voire même rêveur. Les faits que je vous relaterais prochainement, bien qu'invisibles et totalement enterrés au centre de ma Terre, accepteront encore de me soulever ; je reste objectif et méfiant sur cet avenir intrusif. Peut-être qu'avec les années, ça partira ; un homme se fatigue à force de perdre la testostérone durement gagnée à la puberté.
Voyez donc ce sujet comme un exutoire, une rédemption de l'auteur, voyez-le comme une eau distillée qui s'est affranchie de sa bile. Car, oui je le certifie, j'ai commis des fautes qui m'ont valu de la perdre, et, j'ai bien été obligé de ressasser mille et une fois toutes les situations qui m'avaient envoyé dans la perdition. Encore aujourd'hui, je n'ai toujours pas compris le mal qui l'a chassée de chez moi.
Le plus important — n'oubliez pas ces mots — c'est que je pourrais toujours la différencier parmi toutes celles qui continueront à effleurer mes prochains sourires. Même le plus petit de mes phares reconnaîtra le cyclone Solène, je vous l'avoue haut et fort sans honte de devenir le Clérembault du forum.
Reviendra-t-elle ? Non.
Cette fille, si singulière à mes yeux, mérite quelques lignes respectueuses, une poésie jamais finie, et aussi quelques roses que je ne me permettrais jamais de lui offrir.
Veuillez comprendre mon bas fond, s'il vous plaît.
[img]http://www.aceshowbiz.com/images/still/the_illusionist03.jpg[/img]
— Raconte-leur, mon amour, raconte-leur notre histoire. Explique-leur comment je m'y suis pris pour t'offrir l'attendrissement de mes vingt ans, ce fameux sentiment qui m'a rendu beau et con et qui te plaisait tant.
— Rentre en piste, et laisse-moi écrire comme le ferait un surréaliste lors d'une séance d'écriture automatique.
— Laisse-moi m'évaporer et prends ma parole...
— Solène Solèn... Sol...