- Jeu Oct 08, 2015 1:21 pm
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[color=#FF00FF]J’aimerais partir et mon ami a envie de me suivre: une bonne solution?» D.
«Il y a maintenant trois ans, j’ai fait la rencontre d’un homme qui à l’époque ne me plaisait pas plus que cela. Ma situation professionnelle me préoccupait beaucoup. Cependant, j’ai pu voir en lui un moyen de me changer les idées et de sortir un peu de mon quotidien.
Alors après mûre réflexion, j’ai accepté de le revoir. Trois jours après notre rencontre il m’a invitée à dîner, une chose en entraînant une autre, je me suis laissée convaincre pensant avoir trouvé la perle rare. Nous sommes allés chez lui, et là j’y ai rencontré son ami dont il m’avait parlé brièvement quelques minutes. Avant, dans la voiture, en terme de «coloc», avec lequel il partageait les charges de la maison qu’il se retrouvait à payer tout seul après une «terrible rupture».
Nous avons bu un verre, finalement cet individu s’est présenté à moi comme étant son meilleur ami, seul et unique être sur terre, à tout savoir sur lui. Je lui ai donc posé la question qui m’est venue à l’esprit, à savoir: «Puisque tu es son ami, combien de femmes ont défilé dans cette maison avant moi?» Ne répondant pas à ma question, j’ai insisté, en lui disant que finalement, il ne le connaissait pas si bien que cela, car il ne pouvait me donner une réponse à cette simple question. Ce à quoi il a réagi violemment, en disant à son copain je te laisse avec ta débile de service, puis il a quitté le salon. Autant dire que j’ai rétorqué en l’insultant étant donné la situation, je ne m’attendais pas à ce qu’une personne que je connaissais à peine me défende. Une fausse tentative de réconciliation a tout de même été entreprise par mon ami.
Toujours est-il que le temps passant, notre relation s’est poursuivie avecbeaucoup de tumulte, chaque fois que je rendais visite à mon ami, sonmeilleur ami, se sentant en terrain conquis, me narguait ouvertement, mefaisait me sentir comme une intruse et surtout me faisait comprendre queje n’étais pas la seule, et que ma présence était dérisoire. Tout ça sousle regard indifférent de mon ami.J’ai compris ce jour-là qu’un ménage à trois ne faisait pas bon ménage.
Et cela a duré huit longs mois de sorties désastreuses, de disputes à tout va et ce souvent à cause de son meilleur ami. Le jour où j’ai découvert qu’il entretenait en parallèle une autre histoire, j’ai mis un terme à la nôtre et ai quitté sa maison.Et bien que nous nous soyons remis ensemble quelques mois plus tard etque son ami est avec quelqu’un actuellement – rencontré peu de temps avant ma séparation avec mon ami – je n’ai plus jamais revu ce dernier qui vit encore sous le même toit que mon ami.
Il me dit que l’on se marie, que l’on vive ensemble, il parle d’enfant, alors même que lors de notre rencontre il désirait tout cela et avait subitement changer d’avis au bout de quelque mois. Et cela à été le cas pour bien des choses.Aujourd’hui, il revient dessus et maintient que c’est réellement ce qu’ildésire (ce à quoi je ne crois guère et ce n’est pas faute d’avoir essayé). Mais il continue de sortir de son côté avec ses amis, sans me prévenir forcément, il y a une partie de sa vie que j’ignore, il est plus proche de son meilleur ami que de moi (ce que je peux comprendre). Dès lors, je m’interroge sur ma place dans sa vie, car il m’a exclu de toute sa vie, au motif que je ne m’entends pas du tout avec son meilleur ami, c’est pour cela qu’il ne m’invite jamais etc.Ceci étant, et malgré le fait que je l’aime de tout mon cœur, j’ai fait de mon côté le projet de m’installer définitivement au Canada. Et je le lui ai dit lors de nos retrouvailles, il prétend vouloir venir s’installer avec moi par amour, mais je me demande s’il est sincère et si c’est vraiment une bonne solution, car il revient souvent sur ses propos.
Je crains non seulement de le séparer de son environnement et des gensqu’il aime sincèrement, et qui l’aiment, mais aussi de me voir subir des reproches jusqu’à la fin de mes jours si seulement le changement ne luiconvient pas. Je l’aime trop pour le rendre malheureux, car je sais que son ami c’est toute sa vie, il est très important, car ils ont vécu des moments difficiles ensemble. Je ne veux pas qu’il puisse être déchiré entre nous deux. Aidez-moi, je n’ai personne à qui parler de cela et cela me travaille au quotidien car la date de mon départ approche et je ne voudrais pas partir sans lui faire comprendre les raisons de mon choix.»
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LA RÉPONSE DU PSY:
Vous semblez avoir besoin d’avoir une grande maîtrise sur votre destin. Vous avez sûrement raison, mais on ne peut pas tout baliser. On est frappé par la question que vous posez au coloc de votre amoureux la première fois que vous l’avez rencontré. «Combien de femmes ont passé par là?» C’est sans doute par amour des espaces vierges que vous allez vous installer au Canada mais si c’est un homme qui est encore vierge que vous voulez il faudra aller le chercher chez les Franciscains.
Vous avez envie de savoir où vous mettez les pieds, c’est normal. Mais à trop avoir cette peur, on peut parfois prendre le risque de ne jamais les poser. Je pense que si un jour vous devez avoir des regrets, ce sera plutôt sur les choix que vous n’avez pas fait plus que sur ceux que vous avez faits. Votre peur de vous tromper en est au point que vous n’êtes pas prête à ce que les autres se trompent.
Le symbole du chemin qui conduit vers la vérité, c’est le labyrinthe. Or le labyrinthe est une succession d’essais et d’erreurs, jusqu’à ce que finalement nous trouvions l’issue. Vous êtes très préoccupée à ce que votre amoureux ne regrette pas son choix de vous suivre. Grâce à vous, il va avoir l’occasion d’aller découvrir le Canada, ça ne peut être que bénéfique pour lui. D’autant plus que de nos jours, partir, ce n’est plus «mourir un peu». Skype nous permet de rester en contact avec ceux que nous aimons (je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose).
Le destin des autres n’est pas entre nos mains mais entre les leurs. Si votre ami doit quitter ses copains, ce n’est pas pour vous, mais pour devenir un adulte. Le «temps des copains», c’est comme le temps des cerises, c’est au printemps de la vie. Reste à vivre, l’été, l’automne et l’hiver.
A. Valtério
Tout y est, humour, profondeur, réalisme.
J'aime beaucoup les petites vignettes dont il se fend dans son courrier des lecteurs.