Le spike club au féminin

Modérateurs: animal, Léo

By Lucie
#153369 Bonjour,

Je vois que le forum c'est enrichi d'une section réservée aux femmes, je profite donc de cette nouveauté pour vous exposer mon soucis.
J'avais fait une petite présentation mais juste pour rappel j'ai 33 ans et je suis une lesbienne féminine.
C'est un peu délicat à vrai dire mais j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ma franchise et des détails mais je pense que pour de vrais conseils il faut que je décrive ma situation de manière précise.

Il y a un an, on m'a découvert un cancer du sein. J'ai subi un traitement long et on a du me retirer le sein, que l'on va me reconstruire bientôt. Malgré les progrès de la chirurgie esthétique, un résultat optimal va me demander du temps et plusieurs opérations. J'ai donc des séquelles "visibles de la maladie", cicatrices, cathéter, tatouages...
Cela ne se voit pas de prime abord lorsque l'on me rencontre, par contre c'est la phase d'intimité qui est plus délicate pour moi...
Je suis de nouveau célibataire et après cette épreuve et surtout ma reconstruction, j'ai bien l'intention de sortir, m'amuser et faire des rencontres :wink: et c'est pourquoi je sollicite vos conseils avisés :wink:
Si je n'avais pas traces visibles, je ne parlerais pas du tout de ma maladie et attendrait que la relation soit plus sérieuse.
Mais dans mon cas de figure est-il judicieux d'évoquer ma séquelle physique lors de la phase de rencontre-séduction ou vaut-il mieux ne rien dire et affronter au moment de l'intimité ?
Je sais combien la maladie peut faire peur et peut-être un frein si je l'aborde avant mais laisser l'autre le découvrir lorsque l'on se déshabille, n'est-ce pas plus "choquant" pour une femme ?
Et d'ailleurs quand et comment aborder le sujet de la maladie de manière délicate et appropriée avec une femme ?
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By Léo
#153399 Je redis ce que j'ai dis en réponse à lucie,

j'ai l'impression qu'il vaudrait l'annoncer pendant la phase intime, tout dépend de l'importance des séquelles. Garder un soutien gorge pour les premières fois est-ce dans le domaine du plausible ?
By Lucie
#153404 Comme j'ai eu le temps de lire les propos déplacés, je vais préciser ma pensée.

Je ne souhaite pas parler de ma maladie au cours de la rencontre et pas avant que la relation devienne sérieuse, par contre je cherche à aborder ou gérer mes séquelles physiques le "mieux" possible, à savoir ne pas effrayer l'autre en lui balançant cela de bute en blanc.

Si j'ai sollicité vos conseils c'est que je me suis dit qu'il y a peut-être des hommes ici, qui ayant été touchés dans leur intimité par la maladie ou un accident, se sont retrouvés dans cette situation. Donc une séquelle physique, qui ne se voit pas de prime abord et donc qui ne modifie pas la phase de séduction, mais qui lorsque l'intimité adviendra posera problème.

Arthus: oui j'ai envisageais de conserver le haut, je pense de plus en plus, que cela sera la solution :wink:

Je pensais avant que l'intimité se fasse, au cours d'une conversation, expliquer juste que "j'ai eu des petits soucis de santé et que j'ai du subir une intervention", ce qui me permettrait lors de la phase intime de dire "je préfère garder mon haut, ma cicatrice me gêne un peu".
By Travel_er
#153415 Personnellement j' attendrais d' avoir fait la reconstruction avant de recommencer à chercher des relations intimes, un truc a te créer des blocages pour de bon que de confronter l' image de ta maladie à quelqu' un qui n' y est pas préparé.
Après la reconstruction ce sera différent, les cicatrices seront toujours là mais s' atténuent avec le temps, peuvent être plus ou moins cachées, et n' ont pas le même impact visuel qu' un sein ablaté.
By Lucie
#153421 [quote="Travel_er"]Personnellement j' attendrais d' avoir fait la reconstruction avant de recommencer à chercher des relations intimes, un truc a te créer des blocages pour de bon que de confronter l' image de ta maladie à quelqu' un qui n' y est pas préparé.
Après la reconstruction ce sera différent, les cicatrices seront toujours là mais s' atténuent avec le temps, peuvent être plus ou moins cachées, et n' ont pas le même impact visuel qu' un sein ablaté.

Oui je l'avais précisé dans mon premier message, je ne recommencerai à sortir qu'après ma reconstruction car je partage ton avis, là c'est très très délicat... Je sais le choc que cela engendrerait...
Mais pour l'instant, on va dire que j'essaie de me préparer "mentalement" à l'idée de sortir après cette épreuve et je cherche l'attitude qui me permettra d'être à l'aise lorsque je ressortirai de nouveau :wink:
By L'Effrontée
#153426 Lucie, je ne sais pas si les avis des hommes pourront t éclairer, une femme, même lesbienne, regarde le corps d une autre femme différemment que ne le ferait un homme, avec plus d' empathie, de compréhension et d admiration pour son histoire...Je ne sais pas comment tu pourrais aborder le sujet, mais il faudrait que tu voies ces marques (peu importe a quelle étape de reconstruction) comme une force, une preuve symbolique que tu as affronte ce foutu cancer avec courage, tu peux limite en être fière, cela peut engendrer de l admiration, au dela du physique, pour une femme (si déjà c est bien parti avec elle) et puis cela donne un petit cote "amazone" non? Apres, personne n est parfait...En tous cas, c est une épreuve difficile pour une femme aussi jeune, bon courage pour la suite...!
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By Jester
#153530 Je suis complètement d'accord avec L'effrontée.
J'ai 35 ans et j'ai eu une leucémie il y a 3 ans, avec transplantation de moelle et tout le toutim. Autant te dire que j'ai aussi des séquelles, mon corps est marqué, et mon esprit aussi.
J'ai une chance, c'est d'être déjà marié, avec quelqu'un qui n'a pas fui pendant la maladie, comme cela arrive malheureusement trop souvent, et je suis un homme, donc mon avis va valoir ce qu'il vaudra, mais personnellement c'est quelque chose dont je parlerais très rapidement.

Beaucoup de patients ont honte de leur maladie et des séquelles... Moi j'affiche mes cicatrices (remarquez l'allitération, j'assure) fièrement, comme une médaille de guerre. Ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas de la tienne non plus, et il n'y a pas de honte à avoir, au contraire. Nous sommes des survivants et même s'il y a une part de chance, cela témoigne de notre force et de notre résilience.

Tu sais surement mieux que personne que l'on a peu de temps devant nous et que tout peut s'arrêter à chaque instant. Pour moi il est important de ne pas perdre de temps avec les gens. Si la personne doit être choquée par mon apparence et mon histoire, autant qu'elle le soit rapidement, que je sois fixé et que je ne perde pas mon temps.

Bien sûr, cela veut probablement dire que tu va être déçue par des gens qui vont mal réagir. Il faut réaliser que cela met les gens face à leur propre mortalité que de nous voir. Ce n'est pas nous qu'ils voient, mais eux (et leur propre mortalité, à laquelle ils ne sont pas habitués à se confronter) au travers de nous. Il ne faut pas leur en vouloir, d'ailleurs parfois on a des surprises (des gens qui réagissent mal, qui réfléchissent et qui viennent s'excuser, cela m'est arrivé).

Et puis ce genre de mauvaise surprise rend d'autant plus belles les interactions positives.

N'attend pas la reconstruction, comme certains te le conseillent. Tu n'as pas de temps à perdre, si la maladie revient alors que tu t'es isolée pendant plusieurs mois, ce sera du temps de perdu (même si elle ne revient pas).

Voilà, n'hésite pas à continuer en MP si tu le souhaites.
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By Jester
#153544 Ceci étant dit, si tu as vraiment mal vécu l'ablation de ton sein, il n'est peut-être pas utile de cumuler les traumas. On encaisse, on encaisse, parce qu'on croit que comme on l'a déjà fait on en est capable, mais les traumas, c'est comme l'eau qui érode les montagnes, si tu fais pas gaffe, cela peut te ronger et venir à bout de tout.

Si vraiment tu le vis mal, je ne peux que te suggérer de te faire suivre par un psy. Personnellement, j'ai des doutes quand à l'efficacité des psychologues, dans le sens ou parfois t'as un peu l'impression que c'est du foutage de gueule et que les gars sont à 10.000m de ce que tu vis et qu'ils ont pas compris grand chose à la chanson... Mais rien que le fait de parler, c'est libérateur, cela permet d'aller chercher des trucs insoupçonnés. Personnellement cela m'aide d'avoir quelqu'un sur qui je peux faire rebondir des idées, et qui me force à aller au fond des choses.

Par contre, pour se remettre psychiquement ensuite, personnellement je me tourne vers d'autres pratiques (méditation, etc, à chacun de trouver sa voie). L'esprit, c'est comme un muscle, cela ne se soigne pas qu'en parlant mais en s'en servant, et en étant dans une démarche globale de progression, ce qui inclue aussi à mon avis une pratique corporelle pour se réapproprier son corps et ne pas laisser les traumatismes psychiques s'y cacher (sous forme de tensions, etc...). A ce titre, la dernière newsletter de stéphane est particulièrement juste d'ailleurs (concernant le mal de dos), à part son ton qui n'est peut-être pas le meilleur moyen de faire passer le message à des gens ayant un vécu légèrement plus difficile que le sien, mais bon ça on le changera pas.

Bref, faut aussi aller à son rythme parfois. Se forcer un peu, mais en douceur. Le no pain no gain c'est de la connerie de personne qui ne sait pas ce que cela veut dire que souffrir.

Prend soin de toi, écoutes ton corps, et pousse toi un peu. Gentiment.

A+
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By Jester
#153545 Une derniere remarque, j'attaque légèrement stéphane dans le post précédent mais j'aimerais souligner l'intelligence rare qu'il a d'avouer son incompétence sur le sujet. Je pense que dans ce domaine, si t'as pas vécu, c'est pas super utile de la ramener. Ce qu'on a vécu, personne ne peut le comprendre sans l'avoir vécu aussi, c'est impossible.

Ce qui me fait penser que pour répondre à ta question, aller voir un groupe de support pourrait etre intéressant. Tu rencontreras plein de femmes ayant un vécu similaire au tien, qui pourrons te donner un avis eclairer sur la question. Cette question, tu n'es pas la premiere à te la poser, loin de la, et l'experience d'autres "vétérans" peux à mon avis t'aider à te former une opinion sur le sujet.

Et puis meme si l'on fait abstraction un instant de la maladie, les mécanismes de l'attraction d'une femme pour une autre femme, je suis pas sur que des gens ici soient qualifiés pour te conseiller.
By Sushi
#154437 [quote]Personnellement j' attendrais d' avoir fait la reconstruction avant de recommencer à chercher des relations intimes, un truc a te créer des blocages

Je ne suis pas du tout d'accord. Attendre d'être "comme on voudrait être" avant de faire des rencontres, c'est le genre d'excuses qu'utilisent des jeunes mecs timides pour ne pas sortir de leur zone de confort. Du genre "j'essaierai de faire des rencontres quand mon style vestimentaire ira mieux ou lorsque j'aurais perdu 5 kilos".

Je pense de plus que mademoiselle est suffisamment grande pour ne pas se créer un blocage psychologique si un homme est déçu d'une particularité de son corps (ce qui en plus est hypothétique).

[quote]Je pensais avant que l'intimité se fasse, au cours d'une conversation, expliquer juste que "j'ai eu des petits soucis de santé et que j'ai du subir une intervention", ce qui me permettrait lors de la phase intime de dire "je préfère garder mon haut, ma cicatrice me gêne un peu".

Je pense que le moment idéal pour dire ça (j'ai eu des soucis de santé et j'ai dû blabla) c'est le début des préliminaires. Je pense que c'est inutile de le dire avant.

Par contre je déconseille le mot "soucis de santé". Quand ça concerne la santé, à plus on est flou, à plus la personne en face s'imagine le pire. Mieux vaut dire précisément ce que tu as, en disant que c'est pas grave, mais que par contre actuellement t'as une cicatrice et que t'as pas envie de la montrer.

Bonus : si tu évites de prendre un air triste ou grave en disant ça, mais qu'à la place tu restes joyeuse et taquine (voir coquine), ça permet de mieux faire passer l'information sans risquer de faire baisser l'excitation.

[quote]oui j'ai envisagé de conserver le haut, je pense de plus en plus, que cela sera la solution :wink:

Oui, je pense vraiment que c'est la solution. Et je ne dis pas ça car j'adore faire l'amour à moitié habillé :mrgreen:

Par exemple, faire l'amour avec une fille en robe qui n'a enlevé que sa culotte, c'est un de mes fantasme préféré.
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By Dje
#154446 [quote="Sushi"][quote]Personnellement j' attendrais d' avoir fait la reconstruction avant de recommencer à chercher des relations intimes, un truc a te créer des blocages

Je ne suis pas du tout d'accord. Attendre d'être "comme on voudrait être" avant de faire des rencontres, c'est le genre d'excuses qu'utilisent des jeunes mecs timides pour ne pas sortir de leur zone de confort. Du genre "j'essaierai de faire des rencontres quand mon style vestimentaire ira mieux ou lorsque j'aurais perdu 5 kilos".
J'abonde vivement et sans réserve.
Une vision séquentielle de ses chantiers de vie est la meilleure façon de s'assurer qu'on ne s'attaque jamais vraiment à ce qui importe.
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By Stéphane
#154449 [quote="Dje"][quote="Sushi"][quote]Personnellement j' attendrais d' avoir fait la reconstruction avant de recommencer à chercher des relations intimes, un truc a te créer des blocages

Je ne suis pas du tout d'accord. Attendre d'être "comme on voudrait être" avant de faire des rencontres, c'est le genre d'excuses qu'utilisent des jeunes mecs timides pour ne pas sortir de leur zone de confort. Du genre "j'essaierai de faire des rencontres quand mon style vestimentaire ira mieux ou lorsque j'aurais perdu 5 kilos".
J'abonde vivement et sans réserve.
Une vision séquentielle de ses chantiers de vie est la meilleure façon de s'assurer qu'on ne s'attaque jamais vraiment à ce qui importe.
C'est un chapitre entier dans le nouveau programme [url=http://www.vaincrelatimidite.fr]Vaincre sa Timidité©[/url]* : ne plus attendre

* qui vient de réouvrir après 1 an et demi d'attente, et qui ferme ses portes ce dimanche
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By Dje
#154450 ...et j'ajoute que l'esprit humain, dans ce mode de fonctionnement, dans ce type de rouage, a la fâcheuse tendance à nous persuader qu'on travaille sur touuuuus les petits chantiers indispensables (croit-on) à la réussite du BIG PLAN.

Mais, en vérité, ces petits chantiers indispensables ne disparaissent pas. Ils se multiplient. Et au bout du compte, on se rend compte qu'on a dépensé un temps, une énergie et probablement des moyens financiers colossaux pour se donner une raison, une excuse, d'avoir indéfiniment reporté ce qui comptait vraiment : démarrer le boulot.