- Jeu Sep 04, 2008 2:58 am
#57694
[quote="beYond"]N'étant pas un biologiste chevronné, je me demande quand même si l'on peut apporter quelque crédit que ce soit à ces conclusions.
Ben lu comme ça, aucun. On ne sait rien du protocole. Mais en supposant que la sélection de l'échantillon (les couples), l'interrogatoire et l'analyse génétique ne soit pas biaisée,
[quote]
"L'incidence de l'allèle 334 est statistiquement liée au degré d'attachement d'un homme à sa partenaire".
peut avoir du sens. On fait souvent ce genre de relations en génétique sur d'autres choses comme la vulnérabilité à une maladie ou la relation à un pronostic plus ou moins grave. On ne sait pas toujours expliquer l'effet du gène, mais reste que la donnée existe et ne demande qu'à être exploitée.
[quote]Cet allèle est peut-être lié à l'impulsivité, au stress ou quoi que ce soit d'autre qui peut causer un soucis dans la relation Bien vu. En fait, un gène va coder pour une protéine. Quelque chose d'uniquement masculin, dans le métabolisme, il n'y a pas énormément de choses, mais ça peut taper dans le rang des caractères sexuels secondaires (libido, agressivité, ou autre). Si la protéine codée est moins performante pour dégrader la testostérone dans une voie secondaire (une voie principale existe chez tout le monde) par exemple; on aurait des gens plus agressifs. Mais ça, ça n'est qu'un exemple vite fait, il peut y avoir des tonnes de régulations plus subtiles (par exemple, une protéine agissant sur un neurotransmetteur comme la dopamine, qui contrôle la motivation et la satisfaction. Si le taux est modifié dans tout ou partie du cerveau aboutissant à un comportement obsessionnel ou à une insatisfaction chronique, ça peut avoir un retentissement sur le couple.)
[quote]. La satisfaction dans une relation est-elle également quantifiable quand l'on met 2 couples (ce qui fait 4 personnes avec des caractères/personnalités différentes) en comparaison? Bah, les questionnaires sont standardisés. Et puis aussi, on pourrait dire la meme chose pour les analgésiques, la perception de la douleur n'est pas la même d'un individu à l'autre. Mais on fait mesurer le "rendu" de la douleur sur une échelle subjective (de 1 à 10) par tous les patients, ça permet d'homogénéiser.
[quote]Par exemple : H1 (marié à F1) a deux allèles 334 et H2 (marié à F2) n'en a pas. H1/F1 est un couple à la dérive. H2/F2 est un couple qui se porte plutôt bien. Si l'on formait des couples H1/F2 et H2/F1, rien ne nous dit que ce ne sera pas le bordel dans les deux couples (et pourquoi pas plus dans le H2/F1 que dans le H1/F2).[/i]
justement, leur théorie à tendance à dire que H1 serait l'élément perturbateur.
[quote]Cela dit, tout ça reste de la masturbation intellectuelle
.
Ben oui et non. On dira ce qu'on voudra, une grande partie de nos comportements sont dans nos gènes, n'en déplaise à beaucoup de posteurs ici qui se gaussent (merci d'ailleurs d'avoir fait preuve d'une ouverture d'esprit suffisante pour me donner envie de rebondir), l'équipement de notre cerveau en protéines détermine une bonne part de notre aptitude à la mémorisation, les réactions aux incitations et aux récompenses (et donc les renforcements et conditionnements positifs et négatifs), aux différentes formes de stress, et à beaucoup de choses. ça ne forge pas notre personnalité et nos goûts, mais ça y contribue (si tu as des récepteurs du goût très nombreux pour les substances amères, les sensations seront peut être extrêmement désagréables, ce qui aura tendance à t'inciter à l'éviter. Idem pour les odeurs. Et on peut aller très loin comme ça).
D'ailleurs, je vois pas ce qui vous fait marrer, si les gènes sont capables d'influencer les prédispositions aux addictions, ou aux maladies mentales, ou aux cancers, ou aux maladies neurodégénératives, pourquoi ça pourrait pas affecter votre comportement de tous les jours, hein?
ça n'est pas du scientisme, c'est du bon sens.
Et faut pas non plus y voir de suite une tentative d'imposer une idée (là, je m'adresse à IceCold. Dire qu'une partie des hommes sont moins aptes à satisfaire leur partenaire dans une relation, ça veut juste dire ce que ça veut dire. on pourrait aussi bien retourner le problème et trouver des gènes spécifiquement féminins qui ont un impact sur le phénomène, la nature aimant qu'on joue ce genre de partitions à deux).
Je sais que c'est très désagréable de se dire que finalement, nous ne sommes que des animaux et qu'on est pas si indépendants et dotés de libre arbitre que nous aimerions le croire, mais savoir et reconnaitre ce fait, c'est faire un pas vers la maitrise volontaire de nos comportements instinctifs et irrationnels. Savoir que la biologie nous donne une base, ça nous donne des clés pour l'améliorer.