- Mar Juil 07, 2015 5:11 pm
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Je me suis souvent trompé. Prompt à l’auto-critique, je suis le dernier à jeter sur les autres la faute de mes échecs. Aujourd’hui c’est différent, je me suis réveillé la bouche pleine d’amertume.
Cette année a été enrichissante sur le plan personnel. Enfin 20 ans.
J’ai d’abord repris le sport. Après avoir pratiqué jeune pendant 6 ans le judo, tout mon temps et mon énergie se sont dilapidés dans les jeux vidéos et autres activités on-line. C’est seulement à 19 ans que j’ai décidé de reprendre. Premièrement avec de la musculation, secondement en faisant de la boxe thaïlandaise, passant de 0 à 12h de sport par semaine.
La première remplit une fonction esthétique. Cela n’a pas été difficile de m’y mettre et de me maintenir. J’ai demandé à un des coachs sportifs de me faire un programme que je suis depuis maintenant 10 mois en ayant ajouté que très modérément des charges. Pas envie de prendre massivement. Pas envie de rentrer dans les détails théoriques de la musculation. Et pourtant les résultats à mon échelle sont très bons et c’est un plaisir d’en faire plusieurs fois par semaine.
La seconde a commencé comme un loisir. Toutes les parties du corps sont sollicitées et c’est une des raisons pour lesquelles je me suis tourné vers ce sport. Mais c’est en expérimentant un sparing corsé que je me suis enivré de cet état de peur que l’on ressent face à quelqu’un de plus fort que soi, en sachant qu’il faut attaquer pour se défendre, mais en redoutant les coups qui peuvent venir de tous les côtés ; si ce n’est pas les poings, ce sont les jambes qu’il faut surveiller ; si ce ne sont pas les jambes, ce sont les poings ; où donner de la tête ? Souffrir maintenant, souffrir plus tard ? Se défouler ? Un plaisir total. Voilà pourquoi l’année prochaine je souhaite cranter dans le domaine et envisager sérieusement de m’entraîner pour combattre l’année qui suivra.
Mon secret a été de faire une totale confiance à l’instructeur, dans chacun des domaines, et de simplement exécuter, jusqu’à que ce ne soit plus un fardeau, mais une bénédiction que de faire du sport. Ce n’est qu’après un an que vivre sans sport est devenu une réalité, que je sais que je ne pourrais pas décrocher et que cela ne me fera pas de mal d’approfondir maintenant les connaissances techniques afférentes.
Je me suis ensuite lancé dans ma première relation longue qui perdure encore. Cela ne fut pas simple, parce que j’ai dû changer mon mode de vie pour intégrer quelqu’un à celui-ci. J’ai comme petite fierté que ce ne soit pas quelqu’un de mon cercle social. Des hauts, des bas, principalement dus aux moments de tension provoqués par ma personnalité jusqu’auboutiste et tendanciellement binaire qui vit comme une contrainte le fait d’être en couple quand j’ai énormément de travail à abattre. J’ai été donc contraint à mieux gérer mes émotions et a bien dissocié ce que je ressens sur l’instant, d’avec ce que je veux sur le long terme et mes actes. Concrètement, ne pas tout envoyer foutre quand je me sens noyé par mon environnement qui, déjà chargé en temps normal, devient insupportable en période d’exams que je n’ai pas révisé. Dans ce cas-là, je dissocié mon envie de tout envoyer foutre et mes actes. Du moins j’essaye. Pour le moment ça marche.
Il faut par ailleurs que j’apprenne à être moins binaire, les deux ne sont pas antithétiques. Il faut croire que je suis encore hanté par cette vision du copain qui laisse décrépir ses projets pour sa copine, alors qu’étant étudiant, il a très peu de chance de rester avec elle sur le long terme. Et en même temps, on ne peut pas vivre une relation entière un pied dedans, un pied dehors. Problématique…
Je suis enfin entré dans le monde de l’entreprise en bossant pendant mes études. En stage non obligatoire pendant l’année, puis quand il s’est terminé, dans une boîte du tertiaire et maintenant en job d’été. Il faut que j’apprenne à mieux gérer. En effet, j’ai l’impression de ne plus vivre à côté du boulot. Je pense que c’est une période d’adaptation. Evidemment, rien ni d’extrêmement difficile, ni avec des horaires harassants, mais quand même, le manque d’énergie à la fin de la journée est flagrant. Soit je me lève plus tôt pour accomplir ce que je veux faire avant d’aller au boulot tout en revoyant à la baisse mes objectifs, soit je les accomplis plus tard, mais je crois que je suis incapable de faire quoi que ce soit le soir si je n’ai pas une pression de dingue, contrairement au matin… Je me répète que c’est un problème qui va se résoudre une fois le rythme pris, mais quand même.
Je ne sais pas comment vous vous gérez cela, articulation vie professionnelle-vie personnelle, mais je serais très intéressé par vos avis.
J’ai réussi académiquement avec des résultats excellents qui se sont soldés par un échec à un concours qui m’aurait facilité la recherche de boulot plus tard. J’avoue que c’est cette injustice qui m’amène à faire une petite rétrospection/introspection devant vous.
Les résultats tout va bien et ça va être très important pour plus tard. Deux concours, un de plaidoirie et l’autre de technique en binôme, auxquels j’ai échoué, mais qui m’ont chacun appris quelque chose. Le premier, quand on parle, même en oraison, on parle pour quelqu’un et le message doit être adapté. Dis comme ça c’est logique, mais sur le moment, j’ai quand même pensé que mon charisme/confiance/charme/sex-appeal pouvait me donner un champ, même maigre, de liberté. Que nenni. Le second m’a appris qu’il faut choisir son binôme correctement. J’ai toujours été abonné aux derniers de la classe au secondaire, je n’avais donc jamais affronté le travail en groupe. Mais avoir un coéquipier qui hésite devant le jury et bafouille ce qui vous disqualifie, je peux vous dire qu’après, plus jamais ça. La prochaine fois, je me mets même avec un type que je déteste, du moment qu’il a du répondant et est un gros travailleur.
Là où par contre j’ai encore du mal à tirer un enseignement, c’est l’échec au concours. Déjà parce que c’était hier la réponse, ensuite parce que, pour une des rares fois dans ma vie, je n’aurais rien pu faire. Toutes les épreuves, aucun problème. Mais à l’entretien de personnalité, j’avais senti dès que j’étais entré dans la salle, que le président du jury voulait me descendre ce qui s’est traduit dans des questions inutiles auxquelles j’ai répondu calmement et clairement, tout en entendant celle qui passait après moi me dire qu’ils étaient « très sympas ». Je pourrais dire que la vie est injuste, mais elle est ce qu’elle est. Parfois, des gens ne peuvent juste pas saquer votre gueule. Je peux déplorer que cela se fasse au pire moment (concours et pas une mec dans la rue qui aime pas ma gueule), mais bon.
Que faire maintenant ?
Je ne sais pas encore. Je pense que je vais approfondir mes connaissances dans le domaine qui m’intéresse (droit) en rédigeant un mémoire.
Il faut également que je commence à prendre la température du secteur dans lequel j’ai envie de travailler (cabinets d’avocats). Je pensais envoyer un email aux pontes du domaine pour leur demander de me raconter leur vie, que je puisse ainsi en apprendre un peu plus, voire commencer à faire un peu de réseau. Je ne sais pas très exactement comment formuler tout ça… Si vous avez idées, je suis open.
Il faut aussi que je gagne en flexibilité si je veux faire sérieusement des combats. Je dois faire rentrer dans mes habitudes de m’étirer chaque matin.
Et puis enfin, continuer d’être séduisant en couple. Accomplir ce que j’ai envie de faire, tout en ne délaissant pas ni ma copine, ni mes potes.