- Lun Nov 12, 2012 7:54 pm
#128410
Ce n'est pas parce que je me lève de son lit après l'avoir embrassée que nous avons fait l'amour, mais c'est une des raisons pour lesquelles quand on le fera, ça sera génial
(d'autant que faire l'amour pour la première fois avec tout l'alcool de la soirée dans les veines... même si ça m'est arrivé plus d'une fois, j'essaie d'éviter)
Je vais vous raconter l'histoire dans le vrai sens et en remontant au début : on y verra plus clair.
C'est en allant boire un verre cet été avec des amis en commun que je la rencontre. Un has-been monopolise l'attention, et malgré l'intérêt de son expérience je me fatigue vite. Je note une baisse d'intérêt pour son histoire du côté de ma voisine, qui ne m'intéresse pas du tout comme femme mais qui est sympa. Je lance un de mes sujets favoris : l'astrologie. Je mets en place un jeu de rôle où chacun lit le portrait astro de l'autre, en prenant soin d'attendre patiemment que la femme dont je vous ai parlé, qui m'intéresse, n'en puisse plus et réclame son portrait à son tour. Evidemment je le lis, et ce faisant, elle se lève de table et s'approche de moi. Je reste assis, et de façon complètement naturelle pour les deux je l'enlace par la taille.
La soirée se poursuit gentiment et se finit chez elle à trois dans une discussion autour d'un verre. On s'en va sans que je prenne son numéro, premier détail montrant un travers important que j'ai, et qui a failli empêcher l'évolution de cette rencontre : ne pas exprimer suffisamment mon intérêt.
Je demande son numéro à l'ami en commun et je rebondis sur une projection pour lui proposer un RDV, mais le mal est fait, je n'ai pas agi quand il fallait. Elle ne se montre pas disponible et un peu fuyante. D'autre part elle est en instance de quitter un mec avec qui, pour elle, ce n'est pas sérieux, mais qui de son côté est très investi sur elle. A ce stade je passe à autre chose, j'efface son numéro et plus de contact jusqu'à quelques semaines où elle m'invite à son anniversaire.
Je lui propose par SMS de boire un verre après le boulot, une semaine avant. Elle accepte mais annule au dernier moment pour une raison si bidon, que c'en est presque touchant et mignon, même si ça m'ennuie bien sûr. Je fais une réponse en trois mots et silence jusqu'à sa soirée d'anniversaire.
Dans cette soirée, elle est bien sûr impossible à isoler, car elle s'occupe de tous ses invités. Donc ça se fait en plusieurs fois : je la taquine, je la complimente sur sa tenue, je la regarde
être avec les autres et quand elle tourne son regard vers le mien, je profite de ce contact en souriant, de plaisir d'échanger mais aussi du plaisir du chasseur qui guette sa proie.
Pendant ce temps j'ai tissé ma toile sociale, accroché avec beaucoup de personnes, dansé, mis de l'ambiance. Je sais quelles femmes j'intéresse, et j'en joue : augmenter leur intérêt et mon mojo, sans m'investir suffisamment pour qu'on puisse se dire qu'elles m'intéressent. Il y a celle qui clairement, passerait bien une nuit avec moi depuis un certain temps ; celle avec qui je mets de l'ambiance sur la piste de danse, qui essaie de m'entraîner ailleurs sans que je ne marche. Et puis je joue mon rôle d'amuseur, en déclarant vouloir épouser la personne qui a fait tel plat, évidemment c'est une des mamies de la soirée. Au passage, j'accroche bien sa fille.
Tout ça est bien joli mais à mesure que les invités s'en vont, je me rapproche de celle qui m'intéresse. Elle est avec un groupe dans sa chambre, à squatter sur son lit. Je m'installe et là une fille qui semblait dormir fait un effort surhumain pour se blottir dans mes bras. "Elle ne va pas bien", me dit-on, "elle a besoin de ça". Bon, d'accord, je fais mon Saint-Bernard. Cette fille relève la tête et me dit, en parlant de celle qui m'intéresse : "elle va coucher avec lui", en parlant d'un mec qui a le même type physique que moi. Je souris intérieurement en me disant que c'est bien tenté de sa part, mais c'est aussi un signe et effectivement il faut que je fasse attention, il est plus que temps de passer à la vitesse supérieure.
Le type, et tout le monde, finit par partir, je reste car elle m'a demandé de dormir ici suite à ma proposition de l'aider à ranger. Plus tard, c'est enfin le moment pour elle de se poser un peu. Je m'assieds à côté d'elle sur le canapé et c'est là qu'elle change d'avis en me disant qu'elle m'appelle un taxi. Je fais celui qui ne comprend pas, pour être précis, je n'avais pas compris ma grande erreur : j'ai beaucoup, beaucoup trop fait monter son intérêt par rapport à l'intérêt que j'exprime pour elle. Donc je le fais maintenant, mais j'ai un cran de retard voire plusieurs. Finalement, en allant se coucher dans sa chambre, c'est elle qui prend les devants, je n'ai plus qu'à la suivre et vous connaissez la suite.
Voilà l'histoire, elle vaut ce que chacun pourra y voir. En ce qui me concerne, je sais que j'adore ce style de séduction très lent mais puissant dans les émotions qu'il peut générer. Cette façon de faire est à double tranchant, car comme tout repose sur trouver les moments justes pour faire les choses justes, bien souvent ces moments ne se présentent pas, le jeu ne décolle pas. L'ego, le mien, joue un rôle trop important aussi dans ce système. Si je peux me servir de l'intérêt des autres filles sans risquer le mien, pour susciter ou augmenter celui de celle que je convoite, avec elle, je la perds si je ne la suis pas dans l'escalade de l'expression du niveau d'intérêt. Je m'attends donc à un peu de résistance de sa part dans les prochains temps, et c'est normal.
Reste une question de fond : qu'est-ce qui fait que j'aime par-dessus tout la communication non-verbale, ce style indirect, qui fait par exemple qu'elle se retrouve
par magie autour de mon bras ? Au point de perdre parfois le fil et d'être seul dans mon trip, là où l'autre a déjà bouclé le dossier ? Et finalement d'en avoir été souvent malheureux par le passé. L'ego, les blessures, certainement, la peur de l'échec, mais peut-être plus que tout, l'adrénaline. Quand la tension monte par une séduction indirecte, j'aime à passer d'un coup à la séduction directe pour des moments complètement électriques.
En tous cas je commence enfin à comprendre, au travers de cette histoire et d'autres, pourquoi je tombe si souvent amoureux (et elles aussi) pour très peu d'aventures éphémères. Commencer mon récit par la fin était peut-être une manière pour moi de remonter à la racine des choses et maintenant que je pense l'avoir découverte, je ne suis pas sûr de vouloir changer beaucoup de choses. Mais quelques-unes quand même