- Mer Déc 11, 2013 4:19 am
#142482
En y réfléchissant, j'étais peut-être trop enthousiaste dans mon dernier message. Jugez plutôt.
On pensait tous que c'était mort, moi le premier. Elle n'avait pas répondu à mon dernier sms (et effectivement coug ce sms n'aurait jamais dû voir le jour
), et elle était censée me recontacter une fois de retour à Londres. J'y croyais comme les Russes croient à Baba Iaga, ou comme les Français croient à l'inversion de la courbe du chômage d'ici deux semaines. Autrement dit, j'y croyais pas trop.
Dimanche, midi.
Polina: hey! tu es libre demain ?
M: je participe à un tournoi à 6h [j'ai un niveau semi-pro en poker classique, nda], mais j'ai du temps à 3h.
Polina: sweet, on prend un café ? Une compétition de quoi ?
Je lui réponds en fixant un endroit, sans rien divulguer de mes cartes (c'est le cas de le dire
).
Le lendemain, je vais au rendez-vous avec un sentiment partagé, un peu curieux de la suite. Elle arrive. Non maquillée. Tout de suite, elle m'explique qu'elle est très malade, qu'elle a failli annuler, et qu'à cause d'une inflammation à l'oeil (légère), elle ne peut pas se maquiller; elle reste très belle.
Je l'emmène dans un pub proche, on s'assied sur une banquette; je suis donc à côté d'elle, et non face-à-face. Parmi la multitude de petites remarques judicieuses glanées ici, celle-là n'est pas la moins utile.
Le début de la date se passe assez moyennement, j'ai même l'impression que ce n'est pas assez sexué. Puis ça se détend et s'échauffe un peu. Elle s'anime, rit, paraît de moins en moins malade. J'essaie de l'embrasser, elle me repousse doucement. Elle se lance alors dans une explication où elle me dit qu'elle veut "take things slowly", qu'elle n'aime pas les démonstrations publiques d'affection (les anglophones comprendront)*, mais que je ne dois pas me faire d'idées négatives sur sa réaction.
Evidemment, j'étais pas très content, mais je n'en laissai rien paraître. Quelques minutes plus tard, au cours de la conversation, elle me parle de faire un tour ensemble à Brighton (son bled, son crew, sa téci). Devant ma mine mi-figue, mi-raisin, elle me demande pourquoi ce manque d'enthousiasme. Je lui réponds net que si elle s'imagine qu'on va être potes et traîner ensemble (dans ma tête je me voyais avec une banderole "meilleur ami gay"), elle se trompe.
Là-dessus elle ajoute qu'évidemment non, que ce n'est pas du tout ça qu'elle imaginait; que je ne comprends rien.
Peu convaincu, j'étais. Mais je continuais à dynamiser, sourire, sexuer au mieux. Elle a faim, commande à manger, se prend un cidre et m'offre une bière (j'avais payé la première tournée). On se rapproche, je la prends dans mes bras; elle est tout d'abord un peu réticente (elle invoque le public), puis se laisse faire. On s'embrasse furtivement, elle reste dans mes bras, je lui caresse les cheveux. Elle me donne plusieurs indications sur le fait qu'on se reverra. Elle rit, et me dit qu'elle pensait au début que c'était sa meilleure amie qui me plaisait.
spéciale kassdédi (comme on dit sur les radios médiocres) à Simon et coug, j'avais fait tout Londres en taxi, presque remué ciel et terre pour la revoir, mais ç'aurait été la meilleure amie dodue que je draguais.
La date tirait sur les deux heures, et on passait franchement un bon moment. Elle parle, intéressée, de venir me voir jouer au poker. Je refuse (on a vu mieux comme fin de date, et puis ça m'aurait déconcentré). On finit par se lever, on sort dans Londres, bras dessus, bras dessous. Quelques mecs me lancent des regards jaloux.
On se quitte, je l'embrasse, elle se laisse faire avec un peu de résistance "pas ici, il y a trop de monde".
Je lui parle de se revoir avant jeudi (on quitte tous les deux Londres jeudi, pour quelques semaines), elle me dit oui mais sans avoir l'air transcendée. C'était idiot de ma part...
Quelques minutes plus tard, je reçois un sms pour m'encourager dans le tournoi. Je lui réponds deux heures après, elle me renvoie un sms à minuit pour me dire qu'elle est sortie avec sa meilleure amie, et qu'elle espère que je ne serai pas malade à cause d'elle. Je lui ai répondu que si c'est le cas, elle devra passer me faire un café avec de la crème [private joke, dans le pub elle avait pris un café, le mec lui avait servi une quantité de crème pas croyable].
C'était lundi soir. Elle n'a pas répondu, et aucune nouvelle aujourd'hui. Peut-être lui enverrai-je un message vers 13h demain pour la voir dans l'après-midi.
C'est - dans l'ensemble - assez positif, je pense. Schématiquement, elle est arrivée terne, malade et peu enthousiaste, et on est repartis bras dessus, bras dessous en riant. Ceci dit, il y a encore beaucoup de zones d'ombre, et le bilan est à nuancer. Je n'ai pas fait un sans-faute, très loin de là.
Si je ne la revois pas, eh bien j'aurai au moins eu véritablement ma chance, et j'aurai fait de mon mieux
.
Merci de votre lecture, et ceux qui auront une remarque/conseil, c'est sympa.
* A ce sujet, une ex Australienne (superbe) m'avait par ailleurs aussi dit son extrême réticence aux démonstrations publiques d'affection [PDA], l'embrasser en public la mettait vraiment mal à l'aise. Très anglo-saxon ?