- Ven Sep 21, 2007 6:52 pm
#16724
La féminisation de la société et de la plupart des gens est un fait, et pour illustrer le fait, deux exemples de couples que j'ai vu :
- Des amis de mes parents, que j'ai plusieurs fois croisés en vacances. J'ai une fois vu la miss engueuler son mari pendant une bon quart d'heure pour des déboires aérophagiques, elle ne lâchait pas le morceau, malgré la présence de témoins (moi, et son gamin à elle). Une autre fois, je l'ai vu lui hurler dessus (devant plusieurs témoins) parce qu'en partant se promener, il ne l'avait pas prévenue...
Ils sont mariés depuis plus de vingt ans, vous imaginez une vie pareille?
- Une fois que j'allais chez mon frère, avec ma tenue relooking (contact visuel des invités et compliments
), l'un des potes balance à mon frère, sans se rendre compte de ce qu'il dit :
"Si j'avais eu un appart comme le tien, C... n'aurait jamais voulu de moi."
Adorant lire, comme nous, il nous explique qu'il avait une collection de bouquins dont notamment, pour ceux qui sont fans de SF, des revues "Ficion" et "Galaxie" ; le genre de livres introuvables dans le commerce. Il nous raconte alors que, au début de leur installation, sa tendre dulcinée lui annonce :
"Il faut faire de la place. Si tu ne te débarrasse pas de ces livres, je les jette." (il est dans son appart, je précise)
Et il s'en ait débarrassé... A d'autres remarques antérieures ("Quand tu es en couple, tout ce qui t'appartient, c'est 30 cm cubes d'air que tu respires"), on pige qu'il cède sur tout. Ils avaient rompu une fois, mais il est revenu.
Maintenant marié avec elle, avec un enfant.
Quand de temps à autre, ils se rebiffent, c'est des pleurs, chantage affectif ou vengeances mesquines.
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Par contre, je connais d'autre couples où c'est l'homme qui est le prix. C'est le cas de mon père, et aussi d'un de ses amis. Points communs : ils ne cèdent pas aux récriminations de leur moitié quand ils se sont fixés une ligne de conduite, ont conservé leur indépendance, n'abdiquent pas leurs opinions et leurs goûts, n'oublient pas leurs amis et "n'en font qu'à leur tête".
Comme on le voit dans l'extrait, elles refusent d'admettre qu'elles aussi veulent tout le pouvoir. Les hommes et les femmes ne sont pas plus meilleurs les uns que les autres, sous des formes différentes, il y a les mêmes faiblesses, hypocrisies et méchanceté.
S'il est clair que les hommes ont fait des saloperies aux femmes, et continuent, l'inverse est vrai également. Mais "2 000 ans d'exploitation" est un énorme mensonge. Dans les pâys nordiques, notamment certains Vikings, les femmes avaient leur mot à dire, et pouvaient à l'occasion s'avérer redoutables.
Au Moyen Age, des femmes ont eu des positions importantes (au 8ème siècle, un traité d'éducation a été rédigé par Dhuoda), lors des "croisades" (le terme a été inventé au 17ème), les femmes partaient avec leurs maris dans la plupart des cas ; pour celles qui restaient, elles géraient le domaine sans que ça fasse déplacé.
Jeanne d'Arc a dirigé des troupes, elle n'était pas la première, ce qui a torturé les neurones des historiens du 19ème siècle, époque très défavorable aux femmes et aux enfants.
Bien sûr, le Moyen Age, même dans sa période de croissance (10ème-13ème siécles) était une période très violente, mais les femmes, bien que pas toujours favorisées, n'étaient pas l'éternelle mineure du 19ème siècle ou de l'Empire Romain.
Et pas plus douces que les hommes. Il y au la comtesse de Bayonnes (si j'ai bonne mémoire) qui avait commandé à un architecte la réfection du château. Comme il avait fait un super boulot, elle était embêtée à l'idée qu'il aille voir des concurrents. Alors elle l'a fait décapiter (son mari lui a rendu la pareille).
De même, chez les amérindiens d'Amérique du Nord, si les hommes étaient des mecs, plus virils que Pascal Sevran, et leurs femmes pas toujours favorisées, elles n'étaient pas soumises et molles pour autant. Quand un homme voyait toutes ses affaires en vrac, racontait Thaca Ushté, devant la tente commune, il avait compris qu'il était viré.
Pour finir, des sociétés matriarcales perdurent. Sur Arte, l'émission Géo (pour ceux qui l'ont vu, ça se passait en Amérique du Sud, je sais plus lequel), un village gouverné par les femmes et qui concentrent tous les pouvoirs, politique, économique. Les hommes n'ont pratiquement rien à eux. Seuls favorisés : quelques homos
.
Au Népal aussi (vu sur Arte) existe un village montagneux, bien isolé, où les femmes dominent tout, et où la polyandrie est la règle. Quand il faut renouveler la population, les femmes convoquent certains des hommes pour la procédure.
Lesquels acceptaient d'ailleurs leur condition sans problème.
Ce que je veux dire avec ces deux exemples, c'est qu'en ce qui concerne l'appétit de pouvoir - conséquence inévitable de notre nature d'animal social - il est le même chez les hommes comme chez les femmes, et on a la même difficulté à partager. Ce n'est pas une question de sexe, quand on a le gâteau, on prend tout.
Francis Huster déplorait le fait que des hommes ont fait des saloperies aux femmes depuis toujours, ce qui est vrai, mais regarder un peu l'Histoire montre que les femmes aussi peuvent être cruelles (Catherine de Médicis et la St-Barthélémy, la reine Frénégonde qui accrochait ses rivales par les cheveux à un cheval et hue cocotte, les femmes officiers dans les camps de la mort nazis, ...).
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Pour en revenir aux propos de Zemmour :
- C'est vrai que plein d'hommes se féminisent, il n'y a qu'à voir, tous les ans à la St-Valentin, les files d'attente chez les fleuristes. J'imagine mal Cary Grant ou Al Pacino avec un bouquet de fleurs et un sourire niais.
- Le traumatisme de 14-18, et la fin des héros. Hmmm, la guerre a toujours été une immonde saloperie, et je ne vois pas ce qu'il y a d'héroïque à trucider. Suffit de regarder les photos ou lire des témoignages de divers conflits. Qu'il y ait eu un traumatisme est évident, les gens découvrant, un peu tardivement, que la guerre est un bourbier sanguinaire. Ca cassait l'enhousiasme du fameux progrès (il reste technique, et je ne vais pas me plaindre des innovations technologiques, c'est humainement que ça n'a pas changé).
- Le discours victimaire : c'est vrai que certaines veulent se faire passer pour d'éternelles innocentes victimes des méchants garçons. Je vais pleurer.
- L'avortement : dans des cas de viols ou de santé, ça se justifie. Dans d'autres cas, si c'est ce qu'elles veulent, pour x raisons, c'est leur affaire, ça n'est jamais une décision légère.
Les opposants, les plus excités en tous cas, me hérissent (leurs méthodes et leurs mensonges), les voir défiler et brailler sont une incitation à l'euthanasie.
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Et pour finir sur une note légère et raffinée, tout en retenue, une petite blague de Thomas Cossé :
Une jeune femme affolée :
"- Docteur ! Docteur ! C'est chez vous que j'ai oublié ma culotte?
- Heuuu... Non.
- Bon, elle doit être chez le dentiste alors."
Roland, nourri aux produits frais