Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Laureline
#135002 De retour en ce début de semaine avec une question encore axée sur les relations longues, sur un sujet évoqué dans d'autres messages.

Je suis depuis longtemps confrontée à une certaine pression de mon entourage familial, plutôt un milieu traditionnel, pour me marier. Cela prend diverses formes, depuis les questions et allusions directes de la grand-mère jusqu'aux brochures de séminaires destinés aux couples envoyées par ma mère (pleine de bonnes intentions assurément). Une de mes sœurs opte quant à elle pour l'interrogatoire direct. Oui, cela vient surtout des femmes... :-)
Plus jeune je les ai envoyées sur les roses plus d'une fois, mais tout ce que j'y ai gagné c'est un peu plus de subtilité dans les approches.

Depuis peu, nos âges obligent, mon compagnon et moi expérimentons également la même chose au sujet des enfants, et là, je dois dire que son entourage amical (beaucoup de jeunes parents) n'est pas en reste. Tout le monde essaie de savoir où nous en en sommes sur le sujet, je ne veux pas détailler ici les exemples mais ils ne manquent pas.

Toutes les personnes à l'origine de ce sentiment de pression sont des gens que nous aimons et apprécions, mais cela ne rend pas moins la situation pesante. Ces sujets représentent des domaines extrêmement intimes pour moi, et dans l'idéal toute réflexion là-dessus ne devrait se faire qu'entre les deux personnes concernées. Là, j'ai du mal à faire le tri dans mes motivations, réellement.

Comme j'apprécie le recul que les membres du forum savent si souvent prendre sur ces situations, je reviens vous solliciter. Le plus difficile étant quand cela vient de son cercle amical : faut-il alors apparaître comme ceux qui prennent mal toute allusion/blague? Comment être sûrs qu'une décision nous appartient vraiment si tout l'entourage s'en mêle?
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By Léo
#135003 [quote]Plus jeune je les ai envoyées sur les roses plus d'une fois, mais tout ce que j'y ai gagné c'est un peu plus de subtilité dans les approches.

Autant j'arrive à comprendre l'insistante de ta famille de te voir dans une relation stable et durable, etc. Par contre :

[quote]Depuis peu, nos âges obligent, mon compagnon et moi expérimentons également la même chose au sujet des enfants, et là, je dois dire que son entourage amical (beaucoup de jeunes parents) n'est pas en reste. Tout le monde essaie de savoir où nous en en sommes sur le sujet, je ne veux pas détailler ici les exemples mais ils ne manquent pas.

Je ne comprends absolument pas :

1 - En quoi cela les regarde ?
2 - Quels avantages auraient-ils à ce que cela se produise (en mettant de coté, le fait de partager votre bonheur) ?
By Laureline
#135004 [quote]1 - En quoi cela les regarde ?
2 - Quels avantages auraient-ils à ce que cela se produise (en mettant de coté, le fait de partager votre bonheur) ?

Je me pose moi-même ces questions. Je suppose que c'est en partie de la curiosité, et aussi de manière plus ou moins consciente une envie de nous voir rejoindre le modèle de vie qu'ils ont adopté (comme une certaine forme de validation de leurs choix?)
Il faut dire aussi que souvent le fait d'avoir des enfants a tendance à faire évoluer les relations amicales, les jeunes parents se rapprochant plus de ceux qui partagent leurs préoccupations et à mettre de côté certains loisirs/activités qu'ils avaient avant (ce n'est pas systématique néanmoins, certains parviennent à préserver une partie de leur vie sociale d'avant).
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By Dje
#135006 [quote="Arthus"]2 - Quels avantages auraient-ils à ce que cela se produise (en mettant de coté, le fait de partager votre bonheur) ?
Soit ils ont eux-mêmes fait, et c'est souvent pour se créer une occasion d'étaler leur science de vieux briscard.
Soit ils n'ont pas fait, et c'est purement de la vie par procuration (ou faire du bourage de crâne chez leur propre copain/copine).

Cette question dissimule à peine l'envie de voir grossir le club de ceux qui peuvent désormais se laisser mourir en toute légitimité ("les enfants, tu comprends, ça prend tout ton temps"). Plus de raison de culpabiliser. Je vois les exemples fleurir autour de moi, et plus ça va plus c'est ridicule. Pas plus tard qu'hier soir, une plaisanterie de très mauvais goût autour d'un PACS dans un couple qui a un gros mois d'existence.

Non, décidément, je n'envie pas cette position aux femmes. J'ignore s'il y a vraiment un moyen de les faire taire, Laureline, mais si en trouves un ça m'intéresse. À part faire des rattrapages de savoir-vivre, je ne vois pas d'échappatoire.

[size=80]À titre de précision, j'adore les gosses. Je compte bien en faire quand je l'aurai décidé.[/size]
By James ex S
#135007 Je t'avoue que je ne comprends pas non plus.

Pour la famille passe encore, on ne vas pas les envoyer sur les roses (quoi que des fois une bonne mise au clair s'impose: de mémoire j'avais dû mettre les choses au clair quand des membres de ma famille n'arrêtait pas de me dire qu'il avait croisé mon ex et discuté avec). La famille ce n'est pas toujours évident et c'est chiant d'avoir des sujets tabous. C'est souvent plus dur à en parler qu'à n'importe qui d'autre mais ça vaut la peine. Tes parents de verront toujours comme leur enfant et pas comme un autre adulte. Il ne viendront pas de leur plein gré de parler d'un problème ou de soucis qu'ils se font à ton sujet, mais essaieront de te le faire comprendre à travers de petites remarques super agréables pendants des dîners de familles ou alors par des messages plus ou moins subtiles (je pense au brochures pour couple reçues de ta mère).


Pour ce qui est des amis, en principe on essaie de faire comprendre les choses par une blague ou de manière détournée la première fois et si c'est quelqu'un qui te connait bien et qui a un peu de respect pour toi il devrait capter que ça te met mal à l'aise. Si ce n'est pas le cas et que c'est un sujet qui te touche vraiment ne te gêne pas de leur dire (en y mettant les formes bien sur :wink: )
Mes amis savent qu'ils ne peuvent pas déconner avec tout. Ils ont essayé une fois et ont vu que ça ne passait pas. C'est tellement plus simple quand ont dit les chose (qui nous plaisent et surtout qui nous déplaisent). On évite souvent beaucoup de problèmes à venir.

Petite anecdote personnelle:
Un mec de mon amphi qui fait partie d'un groupe avec qui je mange à midi s'est arrangé pour prendre ma copine à part et lui dire qu'elle méritait quelqu'un de plus protecteur, qui sache mieux répondre à ses besoins et qui la traite comme elle devrait être traitée (j'ai cru à une blague quand elle m'a raconté ça).

Pas longtemps après, il m'a dit qu'il voulait me parler en privé, de quelque chose d'important. Je lui ai répondu qu'on trouverait le temps en fin de journée. Entre deux on a bu un verre sur une terrasse de l'uni en fin d'après midi avec cette même équipe, dont ma copine. Un ami à elle est venu lui parler, apparemment quelqu'un qu'elle n'avait pas vu depuis quelques mois. Ca semblait être les grandes retrouvailles, je les ai laissé discuter sans lui sauter dessus pour marquer mon territoire.

C'est là que ce mec est venu me parler pour me dire: "Et là tu fais rien, tu la laisses parler avec ce mec. A ta place j'irai les voir, l'embrasser et me présenter et pour lui montrer qu'il doit faire gaffe".
J'avais compris de quoi il voulait me parler et ce qu'il venait de me dire confirmait les quelques doutes qui me restaient.
Je lui ai répondu avec le sourire, merci pour ses conseils mais que je gérais très bien seul. Je pense qu'il a compris que si il venait m'expliquer comment je devais me comporter avec mon amie, il allait se faire recevoir. Comme par hasard le truc très important dont il devait me parler attend toujours.

Ne laisse pas traîner un problème, une fois que tu t'en rends compte c'est déjà trop tard. Anticipe, tu dois les voir venir.
By James ex S
#135008 Par contre comme le problème a l'air bien installé et qu'il semble de toucher d'une certaine manière, je te conseille d'ironiser (encore plus avec des amis jeunes parents). Toute tentative de discussion sérieuse t'amènera à devoir te taper les explications comme quoi ils ont atteint le sommet de l'échelle du bonheur...

La manière dont les gens étalent leur bonheur (sur facebook, en tapant des théories...) est souvent inversement proportionnelle à ce qu'ils vivent réellement.
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By animal
#135009 Comme souvent quand il s'agit de gérer "les autres", ils occupent en fait l'espace que tu leur laisses, avec des craintes et des normes qui sont les leurs.

L'autre jour, déjeuner chez belle-maman, avec sa soeur (dont la fille se marie prochainement) qui est présente. Evidemment, "ah ben oui je vais pas me gêner pour mettre les pieds dans le plat, quand est-ce que vous vous mariez tous les deux?". Ma réponse: "quand ON l'aura décidé", avec en sous texte "ce n'est pas une tare de ne pas se précipiter pour se marier", et sur un ton qui voulait dire clairement que le débat n'était pas ouvert (je précise que je ne rejette pas du tout l'idée de me marier, juste celle d'en discuter avec des gens qui ne sont pas concernés, c'est-à-dire tout le monde hormis ma copine). La plupart des gens projettent leurs propres craintes sur toi, même s'ils sont eux-même mariés et parents, parce que pour eux c'est la norme de fonder une famille rapidement, là où ma norme est de me sentir bien avec quelqu'un et tout le reste en découlera naturellement.

Il suffit la plupart du temps de poser des limites claires (hormis pour ta mère, qui se calmera un moment et trouvera toujours le moyen de revenir à la charge au moment où tu es vulnérable, comme un gamin qui te teste en permanence), et ça va s'autoréguler. Et si ça ne se régule pas, il faudra peut-être se poser des questions sur ton entourage et votre compatibilité réelle...
By JulienH
#135011 J'ai eu droit également à ces allusions même si ça date maintenant de quelques années. Aujourd'hui, c'est très "différent" : on me demande "quand est-ce que tu vas nous présenter une copine ? "

"Différent", ou pas : en fait, au fond, c'est la même question pseudo-intéressée servant à meubler les conversations, un genre de potin que chaque personne de l'entourage se chargerait de véhiculer d'une conversation à l'autre, d'une soirée à l'autre. Histoire d'avoir un truc "extraordinaire" à raconter, quelque chose de plus frais que la dhiarrée du petit dernier ou le coût de remboursement du camping-car (je caricature oui :) ).

Pour moi il y a donc une nuance : le célibataire, comme le couple "illégitime", intrigue, mais n'intéresse pas vraiment. Limite, il fait même peur car il peut mettre certains couples face à leur médiocrité.

Il m'est arrivé lors de soirées alcoolisées, de disserter sur le sujet, d'expliquer mon point de vue. Dans ces cas-là, tout le monde boit tes paroles, c'est révélateur : ces questionnements peuvent donc en effet, et au choix, soit trahir leur souhait de te voir rentrer dans le rang ; soit être un moyen de tromper leur ennui, d'imaginer "ce-que-pourrait-être-leur-vie-si ...".

C'est aussi un sujet de conversation (un peu) hypocrite parmi d'autres ; ceux qui caractérisent les amitiés "superficielles", dont il faut bien s'accommoder. Un sujet pratique, bateau, banal, une valeur sûre pour montrer du pseudo-intérêt envers quelqu'un.

Personnellement je pars du principe (c'est même un constat) que 99% des gens se foutant complètement de ma vie, mon futur mariage ne les intéresse pas. La réponse n'a donc aucune importance.

Le 1% restant étant ma famille (parents + sœur) et mes vrais amis. Et si j'y réfléchis bien, je crois que eux ne m'ont jamais posé la question directement. Même si ma mère, bien sûr ... 'fin bon je vous fais pas de dessin ;)

Ma conclusion rejoint Animal (même si nos réflexions différent) : les autres ont l'importance que tu leur accordes.
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By Elan
#135022 Perso j'ai aucun souci à sortir un bon "mais de quoi je me mêle ?".

Du côté de la famille, j'ai l'impression que c'est plutôt un malaise quand les parents comparent avec leurs propres amis (dont les enfants se marient, puis qui deviennent grands-parents) ou les autres branches familiales. Fondamentalement tout ce qui leur importe c'est qu'on soit heureux mais ils doivent souffrir quand ils sont, eux, questionnés sur le devenir de leur progéniture : ah bon ton fils n'est toujours pas en couple / marié / papa ?
Bon, de mon côté j'ai assez bien éduqué la famille et ils ne m'embêtent plus sur le sujet, ma sœur qui a une vie sentimentale assez chaotique m'en remercie d'ailleurs régulièrement :mrgreen:

Les amis, j'ai pas le souvenir d'avoir eu des remarques de leur part. À la limite des plaisanteries à l'époque où j'enchaînais les relations courtes. Comme dit plus haut, célibataire c'est moins grave, c'est un peu quelqu'un qui est encore sur la nationale et qui cherche l'entrée de la 4 voies. Par contre une fois en relation stable, oui il y a davantage d'attentes de l'entourage, du moins j'imagine.

Ma compagne par contre semble être une habituée du fait. Que ça soit ses amies ou sa mère, c'est la folie, l'agenda est sur toutes les lèvres. À un tel point que quand, par malheur, un couple dans l'entourage est au péage précédent sur l'autoroute (maison, voiture, gamins) elle profite un court instant de leur bonheur avant de comparer avec sa vie à elle et du fait qu'elle est en retard. Le pire étant qu'on est aussi sur l'autoroute.

La seule chose qui rattrape, si j'ose dire, c'est de mettre en avant les raisons et le plaisir qu'on a à vivre comme on vit. Parlez de vos week-ends à des jeunes parents, ou des voyages à ceux qui viennent de prendre un crédit qui les asphyxie, et ils arrêteront de vous embêter à ce sujet.
By solaris
#135023 Issu d'un milieu tradi tout comme toi, j'ai eu la mème demande.
Il y a une pression évidente , le passage obligatoire par la case mariage (sans oublier l'église) puis ensuite enfants.
Surtout respecter cet ordre :) sinon gare.
Dans ce type de milieu, on passe pour "'incomplet" si on a ni femme ni enfants.

J'ai assisté au mariage de ma cousine en Avril dernier, elle a un an de moins que moi.
J'ai tout à fait ressenti ce "ouf, enfin mariée" de soulagement de la part de ses parents.

Pour ma part, je ne veux pas d'enfants et je l'ai clairement exprimé.
Cela à fait grand peine à mes parents qui se voyaient très bien dans un rôle de grands-parents, mais mon frère a sauvé la mise en ayant deux filles.

Ma grand-mère me le demande encore avec force.
Je suis l'ainé de ses petits enfants, il lui parait anormal que je ne sois pas le premier à avoir eu des enfants.
"Quand me feras tu des arrières petits enfants? Je ne suis pas éternelle".

Le reste de ma famille me fiche un peu la paix avec tout cela à présent.
J'ai 39 ans, j'ai peut ètre passé l'age de validité à leurs yeux.
By Laureline
#135030 Héhé, ça me rappelle effectivement certains moments vécus en tant que célibataire, et je ne vous raconte pas quand ma petite sœur s'est mariée et a eu un enfant, à côté je semblais un cas désespéré aux yeux de la famille. Solaris tu confirmes mon impression, les hommes non plus ne sont pas épargnés sur la question des enfants...

Ma grand-mère a du vivre comme un soulagement le moment où je lui ai présenté mon compagnon, elle l'a même pris à part un moment pour lui vanter mes mérites (merci mais je n'ai pas besoin d'une marieuse!) Heureusement il l'a bien pris.

La petite difficulté supplémentaire actuellement, c'est que la pression sur les enfants vient surtout de "son" cercle amical. Mes amies elles me connaissent bien et savent ce qu'il en est sur ces questions, et certaines expérimentent la même pression, le plus dur étant pour celles qui ne veulent pas d'enfants.

Je retiens ta suggestion Élan, plus subtil et moins risqué que de rembarrer brutalement.

@Unfixed : pour éviter ce genre de remarques, pendant très longtemps je n'ai présenté aucun de mes prétendants à ma famille. En fait j'ai même attendu 31 ans pour le faire :-)
La réciproque n'était pas vraie en revanche, j'ai été souvent surprise par la vitesse avec laquelle j'étais présentée à la famille, plus ou moins à l'improviste en général mais ça m'a toujours terriblement gênée.
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By Léo
#135031 [quote="Laureline"]
La réciproque n'était pas vraie en revanche, j'ai été souvent surprise par la vitesse avec laquelle j'étais présentée à la famille, plus ou moins à l'improviste en général mais ça m'a toujours terriblement gênée.

Au bout de combien de temps par exemple ?

Et qu'entends-tu par terriblement gênée ? Le fait d'être présentée à sa famille tout court ? Ou simplement, que cela soit fait si tôt ?