- Ven Mai 30, 2008 5:57 pm
#49982
Ce n'est pas récent, cette appropriation de concepts orientaux (en général mal digérés et passablement galvaudés) par les occidentaux. On peut considérer que tout a commencé avec la fameuse Madame Blavatsky et les théosophes, au tournant du XXème siècle. Au fil des décennies on a fini par tout verser dans le même saladier et par confondre allègrement les différents courants du bouddhisme avec l'hindouisme, au point par exemple de croire que le bouddhisme, le yoga, les chakras, la réincarnation... tout ça était inclus dans la même pochette surprise.
Mais allez parler de chakras ou de réincarnation à un abbé zen, il vous regardera d'un drôle d'air. Même chose si vous dites à n'importe quel bouddhiste pratiquant la méditation qu'il fait du yoga.
Quand on se penche un peu sérieusement sur les grandes traditions spirituelles qui sont toutes censées nous enseigner la même chose, il suffit d'un minimum d'honnêteté intellectuelle pour comprendre que ce genre de généralisation n'est possible que si l'on ne considère que leurs zones d'ombre et non ce qu'elles affirment de façon radicale.
J'avoue rester sceptique à la lecture de ces différents articles : le rôle du plexus solaire comme détecteur infaillible de "vampires psychiques" entre autres me paraît franchement discutable, dans la mesure où l'impression d'avoir ou non affaire à l'un de ces parasites dépend en grande partie du type de "parasite" que nous sommes nous-mêmes ; une personnalité dominatrice interprètera aisément les questions d'un supposé "interrogateur" comme une impardonnable tentative de déstabilisation ; même chose pour un introverti qui décèlera une attitude invasive dans un essai désespéré de lancer la conversation, tandis que de son côté l'interrogateur aura toutes les chances de se sentir "vampirisé" par le mutisme de son interlocuteur. Et ainsi de suite ; je ne vais pas passer en revue tous les cas de figure possibles, mais il me semble en résumé qu'on a les vampires qu'on mérite. Rien d'étonnant d'ailleurs à ce que tout lecteur de cette typologie se retrouve peu ou prou dans au moins l'un d'entre eux.
Ce qui ne signifie pas pour autant que prôner le détachement (ou le nivellement par le rouleau-compresseur de l'Amour Universel, ce qui revient au même) soit un mauvais conseil à donner, au contraire.
Quant au fait que nous ne pouvons pas tout voir, c'est d'accord, tant que ça ne se change pas en l'affirmation que tout ce que nous pourrions concevoir d'invisible existe forcément ; en revanche, il y a quantité de gens qui refusent catégoriquement de tenir compte de preuves tangibles dénonçant une supercherie ou une rumeur sans fondement, en particulier quand ils ont bâti une partie de leur mode de pensée sur ce genre de fausses certitudes.