- Jeu Fév 12, 2015 8:53 pm
#164607
[quote="HipsterInTraining"]Qu'est-ce que tu n'as pas compris exactement Cybermen ?
Je trouve ce que tu as dit intéressant. L'idée que même si on pouvait regrouper et avoir accès à tous les instants dans tous les endroits, il manquerait tout de même ce petit quelque chose, ce qui nous rend vivant finalement. Mais après tout, qu'en savons-nous ? Si on pouvait cloner un être humain au sens "photocopie", c'est-à-dire le dupliquer à l'identique, atome par atome, serait-il l'exact identique de l'original sur le plan des souvenirs, du caractère ?
[quote="ref"]Le problème principal de ce film selon moi, c'est qu'il aborde trop de thèmes à la fois, tellement qu'on ne sait plus trop sur lequel raisonner.
On y retrouve non exhaustivement la paternité, l'évolution, la préservation, l'exploration spatiale, l'importance des sciences, le temps... Pour ma part en sortant je ne savais pas trop quoi en retenir.
Au contraire, je trouve que c'est un point fort, et je dirai même plus même un double point fort. D'abord, premier degré, le film s'adresse à un public hétéroclite, de tous les âges, de toutes les confessions, et surtout de toutes les "sensibilités intellectuelles" on va dire. Il donne du grain à moudre à ceux qui veulent en prendre plein la vue, de l'action, de l'amour, de la science, de la SF. Corollaire : plus on est spécifique et clivé dans ce que l'on attend, et moins on appréciera puisque le contenu désiré sera dilué dans la multitude des thèmes.
L'autre point fort, c'est ce sentiment d'inconnu. L'histoire se déroule dans un monde qui ressemble beaucoup au notre, et qui nous permet de facilement nous y retrouver. La problématique est d'actualité : à force de pomper les ressources de notre planète, elles finiront par s'épuiser, et on se retrouvera comme des cons à chercher quoi faire. C'est alors qu'entrent en jeu des questionnements d'ordre éthiques auxquels les personnages doivent faire face, mais dont nous (les spectateurs), n'avons jamais vraiment eu à nous confronter. Par exemple : quoi choisir entre sauver les habitants rescapés de la Terre, ou bien fonder une nouvelle colonie avec des embryons humains mais en sachant que l'on condamne à mort les autres ? Peut-on seulement envisager la gestation dans une machine ? Jusqu'où peut-on aller pour l'espèce ? Quand il est question de survie de l'espèce humaine, ou des individus, ce n'est pas forcément évident, surtout si en plus des gens de notre famille font partie du lot. Tout le long du film, on assiste aux tiraillements, soit faire ce que l'on veut vraiment, soit mettre sa personne de côté pour sauver l'humanité.
Il y a d'autres thèmes, mais on est à chaque fois confronté à leurs dilemmes, et au final, on est comme noyé, alors on se laisse prendre par le film. Il donne tellement à réfléchir que c'est justement pour ça que l'on ne sort par de la salle avec un message particulier en tête. Si on n'a pas éteint son cerveau à partir des pubs, alors on a fait le boulot
pendant le visionnage, à chaque instant. En tout cas, c'est ce que j'ai fait, rentrer dans le film complètement sans me soucier des détails que le "connard" a remarqué, ni à chercher s'il y avait des faux-raccord, ou si on voyait une perche sur un reflet de vitre. Bref, comme Triumph : "j'ai pris l'émotion comme elle venait".