- Dim Jan 12, 2014 4:49 pm
#144314
Peut-être parce que la littérature en tant que telle est « une source » qui peut amener des thèmes de discussion très variés et très riches en anecdotes/scoops.
Je pense à certains domaines en particulier : l'art, le cinéma, la philosophie, la psychologie, la culture, la dévalorisation du français au quotidien, la vie intime des auteurs, des problèmes moraux, des figures héroïques, des souvenirs, la fascination de l'objet livre, l'apport idéologique, etc.
Ex : on peut commencer à parler de la rivalité entre Sartre et Camus ; puis, on peut tergiverser vers ce que pouvait être le Paris des années cinquantaine ; et, ensuite, on en vient à finir à parler des différentes capitales européennes, des pays qui nous ont marqués, etc.
On est ainsi bien loin de la discussion sur le dernier job qui n'a pas marché ou sur les études qui ont été longues et chiantes
Pour compléter les propos de Dje (toujours aussi pertinents et audacieux), je pense qu'il faut à tout prix éviter l'attitude du geek autiste et du mauvais pédagogue qui veut déballer un exposé ou une démonstration de valeur
Dans un contexte où il faut être badin et se montrer très bref, j'aurais tendance à utiliser des anecdotes succulentes/méconnues qui pourront impressionner/épater les gens qui n'ont pas un pied dans le domaine que je veux partager. Surtout du vécu personnel, du ressenti, des émotions, des petites gaffes, des trouvailles, et des étonnements.
Michel Onfray, peut-être assez creux dans le fond, arrive assez bien à partager son goût pour la philosophie. Il vit son sujet ; il le partage ; et il le ressent.
Pour ma part, je sais pertinemment que rien ne changera dans la tête de ceux à qui je parle. Au soir, chez eux, ils n'auront pas envie de consulter Proust/Hugo/Camus pour en savoir plus ; ils continueront à lire trois ouvrages pas an (dont deux sur la psychologie et les problèmes affectifs) ; mais, par contre, je sais que j'aurais marqué leur mémoire et qu'en ma compagnie, ils se seront sentis plus « pensants », « ouverts », « imaginatifs » que d'habitude. Ils auront eu un aperçu de l'univers qui est le mien. Et ils resteront libres d'y rentrer ou de le fuir.
Par contre, si je sens que de l'attrait se manifeste, je n'hésite pas à faire un peu de maïeutique socratique et à utiliser leurs prérequis pour mesurer leurs a priori et les obliger à s'exprimer. Le but étant de briser le monologue et d'entamer un dialogue dirigé où la fille construit elle même le thème.
C'est toujours ce qui me fait sourire à la fin d'une date, la fille me dit souvent : « -
Ho j'ai l'impression d'avoir parlé des heures ! Et finalement, je ne sais rien du tout sur toi ! »
"Tout finira par la canaille."
Nietzsche.